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3,88

sur 2597 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
L'une des aventures les plus célèbres qui soit. La mer est envoutante comme dans biens des histoires de marins mais ici on est happé par la légende de Moby Dick et la folie vengeresse du capitaine Achab. C'est un plaisir de suivre l'équipage dans sa traversée du globe, en apprenant ce qu'il faut savoir sur la pêche à la baleine et nous finissons nous aussi à attendre l'arrivée du cachalot avec impatiente, le combat final que l'on nous promet au fil des pages et qui nous tiendra en haleine jusqu'à la fin. Un incontournable...
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Ishmaël, jeune homme en quête d'aventures, arrive à Nantucket et se fait engager sur un baleinier, le Péquod, dont l'équipage est mené par le capitaine Achab. C'est à travers le récit d'Ishmaël que nous partons à la chasse aux baleines et à la poursuite de Moby Dick, la baleine blanche qui a eu le malheur de croiser la route du capitaine Achab. Ce dernier lui voue depuis lors une haine qui tourne à l'obsession.

J'entends parler de ce célèbre roman depuis pas mal de temps déjà ; un film d'aventures avec Grégory Peck a été réalisé il y a quelques décennies. Alors, je me suis dit « suivons les traces du capitaine Achab ! Aventures et dépaysement garantis ! ».

Voilà pour la théorie. Au final, un résultat plutôt mitigé. L'aventure est bien au rendez-vous ; la chasse à la baleine n'est pas de tout repos et recèle son lot de dangers. le dépaysement est bien présent aussi, à la fois géographique et temporel (nous sommes quand même au 19ème siècle et les bateaux sont encore fait en bois).

Alors, me direz-vous, qu'est-ce qui cloche ? L'auteur, passionné par son sujet, la chasse à la baleine, veut instruire son lecteur et là, on tombe dans le documentaire, ce qui n'a rien de rédhibitoire en soi, sauf que ces longues digressions cassent le rythme du récit et l'aventure finit par faire un flop.

Quant au style de l'auteur, une très bonne surprise. Une belle plume, avec même parfois de superbes envolées lyriques ; un peu d'humour aussi, ce qui ne gâche rien. Mais petit bémol (en plus du manque de rythme évoqué plus haut), les passages concernant les « sauvages », tous plus ou moins cannibales, ancrent bien Herman Melville dans le 19ème siècle et gâchent un peu le plaisir de la lecture.
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L'écriture est magnifique, un régale littéraire à suivre mais un récit très léger en comparaison à la quantité de concepts baleiniers et de petites histoires secondaires r sur les vaisseaux et équipages de Nantucket. On ressent facilement l'obsession de l'auteur face à cet animal qui le passionne, mais pour un lecteur peu intéressé cela m'a parue une éternité. Sinon, l'intrigue principale était intéressante et Melville m'a captivé pendant presque 2mois pour finir ce livre, dont j'avais abandonné la lecture quelques semaines. Un dénouement surprenant !
Je recommande tout de même, car l'écriture et les descriptions de Melville sont très belles, et la satisfaction de finir ce récit est grande ! Je pense que je perçois ce monstre des mers différemment maintenant, avec plus d'intérêt certainement, je me suis même retrouvée à regarder des documentaires animaliers par la suite !


