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Doit-on sacrifier l'amour à l'intérêt familial ?
Pour la fête de Pétronille Dufour, la maman, des boutiquiers de Paris, décident de prendre la carriole et aller déjeuner sur l'herbe à Bezons, sur la Seine.
Après le repas, partagé avec deux canotiers, ceux-ci proposent, l'un à la mère, l'autre à la fille, Henriette, une sortie en yoles. Les deux bateaux s'arrêtent sur l'île d'Herblay. Un rossignol, symbole de l'amour, chante. On imagine la suite...
.
Petite nouvelle fraîche, champêtre et écologique.
Mais maintenant, le quartier d'Herblay est un centre commercial:)
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Dans la nouvelle intitulée -Une partie de campagne- C'est par un beau et bon dimanche d'été que la famille Dufour s'en va allègrement batifoler à la campagne.
Au sortir de Paris, ces citadins s'attendrissent sur les perspectives qu'offre Dame Nature et c'est avec force descriptions de cette beauté et les émois qu'elle produit que Maupassant s'attarde, tout en soulignant plus loin certaines laideurs de cette campagne tant convoitée.
Ils font une halte dans une auberge bucolique, en bord de Seine dont la devanture offre une flopée de victuailles et vins alléchants.
Madame Dufour est une femme bien portante, ses chairs mouvantes sont pour le narrateur « de la gelée en plat » Par contraste, la belle et sensuelle jeune fille, joliment décrite par l'auteur inspire le désir et l'amour.
Le garçon aux cheveux jaunes qui les accompagne s'extasie avec tous sur des yoles qui peuvent les embarquer vers des destinations rêvées… Après un bref coup d'oeil, les propriétaires des embarcations, deux jeunes hommes beaux et vigoureux repérant la mère et la fille les invitent en un clin d'oeil à les rejoindre. La mère pas folle entame la conversation avec l'un d'eux en un rien de temps.
La température monte, les esprits déjà bien échauffés se troublent,sous le coup de la chaleur, les corps se libèrent de certains effets gênants. La mère et la fille sont chacune invitées par les deux hommes pour une balade en yole sur la rivière.
La suite nous emporte dans un tourbillon coquin, métaphorique, lyrique, sensuel et poétique du désir brûlant, du plaisir et de l'amour physique, "un oiseau Lyre", le rossignol, accompagne le chant d'amour.
Bah ma foi, ce ne fut qu'une partie de campagne ! Et les maris sont bain Marie !
La chute nous montre comment la dure réalité et les conventions bourgeoises reprennent leurs droits, et Toc, on reconnait bien là Maupassant !




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Ce court recueil de nouvelles m'a ramenée, comme tous ces livres écrits il y a plus d'un siècle à l'époque révolue où la campagne était encore sauvage, odorante, inquiétante et où on vivait en son coeur et non à côté d'elle. J'ai ouvert une porte sur l'univers des canotiers, sport régional apparemment le long de la Seine et auquel s'adonnait assidûment Maupassant: microcosme de muscles et de poulettes, d'oeillades, de soupirs mais aussi d'alcool, de rires gras et de fêtes. Maupassant décrit tout ce petit monde avec délice et ironie, même si la tragédie n'est jamais loin, en particulier dans La Femme de Paul.

J'ai adoré Sur l'eau, courte nouvelle proche de ce que je connais surtout De Maupassant, entre mysticisme et fantastique, le tout teinté d'effroi. Un homme s'amarre un instant le long de la Seine, mais un épais brouillard blanc se lève et l'ancre refuse de se lever...
J'ai été choquée par Une Histoire Vraie, que le titre rend d'autant plus horrible: une jeune fille est échangée entre deux propriétaires contre un cheval, pour que M de Varnetot, vieux noble déclassé, puisse s'amuser en toute discrétion. Malheureusement la jeune fille non seulement tombe enceinte mais est surtout éperdument amoureuse de l'ingrat, qui bien sûr ne l'épousera pas.

Chaque nouvelle est une peinture de la société du 19ème siècle, une tranche de vie, comme on dit, prise sur le vif et en pleine évolution. Mais dans ce monde, les filles de ferme ont bien moins de chance que les coquettes de la bourgeoisie.

Le style est délicieux, tellement bien écrit qu'on en redemande. J'ai goûté chaque phrase, sa tournure, ce passé simple de plus en plus incongru aujourd'hui.

