Henri Meschonnic/5
3 notes
Résumé :
Ne pas sacraliser les textes : s'engager «pour le poème», c'est s'engager pour un langage du corps : «Le poème est ce qu'un corps fait au langage.» C'est donc un engagement éthique : «La notion même de poème se transforme, elle passe d'une notion traditionnelle, esthétique, formelle à une notion éthique, celle d'une éthique et d'une poétique de la pensée.» Pour le poème est le discours qu'a prononcé Henri Meschonnic à l'université de Strasbourg lorsque lui a été rem... >Voir plus
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Citations et extraits (5)
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[CHAQUE INSTANT EST UN NOUVEAU VISAGE]
chaque instant
est un nouveau visage
et se vide
l’instant après
ce n’est pas du silence
qu’on entend
puisqu’il n’y a plus de langage
personne pour parler
personne pour se taire
je cherche des mots
mais il n’y a plus de sens
des voix en moi
n’ont pas
de nom
du sans nom
parle par
moi
toute cette absence
n’est pas seulement
en nous
c’est l’absence aussi
de nous
chaque instant
est un nouveau visage
et se vide
l’instant après
ce n’est pas du silence
qu’on entend
puisqu’il n’y a plus de langage
personne pour parler
personne pour se taire
je cherche des mots
mais il n’y a plus de sens
des voix en moi
n’ont pas
de nom
du sans nom
parle par
moi
toute cette absence
n’est pas seulement
en nous
c’est l’absence aussi
de nous
BLANC COMME LA NUIT
Blanc comme la nuit je ne dors pas
noir comme le matin je me lève
mes mains tremblent parce que je porte mon silence
il faut que je dorme pour retrouver mes paroles
je tiens bon pendant des temps pour te marier à mon bonjour.
Parce que ton silence est une naissance
ta gorge est serrée tu ne peux plus faire un mot
les larmes filtrent la joie comme une essence
tu commences tu veilles même quand tu dors.
Blanc comme la nuit je ne dors pas
noir comme le matin je me lève
mes mains tremblent parce que je porte mon silence
il faut que je dorme pour retrouver mes paroles
je tiens bon pendant des temps pour te marier à mon bonjour.
Parce que ton silence est une naissance
ta gorge est serrée tu ne peux plus faire un mot
les larmes filtrent la joie comme une essence
tu commences tu veilles même quand tu dors.
j'ai eu combien d'enfances
j'ai vécu combien de fois
je suis mort combien de fois
mais je continue de naître
j'ai vécu combien de fois
je suis mort combien de fois
mais je continue de naître
une guerre
toute cette guerre
c'est toutes les guerres
ce n'est pas nous qui nous souvenons
c'est toute cette douleur
qui fait notre histoire
et notre histoire
nous mène
pas nous
toute cette guerre
c'est toutes les guerres
ce n'est pas nous qui nous souvenons
c'est toute cette douleur
qui fait notre histoire
et notre histoire
nous mène
pas nous
les pierres
ne se réveillent pas
et tant et tant
sont fondus
dans les pierres
ne se réveillent pas
et tant et tant
sont fondus
dans les pierres
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POÉSIE BIBLIQUE - L’art du récit dans l'Ancien Testament (France Culture, 2000)
Émission « Tire ta langue », par Jacques Munier, diffusée le 26 décembre 2000 sur France Culture. Invités : Dominique Barrios, responsable de la dernière édition de : "La Bible de Jerusalem" (Cerf) ; Henri Meschonnic, linguiste et spécialiste de poétique, traducteur de : "Les cinq Rouleaux" (Gallimard) et Michel Quesnel, bibliste à l'Institut catholique et coauteur de : "La Bible et sa culture" (Desclée de Brouwer).
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