L'envol

À Auburn en Pennsylvanie, Leighton Barnes, dite Leigh, protège ses deux soeurs, Juniper, treize ans et Campbell, neuf ans de la violence de son père, Jess qui frappe volontiers leur mère, Erin. Jess Barnes est un ancien enfant maltraité, il a du abandonner ses études universitaires à cause d'une blessure à la veille d'un match de football essentiel pour l'obtention d'une bourse et il a du ainsi reprendre l'entreprise de travaux de son père qu'il ne sait pas gérer. Leigh va au lycée de Auburn High où elle retrouve son amie Sofia Roman. Elle rêve de partir étudier le journalisme à New-York. Elle y rencontre Liam McNamara, élève de terminale, vice-président du conseil des étudiants et membre de l'équipe de football universitaire.

Kyrie McCauley a grandi dans un petit village de Pennsylvanie puis elle a étudié les sciences sociales à l'université de Pennsylvanie et a obtenu un Master. Elle a travaillé pour des organisations non-gouvernementales. If These Wings Could Fly est son premier roman largement inspiré de son enfance. Elle a été victime de violences familiales ; adulte, elle s'est engagée dans le bénévolat dans un centre d'accueil pour les victimes de violences familiales et elle a étudié la sociologie de ce problème. Elle a écrit L'envol afin que celles et ceux qui ne les ont jamais connues, puissent comprendre la complexité des violences familiales et aussi afin que celles et ceux qui vivent cette expérience puissent entendre ceci : "non, ce n'est pas acceptable, tu n'es pas seul.e". If These Wings Could Fly a obtenu le prix de l'association américaine des bibliothécaires. Kyrie McCauley a depuis lors publié un nouveau roman, We Can Be Heroes qui n'est pas encore traduit en France.

Ce roman sur les violences familiales montre le parcours d'une jeune fille de sa soumission à la peur à la dénonciation des violences de son père et de la complicité de tout l'entourage social jusqu'à la police. C'est naturellement un texte bouleversant à la fois en raison des descriptions des crises de violence et de rage du père mais aussi de la soumission de la mère et de la sidération des enfants. La peur de la mort est omniprésente. Cette situation angoissante est renforcée par l'invasion de plus en plus extraordinaire de milliers de corbeaux dans le ciel de la ville, phénomène visiblement connu aux Etats-Unis d'Amérique lié aux migrations de ces oiseaux depuis le Canada. L'irruption des corbeaux sert aussi de métaphore à la montée de la peur dans la maison de l'héroïne, à la sauvagerie des moeurs de la société et elle est aussi un symbole pour l'héroïne puisque les corbeaux font preuve d'une grande intelligence dans leur comportement, de solidarité dans leur vie sociale et ont une liberté immense grâce à leurs capacités d'envol. L'écriture est simple, étonnante pour un texte de cette nature ; nous sommes presque dans un texte d'écriture créative si habituelle dans le roman anglo-saxon ; aussi, si il nous a semblé qu'il y avait quelques facilités d'écriture notamment dans la romance de l'héroïne avec le jeune lycéen métis, l'autrice instille néanmoins un vrai ton dans le drame avec de nombreuses considérations sur le machisme, le racisme et la violence aux Etats-Unis d'Amérique.

Coup de coeur.

Certains ont beau la critiquer, la dévaloriser, la littérature ado démontre chaque jour un peu plus qu'elle est aussi variée, riche et passionnante que n'importe quelle autre littérature. Preuve en est avec ce "roman témoignage" abordant le sujet des violences conjugales.

Suicide, avortement, viol, abus sexuels... Tous ces sujets sensibles, difficiles, ont été abordés à plusieurs reprises dans des romans ados. Mais en ce qui concerne les violences domestiques, c'est pour ma part le premier ado que je lis qui traite de ce problème. Rien que pour cela, j'ai aimé découvrir ce roman. Il met en lumière, dénonce, ces violences qui ont lieu derrière les murs des foyers, souvent à l'abri des regards. Il place le lecteur face à une réalité, l'empêchant de détourner le regard comme tant de gens le font, dans l'histoire comme dans la vraie vie.

La note d'introduction de l'auteure explique clairement qu'elle-même à été confrontée à cette violence. Son récit n'en devient que plus réel, plus vrai. L'écriture n'a peut-être rien d'extraordinaire, n'est pas particulièrement ciselée, haletante ou quoi que ce soit d'autre, mais elle est percutante dans le sens où elle nous plonge dans l'angoisse, le cauchemar éveillée de Leighton et sa famille. Quand la prévisible romance entre Leighton et Liam a pointé le bout de son nez dans l'intrigue, j'ai eu peur que cela ne vienne tout gâcher. Pourquoi insérer une énième romance alors que l'histoire possédait déjà l'intensité nécessaire grâce à son thème ? Heureusement, l'auteure a eu le bon sens et même l'intelligence de la laisser en arrière-plan.

