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« Lorsque la tempête arriva, on ne s'y attendait pas, et Thomas Myers fut précipité à genoux.
L'air s'assombrit au loin. Il y eut un rugissement, et tout devint blanc en face de lui. C'était d'un genre de violence auquel il n'était pas préparé. Il passa les bras autour de sa tête et s'aplatit contre la banquise pour s'empêcher d'être projeté à distance. »

Le mot pour dire rouge, Jon McGregor @bourgoiseditions #paldhiver

L'Antarctique. le bout du monde. Robert, surnommé Doc, Luke et Thomas en mission à la station K. Une tempête surgit. Imprévisible. Violente. Les trois hommes sont séparés.

Luke et Thomas ne sont qu'à quelques mètres pourtant…

« Thomas était à cinquante ou soixante mètres de là. C'était difficile de juger. Debout sur la banquise, il regardait Luke. Il y avait de l'eau gris clair entre eux. Il ne comprenait pas ce qu'il regardait. Il y avait eu un genre de mouvement. Quelque chose s'était produit. La tempête avait dû perturber la banquise. Quelque chose n'allait pas.
Ils se regardèrent. le vent revint en rugissant, et Thomas disparut de sa vue. »

J'ai été totalement happée dès le début du récit! La description de la tempête est prenante, haletante. On a l'impression d'être transporté au coeur de celle-ci, emporté dans ce maelström de froid, de vent, de neige et d'angoisse!

Au terme de celle-ci, un homme est évacué, frappé d'aphasie, un autre manque à l'appel…

S'ensuit la lente rémission du blessé, l'enquête, les souvenirs…

« Il se frotta le visage et persévéra. Répète ta transmission. Interférences. Répète.
« T-t-tempe. P-patte. P-pâte. » Sacré bon Dieu.
« Tente ? Tenter ?
- Non. T-tempâte. » La difficulté rien que pour faire faire la bonne forme à la bouche, même quand il connaissait le vrai mot. Ce qui ne s'effectuait pas toujours en déployant de grands moyens. »

Bien évidemment, ce qui m'a davantage touché dans ce récit c'est la beauté du paradis blanc, cher à mon coeur!

« […] il était difficile de ne pas s'arrêter pour contempler. Toute cette banquise, toute cette neige, toute cette mer, tout ce ciel. Glaciers, crêtes, icebergs, éboulis. Action des intempéries, formes sculptées par le vent, cisaillements. L'air, si limpide que les distances se réduisaient et que toutes les couleurs brillaient. »

Que de beauté dans cette immensité, que d'intensité dans ce blanc, que d'émotions en lisant ces mots…

« Par temps clair, la vue était irréelle. le ciel d'un bleu profond, les bords blancs et pointus des montagnes. Les icebergs qui tournaient lentement dans le détroit.
Ils étaient là depuis trois semaines, à présent, et il ne s'y était toujours pas habitué. Il ne savait pas comment il le raconterait aux gens à son retour. Il n'avait pas les mots. »

Conquise par la banquise, et ceci depuis l'enfance, ce récit était fait pour m'enchanter! Il a tenu sa promesse &#xNaN
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Voilà exactement le type de livre que je n'avais pas envie de lire en ce moment alors pourquoi je l'ai lu me direz-vous à juste titre ?!

Et bien parce que j'ai lu les premières pages et que j'ai cru que ce serait un livre sur les grands espaces , l'Antarctique et une expédition un peu périlleuse dans une tempête.
Mais voilà si le début m'a plu , très vite, Robert, l'assistant technique ,surnommé Doc, a un AVC . On passe alors à une deuxième partie.
Cela est très bien fait il faut le reconnaître, les étapes de la rééducation sont cruellement réalistes. L'aphasie est plus vraie que nature. J'ai complètement retrouvé les symptômes que j'ai vécu il y a peu avec mon père et je dois dire que replonger dans ces souvenirs ne m'ont pas fait du bien.
Je ne remets absolument pas en cause l'écriture ni la façon dont cela est abordé mais je n'ai pas pu y trouver du plaisir d'où mes 3 étoiles. de plus le fait de vouloir traduire avec réalisme les difficultés pour réapprendre à parler, rend parfois la lecture compliquée.

