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Christine Laferrière (Traducteur)
EAN : 9782267051711
352 pages
Christian Bourgois Editeur (02/03/2023)
3.91/5   22 notes
Résumé :
Lorsque Robert Wright est séparé de ses coéquipiers en Antarctique par une violente tempête, il sait que la situation est périlleuse, mais il ignore encore que son existence en sera changée à jamais. Il s’en sort vivant – contrairement à un de ses collègues – mais frappé d’aphasie. Rapatrié en Angleterre et désormais sous la garde de son épouse Anne, il doit réapprendre à parler. Pour raconter ce qui s’est passé lors de cette expédition, et pour dire qui il est, peu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Voilà exactement le type de livre que je n'avais pas envie de lire en ce moment alors pourquoi je l'ai lu me direz-vous à juste titre ?!

Et bien parce que j'ai lu les premières pages et que j'ai cru que ce serait un livre sur les grands espaces , l'Antarctique et une expédition un peu périlleuse dans une tempête.
Mais voilà si le début m'a plu , très vite, Robert, l'assistant technique ,surnommé Doc, a un AVC . On passe alors à une deuxième partie.
Cela est très bien fait il faut le reconnaître, les étapes de la rééducation sont cruellement réalistes. L'aphasie est plus vraie que nature. J'ai complètement retrouvé les symptômes que j'ai vécu il y a peu avec mon père et je dois dire que replonger dans ces souvenirs ne m'ont pas fait du bien.
Je ne remets absolument pas en cause l'écriture ni la façon dont cela est abordé mais je n'ai pas pu y trouver du plaisir d'où mes 3 étoiles. de plus le fait de vouloir traduire avec réalisme les difficultés pour réapprendre à parler, rend parfois la lecture compliquée.

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Cela commence comme un roman d'écrivain explorateur.
Une base de recherche en Antartique. Bob,Thomas et Luke, trois arpenteurs géographes, vivent isolés durant plusieurs mois, un quotidien autarcique et monacal pour une drôle de vie de chercheur. Lors d'une tempête de glace l'expédition tourne au drame, Bob, le plus expérimenté des trois est victime d'une attaque cérébrale. Son rapatriement dans une clinique de Santiago est urgente et inévitable. Pendant ce temps Thomas dérive seul sur la banquise.
Fin du roman d'aventure polaire, début du roman d'aventure hospitalière et domestique car Bob doit tout réapprendre.
Réapprendre à parler, manger et bouger auprès d'orthophoniste, phoniatres ou kinésithérapeutes mais aussi réapprendre à vivre auprès d'Anne son épouse.
Une sacrée épreuve pour un couple qui depuis trente ans vit séparé six mois sur douze.
Expérience littéraire originale, récit quasi documentaire sur une aventure polaire, récit de réapprentissage dans la campagne anglaise puis récit d'une vie conjugale hors catégorie.
Anne et Bob c'est l'histoire d'un amour...
Une roman d'une belle intensité glaciale et chaleureuse à la fois.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Dans la première partie de ce livre (Penché), nous faisons la connaissance de trois scientifiques travaillant dans une petite station isolée de l'Antarctique. Robert « Doc » Wright, vétéran chevronné, est chargé d'encadrer deux jeunes géographes cartographiant le territoire. Au cours d'une violente tempête, les trois hommes sont séparés. Ils tentent de maintenir à tout prix le contact via une connexion radio quasi inexistante et d'appliquer ce qu'ils ont appris à l'entraînement. Malentendus, bruit blanc et incapacité à communiquer, quelques indices sont là mais nul ne se doute à ce stade que tout cela est annonciateur d'un drame à venir. Robert finit par retrouver seul le chemin de la base, mais son récit commence à devenir incohérent, par moment proche du charabia, et le lecteur prend conscience que la situation est en train de basculer. Alors que cette première partie ressemblait au début d'une aventure dans un endroit magnifiquement décrit par Jon McGregor, le scénario vire au drame.

Dans la seconde partie (Tombé), le focus passe sur Anna, appelée au chevet de son mari Robert, hospitalisé à Santiago. Il a subi un accident vasculaire cérébral et souffre d'aphasie, ce qui signifie qu'il a désormais du mal à trouver ses mots et de manière générale à traiter correctement le langage.