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On a envie de relire Guy de Maupassant, de temps en temps, surtout à travers ces petits opuscules de la collection Librio, pas chers et relativement vite lus. Voici une série de onze nouvelles, souvent tendres, dans une atmosphère très dix-neuvième siècle, avec des descriptions étonnantes prenant en compte les images, les odeurs et les sons. Seulement quand on avance un peu, on trouve des personnages et des situations parfois terribles de cruauté, de méchanceté, d'indifférence, de bêtise aussi..
Et on redécouvre à chaque fois ce qu'est la littérature de qualité : Un auteur créatif, imaginatif, maniant une langue parfaitement maîtrisée, et jamais ennuyeux.
Un plaisir !
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Comme j'ai eu l'occasion de voir le film de Jean Renoir tourné en 1936 en noir et blanc, je suis revenu au texte d'origine dont il est l'adaptation. Il n'y a pas photo, la prose de Guy de Maupassant est nettement plus imagée même si le film est plaisant à regarder.

"Une partie de campagne" est une nouvelle qui date de 1881, elle fait partie du recueil "La maison Tellier" et ne manque pas d'humour avec des personnages bien trempés.
C'est l'été et la famille Dufour s'autorise à passer le dimanche à la campagne, aux portes de Paris à l'époque. A Bezons, le mari, la femme, la grand-mère, la fille et le commis s'arrêtent dans une charmante auberge en bord de Seine. Après avoir croisé deux canotiers, le déjeuner sur l'herbe est dressé.
La chaleur et le vin aidant à la sieste de Monsieur Dufour et de son commis, Madame Dufour toute émoustillée et sa fille Henriette charmée par la nature vont faire une promenade en Yole avec les jeunes canotiers. Henriette va découvrir avec Henri le désir charnel en écoutant le Rossignol comme allégorie de l'acte d'amour.
Mais il est temps de rentrer pour retrouver la quincaillerie familiale où Henriette va devoir épouser l'insipide commis dans la perspective de la reprise du commerce.

Alors que Maupassant est explicite sur le plaisir de chair y compris pour Madame Dufour que l'on surprend jupons retroussés, le film reste très pudique. Et puis, c'est dans une belle langue qu'il décrit l'opposition entre les conventions du mariage en ville et la découverte de l'amour physique à la campagne. On se surprend à aimer la nature…


Challenge Riquiqui 2023
Challenge Coeur d'artichaut 2023
Challenge XIXème siècle 2023
Challenge Gourmand 2023-2024
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De par sa vaste carrière en tant que nouvelliste, Guy de Maupassant est de ces auteurs qu'on peut retrouver le temps d'un court récit, juste pour le plaisir de renouer avec son écriture si plaisante et ses histoires aux multiples facettes.

Une partie de campagne est idéale pour, le temps d'ube nouvelle, s'en aller respirer un peu l'air frais sous les frondaisons, au bord de l'eau. On croirait presque entendre la gouaille de Jean Gabin "Quand on se promène au bord de leau/Aux trémolos des p'tits oiseaux..."
A la différence que c'est Guy de Maupassant à la plume. Les Dufour vont certes s'offrir un dimanche hors la ville, comme c'était la grande mode dans le Paris du XIXème siècle, dès qu'un beau brin de soleil se mettait de la partie. On en a un autre exemple dans Au Bonheur des Dames de Zola, où Denise accompagne son amie Pauline et son fiancé.

Mais revenons à nos Dufour, et plus particulièrement à Mademoiselle, destinée à être mariée sagement par ses parents dans la digne tradition boutiquière. Cette partie de campagne va prendre pour ladite demoiselle une direction et un charme impromptus, dans laquelle la Nature et les frondaisons citées plus haut se font complices de ce qui doit être tu. Il y a comme une forme d'érotisation de la Nature et de ses bosquets, les sens qui s'allanguissent au bruissement de l'eau.

Le récit n'est pas très long mais possède une puissance évocatrice indéniable où l'on retrouve la vigueur De Maupassant. Un délice à lire et à relire.
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Cette lecture tombe plutôt bien puisque la première nouvelle qui donne son titre au livre évoque un tableau de Renoir (Auguste), et aussi un film de Jean Renoir, son fils, tiré de la nouvelle De Maupassant. Et il se trouve que j'ai vu il y a quelques mois une exposition à Orsay sur les Renoir et sur ces oeuvres… Dès les premières lignes, les images du film revenaient irrésistiblement, avec notamment la fameuse scène de la balançoire.
L'édition récente de ce texte en Librio comporte d'ailleurs le synopsis du film, mais pas mon édition, c'est dommage.

