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Louis , avocat bordelais est devenu un vieil homme affaibli par des crises d'angine de poitrine qui le destinent à une mort prochaine. Il s'adresse à sa femme dans une longue lettre où il s'apprête à déshériter ses proches au profit de son fils illégitime, Robert.
Louis est un homme déçu par la vie, par son mariage, par ses enfants.
Venu d'un milieu modeste, il a marié Isa qui en aimait un autre et s'est mariée avec lui par intérêt.
Il est devenu amer quand il s'en est rendu compte.
Louis a eu peu de relations avec ses enfants et a perdu Marie, sa fille, suite à une maladie à l'âge de dix ans.
Son neveu Louis à qui il était attaché est mort à la guerre.
Il s'imagine que tous ses proches complotent pour posséder ses biens et c'est dans son esprit, que s'installe ce fameux "noeud de vipères".
Un évènement inattendu et dramatique va le transformer et il va comprendre que ses impressions reposaient sur des malentendus.
J'ai lu le roman pour les cours à dix-huit ans. Je l'avais fort apprécié et en ai lu d'autres de l'auteur ensuite.
Celui-ci, en relecture, me fait entrevoir d'autres aspects de l'auteur.
François Mauriac rentre à fond et très habilement dans cette âme tourmentée, rongée par la haine pour finalement nous en faire voir l'humanité qui subsiste à l'intérieur de ce vieux monsieur désillusionné.
Le rapport à l'argent, à Dieu, à la bourgeoisie constituent les axes du roman et reflètent l'esprit étriqué de l'époque où le roman a été écrit, en 1932.
J'ai trouvé la lecture très intense et l'analyse du personnage exceptionnelle.
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Le vieux Louis aime l'argent,en veut à la terre entière,déteste sa femme et ses enfants et surtout il ne veut pas se voir dépouiller de sa fortune par cette famille qu'il exècre.Malade du coeur,sentant la mort arriver,il va noircir les pages d'un cahier d'une étonnante confession.Il va inventer tout les stratagèmes pour déshériter ses proches afin de leur rendre la monnaie de leur pièce...

Sublime! Ce roman psychologique est un pur bijou.Le caractère de l'avare et son mode de fonctionnement montent crescendo à tel point qu'il a fini par me faire sourire.En plus d'être radin,le vieux Louis est un expert en la matière pour se monter la tête et déjouer les complots,tout est bon à prendre pour manipuler et tenir en laisse cette famille "qui attend qu'il soit dans la tombe pour toucher l'héritage".Manque de bol pour lui,ses plans vont se retrouver contrariés en deuxième partie de livre ,quand un évènement majeur viendra troubler la machine bien huilée de ses calculs...

Le Noeud de vipères c'est aussi un nid de surprises,le suspense dans la lutte du pot de fer contre le pot de terre.Qui va remporter la bataille,qui va déclarer forfait?
Ce livre est étonnant,l'analyse psychologique est poussée à l'extrême.C'est le cheminement d'un homme qui comprendra les choses quand il sera trop tard.Ce Noeud de vipères fait tomber les préjugés comme des mouches,l'exemple parfait qui démontre que même le pire des hommes est capable d'enlever ses oeillères pour s'ouvrir au monde.
Pour une première lecture de François Mauriac je ne suis pas déçue,j'ai même été comblée,je vais donc continuer avec d'autres ouvrages de cet auteur.
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Comment un être humain peut-il se détester à ce point ? Au point de haïr tous ceux qui lui ressemblent et de passer à côté de sa vie ? Seul un immense écrivain peut arriver à rendre crédible une sombre histoire où le noeud de vipères n'est autre que le coeur de Louis, un vieillard malade.
Louis commence une lettre à sa femme, Isa. Il y explique qu'après sa mort, elle pourra se précipiter vers le coffre et vérifier la présence des titres, et oui, ils y seront. Il continue en exprimant toutes ses rancoeurs envers elle et leurs enfants.
Louis décrit sa femme, ses enfants et d'autres personnages. Ceux qui trouvent grâce à ses yeux ne lui ressemblent en rien.
L'écriture de François Mauriac va droit au but, sans longues phrases interminables, mais chaque phrase est précise, tellement précise que le lecteur croit à l'histoire, comprend le malade (à défaut de l'approuver), ainsi que sa femme et ses enfants (sans toutefois les approuver non plus).
Un chef-d'oeuvre.



