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3,98

sur 818 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Après « Danseur » qui évoquait le parcours de Rudolf Noureev depuis Irkoutsk et sa Sibérie natale, Colum McCann situe ici son roman dans le New York des années 70.
Entre les twins towers, Philippe Petit, dont la renommée n'est plus à faire, a tendu un câble d'acier. Tout au long du livre, chacun, redoutant la chute, suit et commente, en filigrane, le cheminement du funambule.
Parcours périlleux, exploit inutile, inconsciente folie ou au contraire extraordinaire maîtrise de soi qui conduisent un homme à défier l'espace, le temps et les éléments… ne faut-il pas voir, dans l'éphémère tentative de surmonter la peur du vide, de se lancer des défis, de repousser ses limites et vaincre l'univers multidimensionnel, une allégorie de l'existence ?
Cette fois encore, je suis émerveillée par cette extraordinaire faculté (facilité) qu'a l'auteur de se glisser dans la peau de ses personnages, faisant siens leurs gestes et leurs pensées, leur passé, leur langage et leurs émotions.
Avec une compassion et une bienveillance qui forcent l'admiration.
Car sinon quelle empathie pourrait-on ressentir à écouter se raconter Tillie, une prostituée du Bronx ou Claire et Solomon, bourgeois de l'Upper East Side, Gloria, une Afro américaine du Missouri ou Lara, junkie bohème repentie torturée par une faute inavouée, ou bien encore Ciaran et Corrigan, frères irlandais à jamais liés par un amour inconditionnel et une complicité sans faille...
A travers le chemin de ces êtres meurtris qui se croisent et interfèrent sur la destinée les uns des autres, l'auteur nous délivre un message universel d'amour et de tolérance.
Vivre est le premier danger auquel est confronté n'importe quel être humain, à la fois soumis à la loi du hasard ou victime de ses choix. Chacun est à la merci d'une chute qui peut lui être fatale et on sait bien que, quelle que soit notre fin programmée, le monde n' en continuera pas moins sa course folle.
Mais lorsqu'une main secourable et une oreille attentive, qui sont le meilleur de la nature humaine, viennent adoucir les durs moments de l'existence, on se dit que cette course n'a pas été vaine.
Les tours jumelles ont disparu, rien n'est oublié, mais la vie continue, envers et malgré tout. Et dans le ciel le souvenir d'un homme qui trace sa voie en dépit du brouillard.
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Un énorme coup de coeur ! Une lecture qui m'a subjuguée : dense, poétique, pesante, glauque par moments. de la grandeur dans la banalité, de la hauteur dans ce que l'humanité a de plus vil.
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Le 7 août 1974, l'ėquilibriste et funambuliste:Philippe Petit,passa d'une Twin Tower à l'autre ,à 412 mètres apparaît "cette miniature noire dans un ciel orageux".
Autour de cette image, le romancier Colum Mc Cann, va faire surgir une galerie de personnages plus ou moins abîmés par la vie.C'est un roman choral à plusieurs voix qui s'amplifient et se chevauchent au fur et à mesure pour n'en former plus qu'une à la fin.
J'étais complètement immergée dans le Bronx au côtés de ces prostituées noires et dans le quartier chic de Manhattan, au côté de Claire qui ,ayant perdu son fils au Vietnam,
a formė un groupe d 'amies ayant pour point commun ,la perte d'un fils au Vietnam.
Un superbe ,formidable et sublime roman qu'on a du mal à refermer une fois ouvert.A recommander🌟🌟🌟🌟
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A plus de quatre cents mètres du sol, le 7 août 1974, Philippe Petit tend un câble entre les deux tours jumelles du World Trade Center et affronte le vide, tel un ange survolant New York. Pendant ce temps, dans les ténèbres du Bronx, un prêtre irlandais - Corrigan - se sacrifie pour que les marginaux échappent à leur enfer et pour que deux prostituées - Tillie et sa fille Jazzlyn - soient libérées de la prison où elles ont échoué. Entre la spectaculaire performance de Philippe Petit et le combat héroïque de Corrigan, le funambule Colum McCann va tisser un fil subtil, pour signer un roman magistral où la grâce et la douleur, le mal de vivre et la rédemption se mêlent dans la même musique tandis que défilent des personnages souvent meurtris, blessés, déboussolés. Ils n'en finissent pas de tomber mais ils luttent, s'accrochent, et parviennent à se relever en marchant vers la lumière, comme le Christ chargé de sa croix dont Corrigan est le messager. Sorti du ventre grouillant du New York des déshérités - de même que Les saisons de la nuit, traduites chez Belfond en 1998 -, Et que le vaste monde poursuive sa course folle est tout à la fois une chronique sociale, un portrait de l'Amérique au lendemain de la guerre du Vietnam, une méditation sur notre fragilité et une mise en scène de nos vertiges, dans un monde construit sur des abîmes. Jamais l'auteur de Danseur n'a été aussi poignant que dans ce livre-là, aussi fraternel, aussi virtuose dans l'art de raconter des histoires. On les découvre le coeur battant, en compagnie d'un écrivain qui pratique la littérature comme une quête spirituelle.
Lien : http://www.lexpress.fr/cultu..
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Avant d'écrire ma critique j'ai regardé sur internet un petit reportage de 9 minutes sur Philippe Petit et son exploit entre les deux tours du World trade center ; quel plaisir de se replonger dans le décor d'un livre que l'on a apprécié en écoutant non seulement l'un des personnages (réel celui-là) raconter son aventure, mais également son associé, une française spectatrice et un policier, et en visualisant les photos de l'exploit et des new-yorkais les yeux levés sur l'exploit.(rien qu'à regarder Philippe Petit sur le câble et bien qu'assise devant mon portable j'avais le vertige !!!).

