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Berlin, 1955. La guerre froide n'est pas encore déclarée, mais dans la ville dévastée, l'apparente entente cordiale entre les autorités des quatre secteurs (soviétique, américain, britannique et français) n'est qu'une couche de vernis prêt à s'écailler.
C'est dans ce contexte que débarque Leonard Marnham, jeune Anglais de 25 ans mis à disposition des Américains pour installer le matériel qui permettra d'espionner les communications soviétiques. On se dit alors qu'on plonge dans un bon vieux roman d'espionnage, entre John le Carré et Ian Fleming. D'autant plus que, très vite, les supérieurs (UK) de Leonard lui demandent de surveiller discrètement ses collègues (US).
Bon, mais alors pourquoi ce titre, L'innocent ? Parce que, comme dans tout roman d'espionnage à l'ancienne qui se respecte, il y a une femme. En l'occurrence, elle s'appelle Maria, elle est allemande, jeune mais déjà divorcée d'un mari violent et ivrogne qui vit aux crochets de la Sécu et, quand cela ne suffit plus, revient extorquer de l'argent à son ex-femme.
Pour le candide Leonard, être affecté à Berlin était déjà une aventure en soi, lui qui n'avait jamais quitté son Tottenham natal. Alors, la rencontre avec Maria et la découverte des mystères de l'amour, vous pensez…Coup de foudre, dispute, réconciliation et fiançailles, le tout en l'espace d'un an. Trop beau pour être honnête, et pour tenir la longueur des 400 pages ? Certes il y a des soupçons de manipulations à tous les étages et dans tous les sens. Mais le clou de l'intrigue, le pivot qui fait basculer le rêve dans le cauchemar, se produit la nuit même des fiançailles des deux tourtereaux, lorsqu'Otto (l'ex-mari) fait irruption dans la vie que Maria et Leonard avaient si bien planifiée.

Soyons clairs, ceci n'est pas le meilleur McEwan. Trop long, trop lent, trop de descriptions minutieuses des systèmes de télécommunication, trop oppressant et nauséabond. Ennuyeux.
Du côté positif de la balance, on comptabilisera cependant une belle description de l'ambiance berlinoise de l'après-guerre, une analyse psychologique toujours aussi fine chez McEwan (qui fait penser à Sur la plage de Chesil), et un épilogue qui, se déroulant en 1987, soit deux ans avant la chute du Mur, redonne un peu d'espoir.
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L'innocent m'a attiré tout d'abord par sa couverture anglaise représentant la porte de Brandebourg à Berlin, et l'évocation de la guerre froide avant le Mur. En 1955, Leonard Marnham, jeune anglais de vingt-cinq ans, est engagé grâce à ses compétences techniques dans un réseau anglo-américain d'espionnage qui vise à mettre les russes sur écoute. Il est sous couverture, et sensé travailler au réseau anglais de télécommunications. Il fait la connaissance de Bob Glass un américain qui sera son référent dans son travail, et de Maria, une jeune allemande divorcé dont il tombe rapidement amoureux.

L'auteur mêle habilement espionnage et histoire d'amour sur fond de Berlin en pleine reconstruction (et encore passablement en ruine dans certains quartiers) et n'hésite pas à faire prendre un virage inattendu au roman à deux reprises au moins. Ce qui me contraint à ne pas raconter trop pour laisser les futurs lecteurs aussi innocents que le héros de l'histoire. Quoique le titre soit pour le moins ambigu…
J'avais commencé ce roman il y a un an ou deux en anglais, mais le niveau de langue assez soutenu m'empêchait d'aller à mon rythme et m'avait fait craindre une relative lenteur du roman. En français, je ne l'ai pas du tout ressentie, et j'ai adoré me faire promener par l'auteur, tant dans la psychologie complexe des personnages que dans le Berlin de l'après-guerre. Sans doute pas le meilleur roman de l'auteur (pour moi l'incomparable Expiation !), ce livre par ses subtilités et son écriture, est de ceux qui restent en mémoire.
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Haletant comme un bon thriller, bien ancré dans de la vraie histoire, perfide comme un roman d'espionnage de le Carré en moins chiant, glauque et rigolard sur les bords, profond et noir sur un amour qui naît et un couple qui bascule dans le cauchemar et pourtant pas aussi désespérant que la bête humaine, avec un genre de Happy End pas du tout ridicule... du grand art, un de mes préféré de Mac Ewan.
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En 1955, un jeune technicien anglais timide participe à Berlin à une mission d'espionnage pour le compte des services de renseignement américain. La ville est alors écartelée entre les quatre secteurs britanniques, français et surtout américain et soviétique. le mur n'est pas encore construit mais il semble déjà pousser dans les esprits. C'est dans cette ville qui n'appartient plus à ses habitants que notre jeune Anglais tombe fou amoureux d'une jeune Allemande.