Lien : https://dequoilire.com/le-no..
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Construire toute une vie conjugale et familiale sur un malentendu (se croire aimé alors que la femme adorée en aimait un autre) est une enfer que je ne souhaite à personne. C'est pourtant l'histoire de Louis cet avocat bordelais, qui au fil du temps s'enferme dans sa rancoeur et dans sa haine, une fois la vérité plantée en plein coeur. C'est à la fin de sa vie, que, touché par une grâce qu'aucun chrétien bien-pensant et bien pratiquant (!) de sa famille n'aura su lui donner, Louis pris de remords tentera une ultime réconciliation avec sa femme. Malheureusement celle-ci meurt sans avoir pu lire sa confession. Summum de l'oeuvre de Mauriac ce roman, qui touche à toutes les fibres du coeur humain, est comme un point de non-retour, une impossibilité d'aller plus loin dans l'analyse des relations humaines et de l'incommunicabilité entre les êtres.Comme un sculpteur, Mauriac taille ses personnages au marteau et au burin : c'est peu à peu qu'ils sortent de l'ombre de leur néant et nous apparaissent comme des frères. Au-delà de la solitude humaine qui est le lot de chacun, point de salut sans la grâce, point de libération sans un espérance en un au-delà de notre condition., point de pardon possible qui ne soit transcendé par la certitude d'un amour bien au-delà des nôtres. Une porte s'entr-ouvre, qui n'est pas une certitude (contrairement à ce qui se passe dans les romans de Bernanos) mais une possibilité. Et c'est en cela que le romancier est grand : il n'inflige aucun prêche, aucune métaphysique, aucun mysticisme, mais part de notre réalité visible, bien réelle, bien terre-à-terre pour nous faire entrevoir d'autres possibles. Et c'est le thème de la mort (mort de sa petite fille, mort d'un neveu bien-aimé, mort de sa femme) qui fait office de révélateur, comme celui dans lequel le photographe développe sa photo.
Mais qui peut dire la vérité d'une photo ?
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Pour Louis, Soixante-huit ans, avocat, « le vent du soir viens de se lever » comme l'aurait dit Jean d'Ormesson ; la fin est proche. Aussi s'emploie-t-il à rédiger une lettre destinée sa femme Isabelle qui lui survivra. Il n'en doute pas.
Autour de lui, cette famille détestée dans laquelle il ne voit que cupidité : sa fortune accumulée serait leur seule raison de vivre. Une fortune importante que lui, Louis aimerait tant transmettre à Robert, son fils illégitime établi à Paris.
Las ! Isabelle mourra avant lui, et la lettre qui lui était destinée deviendra confession ; la confession d'un homme dévoré par la haine.

Dans ce court roman paru entre les deux guerres (1932) nous décrit cette bourgeoisie Bordelaise comme il l'a fait précédemment dans « le baiser au lépreux » et « Thérèse d'Esqueyroux », entre autres… Une bourgeoisie provinciale « près de ses sous » ; une bourgeoisie provinciale noire, cupide, haineuse.
Et Louis ? « Vous ne pouvez imaginer ce supplice : ne rien avoir eu de la vie et ne rien attendre de la mort. », confesse-t-il. Qui sait, si la vie s'était mieux comportée avec lui, s'il n'aurait pas été capable d'amour… Lui qui vécut auprès d'une femme qui n'a épousé que son argent… Une fille, Marie, décédée à 10 ans…
Même si en tant que vieil avare, Louis n'est pas « défendable », il faut tout le talent de François Mauriac – et il est grand − pour nous faire lui trouver quelques circonstances atténuantes.

De temps à autre, c'est un régal de se replonger dans une prose de la qualité de celle de François Mauriac ; un peu désuète, certes, mais tellement en accord avec le cadre décrit les personnages et les événements décrits…
« le noeud de vipères » un texte, un des chefs-d'oeuvre de la littérature du XX ème siècle.

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Est-ce seulement parce que la plume est somptueuse, ou parce qu'à force de lucidité sur le néant qu'il a fait de sa vie on finit par se prendre de compassion pour ce vieil avare acariâtre aigri et misanthrope?
Toujours est-il qu'à défaut d'aimer le personnage, l'envie vient presque de le sauver de son propre désespoir, égrené avec des larmes de rage au fil de cette confession sans tabou dans laquelle le vieillard raconte son combat contre une famille de mauvais bourgeois qui n'en veulent qu'à son argent.
Toujours-est-il également qu'il finira contre toute attente par se sauver lui-même, et que son argent n'y sera bien évidemment pour rien.
J'avais découvert dans Thérèse Desqueyroux un Mauriac contempteur de la toxicité d'une certaine bourgeoisie de province étriquée, je découvre ici une forme de mysticisme chez cet auteur, qui m'a intriguée en dépit d'une lecture d'une grande noirceur. De quoi me donner envie de poursuivre un peu dans l'oeuvre de François Mauriac.
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Challenge Prix Nobel 10/12