Un autre point que j'ai particulièrement apprécié est la présence des corbeaux, qui m'a tout de suite rappelé la nouvelle de Daphné du Maurier. Omniprésents, les corbeaux apportent une note légèrement fantastique et possèdent une symbolique très intéressante. de la même façon, l'importance donné à la maison, lieu des violences, abri du monstre, est extrêmement intéressant.

J'ai vraiment été surprise par ce roman, son thème et la façon dont il est abordé. Je l'ai lu d'une traite tant il est captivant.

Il y a quelques mois, Pocket jeunesse publiait le roman Ma Fureur, récit fort et psychologique dépeignant l'emprise d'un beau-père sur une adolescente prisonnière de cette situation. Avec L'Envol de Kyrie McCauley, l'éditeur nous propose un autre roman ayant trait à la famille toxique, pour aborder la terrible situation des enfants confrontés à la violence conjugale et parentale, dont l'autrice a elle-même été la témoin/victime.

Leighton est l'ainée d'une famille de trois enfants. Depuis quelques temps, elle voit son père devenir de plus en plus violent, envers sa femme ( physiquement, verbalement ) et envers elle et ses soeurs ( verbalement surtout). Pourtant, personne n'ose parler et personne ne vient non plus les aider. Leighton supporte la situation, espérant qu'un jour sa mère quittera ce mari qui n'est plus l'homme tendre qu'il a un jour été, rongé par la colère et en proie à des crises de plus en plus fréquentes et terrifiantes. Surtout, Leighton veut protéger ses deux petites soeurs, Juniper et Cammy, quitte à renoncer à vivre sa vie de lycéenne et connaître, par exemple, les soirées entre amis, l'amour d'un petit-ami… Sa rencontre avec Liam lui donnera le courage de peut-être renverser la situation, tandis que la violence du père grandie.

L'Envol aborde avec justesse et humanité une réalité qui est malheureusement loin d'être minime. La maltraitance, les violences domestiques sont ici dépeints dans toute leur complexité psychologique. Kyrie McCauley parvient très bien à faire comprendre à ses lecteurs pourquoi cette mère reste avec son mari ( l'espoir qu'il changera, la nostalgie d'un amour autrefois idyllique) et pourquoi Leighton est prisonnière de la situation ( culpabilisation, solitude, volonté de protéger ses soeurs).

L'Envol est le roman d'un combat contre les violences familiales. En effet, alors que les corbeaux envahissent symboliquement la ville d'Auburn où la famille réside, Leighton va commencer un long parcours, passant de la jeune fille soumise, résignée et engluée dans sa peur à la dénonciation des violences de son père et de la complicité de tout ceux qui savent sans réagir…Sur son chemin elle pourra compter sur l'aide précieuse de ses amis et Liam en particulier. Ce courage et cette force dont elle fera preuve nous impressionnent autant qu'ils nous touchent.

Le texte est aussi fort, avec des scènes parfois dures. L'ensemble est très crédible et il nous secoue. J'espère aussi que c'est un roman qui saura aussi bien toucher les enfants qui ont la chance de ne pas être confrontés aux violences domestiques que des enfants victimes de cette maltraitance intra-familiale et qui se sentent souvent seuls. Comme Kyrie McCauley l'explique en préface de L'Envol, elle adresse ce roman à « ceux qui n'en ont jamais subi [pour qu'ils] puissent comprendre la complexité des violences domestiques. Et pour que tous ceux qui vivent cette expérience puis entendre ceci : non ce ‘est pas acceptable. Tu n'es pas seul.e"
Lien : https://www.lirado.fr/envol-..

Pour : tous ceux qui me lisent
De : un coeur brisé

Imaginez-vous prendre votre envol, partir loin de votre ville natale. Fuir tous vos problèmes, vivre librement. C'est tout ce que souhaite Leighton qui vit dans la petite ville d'Auburn en Pennsylvanie.

J'ai vraiment du mal à mettre des mots sur ma lecture tant elle m'a bouleversée. En l'ouvrant, je m'attendais à tout, sauf à cette histoire. Pourtant, j'avais été prévenu, on allait parler de violence familiale, de corbeaux qui envahissent une ville et d'un garçon qui l'aiderait peut-être.

Et comment vous dire que c'est encore plus que ça, que c'était plus que des corbeaux migrateurs. On a affaire à un récit tellement réaliste, avec des touches de fantastique. C'est une maison qui prend vie, des corbeaux personnifiés. Mais aussi une ville complice, une famille détruite. Et une cabane dans une armoire. Des jeux d'enfants. Des courses des vélos. Des dessins de corbeaux.

C'est une histoire qui prend aux tripes, qui nous donne les larmes aux yeux. C'est une plume fluide, qui rend le récit impossible à lâcher. Ce sont des corbeaux qui nous suivent à chaque page, des pages qui se réparent, et notre coeur qui prend un coup.

