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sur 818 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Le 7 Août 1974, à New-York, un funambule s'élance sur un cable tendu entre les Twin Towers. C'est à partir de cette anecdote surprenante que nous entrons dans le roman de Colum McCann. L'auteur nous entraîne dans une ronde, un ballet de personnages dont les destins vont se mêler. McCann dresse les portraits de Corrigan, un curé irlandais, Jazzlyn et sa mère, deux prostituées du Bronx, Claire, mère d'un soldat mort à la guerre du Vietnam ... du Bronx au quartier chic de Manhattan, ces vies vont se croiser car tous ces personnages ont en commun la solitude et la souffrance. Ce roman est poignant, dramatique, un véritable tourbillon dans lequel on est aspiré alors que "le vaste monde poursuit sa course folle".
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Sans un départ imminent pour New York, je n'aurais probablement jamais acheté ce livre paraissant noyé parmi tous ses semblables lors de la rentrée littéraire de septembre.
Seulement voilà, j'ai hâte de découvrir la ville dont je rêve depuis si longtemps, et justement « le hasard » me met sous les yeux cette petite pépite. C'est dans l'avion que je commencerai ce livre.
Ce sont trois histoires qui n'ont pas grand-chose en commun, si ce n'est cette ville pleine d'énergie, pleine de contraste. Ces trois histoires ont entre elles un fil d'Ariane : ce type un peu fou qui un beau matin a tendu un câble entre deux tours à jamais rentrées dans l'histoire et les mémoires, et qui tente d'en faire la traversée sous les yeux médusés des passants au sol.

C'est un beau portrait du New York des années 70, celui des films de Scorcese…….
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Le fil conducteur de ce roman puzzle est l'exploit, réel, du funambuliste Phillipe Petit ( il est également question de sa prestation au-dessus de Jérusalem dans Apeigoron). le 7 aout 1987, il a surgi dans le ciel de New York, et a traversé l'horizon entre les deux tours jumelles du World trade center, sans attache, sans autorisation, à 400 mètres de hauteur, juste pour la beauté de la métaphore de l'art et de la vie.

Ce moment de grâce, cette stupeur, tous les personnages de ce roman l'ont soit vu, soit en ont entendu parler, soit en sont les échos. le premier est Corrigan. D'origine irlandaise, il oeuvre dans le Bronx et appartient à dieu. Il vit sur le fil de sa foi, une foi radicale et engagée, sans discours, concrète, et qu'il vit en donnant plus que sa chemise, mais toute son âme. En Irlande, il a bu avec les clochards de Dublin, dans le Bronx, il laisse son appartement ouvert aux prostituées du quartier pour une pause pipi ou remaquillage. Il leur offre coca et café tandis qu'elles arpentent ce coin de ville sordide. Il prend des coups par les macs qui l'accusent de ralentir le rythme de leurs gagneuses, même si en ce coin de New York, ce sont plutôt des clinquantes sur le retour. Corentin aurait pu aimer l'une d'elles, mais c'est Adélina qui fait vaciller sa foi et peut-être qu'il aurait pu connaître avec cette jeune femme une forme d'amour terrestre apaisé si il n'avait pas croisé la route d'un couple d'artistes sur le retour d'une fête cocainisée.

Il avait réussi à sauver Jazz, une des prostituées, la plus jeune du groupe, que sa mère Tillie faisait tapiner à ses côtés pour pouvoir la surveiller et la protéger. Quand Tillie prend la parole à son tour, elle hurle sa colère et sa rage, il est bien tard pour mieux faire … Trop tard même pour regretter d'avoir procurer les doses nécessaires à sa fille, pour regretter d'avoir elle-même serré l'élastique, évitant à Jazz de trop se charcuter les veines, trop tard pour tout, sauf pour tenter de sauver ses deux petites filles. Mais du fond de sa prison, les cris et remords rebondissent sans échos. Et Corentin s'est envolé …

Un autre groupe de personnages se calent dans les interstices du Bronx, un groupe de mères qui toutes ont perdu un fils au Vietnam et qui dans le regard les unes des autres tentent de calmer la douleur commune. Si Gloria habite le Bronx, le même immeuble que Corentin, Claire en est à mille lieux et elle, c'est dans un appartement terrasse qui surplombe Park Avenue qu'elle a reçu le et souri à l'officier qui venait lui annoncer la mort de Joshua, son fils unique, un surdoué de l'informatique, qui loin du front, n'aurait jamais dû mourir. Cette annonce, cette sidération, Gloria l'a vécu trois fois. C'est elle qui voit le funambuliste, elle qui arrivée à l'appartement de Claire vole la vedette à la mémoire de Joshua, elle qui a perdu en de ses fils lors d'une chute d'hélicoptère, ne veut pas savoir si l'homme est tombé du ciel ou si il a réussi à traversé, parce qu'elle a vu en lui la silhouette de Mike, un Mike qui n'aurait pas trouvé la mort en une chute libre dans le vide.