Histoire d'une haine ordinaire racontée par un vieil homme. Haine qui est née de paroles malheureuses de son épouse au début de leur mariage (peut être même avant). Meurtri de ces mots qui pourtant se voulaient rassurants, il n'a entendu que mépris et agression. Il a nourri sa haine jour après jour, même avec les enfants, persuadé qu'ils étaient contre lui, donc du côté de leur mère. Il écrit une lettre convaincu qu'il va mourir et cherchant un moyen de déshériter toute sa famille. Aveuglé par sa colère, il ne s'apercevra pas de la maladie de sa femme et sera surpris par la mort de celle-ci. A partir de ce jour de deuil, il cherchera à comprendre ses enfants et se rendra compte qu'il a entendu des paroles alors que son épouse en prononçait d'autres. Il a gâché sa vie pour un malentendu, était entouré d'amour et n'a rien vu.
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Au coeur des vignes du bordelais, un homme, Louis, avocat de 68 ans et riche propriétaire terrien, rédige une confession testamentaire destinée à sa femme, se croyant proche du trépas. Il y règle ses comptes avec toute la haine accumulée depuis 40 ans vis-à-vis d'elle mais également de ses enfants.
Mais le destin va se jouer de lui et un imprévisible retournement va bouleverser tous ses plans. Haine, avarice, tromperies etc l'auteur règle ses comptes avec la bourgeoisie, la religion, l'argent, la famille. C'est fort, violent dans l'expression des sentiments, le tout dans une construction qui ça crescendo, tout en remettant tout à plat brutalement. C'est un regard sans concession mais avec malgré des moments émouvants sur l'amour, la vieillesse, le couple, les apparences mais également le fond des choses. Je ne connaissais pas François Mauriac, à part le film adapté de son roman Thérèse Desqueyroux, et j'avoue avoir été subjuguée par l'intensité de cette oeuvre.
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CHALLENGE NOBEL 2013/2014 (12/15)

Après cette lecture (ou plutôt relecture car ce roman m'avait été imposé lors du français du bac, il y a quelques années) et après avoir aussi relu "Thérèse Desqueyroux" dans le cadre du challenge Nobel, je me dis que décidément François Mauriac avait une dent contre le mariage. En effet, dans ces deux oeuvres (les seules que je connaisse), le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il ne nous décrit pas de couples heureux. A croire qu'il n'en existait pas dans cette bourgeoisie empêtrée dans le carcan des convenances, dont il est lui-même issu et qu'il nous dépeint si férocement.

de la confession de cet homme, avocat vieillissant, avide de reconnaissance, qui ne voit dans son entourage que l'attrait pour ses richesses, je ne retiendrai que le venin qui s'en dégage car il me semble être le seul responsable de sa situation. Peu de personnes trouvent grâce à ses yeux et surtout pas lui-même : il se complait dans sa méchanceté. Son coeur, animé par la vengeance, enfermé dans un délire paranoïaque, ne s'ouvrira aux autres qu'à la mort de son épouse tant haïe. Après l'amour de l'argent, peut-être s'orientera-t-il vers l'amour divin, en tout cas, il sera trop tard pour connaître l'amour des siens.
Contrairement au personnage de Thérèse Desqueyroux que j'aurais pu comprendre, je n'ai pu prendre Louis en pitié. La rancune qui lui a empoisonné toute sa vie, a, en grande partie, trouvé source dans sa propre imagination.
Ma note ne reflète en rien le talent d'écriture de l'auteur, bien sûr ! 8/20
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Un vieux monsieur, riche, aigri, haineux se meurt petit petit. Il écrit une longue lettre fielleuse, sorte de confession à sa femme afin que celle-ci la lise à son décès. Louis remonte le temps, jusqu'à la rencontre d'Isa, celle qui allait devenir sa femme. Peu de temps après le mariage, il comprend que sa femme l'a épousé un peu par dépit, un peu pour son argent, la chasse au mari est encore un grand sport dans les milieux bourgeois. Dépité, Louis se lance alors dans une guerre silencieuse sans fin contre sa femme, puis contre ses enfants en usant de sa fortune, tant convoitée, comme arme.Tout à sa rancoeur et à son avarice, il a finalement passé sa vie isolé et malheureux. le décès de sa femme le surprend et ouvre quelques lueurs dans son esprit.

Le noeud de vipères c'est celui qui sert son coeur mais c'est aussi celui que représente son entourage qui n'est guère meilleur que lui, juste plus lissé par le milieu social .

Un roman parfaitement équilibré, une écriture impeccable est implacable, un petit bijou !
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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