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Faire d'un match de football un roman noir. C'est une idée assez originale et un sacré défi. Mais quand on voit que le match en question, est « le » match, le match qui a traumatisé toute une génération, on se dit pourquoi pas d'autant plus quand on sait que pour Michel Platini « Aucun film au monde, aucune pièce ne saurait transmettre autant de courants contradictoires, autant d'émotions que la demi-finale perdue de Séville. »

J'étais trop jeune à l'époque pour la voir et donc m'en souvenir, mais le récit que l'auteur nous propose ici me parait assez juste et révélateur de l'esprit qu'il pouvait y avoir dans le stade de Séville ce fameux jeudi 8 juillet 1982.

Le roman est entièrement écrit à la 1ere personne ce qui nous permet de faire partie prenante de l'action en cours. Quel joueur sommes-nous ? Nous ne le saurons, et cela n'est qu'un détail. Nous sommes grâce à ce joueur fictif acteur et témoin.

Acteur, car nous sommes dans le match, nous participons au match et grâce à cela nous sentons toute la tension qui monte au fil des minutes, nous sentons tous les états par lesquels les 22 joueurs sont passés.

Témoin, car nous voyons tout ce qu'il se passe entre les joueurs d'un même camp, entre les joueurs des 2 camps, avec l'arbitre et également témoin de la foule électrique faisant monter la tension, et bien témoin de l'attentat historique de la 56e minute ayant contribuée à l'Histoire avec un grand H, car tout ce qu'il s'est passé durant ce match a eu des répercussions dans la politique de nos pays, car apaiser les nations suite à ce match, il y a fallu les interventions d'Elmut Khol et de François Mitterrand.

Cependant, il ne faut pas réduire ce roman à la réécriture d'un match de football, même autant inclassable qu'il est. Ce roman est roman avec une tension permanente, et qui monte de minute en minute. Habituellement, nous avons un compte à rebours en se disant « vont-ils arriver à couper le fil rouge avant que la minuterie soit à 0 ? » là c'est le contraire…on se dit « vont-ils réussir avant la 90e minute ? Avant la 120e minute ? »

Michael Mention manipule son récit de sorte qu'on passe d'un documentaire à un roman noir puis à un drame psychologique. En effet tout n'est pas question de football dans ce récit.
Il faut regarder le contexte, et là encore l'auteur utilise ces données conjoncturelles à merveille, car il ne faut pas oublier qu'en 1982 l'environnement économique n'est pas au mieux, le milieu politique est compliqué, sans parler de l'histoire de nos 2 nations qui est assez tumultueuse.
Tout ce contexte refait surface au fur et à mesure que le temps passe, toutes les émotions vécues sont ressenties comme des résurgences historiques, économiques et politiques, jusqu'au moment où l'idée de la présence d'un collabo dans l'équipe apparait… et là on se dit que oui malgré les apparences, l'Allemagne et la France auront toujours une relation difficile.

Pour renforcer ce sentiment de pression montante, l'auteur nous propose à chaque début de chapitre un titre de rock parfaitement adapté aux quelques minutes qui vont suivre et ceci est fort agréable.

J'ai donc bien aimé ce roman, mais ayant fréquenté assidûment les stades durant de longues années je fais partie d'un public gagné d'avance. Je crains cependant que si vous n'êtes pas un minimum footeux, vous ne soyez pas tenté par ce roman et/ou qu'il ne vous accroche pas.

