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Jeanne Roualet (Autre)
EAN : 9782848093789
48 pages
Joca Seria Editions (16/11/2023)
4.17/5   3 notes
Résumé :
En apnée est un poème-livre de l'écrivain-performer Fabrice Melquiot, en collaboration avec la graphiste et plasticienne Jeanne Roualet. L'apnéiste tombe. Ivre d'air et d'eau, il consent à chuter. Il veut l'obscurité, le silence et le froid ; mourant à la surface du monde, il espère l'inversement des forces, conscient que la beauté pulmonaire s'estime en litres et en symboles. Douze ou treize litres, si le corps sait se creuser, s'ouvrir et s'enclore.
Et puis... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
24 pages noires d'encre, des mots qui s'étirent et s'estompent sous les doigts de la graphiste et plasticienne Jeanne Roualet et accompagnent la poésie de Fabrice Melquiot. (un merci à masse critique de m'avoir sélectionnée pour ce joli livret/poèmes).

¤ Corps au ralenti,
Je retiens mon souffle
Je ne suis plus rien
Rien ¤

" En apnée"
L'esprit vagabonde
Le corps en apesanteur
Telle une feuille morte au vent ...

* le silence entre deux notes
Je veux tes yeux entre deux branches
Je veux choisir entre toutes les étoiles
Laquelle t'offrir
Avant minuit *

- Triton à ventre de feu
Je plonge
Dans ma mythologie -

Plonger dans l'eau
Disparaître
Dans l'eau qui ne cessera d'être bleue ....

Se sentir en apesanteur, se détacher du réel,
lire en apnée !

Instants sublimes !

Ivresse des profondeurs !
[comme après deux ou trois verres de Crémant de Loire:))]
Quand,
Tout devient mystère !

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Récit d'ivresse en vers, comme les pensées qui accompagnent l'apnéiste quand il plonge, les images de sa vie défilent, ou l'inverse, il voit sa vie comme une plongée enivrante et dangereuse. Les vers sont courts, le rythme est saccadé, rythmé, un rythme qui tient plus de l'angoisse que de la maîtrise de soi. Apnée est un livre à lire à voix haute, intense et profond, avec des images fugaces qui se suivent, belles ou dures, pas toujours articulées entre elles :

Je rêve d'une bulle d'air
qui contiendrait tous les rêves
Et dans une autre bulle
leur réalité

Le texte est beau, prévu pour une mise en scène, alors pour le livre, l'auteur, Fabrice Melquiot, à fait appel à une graphiste. le texte est écrit en blanc gras sur fond bleu marine uni, et par moment, l'écriture macule, s'efface comme frottée, presque effacée parfois. Je ne suis pas convaincu par l'artifice, il rend la lecture plus difficile, mais c'est un peu forcer le lecteur à plisser des yeux, c'est le but bien sûr, mais les mots suffisaient à apporter ce flou dense et angoissant, l'apport graphique ne reste qu'un truc, une astuce qui vient parasiter la beauté du texte.

J'ai beaucoup aimé cette lecture, j'aurais aimé le voir sur scène où il doit avoir une belle intensité, celle que peut apporter des changements de rythme, de timbre, de force, et même de lumière, mais ici, alors que les choix graphiques restent artificiels et ne m'ont pas convaincu.
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J'ai été surprise par ce petit livre, que j'imaginais plus grand en me fiant à l'aperçu de sa couverture, et à la description, qui promettait un travail graphique autour de ce livre-poème. le livre-objet designé alors aurait alors besoin de place pour se déployer, raisonnais-je un peu inconsciemment... Nenni, En Apnée est un petit livre étroit, qui tiendrait confortablement dans une poche à condition de pouvoir en dépasser, mais pour le reste il tient ses promesses, et s'il se déploie c'est à la verticale, vers le bas.
24 pages dont le bleu foncé se dégrade progressivement vers le noir, sur lesquelles flotte et se déroule la poésie en caractères blancs parfois nets, en vers ou mots courts et hachés, parfois brouillés, disparaissant au fil de scandations ou de répétitions pour mieux retrouver sa clareté plus bas, comme une respiration, comme la vision qui se noie du manque d'air, ou pourquoi pas les bulles qui s'échapperaient de la bouche du lecteur-nageur en apnée, au fur et à mesure qu'il s'enfonce plus profondément dans sa plongée-lecture.
Il est ici question d'endurance, de souvenirs ou de visions, de vie et d'effacement dans un flux de narration interne qui se brouille de plus en plus. Devient presque illisible. Est-ce une plongée en apnée littérale, comme le texte le laisse parfois penser, ou seulement symbolique ? Peut importe, elle est en tout cas volontaire, cette chute vers le fond, cet abandon ou perte, ce renoncement total qui entraîne l'apnéiste jusqu'au noir total.

Merci aux éditions Joca Seria et à Babelio pour cet intéressant livre-poème.