De retour en Angleterre, la vie de cette universitaire ayant elle aussi réussi une belle carrière scientifique va être plongée dans le chaos. Elle se retrouve soignante à plein temps, elle qui ne voyait jusqu'ici son mari que la moitié de l'année. Devenir aidant est un bouleversement majeur auquel sont confrontées de plus en plus de personnes dans notre société vieillissante. Cette partie du livre met parfaitement en lumière leurs frustrations ainsi que les contraintes et les difficultés auxquelles elles doivent faire face. Anna récite ainsi ses tâches quotidiennes à de nombreuses reprises, telle une litanie et on ressent la sensation qu'elle a d'être piégée malgré elle dans cette routine, avec à sa charge un mari totalement dépendant d'elle.

La vie du couple ne sera plus jamais la même. Leur histoire change au fil du temps, avec beaucoup de frustration de part et d'autre. Il faut toutefois qu'ils arrivent à s'adapter à leurs nouvelles circonstances et surtout à communiquer, autant entre eux qu'avec le monde extérieur et pour Robert, avec leurs enfants dont il n'est déjà pas particulièrement proche, suite à ses longues absences.

Dans la dernière partie du livre (Debout), le spectre s'élargit pour inclure les membres d'un groupe de soutien à l'aphasie. D'abord réfractaire, Robert va peu à peu se rapprocher des autres participants aux profils et parcours bien différents. Cette ouverture sera en grande partie due à l'admirable Samira, déterminée à remettre debout tous ces êtres désormais incapables de communiquer correctement. Les méthodes de cette professionnelle interpellent parfois, notamment lorsqu'elle fait appel à des « danseurs », qui sont en fait des thérapeutes par le mouvement. Les résultats lui donneront toutefois raison.

Quand vous ne pouvez plus communiquer, comment faire pour que les gens vous entendent et surtout vous comprennent ? Chacun doit apprendre une nouvelle façon de s'exprimer, utiliser de nouveaux outils quand les mots les plus simples ne sont plus au rendez-vous. Passée la frustration initiale, Robert va trouver lui aussi un moyen de raconter sa propre histoire et ainsi de pouvoir enfin envisager l'avenir, même si pour lui et son entourage, les choses ont irrémédiablement changé.

Cette dernière partie du livre est particulièrement touchante et émouvante. À la fin de l'ouvrage, Jon McGregor nous dit qu'il a été l'hôte d'un groupe d'entraide pour aphasiques pendant plusieurs mois et c'est sans nul doute cette expérience qui lui a permis de si bien décrire le parcours difficile de ces personnes et de leurs aidants et de le faire comprendre au lecteur.

Je n'avais pas encore lu d'ouvrage de Jon McGregor et je dois dire que j'ai beaucoup aimé son écriture. le mot pour dire rouge est un livre qui nous fait réfléchir et qui pourrait être une ode à la surprenante résilience humaine, même dans les situations les plus difficiles.

Merci aux Éditions Christian Bourgois et à Babelio de m'avoir permis de découvrir cet ouvrage.
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L'auteur nous fait découvrir la vie pleine de dangers, d'aventures et de beauté dans laquelle évolue Robert Wright, assistant technique général en Antarctique sur la banquise six mois par an depuis de longues années. Son épouse et ses deux grands enfants dorénavant, se sont adaptés à cette situation, Anna, sa femme a mené une belle carrière universitaire et ne s'est jamais plainte de sa vie.

Jusqu'à ce que, lors d'une soudaine tempête et que ces deux jeunes comparses nettement moins expérimentés, sont à l'extérieur, Doc, comme tout le monde le surnomme, fait un AVC et se retrouve au sol, incapable de se relever, de parler, il ne trouve plus les mots même quand il tente de comprendre ce qui lui arrive avant qu'un des deux jeunes géographes le découvre, le second lui ne reviendra jamais plus, emporté par la banquise.

A partir de là, c'est Anna qui devient la narratrice et nous apprend ce que vit chacun des membres de cette famille et comment à force de courage et de ténacité Robert Wright retrouve une mobilité mais pas la parole. Les mots arrivent en désordre, petit à petit Anna décrypte plus ou moins ce qu'il cherche à exprimer et la frustration qui est la sienne. Elle laisse tomber son travail alors qu'elle était en pleine ascension et qu'elle organisait une conférence internationale. Elle est ballotée par les événements depuis le retour de son compagnon et essaie de comprendre ce qui s'est passé, pourquoi il y a une enquête et en quoi on pourrait incriminer l'assistant général Wright.