Sur ces bonnes paroles, je vais regarder ce fameux match dont je m'aperçois que je n'ai vu à ce jour que quelques extraits…
Lien : http://polar.zonelivre.fr/mi..
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La demi-finale de la Coupe du monde de football de 1982, lors de laquelle la France affronte l'Allemagne de l'Ouest, vue de l'intérieur à travers le regard d'un joueur fictif de l'équipe de France et racontée à la manière d'un thriller. Une allégorie des situations française et allemande de l'époque, des tensions politiques et des contradictions qui les traversent...
Quel talent, mais quel talent...Déjà, Mention, m'avait bluffée avec son "fils de Sam" et sa vision de la vie de David Berkowitz, tueur en série de la fin des années 70. Avec ce roman, nous allons faire un voyage dans le temps, plus précisément le 8 juillet 1982, jour de la 1/2 finale de coupe du monde France-RFA, à Séville. Michaël Mention nous propose de vivre le match en direct, sur le terrain, entre exaltation et violence. L'auteur nous fait vivre ce match légendaire de façon unique, avec en trame de fond les contextes politique, économique, social et culturel des années 1980. Je n'ai jamais vécu un match d'une aussi intense façon. Pourtant, j'étais devant mon poste de TV en ce jeudi noir. Avec toutes une bande de potes, et oui c'était les vacances scolaires et les adolescents, que nous étions, vivions en meute. Cette demi-finale nous a fait vibrer et même les moins intéressés par le foot étaient de la partie. Mais revivre ce match de l'intérieur, minute par minute, avec les mots de Mickaël Mention, c'est une expérience d'une incroyable intensité. J'ai été captivé, je suis passée par tout un tas d'émotions. J'ai même eu l'impression d'être sur le terrain et de jouer le match, d'être un des héros malheureux de ce duel fratricide. J'étais l'âme de cette fabuleuse équipe de France. J'étais l'humeur de celle-ci, ses espoirs et ses doutes. Son unité, sa solidarité. Je jouais tel un dieu du stade brésilien. Les mots plus forts que les images. Si, si, c'est possible, si c'est sous la plume exceptionnelle de cet auteur de talent.
Lien : https://collectifpolar.com/
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Hé, tu as vu ? Michael Mention vient de sortir un nouveau livre chez Ombres Noires.

- Cool, depuis le temps que je dois lire un de ses thrillers, je vais sauter sur l'occasion. Ca parle de quoi ?

- de foot.

-Ah…

-Oui, ça s'appelle Jeudi Noir et ça relate le match France RFA de 1982.

-J'aime pas le foot.

-Oui, mais si, il faut que tu le lises, ça peut plaire à tout le monde.



Et j'ai capitulé.

Michael Mention s'offre une parenthèse. Exit les thrillers, il nous livre, avec Jeudi noir, un livre très difficile à classifier. Cela dit, pourquoi vouloir toujours coller des étiquettes sur tout ? Voilà c'est dit, Jeudi noir est un OVNI qui n'a aucun point de comparaison.

L'idée est superbe : placer un acteur fictif dans un événement bien réel lui, et qui plus est, est ancré dans la conscience du peuple. Dans le cas présent, il s'agit d'un footballeur de l'équipe de France qui participe à la tristement célébré demi-finale France-RFA.

On est au coeur de l'action, mais il n'y a pas que ça. le contexte est un prétexte pour poser un regard sans concession sur la période du début des années 80.

J'avoue que certains passages footballistiques m'ont un peu ennuyé malgré l'incroyable plume de Michael Mention.

Résultat des courses, ce livre n'est pas pour moi, mais; j'ai grâce à lui découvert un auteur au style incroyable. Je pense que nous avons là un grand écrivain qui n'a pas peur de relever les défis et qui maitrise à merveille les mots. Je crois que cette chronique est la plus ambiguë que j'ai rédigée à ce jour. Une chose est sûre, je vais très vite me plonger dans le reste de la bibliographie de Michael Mention.
Lien : http://dubruitdanslesoreille..
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Tout part d'une demi-finale, celle entre la France et la RFA lors de la coupe du monde en 1982. Un match d'anthologie pour son intensité et pour son scénario. Un match à Séville qui restera dans les mémoires et qu'a choisi l'auteur pour thème central de ce roman unique. Un roman comme un seul souffle. Un roman où chaque chapitre est une partie du match. Michaël Mention n'a pas son pareil pour construire des récits, des romans noirs tendus. L'écriture, la forme, tout un ensemble de procédés permettent souvent à l'auteur de capter l'attention du lecteur. Ça fuse et c'est encore une fois le cas ici. La politique s'invite, le contexte sociétal des années 80 aussi. L'auteur toujours fidèle à son travail documentaire conséquent transporte le lecteur dans ces années là. On retrouve les joueurs de l'équipe, leurs personnalités. « Jeudi noir » est un roman qui se lit d'une traite et qui tend vers le thriller.
Lien : https://lesmafieuses.wordpre..
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Jeudi noir, de Michael Mention

Protéiforme, un mot utilisé à tort et à travers dans les nombreuses chroniques de livres que je peux voir. Comme si c'était le mot à placer impérativement pour montrer qu'on a du vocabulaire.