Leighton n'a certes pas d'aile pour partir loin d'Auburn, mais elle une plume, celle qu'elle tient dans sa main pour écrire. C'est une héroïne forte, qui porte bien trop de choses sur ses épaules. Je ne l'oublierai jamais.

C'est sans hésitation, c'est un énorme coup de coeur. Ça faisait longtemps que je n'avais pas lu une histoire aussi juste.

L'envol, c'est un roman puissant à mettre dans toutes les mains. Tout est si bien abordé, si vrai. Et puis si même avec mon avis vous hésitez. Trouvez-le en librairie, et lisez la lettre que l'autrice nous adresse. Vous ne pourrez pas repartir sans.

En espérant que mon avis vous plaise,
Et encore merci à pocket Jeunesse de me l'avoir envoyé,
Avec tout mon amour Loéva &#xNaN;

Quand on m'a dit que L'envol était dans la même veine que Ma raison de vivre de Rebecca Donovan, que j'avais beaucoup aimé à l'époque, j'ai de suite eu envie de découvrir L'envol. Je savais que cette lecture serait dure. La violence au sein d'une famille fait partit des thèmes les plus complexes et difficilement abordables.

Dans L'envol, nous suivons Leighton et ses proches. Alors qu'elle s'apprête à faire sa dernière année avant l'université, Leigh est à la fois pressée de quitter sa petite bourgade et effrayée à l'idée de laisser ses petites soeurs chez elles... Avec un père qui devient violent et envoi tout valser à la moindre contrariété, Leigh voudrait que les choses changent. Mais quand tout est question d'apparence, difficile d'agir.

Comme avec Ma raison de vivre, L'envol est un roman qui ne peut pas laisser indifférent. Voir cette famille déchirée, ses trois jeunes filles terrifiées et cette mère totalement dépassée par les crises de son mari ne peut que faire réagir. C'est un roman dur et bien sur, on ne peut qu'être en colère face aux événements. Des voisins qui ferment les yeux, des amis qui trouvent des excuses, bref, des situations réalistes qui poussent le lecteur dans ses retranchements.

Pourtant, si le sujet est fort et difficile, je n'ai pas réussi à ressentir les émotions attendues. Je compare notamment avec Ma raison de vivre, puisque tout deux sont dans la même lignée. Avec l'envol, je n'ai pas été "plus" touché que cela. Dans le sens où ma gorge ne s'est pas serrée au fil des pages. Je ne dis pas que je suis restée insensible mais les émotions ne m'ont pas submergées. Et pour le coup, avec un roman comme celui-ci, c'est ce que j'attendais.

A cela, plusieurs raisons. D'abord, je ne pense pas avoir spécialement accroché au style de l'autrice, Kyrie McCauley. Je ne saurais pas vraiment l'expliquer mais à plusieurs moments de ma lecture je ne me sentais pas tellement ancrée dans ma lecture. Toute la dimension "fantastique" avec les corbeaux et l'âme de la maison, qui pour le coup, m'ont paru de trop ont amplifié cette sensation. Je n'ai pas vraiment accroché à cet aspect de l'histoire qui selon moi, casse un peu le côté réaliste de celle-ci.

Enfin, l'héroïne m'a quelque peu laissé perplexe dans son comportement à de nombreuses reprises. Elle juge beaucoup les autres et notamment sa mère, ce que je conçois totalement au vu de la situation. Pourtant, elle parle toujours d'agir si elle en avait l'opportunité et lorsque cela arrive, elle fuit. Ce qui donne vraiment une sensation de contradiction... entre ses pensée et ses actes.

L'essentiel de l'intrigue repose sur les crises du père de famille. Mais l'autrice y aborde également d'autres sujets d'actualité avec notamment son personnage masculin, Liam avec lequel notre héroïne va rapidement sortir. La romance apporte un peu de lumière dans cette histoire sombre et une porte de sortie. Mais là encore, je suis restée un peu sur ma faim. Il m'a manqué un petit truc qui la fait sortir du lot et l'approfondissement de celle-ci.

D'une façon générale, je dirais que j'ai passé un "bon" moment de lecture. Je dis bon entre guillemet puisqu'au vu du sujet abordé, il est difficile de poser des mots sur cela. L'envol est un roman qui se lit rapidement, les personnages sont attachants (même si certaines réactions sont discutables) et on a envie de les voir s'en sortir. Toute la dimension fantastique ne m'a pas convaincu et j'en attendais plus concernant les émotions. La fin quant à elle m'a laissé un petit goût d'inachevé, ce qui est dommage.

En conclusion, du bon et du moins bon pour cette histoire. Je pense que Ma raison de vivre avait placé la barre bien trop haut (d'ailleurs j'envisage une relecture de celui-ci dans les prochaines semaines). L'envol restera donc une lecture importante au vu du sujet même si pour ma part elle ne m'a pas totalement convaincu.

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