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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Un peu déçue par cet opus d'un auteur dont je suis pourtant une admiratrice confirmée.
Le propos est toujours (ou plutôt déjà, c'est une "vieille" publication de 1987) fluide et intelligent, mais cette fois-ci beaucoup trop décousue et Ian McEwan perd son lecteur à partir dans trop de directions.
Connaissant l'auteur, on ne s'attend évidemment pas à un traitement en mode thriller d'un pitch qui s'y prête pourtant (la disparition brutale d'un enfant dans un supermarché). L'intrigue au contraire s'inscrit dans un rythme lent pour mieux partir dans des considérations intimistes et contre-intrigues sur le sens de l'existence, le couple, l'enfance comme paradis perdu, la vanité de la position sociale. Avec toujours cette "patte McEwan" qui esquisse avec justesse la toile de fonds sociale, en l'occurrence l'Angleterre thatchérienne.
Or une fois que l'intrigue finit par retomber sur ses pattes en bouclant sur un final plus lumineux, on ne sait plus bien quel livre on a lu, et c'est un peu frustrant.
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Un matin ordinaire: la mère dort encore, le père habille la fillette, l'emmène au supermarché, à deux pas de la maison. Rien de particulier, des voitures, un passage pour piétons, une canette de soda écrasée dans le caniveau, un chariot pour les courses, la fillette qui reste juste à côté de son père le temps de déposer les articles sur le tapis roulant. La fillette n'est plus là.
Et le bouleversement, le drame qui s'est joué là pourtant se dilue dans le roman. Que se passe-t-il pour ses parents? la famille? leurs amis? difficile d'entrer dans le récit, qui se perd en méandres descrivant d'interminables réunions de travail, qui digresse vers la vie politique, des événements d'enfance. Et un final rose bonbon déprimant d'optimisme incongru.
Une déception donc, un roman heureusement lu après des joyaux (Nutshell, Dans l'intérêt de l'enfant, Atonement, Sur la plage de Chesil, Les chiens noirs notamment)
Lu en VO
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Bon livre. Part dans beaucoup de sens, et de réflexions. Sur l'éducation, sur la politique, sur l'humanité. Un bon livre, mais un livre que j'aurais oublié, je crois, dans peu de temps.
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La disparition de cette fillette de trois ans, Kate, se trouve être ainsi le point central du récit de Ian McEwan, Sa disparition, aussi tragique soit-elle, ne représente finalement qu'une étape pour l'auteur pour enfin se centrer sur la psychologie d'un parent ici le père, confronté à la perte soudaine de son enfant, et sur la façon dont il fait face à ce drame et gère cette absence, d'autant plus terrible que le deuil semble difficile à faire puisque l'enfant reste introuvable. Comment ne pas être touché par la culpabilité et la peine qui rongent ce père croyant reconnaître son enfant dans le visage de chaque petite fille qu'il croise. J'ai littéralement eu un noeud au ventre à chaque page que je tournais tant le romancier, à travers la finesse de ses analyses et la délicatesse de son écriture, réussit à transmettre et partager le désespoir de cet homme, en moindre mesure celui de la mère puisqu'elle n'apparaît qu'épisodiquement et qu'elle gère de son côté son chagrin par le silence et la catatonie. McEwan, à travers la voix de Stephen, parvient à traduire l'indicible, le maelstrom de ces sentiments confusément mêles les uns autres, mélange de culpabilité, de colère, de désarroi, de manque, de honte, de remord, et de douleur aiguë, qui ne cessent de s'agiter en lui. À chaque instant, on se rend compte à quel point Stephen manque de sombrer dans la folie dans son cheminement vers une hypothétique guérison. En psychologue avisé, l'auteur dissèque méthodiquement les émotions qui submergent Stephen et met en scène les conséquences de cette perte, celle de son enfant, qui dans ce tsunami de bouleversements qu'elle entraîne finit par endommager tous les aspects de la vie des parents, puisque elle entraîne la fin du couple, ainsi que d'une certaine manière, pour Stephen et Julie, l'oubli, la perte d'eux-mêmes.