Si je ne devais l'utiliser qu'une fois (Je dois avouer bien aimer ce mot en fait), c'est pour un auteur comme Michael Mention. Un Western ? Les errances de Miles Davis à New-York ? Les Black Panther ? Une trilogie anglaise ? On valide tous ces sujets, tous ces thèmes. A chaque fois que je ferme un des ses livres, je me dis la même chose. « Putain il est bon ! »

Avec Jeudi noir, le mec se dit, je vais faire un livre, sur un match de foot, et ça va être bien. Bon certes, ce n'est pas n'importe quel match, mais va faire toi un roman qui tient la route autour de 22 mecs qui courent après un ballon. France RFA, demi-finale de la coupe du monde de football de 1982, un match qui est entré dans l'histoire du football…mais pas que.

Faut-il toujours classer les choses, notamment les romans, les mettre dans des cases, dire de quel genre ils sont, parce que là, je préfère vous dire, je ne sais pas comment faire pour classer cet OLNI (Objet Littéraire Non Identifié)

Le narrateur est un 23eme joueur sur le terrain, il va raconter le match minute après minute. Une immersion totale, incroyable, qui montre à quel point, Michael Mention a dû se documenter pour arriver à une telle prouesse. le narrateur pose aussi des questions, apporte des réponses…parfois. Il se positionne sur des avis tranchés, on dépasse le cadre du sport pour parler de valeurs, de politique, de racisme…On frôle la polémique, certains ne s'en priveraient pas…Un livre qui prend aux tripes…qui m'a bluffé … J'ai adoré.

Le mec te parle d'un match de foot, tu tournes la dernière page du livre t'as la tronche d'un boxeur, et pas celle du vainqueur.

Chapeau MONSIEUR Mention…Et merci


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Bonjour à toutes et à tous…

J'avais 15 ans lors de ce match épique.
Je m'en souviens encore très bien.
Mon père et ses amis étaient tous fous de rage suite à l'orientation violente que le match prenait.
A l'époque je n'avais retenu que ça, la violence, le choc incroyable entre le gardien allemand Schumacher et le français, Patrick Battiston.
Ce match a été un déclic pour moi.
Depuis je n'en ai vu que très peu, et uniquement lorsque j'étais accompagné d'amis qui venaient à la maison.
Le foot était devenu uniquement une excuse pour se réunir entre nous… J'avais vu de quoi certains joueurs étaient capable… pour gagner !

L'écriture et l'évolution de ce roman est vraiment superbe !
90 minutes de match, de prolongations, de tirs au but…
Je ne connaissais pas encore l'écriture de Michaël, mais c'est une vraie belle découverte. La musique est omniprésente durant tout le récit et pas n'importe laquelle, en plus d'une volonté de l'intégrer à l'histoire !

Attention ce n'est pas un Polar. C'est un vrai roman noir, psychologique et très prenant. le personnage principal, un joueur de l'équipe de France (qui n'est jamais nommé), passe par toutes les étapes, physiques et psychologiques, mais c'est surtout la psychologie du roman qui m'a porté. Il nous fait vivre cette rencontre historique minute par minute comme si nous étions sur le terrain. Comment ce match est devenu dans sa tête, un règlement de compte, car finalement les français n'ont jamais vraiment pardonnés aux “nazis”, puis il glisse vers la haine raciale envers les joueurs de son équipe, jusqu'au désespoir du coup de sifflet final.
L'ambiance de cette demi-finale est si bien décrite, si bien détaillée que j'y étais vraiment !