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Je découvre l'auteur grâce à ce livre très actuel sur le rôle de l'aidant. Une écriture admirable, qui m'a remis à ma place sur ma non-condition, un roman qui parle d'amour, sans être mièvre, de résilience, sans être pathétique, et d'aidance, avec pudeur. Je ne peux que recommander ce roman si vous êtes intéressé par ce sujet ou pas d'ailleurs. Dans tout les cas, il s'agit d'un récit de vie où on aperçoit la façon dont les gens veulent nous préserver, et nous dire quoi faire sans savoir vraiment et où ce qui s'impose à nous peut aussi nous dépasser. Je rajouterais que j'ai trouvé admirable la façon dont l'auteur a su dépeindre la chute d'un homme et la façon dont il a pu se relever et de comment ce qui nous ramène à notre condition d'être vivant, ici par la maladie, permet de façonner une autre vision du monde et des gens qui l'habitent. Brillant.
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Très beau roman, pas toujours facile d'accès, qui raconte beaucoup à travers une expérience d'aphasie après un gros AVC : relations de couple, organisation des vies différentes, aides etc. Plusieurs parties bien distinctes, dont une inaugurale en mission en Antarctique (un côté aventure agréable).
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L'auteur nous fait découvrir la vie pleine de dangers, d'aventures et de beauté dans laquelle évolue Robert Wright, assistant technique général en Antarctique sur la banquise six mois par an depuis de longues années. Son épouse et ses deux grands enfants dorénavant, se sont adaptés à cette situation, Anna, sa femme a mené une belle carrière universitaire et ne s'est jamais plainte de sa vie.

Jusqu'à ce que, lors d'une soudaine tempête et que ces deux jeunes comparses nettement moins expérimentés, sont à l'extérieur, Doc, comme tout le monde le surnomme, fait un AVC et se retrouve au sol, incapable de se relever, de parler, il ne trouve plus les mots même quand il tente de comprendre ce qui lui arrive avant qu'un des deux jeunes géographes le découvre, le second lui ne reviendra jamais plus, emporté par la banquise.

A partir de là, c'est Anna qui devient la narratrice et nous apprend ce que vit chacun des membres de cette famille et comment à force de courage et de ténacité Robert Wright retrouve une mobilité mais pas la parole. Les mots arrivent en désordre, petit à petit Anna décrypte plus ou moins ce qu'il cherche à exprimer et la frustration qui est la sienne. Elle laisse tomber son travail alors qu'elle était en pleine ascension et qu'elle organisait une conférence internationale. Elle est ballotée par les événements depuis le retour de son compagnon et essaie de comprendre ce qui s'est passé, pourquoi il y a une enquête et en quoi on pourrait incriminer l'assistant général Wright.

Nous suivons les étapes de la rééducation de Doc lequel malgré ses réticences à faire partie d'un groupe de « paroles » de personnes frappées par un accident de la vie. Dirigée par une jeune femme qui essaie de trouver un mode d'expression qui permettrait à ces personnes aphasiques de communiquer entre elles déjà et avec leurs proches ce qu'ils vivent, ce qu'ils ressentent et ce qu'étaient leur vie, leur métier, leur passion.
Pour ce faire, elle fera appel a des danseurs qui vont accompagner chacun des membres de ce groupe qui finiront par tisser des relations assez étroites pour décider de monter ensemble, un spectacle destiné à leurs familles et amis.

Un beau roman qui met en exergue la valeur de la vie quand bien même un accident de parcours peut vous laisser sur le flanc.
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Le mot pour dire rouge parvient selon moi à mettre en évidence le contraste existant entre les nombreux moyens utilisés aujourd'hui pour communiquer et l'impossibilité de se faire comprendre malgré tout.

Dans ce roman, les gens butent sur ce qu'ils veulent dire, les radios n'émettent que des bruits blancs, des problèmes médicaux entraînent la perte du langage,…

Traduit dans un style épuré, le livre, dans sa première partie, se déroule en Antarctique, où Robert "Doc" Wright et deux jeunes associés (Thomas et Luke) effectuent un travail de routine pour maintenir en fonctionnement une petite station polaire.

Doc est un habitué des lieux, alors que c'est une première pour Thomas et Luke, donc tout devait à priori, bien se dérouler, sauf que…

La deuxième partie nous offre un changement de lieu et un différent point de vue. Exit le monde glacial de l'Antarctique, nous vivons l'action à travers les yeux d'Anna, la femme De Robert, qui se déplace à l'hôpital pour retrouver Robert, atteint d'aphasie. 

Roman intéressant par son sujet et par son écriture, j'ai trouvé les scènes autour du handicap du langage très immersives, et comme j'ai tendance à somatiser … ben ça fonctionne pour moi.