Nous suivons les étapes de la rééducation de Doc lequel malgré ses réticences à faire partie d'un groupe de « paroles » de personnes frappées par un accident de la vie. Dirigée par une jeune femme qui essaie de trouver un mode d'expression qui permettrait à ces personnes aphasiques de communiquer entre elles déjà et avec leurs proches ce qu'ils vivent, ce qu'ils ressentent et ce qu'étaient leur vie, leur métier, leur passion.
Pour ce faire, elle fera appel a des danseurs qui vont accompagner chacun des membres de ce groupe qui finiront par tisser des relations assez étroites pour décider de monter ensemble, un spectacle destiné à leurs familles et amis.

Un beau roman qui met en exergue la valeur de la vie quand bien même un accident de parcours peut vous laisser sur le flanc.
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Gros coup de coeur pour ce roman découvert par la dernière Masse Critique de Babelio. Découpé en trois parties, le mot pour dire rouge nous plonge dans la vie De Robert surnommé Doc, guide d'expédition technique en Antarctique qui subit une attaque en pleine tempête alors qu'il encadre deux jeunes recrues Thomas et Luke. Au coeur de la tempête, les trois voix des explorateurs se mêlent. Entre difficultés à communiquer via la radio, le bruit blanc d'une tempête d'une rare violence et le brouillage mental subi par Doc du fait de l'AVC montant, le lecteur vit aux côtés des trois protagonistes cette perte de repères, cette dérive géographique et langagière. La deuxième partie déroule le rapatriement de Doc et les retrouvailles avec Anna sa femme. Habituée à vivre seule une bonne moitié de l'année, cette chercheuse très indépendante mère de deux jeunes adultes, est déconcertée tant par le retour de l'époux un quasi inconnu changé par l'accident que par son nouveau rôle d'aidant. le retour au foyer, la longue liste des choses à faire, la fragmentation du quotidien, les interrogations et conseils de l'entourage à gérer... Tout cela s'egraine entre les nombreuses tentatives de communications, de dialogues, de frustrations entre les deux époux. La dernière partie se concentre autour d'un groupe de personnes en situation de handicap et d'aidant qu'intègre Robert et Anna. Entre mots, signes, théâtre, danse comment exprimer et raconter son histoire. Roman d'aventure autant que roman d'intimité, Jon McGregor écrit avec exigence et sensibilité ce qui modifie, touche et irradie après un accident une personne et son entourage.
Un coup de coeur absolu.
Merci encore à Masse Critique et à l'éditeur Christian Bourgeois pour cette découverte d'un auteur que je vais suivre.
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critiques presse (2)
LeFigaro
26 juin 2023
Un voyageur rentré aphasique d’une expédition apprend à danser pour s’exprimer.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LesEchos
10 mai 2023
« Le mot pour dire rouge » est un tour de force littéraire, ode à la force de la parole, dite ou suggérée.
Lire la critique sur le site : LesEchos
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Par temps clair, ils sortaient péniblement de la baraque pour effectuer des relevés GPS. Ils chargeaient plus d'équipements que nécessaire et transportaient des vivres, ainsi que de quoi s'abriter, au cas où ils seraient pris au dépourvu et devraient coucher sur le terrain. La préparation et le chargement des provisions prenait beaucoup de temps. Ils demandaient conseil à Doc si besoin, mais Doc tenait à attendre qu'ils le fassent. Je ne suis ici que pour assister. Généralement. Techniquement. Ils choisissaient pour leurs relevés des points de références non ambigus : un répéteur très haute fréquence installé trente ans plus tôt et qui figurait sur une succession de photographies aériennes ; l'intersection de deux crêtes au pied de la montagne de K7 ; une étroite plaque de roche à l'extrémité de Garrard Ridge. Ils se déplaçaient à motoneige aussi loin que possible et traînaient les équipements à pied quand le terrain devenai trop abrupt."
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Il avait parfois du mal à se réadapter. Tous le sentaient. Après des mois sur la banquise à mener une vie rudimentaire, à ne penser qu’au travail et à la bonne pratique, à manger pour les calories, pomper du carburant, nettoyer les entrepôts, suivre leurs progrès dans les plannings de travail, sans distractions, sans bruits indésirables, sans personnes inconnues. Après cela, rentrer chez soi était un choc pour l’organisme. Tout était si sale et si chaotique. Encombré. Des gens partout, qui vagabondaient. Et ces dernières années, les gens rivées à la lumière. ça faisait regretter la simplicité de la vie au Sud. Sa pureté. Sa clarté. page 97
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Je veux juste dire, est-ce qu'il n'y a pas une limite au nombre d'icebergs qu'on peut regarder ou de montagnes qu'on peut escalader ?
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