Ps : mon chapitre préféré reste « la blancheur de la baleine »
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On a de tout temps évoqué l'analogie entre la haute montagne (les alpinistes) et la haute mer (les marins). Leurs caractères bien trempés se recoupent : un certain orgueil accompagné d'un côté ours et un engagement de soi qui écarte les couards de toutes espèces.
S'engager sur les cimes ou au milieu des océans revient à se couper du monde et ne plus compter que sur soi-même pour faire face au déferlement des foudroiements naturels sur ces contrées désertes, plus fréquents que dans les zones tempérées.
Dans le roman fleuve, heu océanique, de Melville, il n'est question que de baleines. Plus qu'un roman d'aventure c'est un précis d'anatomie, de comportement, de caractère du cétacé, produit sous tous les angles. Melville se révèle être un fabuleux sociologue des mammifères marins. Il sait disséquer ce qui fait d'une baleine une baleine, avec des précisions d'ethnographe peu communes, même de nos jours où tout a été annoncé, décrit, pensé. Et pourtant, ça partait mal : il annonce mordicus que le cachalot n'est rien moins qu'un poisson sans se rendre compte qu'il se contredit pendant tout le roman en assurant, par exemple, que la baleine respire, possède un coeur et du sang chaud, qu'elle ne pond aucun oeuf... C'est un peu dommage car son récit est, par ailleurs, d'une vérité troublante. Nul doute que Melville connait son sujet et qu'il a été lui-même marin, voire baleinier.
Reste tout de même un cruel paradoxe. Comment ce passionné de cétacés (le narrateur et l'auteur d'un même mouvement) peuvent-ils cautionner cette chasse particulièrement meurtrière ? L'extermination, plus que la simple chasse, des cétacés est au XXème siècle ce que le génocide des bisons fut au XIXème dans les grandes plaines américaines. Comment peut-on à ce point ériger en quasi Dieu cet animal formidable qui n'a son pareil sur la terre que chez l'éléphant, le loup et l'ours et vouloir le posséder ? Il y a du requin chez l'homme : dès qu'il voit un animal qui le dépasse, il se vautre à sa poursuite, à son extermination, comme voulant expier un sentiment d'infériorité. Et c'est un peu ça. Malgré les qualités d'honneur et de dignité que présentent ces baleiniers, ils n'égaleront jamais les vertus des grands mammifères marins.
Reconnaissons tout de même que le XIXème siècle n'a rien de commun avec les campagnes d'extermination qu'on a connues plus récemment. le baleinier payait de sa personne, à cette époque, laissant dans ces combats titanesques un bras, une jambe, voire, plus grave, son âme. Il n'en reste pas moins qu'on a quelque difficulté à comprendre comment des marins qui éprouvent un véritable amour pour ces bestiaux peuvent-ils les exterminer pour quelques barils d'huile ?
Cela est cependant un autre débat et nous nous contenterons de savourer ces merveilleuses aventures sur toutes les mers du globe, là où la vie est plus dense, plus intense, plus magique.
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Tel le cachalot sondant les grands fonds, je me suis plongé dans ce pavé de près de 1000 pages. J'ai été surpris par le style littéraire avec ces phrases très longues, alambiquées, souvent au subjonctif passé, par une peinture extrêmement détaillée de la pèche aux cétacés au 18 et 19eme siècle et de ses protagonistes, des enjeux économiques, et par le fait que l'on ne rencontre Moby Dick qu'à la toute fin de l'ouvrage. Comme le capitaine Achab, personnage mythique, on attend , on espère, on redoute le monstre. Ce livre est fort, puissant comme l'océan immense, j'ai pleinement ressenti la vie rude de ce matelot à bord du "Pequod". le seul bémol que j'apporterai est que ce livre est un peu daté dans son style et dans son approche de la faune sauvage, mais cela lui donne aussi un certain charme suranné.
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Oh, je ne vais pas m'étendre (d'ailleurs il n'y a pas la place sur le Pequod), tant de choses ont déjà été dites. Oui, c'est un monument, un chef-d'oeuvre, à lire absolument etc. Et pourtant j'ai attendu le crépuscule de ma (forcément trop courte) vie pour m'y atteler.
