Henri Michaux... Mon auteur favori
Nicolas Bouvier le cite si souvent qu'il me fallait le découvrir.
Un Barbare en Asie est une entreprise risquée: l'oeil de l'auteur juge divers peuples et races qu'il a côtoyés lors de ses voyages. Dans le contexte des années 30, c'est délicat. Qu'on pense au ton involontairement colonialiste des premiers Tintin! Souvent, Michaux n'évite pas l'écueil des généralités: "le Chinois est comme ceci, le Bengali comme cela, ...". Ce qui le sauve, c'est son auto-critique. Une auto-critique dans la préface - une préface nouvelle, rédigée 40 après -, dans les notes de bas de page, dans l'introduction au chapitre sur le Japon. D'ailleurs le premier mot du livre, dans la préface, est "mea culpa". le monde change, et si les observations de
Nicolas Bouvier restent pertinentes et délicieuses, celles d'
Henri Michaux s'avèrent vite dépassées. C'est parce que Bouvier s'intéressait aux individus, en évitant les généralisations. Si Bouvier considérait Michaux comme un maître, alors je dirais que l'élève a dépassé le maître. Peut-être une seconde oeuvre de Michaux me permettra de corriger mon jugement.