Bien sûr, j'ai eut forcément envie de revoir certains extraits du match après ma lecture, tout était exactement comme dans mes souvenirs…

https://www.youtube.com/watch?v=wyVqz2tU43w

Merci Michaël, merci pour cette “retransmission” qui plaira forcément aux fans de foot, mais aussi à tous lecteurs un peu curieux.
Car pour ce match, grâce à ce roman, je pourrai vraiment dire : “J'y étais !!!”

÷÷÷÷÷÷÷

Extrait :
“C'est ce que je me répète, dans le vestiaire. Besoin de me rassurer. Les autres y croient, j'ignore comment ils font. Assis face à moi, Michel. Notre capitaine, le menton appuyé sur ses mains croisées.
Je me demande à quoi il pense. En fait, je sais. Pas au match, même s'il le fantasme depuis des jours et des nuits. Pas à son père, si fier de le savoir ici en cette heure mythique. Non, Michel ne pense pas à lui - il l'a déjà fait - et encore moins au petit club de l'AS Joeuf qui l'a vu naître. À cet instant précis, il pense à la Marlboro qu'il aurait aimé savourer avant le coup d'envoi.
Lui et la clope, beaucoup de gens l'ignorent. Il ne se cache pas, il tient juste à préserver le peu d'intimité que lui accorde son statut d'icône. «Drôle de sportif», c'est sans doute ce que dirait le pays s'il le voyait fumer entre deux entraînements. Non, Michel n'est pas qu'un joueur de génie, c'est aussi un anxieux doublé d'un déconneur. Pour ma part, j'aime autant le foot que Sherlock Holmes et la cuisine. On a tous plusieurs facettes, mais nos compatriotes s'en fichent. Ce qui les intéresse, ce qu'ils exigent de nous, c'est qu'on incarne leur rêve. Ça tombe bien, ils ne seront pas déçus.”
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Avec Jeudi noir, Michaël Mention nous transporte à Séville lors de la Coupe du Monde de football en 1982 revivre minute par minute l'affrontement devenu mythique entre la France de Battiston et l'Allemagne de Schumacher. Honnêtement, pour quelqu'un qui ne s'intéresse au football que de loin en loin, l'argument initial a tout lieu d'être ennuyeux. Mais étrangement, grâce à l'angle choisi pour raconter cette histoire (l'invention d'un douzième joueur fictif qui raconte le match à la première personne, impliquant ainsi le lecteur directement dans la rencontre), Michaël Mention entraine le lecteur au coeur d'une enquête socio-psychologique passionnante. Et cela à un rythme infernal, habilement orchestré par l'auteur qui insère à chaque début de chapitre une citation musicale en lien avec le propos qui va suivre. Efficace et percutant !
Tout comme le film "Coup de tête" de Jean-Jacques Annaud (auquel l'auteur rend hommage) ne parle de football que pour mieux souligner les travers de la société, avec Jeudi noir Mention utilise un match de foot pour revenir sur l'histoire (la petite et la grande) qui oppose à intervalles réguliers la France et l'Allemagne, et pour poser un regard juste et sans concession sur la société dans laquelle nous vivons : une libre tribune, voire un tribunal, qui va secouer les consciences… En 1979, avec "Coup de tête", Jean-Jacques Annaud filmait la fin des Trente Glorieuses, la lutte des classes, la médiocrité d'une société raciste, machiste, qui de surcroît méprisait déjà immigrés et chômeurs, unis dans la même galère. Ainsi parlait François Perrin :
« Moi aussi j'ai beaucoup voyagé pendant ces quelques mois de chômage. Je connais bien l'Afrique maintenant. Avec un balai et sans quitter Trincamp j'ai découvert le Sénégal, le Togo, le Mali, le Tchad… le nombre de tribus que j'ai pu croiser ! J'en arrivais à me demander ce que faisaient les missionnaires dans la brousse alors qu'il y a tant de boulot dans nos caniveaux. Je suis allé là où l'homme blanc ne s'aventure plus. Et tout ça sans passeport, avec seulement une carte de chômeur. »
Une génération plus tard, rien n'a changé. Le football, déjà opium du peuple (celui-là même qui faisait dire au président Sivardière : « J'entretiens onze imbéciles pour en calmer huit cents ») et catalyseur de haine (souvenons-nous, là encore, des encouragements prodigués par le président à ses joueurs : « On ne marque pas avec ses pieds, on marque avec ses couilles. On ne gagne pas avec sa technique, on gagne avec sa haine ») le football donc, s'il a gagné en professionnalisme et en ferveur des supporters, a surtout perdu de sa magie avec les affaires à répétition (le match OM-VA, le scandale de la FIFA, etc.) et peine à expliquer les salaires mirobolants d'hommes surpayés à courir derrière un ballon… La force de ce Jeudi noir, c'est de rendre au sport, et au football en particulier, ses lettres de noblesse, ses valeurs de solidarité et d'unité, qui disparurent au fil du temps. Ainsi se referme ce beau livre, avec ces quelques phrases à méditer :
« L'important n'est pas d'être français, mais de s'accepter comme tel. S'accepter pour mieux accepter l'autre, qu'il soit allemand, malien ou je ne sais quoi. En finir avec ces barrières inutiles que sont le racisme, les religions, l'exclusion. Noirs, Blancs, catholiques, musulmans, juifs, hétéros, homos… on est pareils. Tous mortels. Alors, qu'on arrête nos conneries et qu'on profite de la vie, ensemble. »
En reposant Jeudi noir, le lecteur aura aussi une pensée émue pour l'acteur Patrick Dewaere (qui incarna lumineusement François Perrin dans "Coup de tête") qui est l'âme de ce roman. Michaël Mention a bien compris que les fêlures, les failles, les fragilités de ce fauve n'étaient là que pour mieux laisser passer la lumière, cette lumière qui nous relie les uns aux autres, dans notre humanité.
Alors Michaël, si un jour tu lis cette chronique, je me permets de plagier Patrick Dewaere qui écrivit ces mots à Jean-Jacques Annaud après le tournage de "Coup de tête" :
« Je souhaite que tu comprennes cette chronique de A jusqu'à Z et que surtout tu sentes ce qu'il y a entre les lignes. Des fois j'ai peut-être l'air de dire n'importe quoi mais c'est surtout parce que je le dis n'importe comment. Je t'embrasse. »