En fait j'ai acheté ce livre parce que l'intrigue se déroulait à Berlin. J'avoue que cette ville me fascine. Elle semble rassembler à elle seule toute l'histoire de l'Europe, sa culture, sa gloire, son passé colonialiste, son horreur, son renouveau. Au premier lieu cité dans le roman j'ai aussitôt ouvert mon plan de Berlin pour y suivre les pérégrinations de notre innocent.

L'opération d'espionnage m'a assez peu intéressée. Je n'en retiens que ces Américains mal élevés et trop sûrs d'eux - un peu clichés quand même.
Mais les affres de notre innocent qui tente de s'imposer dans ce monde trop grand pour lui m'ont passionnée. Et bien sûr la fin qui m'en fit suer à grosses gouttes dans mon lit. Quelle idée de lire un truc pareil avant d'éteindre la lumière et de tenter de faire un gros dodo !

Un bon roman qui nous plonge dans ce Berlin d'avant le Mur. A lire là, juste au pied du Reichstag, le Mémorial aux soldats russes tombés en 1945 derrière les arbres, la porte de Brandebourg à 200 m et les portraits de ceux morts sur le Mur juste en face.
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Un bon roman. L'espionnage n'en est pas le sujet principal mais ce fond historique, Berlin dans les années 50, tient en haleine le lecteur. La psychologie des personnages est bien ciselée. Je suis un peu déçu par l'histoire des valises et la fin qui nous transporte 30 ans plus tard.
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Je ne pensais pas que ce livre portant sur des opérations secrètes opérées pendant la guerre froide allait ma plaire autant, moi qui ne suis pas portée sur ce sujet...
Pourtant, l'auteur parvient à tisser une histoire captivante autour de ce jeune homme, arrivé tout droit d'Angleterre pour participer à l'opération Gold.
Avide de franchir les niveaux d'information secrets, ce travail mystérieux l'entraînera de plus en plus.
Parallèlement, une histoire d'amour se déclenche, et notre personnage se trouve donc doublement... "initié", sans vraiment se décider à avouer laquelle de ces deux initiation il préfère.

Ce qui m'a moins plu est la fin... assez irréaliste... et qui prend des allures à la limite du burlesque du "Père Noël est une ordure"... Heureusement, l'auteur se rattrape avec les derniers chapitres qui décrivent une errance malheureuse, où le héros est condamné à traîner (au sens propre du terme) son erreur derrière lui, sans cesse rattrapé par des coups du sort, et sauvé in extremis par ce qui incarnait au départ le principal danger.

Un beau roman, en conclusion, haletant et avec beaucoup de réflexion sur les sentiments.
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lassant au début, intéressant au milieu, cauchemardesque aux ¾
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Berlin, 1955. Un jeune anglais y débarque pour s'occuper d'une mission des services secrets anglo-américains qui consiste à mettre sur écoute les lignes téléphoniques soviétiques: opération Gold.
L'innocent c'est lui. Il rencontre Maria, une jeune allemande, dont il tombe amoureux. Ils se fiancent. le jour des fiançailles un évènement inattendu survient et va changer le cours de leur histoire d'amour....
Lien : http://mustango.over-blog.co..
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Une découverte de l'ambiance du Berlin de 1955, ville écartelée entre Anglais, Américains, Français et Russes. le héros, Leonard, tout jeune Anglais à la solde des Américains, est chargé de mettre en place le matériel pour espionner les lignes soviétiques. Il découvre l'Amour en la personne de Maria, dans cette ville qui ressemble à un cauchemar.

Au début, j'ai trouvé les deux personnages très sympathiques et le" boss" américain de Léonard, Bob Glass, très antipathique.

Puis, au fur et à mesure, les personnages deviennent plus complexes qu'ils en ont l'air. On perd ses repères. Innocent Léonard ? En amour oui mais il apprend vite ! Et à l'extérieur aussi ! Maria, une pauvre fille qui a été mariée à Otto, un Allemand ivrogne, qui vient une à deux fois par an encore pour la tabasser... Oui, certes, c'est abject et cet Otto est bien détestable. Mais l'attitude de Maria à l'égard de Léonard n'est pas toujours "nette". Elle sait le manipuler.

Et lorsque Leonard et Maria lui rendent la monnaie de sa pièce à Otto, ils me sont devenus encore plus détestables que tous les autres personnages du roman, à vouloir se trouver des excuses et un semblant d'innocence !!

Ce roman fait perdre au lecteur ses repères habituels en l'enfonçant dans un cauchemar sans nom. C'est l'histoire de manipulations en chaînes... Comme à son habitude, Ian McEwan réserve une suprise au lecteur à la fin du roman, dans le Berlin de 1987. Je suis encore partagée pour mon avis sur le héros, entre pitié et colère...
Quant à Maria, je trouve qu'elle s'en est bien sortie.

Un roman qui interroge la part d'ombre de l'être humain tout comme la frontière entre l'innocence et responsabilité.
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