En filigrane, ce qui permet de donner un peu de légèreté au roman, Ian Mc Ewan agrémente son récit, ici et là, en intermittence avec les pensées de Stephen, de remarques, pleines de dérision, d'ironie et de cynisme, toujours sous-tendues par une critique assez acerbe envers le gouvernement britannique, sa politique, ainsi que ses lourdeurs et langueurs administratives. Stephen fait partie d'une de ces sous-commissions dite Sous-comité Parmenter sur la Lecture et Ecriture dépendant de la Commission de Pédagogie, institution qui ne semble avoir de raisons d'être que pour la satisfaction d'une poignées de bureaucrates peu concernés (hello hadopi!!!). Grâce à ces passages qui permettent de relâcher un peu la tension dramatique, on peut reconnaître à l'auteur un sens de la mesure particulièrement avisé, les sourires provoqués par ses sarcasmes font que ce récit ne verse pas dans le pathos complet. McEwan n'est en effet pas tendre avec ce monde politisé, qu'il ne se prive pas d'égratigner en dressant un portrait acerbe de ses adeptes, que ce soit à travers cette sous-commission qui ne se soucie que fort peu des enfants ou par l'intermédiaire de son ami Charles Darke,



D‘une portée aussi plus généraliste sur la destinée de chacun, ce texte, ces lignes portent sur la perte, de l'autre, de soi, d'un état d'innocence et de pureté, sur la désillusion de sa propre personne, ses attentes, et surtout sur la résignation face à une existence qui semble imposer aux personnages malmenés ses propres velléités plus qu'ils n'arrivent à imposer leurs choix. Même si notre romancier laisse ses personnages sur le fil du rasoir, qui semblent constamment être sur le point de s'écrouler,

L‘enfant volé: le titre est limpide, en ouvrant le bouquin, on se doute bien de quoi il sera question. La disparition de Kate est évidemment suggérée par cet intitulé mais McEwan pousse plus loin cette espèce de constat, qui porte comme les premières traces d'une accusation. Si la disparition de Kate est un cas dramatiquement particulier, l'auteur a en effet une visée plus globale sur l'oubli de l'enfance en général: d'une part, par le biais de la causticité de ces lignes qui soulignent le ridicule de la situation de cette sous-commission dont les membres, théoriciens, universitaires poussiéreux, père sans enfant, sont clairement détachés de toute forme de contact avec les enfants. Comment prétendre savoir ce qui est le mieux pour les enfants britanniques alors même que personne ne prend la peine de réellement s'intéresser à eux. D'autre part, cette recherche de l'enfant perdu touche d'autres protagonistes du roman, outre Stephen et Julie, tous un peu englués dans des situations qu'ils ne subissent qu'à contrecoeur, tous à la recherche de cette enfance volée, qu'elle soit celle de son enfant, de la sienne propre ou de l'Enfance.