Une petite curiosité à se farder en cas de panne sèche. Pas mal ^^
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Cela commence comme un roman d'écrivain explorateur.
Une base de recherche en Antartique. Bob,Thomas et Luke, trois arpenteurs géographes, vivent isolés durant plusieurs mois, un quotidien autarcique et monacal pour une drôle de vie de chercheur. Lors d'une tempête de glace l'expédition tourne au drame, Bob, le plus expérimenté des trois est victime d'une attaque cérébrale. Son rapatriement dans une clinique de Santiago est urgente et inévitable. Pendant ce temps Thomas dérive seul sur la banquise.
Fin du roman d'aventure polaire, début du roman d'aventure hospitalière et domestique car Bob doit tout réapprendre.
Réapprendre à parler, manger et bouger auprès d'orthophoniste, phoniatres ou kinésithérapeutes mais aussi réapprendre à vivre auprès d'Anne son épouse.
Une sacrée épreuve pour un couple qui depuis trente ans vit séparé six mois sur douze.
Expérience littéraire originale, récit quasi documentaire sur une aventure polaire, récit de réapprentissage dans la campagne anglaise puis récit d'une vie conjugale hors catégorie.
Anne et Bob c'est l'histoire d'un amour...
Une roman d'une belle intensité glaciale et chaleureuse à la fois.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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La critique sera difficile.
Pour une raison que je vais aborder tout de suite : à tort peut-être, je souhaitais avoir le fin mot de l'histoire : Robert a-t-il ou n'a-t-il pas commis une erreur ? Et pourquoi ? Je crois l'avoir discerné, mais ça ne ressort pas nettement. Possible que je sois passé à côté, ou possible que le narrateur ait voulu laisser planer un doute, pour faire ressortir le fait que nous pouvons tous commettre des erreurs, sans le vouloir. Mais cet aspect du roman m'a fortement turlupiné.

Sinon, je l'ai trouvé très fort - un peu trop. Lors de la tempête de neige, mon stress a été total, et ma tristesse aussi. L'auteur nous fait plonger habilement dans l'inquiétude, l'interrogation, l'émotionnel. Où sont-ils ? Que font-ils ? Vont-ils s'en sortir ?
Le récit est profondément humain et réaliste, qu'il s'agisse des émotions et relations des scientifiques, ou de celle de l'épouse - même si j'ai senti qu'il y avait là quelque chose à pousser (le couple défait par le métier spécial du mari).
Ensuite, le récit des problèmes de santé (pour rester vague) du héros m'a paru infiniment réaliste et touchant.

Mais tout cela constitue un ensemble trop composite à mon gout. Intelligent, bien mené, mais d'une construction finalement boiteuse. Si je dois le comparer à un autre roman (extraordinaire celui-là), composé de parties qui s'unissent dans une dissonance maitrisée, je parlerai soit de Soldats de Salamine, de Javier Cercas (l'auteur semble, au milieu du foisonnement de ses trois parties, débroussailler de l'humain pour arriver au coeur de son propos dans la 3e partie), soit de la Part du feu, de Norman McLean, dans lequel on progresse aussi jusqu'à un point nodal magnifique (du moins m'a-t-il semblé).
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Je ressors de cette lecture avec une grosse tendresse pour les personnages, et ce n'était pas le sentiment que je m'attendais à ressentir après avoir coché ce titre et reçu ce livre dans le cadre d'une opération Masse critique Babélio intitulée « Mauvais genre ». Il est vrai qu'à un moment donné a lieu une vague enquête, mais ce n'est vraiment pas le sujet principal de ce roman… le lecteur fait d'abord la connaissance d'un trio, en tout début de ce récit, un trio isolé dans une baraque de la station K, en Antarctique, qui décide de sortir pour que Thomas puisse prendre les photos qu'il est venu faire et qui est soudainement pris dans une tempête. Luke et Robert, dit Doc, en sortiront vivants, contrairement au photographe qui a dérivé sur un glacier et n'a pu être secouru à temps. La responsabilité De Robert est mise à l'épreuve par ses collègues de l'institut, mais ce dernier a eu un AVC pendant la tempête et revient chez les siens très diminué et souffrant d'aphasie. Commence alors une longue réadaptation pour lui et son épouse Anne, qui doit aussi réapprendre à vivre avec un époux qu'elle voyait habituellement très peu, un aventurier solide à présent terriblement diminué… Autant la première partie du roman tente de reproduire l'effet d'un esprit qui perd soudain ses facultés, et en a conscience, mais doit quand même réagir à l'urgence. Autant la deuxième partie, moins extraordinaire mais plus émouvante, reproduit le lent processus de la convalescence et de la reconstruction. Les liens familiaux sont rebattus et chacun fait face comme il peut. Anne semble être plus spectatrice qu'actrice de la nouvelle vie qui lui est offerte et qui met sa carrière personnelle entre parenthèses. Les séances dans lesquelles Robert tente de raconter son histoire et de retrouver le langage sont fortes. Ce roman est marquant par sa faculté de mêler les grands espaces à l'intimité. Et j'ai vraiment beaucoup aimé le personnage d'Anne, perdue, bouleversée mais digne.
Lien : https://leslecturesdantigone..
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Dans la première partie de ce livre (Penché), nous faisons la connaissance de trois scientifiques travaillant dans une petite station isolée de l'Antarctique. Robert « Doc » Wright, vétéran chevronné, est chargé d'encadrer deux jeunes géographes cartographiant le territoire. Au cours d'une violente tempête, les trois hommes sont séparés. Ils tentent de maintenir à tout prix le contact via une connexion radio quasi inexistante et d'appliquer ce qu'ils ont appris à l'entraînement. Malentendus, bruit blanc et incapacité à communiquer, quelques indices sont là mais nul ne se doute à ce stade que tout cela est annonciateur d'un drame à venir. Robert finit par retrouver seul le chemin de la base, mais son récit commence à devenir incohérent, par moment proche du charabia, et le lecteur prend conscience que la situation est en train de basculer. Alors que cette première partie ressemblait au début d'une aventure dans un endroit magnifiquement décrit par Jon McGregor, le scénario vire au drame.