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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
De caresse en caresse
Tu repriserais le temps
A l'aiguille de tes ongles
Tu dirais
Ne regarde pas ta montre
Nous l'avons tout entier
Le temps
Tout entiers, il nous aime
Sans réclamer nos papiers
Crois moi
Crois moi
Je n'aurais pas le choix
Je te croirais sur le champ
Sans foi, ni discussion
L'aiguille de tes ongles cesserait
De tourner
L'aiguille
Tu l'aurais enfoncer avec méthode
Dans la pupille du temps
Pour repriser son regard
Envahi
Dévasté
Repris à zéro sur la ligne de vie
Un couteau de bois sculpté surgirait
De ta poitrine
Pour sonner glas ou matines
Je l'écouterais chanter
L'éternité relative des banquises
Je remonterais dans ma chambre
Et face au miroir
Je dirais
Il n'est peut être pas trop tard

Dans cet état
Tu sais

Et les beautés de la terre
Les beautés de la terre
Elles me feraient
Un enfant
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Je suis calme
Je suis peu
Je ne suis rien
Jeune ou vieux
Je ne sais pas
Je suis bien
Je suis seul
Je pense à toi
Je
Je suis
Tu sais
[...]
ça y est
Je
Je descends
Adieu soleils
Je suis calme
Satellites, adieu
Je suis peu
Je ne respire plus
Je ne suis rien
Je retourne le ciel en imitant les morts
L'eau fait pression sur ma cage
Je ne l'ouvrirai pas avant la fin du vol
Entre les molécules
Je m'insinue dans mes propres limites
Je suis bien
Je
Je suis
Dans cet état
Tu sais

Je pense à toi, à toi
Et tes petits miaulements de coeur brisé
A tout ce papier brouillon
Jeté dans la corbeille
A notre don pour le gâchis
Je descends là où je m'attends
Là où
Où je m'attends
Avec dans la main
Quelque chose de toujours neuf
Quelque chose de neuf
De vraiment neuf

Tout l'embarras qu'on sent
Dans ce
Quelque chose
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[....]
Là-bas, un lilas des Indes
Abrite un muret
Et sur sa dentelle de lichen
Deux garçons, l'un contre l'autre
Echangent un rire contre une caresse
Une caresse contre un rire
Un rire contre une caresse
Une caresse contre un rire

Que tu m'as donné ?

Je ne suis rien
Jeune ou vieux
Je ne sais pas

Que n'ai je su prendre ?
Que je n'ai
Su
Prendre ?

Je ne sais pas

Déclinez, satellites, déclinez
Vaisseaux délaissés
Etoiles errant à mille-deux-cents
kilomètres par seconde
Mille-deux-cent kilomètres
Planètes du diamant

[....]

Je ne suis ni poète
Ni philosophe
Je viens sans autre don
Que ma respiration
Et le contrôle de mon esprit
La beauté thoracique
Qui me fait un socle
Et le désir des abysses
Les abysses
Ah
Les Abysses
Mon souffle
Je ne réclame pas d'en faire
Un discours

[..........................]
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Je rêve d'une bulle d'air
Qui contiendrait tous les rêves
Et dans une autre bulle
Leur réalité

Dans mon sillon
Le monde monterait sans court circuit
Vers les étoiles

Il embrasserait les nuages
Et les rivières
Les prologues délabrés
Et les fleuves de l'Ouest
ça ne ferait pas grand bruit
Juste un clapotis régulier
De coeur qui bat

" Il faut bâtir sur le vide !"
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Je te vois
Quand
Tu traversais les incendies de l'été
Plus dangereuse que le vent
Je te vois

Sur le seuil de la cabane
Tu avais enfilé à la hâte
Une robe de coton biodégradable
A même la peau
Je te vois
Sans rien dessous
Tu te fichais de l'avoir
Longtemps portée

Je regardais l'effet de la fumée
Sur ta silhouette
En me demandant combien de temps
Il nous restait

Tes carphones
Comme deux greffes mutantes
Je me demandais ce que tu écoutais
Presque nue
Brûlée
Enfuie, déjà, enfuie
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Videos de Fabrice Melquiot (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Fabrice Melquiot
Avec Natacha de Pontcharra, Eddy Pallaro, Emmanuelle Destremau, Pauline Peyrade & Rémi de Vos
Imaginé par Fabrice Melquiot et Emmanuel Demarcy-Mota, le bal littéraire est un moment incontournable de Paris en toutes Lettres. le principe : cinq auteurs se réunissent à l?aube autour d?un litre de café et d?un stock de leurs tubes préférés pour constituer une playlist de chansons (très connues). Ils élaborent ensuite une fable commune et se répartissent les épisodes, textes courts dont chaque fin doit énoncer le titre de l?un des morceaux choisis. Le soir les spectateurs sont en piste et les auteurs livrent à plusieurs voix cette histoire unique, écrite à dix mains dans un temps record pour ce Bal Littéraire, qui dure environ une heure trente. Les spectateurs-danseurs sont invités à écouter sagement chaque texte et à danser follement sur chaque morceau. L?occasion cette année de fêter le 10ème anniversaire de Paris en toutes Lettres ! Bal accompagné par les images Super 8 d?Olivier Lubeck.
C'était le samedi 9 novembre 2019 au Centquatre-Paris
#PETL
Production : Rama Productions
https://www.maisondelapoesieparis.com/
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