Au cours de la lecture, nous découvrons les différents personnages le jour de l'exploit de Philippe Petit, le 7 aout 1974 :

- Corrigan, le moine irlandais, immergé dans le monde des prostituées du Bronx et Ciaran, son frère,

- les prostituées, notamment Tillie, et sa fille Jazzlyn,

- Claire qui rencontre d'autres mères, notamment Gloria, dont les fils ont été tués au Vietnam, et son mari Solomon.

- Lara et Blain , les artistes anciens drogués.

Le procédé choisi par l'auteur est une narration par plusieurs protagonistes soit de sa propre histoire comme Claire, Tillie, Lara et Gloria, soit par un proche comme Ciaran pour son frère et Tillie sa fille.

Le hasard fera que tous ces personnages se croiseront plus ou moins en ce jour du 7 août 1974.

De toutes ces vies celle qui m'a le plus émue c'est celle Gloria, jeune fille brillante mais noire elle n'obtiendra aucun poste relevant de son niveau, mal mariée, mère de trois garçons tués au Vietnam, elle prendra à sa charge, avec succès, l'éducation des deux petites filles de Jazzlyn suite au décès de leur mère et de l'incarcération de leur grand-mère.

J'ai trouvé que ce livre avait quelque chose de mystérieux : sa lecture terminée je me suis sentie plus heureuse ? meilleure ? enfin une impression très agréable mais très rare après une lecture même passionnante.

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Roman à plusieurs voix comme je les affectionne. Destins qui vont, contre toute attente, se croiser.

Colum McCann nous donne encore, dans ce livre, à être charmé par son talent de conteur. Car il en faut un pour nous promener dans les New-York des Seventies, et nous immerger dans la pauvreté des quartiers défavorisés de cette métropole.
On chemine aux côtés de destins, on se prend d'affection pour certains personnages, plus que pour d'autres et on ne peut arrêter sa lecture avant de savoir quelle sera la destinée de chacun.
Ce roman n'a pas été sans me rappeler un autre du même auteur : Les saisons de la nuit.

Colum McCann sait se faire la voix des oubliés de l'Amérique prospère, celle qui a tout ce dont elle a besoin. Pauvres, niés, méprisés mais qui savent garder une forme de dignité et l'espoir dans le coeur.



un beau moment de lecture !
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Que dire au sujet de ce livre magnifique et de cet auteur que je viens de découvrir ?
Le 7 août 1974 Philippe Petit marche sur un câble tendu entre les Twins towers en plein New York médusé. Un funambule qui avance dans le ciel, pas à pas, symbolisant l'équilibre fragile des vies qui se déroulent en bas.
Et ces vies, Colum McCann nous les déroule : un irlandais qui prêche dans le Bronx auprès de prostituées, une mère qui a perdu son fils dans une guerre sordide, un couple de junkies paumés, une femme qui elle aussi a perdu 3 garçons. Et la question : comment fait on pour vivre avec tout ceci? Fragile équilibre entre choix et renoncements, culpabilité et volonté d'aller de l'avant, perte d'un être cher, "rien ne commence, rien ne finit, tout se poursuit.."
Et une écriture superbe, qui se module en fonction du narrateur.. un coup de foudre littéraire pour moi c'est un livre qui me rentre dedans, me bouscule, me procure des émotions et me laisse K.O à la fin.
C'est ce qui s'est produit.
Merci Mr McCann, vous faites désormais partie des auteurs dont on garde les livres et qu'on ne peut se contenter d'emprunter.
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Dans ce roman, Colum Mc Cann ne nous livre pas une histoire mais la représentation globale d'une ville, NewYork, à un instant précis: le jour où un funambule traverse les Twin Towers. Cet événement est un prétexte pour nous dépeindre différents portraits de personnages dans leurs univers propres. Tous les destins s'entrechoquent, se frôlent ou s'évitent. Ils sont parfois liés par une petite chose, parfois dépendants et parfois complétement étrangers. le fait est qu'ils forment un tableau où chacun doit s'en sortir avec les cartes qui lui sont données.

Dans un style très agréable, Colum McCann aborde un grand nombre de thèmes, argent, drogue, prostitution, guerre, immigration, religion, maladie, sans jamais prendre partie. Il se fait le témoin d'une époque, parsemée de tragédies avec lesquelles chacun doit composer.
Grand moment de lecture...
Lien : https://leslivresdek79.wordp..
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L'auteur nous fait entrer dans la vie et les destins de plusieurs personnages (prêtre dans le Bronx, mère d'un soldat mort au combat, une prostituée...) qui tous regardent ce funambule suspendu au-dessus de New York.

J'ai adoré ce roman qui est comme une parenthèse hors du temps grâce à la poésie, la magie et au magnétisme de cet homme suspendu dans le vide. C'est comme une photo, un instantané, comme si on pouvait lire dans leur âme.
C'est juste et c'est juste beau !
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Magnifique histoire. Tous ces destins croisés et malheureux qui concourent à rendre le destin de deux orphelines plus radieux. le style est rude et authentique comme les côtes irlandaises. J'ai adoré (en particulier le chapitre consacré à l'emprisonnement de la grand mère).
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