Je ne pourrais pas affirmer, sans mentir, que j'ai totalement apprécié ce récit : il y a des sujets plus difficiles que d'autres, qui touchent certaines sensibilités davantage que d'autre, et la disparition de Kate m'a bouleversée, même lors de ma seconde lecture afin de rédiger ces lignes. J'ai davantage apprécié la délicatesse, le savoir-faire et le talent de l'auteur, qui a su conserver un équilibre, aussi précaire soit-il, entre tristesse infinie et cocasserie, qui a réussi à explorer parfaitement, avec sensibilité, la psychologie des personnages dévorés par cette douleur difficilement dicible. Je préfère ainsi refermer ce livre, ainsi que ce texte, par saluer l'auteur qu'est Ian McEwan, qui a su montrer ici l'étendu de son talent littéraire, que j'approfondirai sans doute à l'avenir.
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Roman que j'ai lu en français (Folio) et qui est assez déroutant et non dénué de longueurs. sans doute pas dans les meilleurs Mc Ewan du fait des pesanteurs dans le circuit naratif: l'auteur se perd souvent en conjectures pas nécessairement utiles au cheminement de l'histoire et asez ennuyeuses.
La réflexion sur l'absence et le deuil impossible et l'impact sur le couple est intéressante même si elle ne m'a pas toujours paru convainquante ni aboutie. Au final o sort un peu frustré de cette lecture déroutante.
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On retrouve la patte de l'écrivain : la brillante écriture, les fines analyses et les allers-retours dans le temps si bien dosés. Mais autant j'avais dévoré Expiation et Sur la plage de Chesil, autant là, dévorer n'est pas possible car ce roman est loin d'être addictif. Les thèmes de l'enfance, du temps qui passe sont intéressants, mais l'ennui n'est jamais loin. McEwan aime développer dans ses romans tout ce qui tourne autour du métier de ses personnages (la physique quantique dans Solaire, le processus de création d'une oeuvre musicale dans Amsterdam). Ici, Stephen participe à des commissions sur la pédagogie, sur l'apprentissage de la lecture et de l'écriture et nous entraîne dans des discussions longues et assez ennuyeuses pendant ses réunions. de plus, certains passages sont plutôt ridicules comme la régression de son ami Charles et la visite du Premier Ministre chez lui (la raison de cette visite étant encore plus ridicule).
N'attendez pas d'enquête pour rechercher cette enfant volée car il n'y en a pas. D'ailleurs, bizarrement on a l'impression que la police a jeté l'éponge au bout d'une semaine. Il s'agira surtout d'une reconstruction.
Ce n'est pas un roman que je relirai, contrairement à Expiation et Sur la plage de Chesil que je pourrais relire une fois par an. Si je n'étais une inconditionnelle de McEwan ou si j'avais commencé par ce roman, je ne suis pas sûre que je serais allée très loin dans la lecture de L'enfant volé.
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Stephen écrit des livres pour enfants. Il vit avec sa femme Julie, dont il est très amoureux et leur petite fille Kate, trois ans. Cette dernière disparaît alors qu'ils sont au supermarché, et c'est pour Stephen le début d'une existence chaotique et vide de sens. Sa femme part vivre seule à la campagne, pour tenter de surmonter la perte de son enfant. Quant à ses plus proches amis, Charles et Thelma, ils décident eux aussi de quitter Londres et son agitation pour habiter définitivement dans leur résidence secondaire isolée, Charles laissant derrière lui une carrière politique prometteuse. La seule occupation qui maintient Stephen dans un semblant de vie sociale est sa participation à un comité chargé de réfléchir à l'élaboration d'un manuel de pédagogie.

Ian McEwan me laisse perplexe. La lecture de ce roman m'a laissé des impressions contradictoires : il m'a paru à la fois dense et « dilué », parce que de nombreux thèmes de société y sont abordés, les sentiments et pensées du personnage principal sont décrits avec force détails, et paradoxalement, on n'a pas vraiment le sentiment qu'il s'y passe grand-chose, où en tout cas pas de quoi combler 400 pages bien tassées…

Au départ, avec l'enlèvement de Kate, le lecteur –s'il est naïf comme moi- pourrait croire qu'il va s'agir en partie d'une enquête policière et … et pas du tout. L'enfant est volé (par qui, pourquoi, là n'est pas l'important), et l'auteur part de cet instant pour disséquer les différentes phases émotionnelles par lesquelles passe Stephen, tout en l'intégrant dans un contexte plus général : il ancre son personnage dans un pays, une époque, ce qui va être l'occasion d'aborder et de porter un regard plus que critique sur la société dans laquelle il évolue. Corruption, pauvreté et exclusion, aliénation de la liberté individuelle par l'ingérence insidieuse de l'état dans la vie privée…, rien n'échappe à la plume acérée de l'écrivain !

Et c'est fait de façon absolument structurée, McEwan utilisant en quelque sorte la technique du « travelling arrière » : à partir de gros plans de son personnage, il offre une vision globale de son environnement. Et tout au long du récit, court un fil conducteur que l'on pourrait qualifier d'universel : la relation que l'on a au temps, et à l'inverse, l'incidence du passage du temps sur les individus. En effet, s'il est question, pour commencer, du vol réel d'un enfant, il est ensuite régulièrement fait mention de la perte de l'enfance que nous subissons tous, et comment, avec les années, nous perdons notre spontanéité, notre joie de vivre chaque moment présent, pour les remplacer par le pragmatisme, le besoin de confort et de sécurité.

Une fois de plus, je m'incline devant le talent de l'auteur, qui écrit très bien, même lu en traduction française, mais j'avoue que j'ai dû survoler certains passages, parce que, par moments, sa minutie, la profusion de détails, ont fait que j'ai « décroché » un peu. Avant de m'en aller lire un autre livre de cet auteur, je vais par conséquent faire une pause…

Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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L'histoire d'une enfant volée était largement riche en émotion pour ne pas en inclure une deuxième par ailleurs peu crédible. Où est l'auteur de Samedi et de Solaire ?
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