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L'histoire nous est racontée à travers le regard d'un joueur fictif. Il parle avec fougue, passion de tout ce qui se passe. Par chance, il ne parle pas trop technique. Les joueurs le font-ils dans la vraie vie ? le stress, la peur de perdre, la peur de se blesser, la colère qui demande la vengeance, la suspicion de complicité au sein de l'équipe, la joie lorsqu'un but est marqué... Tout un panel d'émotions se succède montrant la véritable tension qui peut se passer pendant un match d'une telle importance. Ce match n'est pas qu'un simple match de demi-finale, c'est un match où s'affronte la France et l'Allemagne, l'Histoire, le mur de Berlin, la liberté… C'est pour cela que les pays en question regardent le match d'un autre oeil.

Puis vient cet acte violent d'un joueur allemand sur un français. L'hospitalisation en urgence d'un joueur. La colère des équipiers qui veulent une punition pour ce joueur que l'arbitre ne donnera pas. Comment va Patrick ? Aucun joueur ne doit savoir car il risque de perdre sa concentration. Cette ambiance très particulière est palpable à travers les pages. Même si je n'apprécie pas le foot, j'avais envie de savoir comment cela se finissait. Je ne savais pas qui allait gagner. J'avais un retard de 35 ans. le plus est le regard des joueurs, du personnels des équipes, de la presse après l'évènement. Ce qui donne du crédit à la perception du récit par l'auteur.
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82, Patrick Dewaere se foutait en l'air, Blade runner sortait au ciné et la France se faisait sortir contre l'Allemagne en demi du mondial en Espagne!
Moi j'avais 7 piges , les cols roulés en lycra aux couleurs improbables et les cagoules en laine faisaient encore Fuhrer!
Et en cette période d'EURO 2016 , quoi de plus normal que de lire un roman sur le football, cumulant ainsi mes 2 passions!
Bon tout le monde à vu ou entendu parler de ce match dantesque de 1982 et en connait l'issue, alors quel intérêt de lire un bouquin qui relate cet événement me direz vous?
c'est un peu comme si vous connaissiez l'identité de Kaiser Soze avant d'avoir vu Usual Suspect ou qu'on vous disait que le grand blond avec une chaussure noire c'est Pierre Richard, ouais non mauvais exemple là!