Dans la seconde partie (Tombé), le focus passe sur Anna, appelée au chevet de son mari Robert, hospitalisé à Santiago. Il a subi un accident vasculaire cérébral et souffre d'aphasie, ce qui signifie qu'il a désormais du mal à trouver ses mots et de manière générale à traiter correctement le langage.

De retour en Angleterre, la vie de cette universitaire ayant elle aussi réussi une belle carrière scientifique va être plongée dans le chaos. Elle se retrouve soignante à plein temps, elle qui ne voyait jusqu'ici son mari que la moitié de l'année. Devenir aidant est un bouleversement majeur auquel sont confrontées de plus en plus de personnes dans notre société vieillissante. Cette partie du livre met parfaitement en lumière leurs frustrations ainsi que les contraintes et les difficultés auxquelles elles doivent faire face. Anna récite ainsi ses tâches quotidiennes à de nombreuses reprises, telle une litanie et on ressent la sensation qu'elle a d'être piégée malgré elle dans cette routine, avec à sa charge un mari totalement dépendant d'elle.

La vie du couple ne sera plus jamais la même. Leur histoire change au fil du temps, avec beaucoup de frustration de part et d'autre. Il faut toutefois qu'ils arrivent à s'adapter à leurs nouvelles circonstances et surtout à communiquer, autant entre eux qu'avec le monde extérieur et pour Robert, avec leurs enfants dont il n'est déjà pas particulièrement proche, suite à ses longues absences.

Dans la dernière partie du livre (Debout), le spectre s'élargit pour inclure les membres d'un groupe de soutien à l'aphasie. D'abord réfractaire, Robert va peu à peu se rapprocher des autres participants aux profils et parcours bien différents. Cette ouverture sera en grande partie due à l'admirable Samira, déterminée à remettre debout tous ces êtres désormais incapables de communiquer correctement. Les méthodes de cette professionnelle interpellent parfois, notamment lorsqu'elle fait appel à des « danseurs », qui sont en fait des thérapeutes par le mouvement. Les résultats lui donneront toutefois raison.

Quand vous ne pouvez plus communiquer, comment faire pour que les gens vous entendent et surtout vous comprennent ? Chacun doit apprendre une nouvelle façon de s'exprimer, utiliser de nouveaux outils quand les mots les plus simples ne sont plus au rendez-vous. Passée la frustration initiale, Robert va trouver lui aussi un moyen de raconter sa propre histoire et ainsi de pouvoir enfin envisager l'avenir, même si pour lui et son entourage, les choses ont irrémédiablement changé.

Cette dernière partie du livre est particulièrement touchante et émouvante. À la fin de l'ouvrage, Jon McGregor nous dit qu'il a été l'hôte d'un groupe d'entraide pour aphasiques pendant plusieurs mois et c'est sans nul doute cette expérience qui lui a permis de si bien décrire le parcours difficile de ces personnes et de leurs aidants et de le faire comprendre au lecteur.

Je n'avais pas encore lu d'ouvrage de Jon McGregor et je dois dire que j'ai beaucoup aimé son écriture. le mot pour dire rouge est un livre qui nous fait réfléchir et qui pourrait être une ode à la surprenante résilience humaine, même dans les situations les plus difficiles.

Merci aux Éditions Christian Bourgois et à Babelio de m'avoir permis de découvrir cet ouvrage.
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