Pas déçu (forcément, après ce que je viens de dire…). Mais c'est tout de même un peu long, je dois dire. Enfin, disons qu'il y a des longueurs. du moins à mes yeux. Oui, je l'avoue, j'ai sauté quelques pages détaillant un peu trop à mon goût certains aspects technico-historiques liés à la pêche à la baleine. Ah, modernité, quand tu nous tiens ! Allez à l'essentiel, mon cher. Eh bien non. Car c'est grand, l'océan, et en plus, il n'y en n'a pas qu'un. Moby Dick et le capitaine Achab le savent bien. Et Herman Melville aussi, au risque de parfois noyer le lecteur.
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"Dites donc Herman… avec tout ce bazar, et toutes ces histoires sur les baleines, vous pourriez ouvrir un musée !". Et il ne se dégonfle pas, Herman : il ouvre son musée et le baptise "Moby Dick". Plus de cent trente salles, chacune ou presque sur un thème différent : l'artisanat baleinier, le chant de marin, le cerveau de la baleine, l'art du dépeçage. Tout y passe. On visite ce musée foutraque comme on voyage au long cours. Parfois on est secoué par une prose vive, truculente. Parfois on s'encalmine dans d'interminables considérations vaguement ésotériques (le blanc est-il plus effroyable que le noir ? il semble que la réponse soit oui). Il arrive même qu'on fasse escale dans d'autres histoires.
Souvent l'ouvrage est documentaire, et l'auteur aime alors à montrer son érudition. D'autres fois, c'est la folle quête d'Achab qui reprend le dessus. le livre semble écrit d'un jet, au fil de l'inspiration. N'allez pas vous attacher à tel ou tel personnage : après avoir vécu trois chapitres, la plupart deviennent des ombres. Même le pauvre Queequeg, d'abord prétexte majeur aux thèses mi-progressistes mi-racistes de l'auteur, disparaît de la moitié du voyage.
C'est cette perpétuelle surprise qui est plaisante. Inclassable, cet ouvrage est une curiosité à déposer entre une baleine de corset, une jambe en os de cachalot et une lampe à huile.
NB : j'ai lu la traduction de Giono, Jacques et Smith. Je m'étonnais de ce que la langue ne soit pas toujours limpide, de ce que des répétitions, des lourdeurs émaillent assez régulièrement le texte. Eh bien, il semble que ce soit justement parce que la traduction est fidèle, quelques coups d'oeil au texte original m'en ont persuadé. Il serait donc bon de mettre cette traduction à portée des liseuses numériques. A ce jour, aucun fichier EPUB, ni même AZW ne semble disponible.
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Un oeuvre majeur, un classique. Difficile a lire par moments mais un livre prenant avec des personnages mythiques, le capitaine Achab en tête.
Melville s'inspire d'une histoire vrai pour décrire la folie avec une intensité telle que l'on a du mal à s'en détacher… même après avoir posé définitivement le livre.
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Ismaël, le narrateur, monte à bord du "Pequod" commandé par le capitaine Achab. Il s'enrôle avec Queequeg, un indien qui a son cercueil à bord.
L'extrême variété du roman peut se lire à différents niveaux. Après s'être présenté sans le sou, Ismaël écoute un sermon dans une église où il est question de Jonas et de sa baleine. Une fois sur le Pequod, il détaille avec minutie tout ce qu'il voit, objets et personnes. En ce sens, le roman renferme un large éventail lexical sur la mer et le bateaux. le personnage principal, le Capitaine Achab, nom pris de la Bible (tout comme Ismaël) recherche avec acharnement la Baleine Blanche connue sous le nom de "Moby Dick" car c'est elle qui l'a blessé, le forçant à marcher avec une jambe en ivoire.
La vie à bord est rythmée par la quête obsessionnelle d'Achab et, chaque fois que le Pequod croise la route d'un autre navire, la question récurrente est : " Avez-vous vu la Baleine Blanche?", comme la clé d'un conte où l'on prononce une phrase magique.
Certains passages concernent la technique d'approche des baleines et les différences physiologiques entre baleine et cachalot ainsi que leurs utilisations commerciales.
La fin ressemble plus à des aventures en mer avec des accents shakespeariens surtout dans les monologues d'Achab:
"Will I have eyes at the bottom of the sea, supposing I descend those endless stairs? and all night I've been sailing from him, wherever he did sink to."(Aurai-je des yeux au fond de la mer en supposant que je descende ces escaliers sans fin? Et toute la nuit j'ai navigué de son point de départ, quel que soit l'endroit où il a sombré.)
"Some men die at ebb tide; some at low water; some at the full of the flood - I feel now like a billow that's all one crested comb ..."(Des hommes meurent au moment de la marée; d'autres dans les eaux basses; et d'autres au milieu du déluge – je me sens à présent comme un tourbillon qui est pareil à une crête d'écume…)