c'est donc perplexe que j'ai ouvert "Jeudi noir" de @Michael Mention, perplexe mais pas inquiet car la renommé de l'auteur n'est plus à faire avec une dizaine de roman à son actif, autant dire que malgré son jeune age (enfin tout est relatif!), son contrat pro il l'a signé y'a un pti moment!

l'auteur ne se contente pas de nous raconter ce match comme un spectateur lambda, le narrateur est sur le terrain , au coeur de l'équipe! du coup je peux vous assurez que l'on vit le truc intensément, on y est , on court , on tacle , on pleure...c'est bien simple à la fin de ma lecture j'ai été obligé moi aussi de prendre une douche!
alors oui ça parle de foot , mais pas que. A travers les états d'âme du narrateur, on en apprend un peu plus sur le contexte politique de l'époque, sur les relations franco allemande et on comprends pourquoi ce match d'anthologie à marqué le monde du football mais aussi pourquoi il est rentré dans l'histoire.
Il y a aussi pas mal d'anecdotes sur les joueurs des deux camps , l'auteur s'étant pas mal documenté sur le sujet!
C'est donc en homme comblé que j 'ai refermé ce bouquin!
alors si vous en avez marre de mater du foot à la téloche avec des matchs insipides, pensez au foot sur papier, là vous allez vibrer , transpirer, détester les teutons!
en fait si vous avez envie de passer un bon moment avec un bon roman, n'hésitez pas!
pour ma part ça ne sera pas le dernier @michael mention que je lirais!
Alors merci monsieur Mention pour ce souvenir douloureux foutrement bien raconté !
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Ah ! le foot… Que ceux qui croient qu'il s'agit d'un sport où 11 joueurs en shorts frappés de logos à l'effigie d'une boisson énergisante affrontent 11 autres joueurs en maillots chamarrés avec brodés dessus une marque de chaussures de jogging aillent se rhabiller. Que la honte soit sur ceux qui ne voient dans le foot qu'un jeu où 22 jeunes hommes plus ou moins bien peignés courent dans un sens puis dans l'autre, sur une prairie tondue dans un sens puis dans l'autre pour faire joli, à la poursuite d'un ballon qu'ils n'ont le droit de tâter qu'avec les pieds ! Non, le foot, c'est du Shakespeare ! C'est du concentré de sociologie ! Les drames qui naissent dans les vestiaires, les complots qui s'ourdissent sur les terrains sont dignes des plus grandes intrigues politico-historiques.

Michaël Mention ne s'y est pas trompé, à l'instar des maîtres anglais tel John King et son Football Factory, David Peace avec The damned United et plus récemment Rouge ou mort, ou encore B.S. Johnson avec Les malchanceux. Mais là où les écrivains britanniques plantent leur décor dans ou aux abords des tribunes, Mention réussit l'exploit de concentrer l'action de son roman sur la pelouse, au cours d'un seul match, la demi-finale de la coupe du monde qui a opposé la France à la RFA, à Séville, le 8 juillet 1982. Match fameux s'il en est, au cours duquel Schumacher, de triste mémoire, confondit le ballon avec la tête de Battiston et que la France perdit après prolongation et tirs au but.

Ce n'est pas le score qui se joue dans cette tragédie dont l'issue est connue, c'est tout le reste. Dans la tête d'un joueur, le lecteur vit, au rythme des (non)sifflets de l'arbitre, la beauté du sport, la France métissée de Mitterrand, les crampes, le basculement après l'agression du gardien allemand, la haine du boche, la parano, la recherche d'un traître dans l'équipe, le racisme anti-noirs, la montée de FN, le fric tout puissant des années 80, la déshydratation, les espoirs déçus, la souffrance, la chute… Pour une fois, ça valait vraiment le coup de refaire le match.
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