L'écriture selon Maupassant, c'est tout d'abord l'art d'entrer dans le vif du sujet par des incipits qui mettent immédiatement dans l'ambiance, en posant souvent le paysage, la saison et un aperçu des personnages.
Son autre point fort réside bien sûr à dresser des portraits, à dessiner des hommes, des femmes qui sont dans un « entre-deux », ni bons, ni mauvais. Des gens simples auxquels la vie ne laisse pas le temps de penser aux sentiments, sauf justement dans les épisodes qui constituent les nouvelles. Là, les sentiments apparaissent tout à coup, submergent et envahissent : sensualité, peur, amour paternel ou jalousie prennent le devant de la scène et transforment à jamais.

J'ai eu par moments l'impression qu'on ne pourrait plus écrire de cette manière, que les phrases fleuraient bon le XIXème siècle, et à d'autres moments, que ces nouvelles restaient très modernes.
Parfois tirant légèrement vers le fantastique comme dans la deuxième nouvelle, « Sur l'eau », les histoires sont souvent sombres ou dramatiques, mais rarement dépourvues de confiance en l'humanité. Les dialogues, selon les textes, se parent d'argot parisien ou de patois normand, et sonnent toujours juste. J'avais déjà lu ces nouvelles, et outre « Une partie de campagne », je me souvenais bien de « Histoire d'une fille de ferme », très touchante, notamment sa chute. « La femme de Paul » est marquante aussi, et l'ensemble donne envie de continuer la relecture !
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Une partie de campagne est une nouvelle (parmi tant d'autres) de l'auteur prolifique que fut Guy de Maupassant.
L'auteur y dresse un portrait saisissant de la société du 19ème siècle, une journée particulière dans les guinguettes des bords de Seine où se mêlent les travers des canotiers, de la bourgeoisie et de la bêtise humaine. Tout y est décrit avec réalisme et avec le style bien maîtrisé que l'on connait à Guy de Maupassant.
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N°1823 – Janvier 2024.

Une partie de campagneGuy de Maupassant – Librio.

Nous retrouvons ici ce qui est chez Maupassant un thème recrurent : l'élément liquide. Dans la première nouvelle qui donne son titre au recueil c'est la Seine et le canotage comme à d'autres occasions c'est la mer que ses origines normandes lui firent très tôt découvrir. Quand il arriva à Paris, ce furent les alentours aquatiques de la Capitale, ses canots, ses parties de pêche, ses guinguettes avec leurs ombres et leurs lumières qui monopolisèrent ses émotions ,ses loisirs et donc ses nouvelles. Qu'elle soit salée ou douce, l'eau, étale ou agitée de tempêtes, elle est omniprésente dans son oeuvre et si la mer a une dimension dangereuse mais cependant rassurante par le mouvement des marées, le fleuve est inquiétant et sournois par sa couleur et sa lenteur. La transposition de ses deux interprétations dans ses textes se traduit en thèmes masculins et féminins. Elle est souvent associée à la mort. D'une certaine manière, il accompagne avec sa plume les couleurs des impressionnistes, Courbet puis évidemment de Renoir.

Maupassant eut beau mener une vie parisienne quelque peu mouvementée, il resta attaché à son terroir normand et à ce titre s'en fit le témoin. Dans son oeuvre il est souvent question des servantes qui triment quasiment gratuitement pour de riches fermiers, tombent enceintes, mettent leur enfant en nourrice ou s'en débarrassent, ou parfois se donnent la mort de n'en plus pouvoir, des garçons de ferme qui les engrossent puis disparaissent, des maîtres qui après les avoir mises enceintes cherchent désespérément un mari qui se charge d'elle. Ce sont des questions d ‘héritage, de terres, de bêtes et chacun est attentif à son avantage, mais aussi des récoltes, du cycle des saisons, de l'alcool qui fait oublier ou rend violent, des amours malheureuses, de la mort et de ses rituels. Elle est souvent considérée comme une libération, comme un moment à la fois naturel et simple... En cela il est le témoin de son temps mais aussi celui de l'espèce humaine, de la vie.

L'oeuvre De Maupassant n'est heureusement pas oubliées et le cinéma et la télévision se l'approprient depuis longtemps en la faisant revivre. Souhaitons que cela dure. Elle en vaut la peine.
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Telle une magnifique peinture impressionniste, Maupassant nous offre un petit bijoux poétique de sa création.

Une nouvelle sublime sur le désir mis en scène et personnifié dans la nature. Une famille qui cherche un coin de paradis pour s'évader de la vie urbaine et qui va trouver bien plus qu'un échappatoire.

La famille Dufour, et en particulier la jeune femme qui les accompagne va connaître la sensualité d'un moment volé.

L'auteur nous dépeints cet après-midi avec beaucoup de poésie et une érotisation de la nature qui est tout simplement sublime.

Enfin bref...Une merveille poétique et brillante par un auteur tout aussi sensationnel, Guy de Maupassant.
Lien : http://bookymary.blogspot.fr..
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