Gloria se refuse à l'amour de Claire, Claire vacille, elle a besoin d'un miroir à sa propre douleur. Loin de là, Lara est hantée par la vision de Jazz, elle aussi cherche la rédemption, mais, on l'a dit, Corentin n'est plus là pour personne … Salomon, le mari de Claire, juge le funambule, après avoir fait incarcérer Tillie et le lecteur devient celui qui tient tous les fils de chacune de ces vies, avec aisance, assuré par le balancier de l'auteur. Tous ces personnages, il leur faut juste aller jusqu'au bout, le fil, il faut le trouver, le lier et le renouer. A la fois immatériel et contingent, volatile, il est tenu et ordinaire. Ils cherchent une dignité, un point un peu fixe d'où ils pourraient repartir, faire un truc de bien, redresser la barre, et peut-être, peut-être, comme le funanbuliste redescendre avec une foi naïve et apaisée. Et ce qu'on leur souhaite, finalement, est bien que le vaste monde et sa course folle les laisse un peu tranquilles …
Lien : https://aleslire.wordpress.c..
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Roman tendu comme un câble entre deux tours, en équilibre entre ce qui ne pourrait être joignable, et qui pourtant, l'est. Prodigieux.
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S'appuyant sur l'histoire vraie de la traversée illégale sur un fil du funambule français Philippe Petit entre les deux tours jumelles du World Trade Center en 1974, l'écrivain irlandais Colum McCann brode avec « Et que le vaste monde poursuive sa course folle » (« Let The Great World Spin »), un roman dense et polyphonique décrivant un New York chaotique dans les années 1970 (Vietnam, Watergate…) mais où plane également l'ombre du 11 septembre...
Lien : http://bullesdeculture.com/2..
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Certains livres vous laissent le goût de leur atmosphère jusqu'à la fin de vos jours, celui-ci en fait indéniablement partie. Des destins croisés au vôtre, une identité troublante...
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7 août 1974. Un funambule s'élance sur une corde tendue entre les Twin Towers tandis qu'en contre-bas le destin de plusieurs personnes va se lier inexorablement comme les torons du fil sur lequel il marche.

417 mètres plus bas, on croise donc John Corrigan, un prêtre irlandais qui cherche Dieu dans le Bronx, et son frère Ciaran tentant de le comprendre… des mères de soldats disparus au Vietnam se réunissent dans un luxueux appartement de Park Avenue sans pour autant réussir à partager leur douleur… Tillie, une prostituée, qui se lamente de ne pas avoir su protéger sa fille… un couple d'artistes new-yorkais en quête d'inspiration … un juge désabusé…
Autant de « magnifiques perdants » qui se se dressent, à l'instar du fil-de-fériste, sur la brèche de leurs vies.

Et que le vaste monde poursuive sa course folle est comme un rayon de soleil en automne. Malgré toute la noirceur du monde, reste l'espoir pour nous réchauffer, la littérature et l'art nous tirant vers le haut.
En filigrane, c'est aussi un livre sur la résilience de le ville de New-York.
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A plus de quatre cents mètres du sol, le 7 août 1974, Philippe Petit tend un câble entre les deux tours jumelles du World Trade Center et affronte le vide, tel un ange survolant New York. Pendant ce temps, dans les ténèbres du Bronx, un prêtre irlandais - Corrigan - se sacrifie pour que les marginaux échappent à leur enfer et pour que deux prostituées - Tillie et sa fille Jazzlyn - soient libérées de la prison où elles ont échoué. Entre la spectaculaire performance de Philippe Petit et le combat héroïque de Corrigan, le funambule Colum McCann va tisser un fil subtil, pour signer un roman magistral où la grâce et la douleur, le mal de vivre et la rédemption se mêlent dans la même musique tandis que défilent des personnages souvent meurtris, blessés, déboussolés. Ils n'en finissent pas de tomber mais ils luttent, s'accrochent, et parviennent à se relever en marchant vers la lumière, comme le Christ chargé de sa croix dont Corrigan est le messager. Sorti du ventre grouillant du New York des déshérités - de même que Les saisons de la nuit, traduites chez Belfond en 1998 -, Et que le vaste monde poursuive sa course folle est tout à la fois une chronique sociale, un portrait de l'Amérique au lendemain de la guerre du Vietnam, une méditation sur notre fragilité et une mise en scène de nos vertiges, dans un monde construit sur des abîmes. Jamais l'auteur de Danseur n'a été aussi poignant que dans ce livre-là, aussi fraternel, aussi virtuose dans l'art de raconter des histoires. On les découvre le coeur battant, en compagnie d'un écrivain qui pratique la littérature comme une quête spirituelle.
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Sublime
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L'histoire :
On part d'un événement qui a réellement eu lieu.
En 1974, un équilibriste marche sur un câble tenu entre les 2 tours jumelles new-yorkaises.
C'est autour de cet événement que l'auteur a voulu croiser les destins de new-yorkais typiques.

On va ainsi rencontrer un prêtre irlandais qui s'occupent de prostituées noires, un groupe de femmes qui se rassemblent pour évoquer leurs fils morts pendant la guerre, un couple d'artistes happé par une vie de fêtes et de débauches...

Mon avis :
Mon gros coup de coeur de la rentrée pour le moment(..)
Lien : http://www.livr-esse.com/art..
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