pour répondre aux questions de Starbuck sur un mode à la Whitman :
" Oh, my captain! my captain! noble soul! grand old heart after all! why should anyone give chase to that hated fish! Away with me! let us fly these sea deadly waters!"(Oh, mon capitaine! mon capitaine! Âme noble! Vieux coeur grandiose après tout! Pourquoi devrait-on chasser ce poisson maudit! Que je parte! Fuyons ces eaux mortelles de la mer!)
L'éventail du style est aussi large que les interprétations. Parfois ténu, parfois scientifique avec des mots latins, souvent biblique -on cite divers passages (Jonas, Ezéchiel, les Macchabées..) – surtout poétique. Certains chapitres imite le théâtre pour être rendus plus vivants. C'est Ismaël qui raconte l'histoire mais cite souvent d'autres livres, par exemple des livres traitant de cétologie.
Depuis le début, la quête d'Achab est totalement vouée à l'échec car la folie du personnage réside dans le fait qu'il croit remplacer Dieu combattant le Diable (le célèbre Léviathan de la Bible). Mais Achab fait néanmoins partie du Mal car la blancheur de sa jambe en ivoire trouve écho dans la Baleine Blanche et la blancheur laiteuse de l'écume de ses mouvements. le blanc est la couleur principale du roman car il est apparaît aussi dans les passages concernant le spermaceti du cachalot. Un chapitre entier (42) évoque la "Blancheur de la Baleine" et le narrateur donne un arrière-plan historique de la blancheur inspirant à la fois respect et la crainte : ours polaires, requins blancs, montagnes…car elle évoque l'apparence du spectre.
La fin ressemble à une descente aux enfers dans un vortex d'où Ismaël réchappe grâce au cercueil de Queequeg. Dès le début, il avoue:
" Whenever I find myself growing grim about the mouth; whenever it is damp, drizzly November in my soul; whenever I find myself involuntarily passing before coffin warehouses and bringing up the rear of every funeral I meet." (À chaque fois je me retrouve avec la bouche assombrie; à chaque fois c'est novembre humide et bruineux dans mon âme; à chaque fois il m'arrive involontairement de passer devant des entrepôts de cercueils et de me retrouver derrière chaque enterrement qui passe.)
Plus loin, on apprend que l'aubergiste chez il loge s'appelle "Cercueil"(Coffin).
Le sermon du prêtre préfigure le dernier combat d'Achab avec Moby Dick.
C'est l'histoire de la vengeance de l'homme contre la nature et les éléments contrairement au Prospero dans "la Tempête" de Shakespeare. Achab préfère tout détruire y compris lui-même que de maîtriser autre chose que ses hommes d'équipage.
On peut voir le roman comme une vie dans la tourmente, l'accomplissement d'une oeuvre d'art dans sa réalisation et sa destruction. La complexité et la richesse du lexique ajoutent au plaisir du lecteur.
C'est aussi une enquête poussée sur la position d'un pays comme les Etats-Unis, comment on intègre les différences ethniques (Queequeg), comment on utilise la mer en mettant en danger la vie des marins sur les baleiniers à des fins de commerce. Les passages en ce sens cachent une critique déguisée du capitalisme


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Oeuvre monumentale autant par le talent de son auteur que la taille d'un des personnages principaux, Moby Dick nous entraine aussi loin sur l'océan que profondément dans l'âme humaine.

Jadis blessé par la mythique Baleine Blanche, le vieil Achab, capitaine du Péquod, ne se soucie guère de remplir ses barils d'huile de baleine. Ce qu'il cherche, c'est sa vengeance, celle qui l'a hanté toute sa vie, et qui le pousse encore aujourd'hui à parcourir la Terre.
Sa jambe d'ivoire calée sur le pont, il scrute les flots à la recherche de cette bosse blanche, de ce souffle que l'on entend parfois la nuit, et qui semble tourner autour du navire.

Le cachalot lui aussi attend le dernier combat...

Le navire où s'est engagé le héros, Ismaël, rencontre d'autres baleiniers au cours de son périple, et on sent au fil des pages que l'on approche de la fin, les deux vieux ennemis mortels vont se rencontrer, à nouveau, enfin, fatalement...

Un livre immense à lire absolument où l'on sent presque les embruns sur son visage, l'odeur de la mer, et où la haine palpable d'un homme résonne à chaque page, tandis que la force inexorable de la nature se chargera de rendre sa justice...
Merci monsieur Melville.
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