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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Harlem (USA). Pendant la grande dépression.
« Alors comme ça, poulette, toi, une femelle, noire qui plus est, une Française, pouah, quelle horreur ! tu comptes tenir tête à Dutch Schultz, le « Hollandais » ? Tu te mettras à genoux devant moi… Comme les autres ! »

Queenie n'a pas l'air d'avoir peur de la menace même si celle-ci a été accompagnée du son fort répétitif et monotone de la mitraillette Thompson alimentée par son chargeur « camembert ».

Un journaliste blanc, venu pour l'interviewer doit se contenter de prendre quelques notes pour relater l'événement, Mrs. Stéphanie St.Clair l'ignore superbement et quitte la boîte la tête haute, non sans avoir au préalable, glissé quelques billets à son homme de confiance, Bumpy, pour qu'il aille dédommager le taulier…

Critique :

Décidément, Queenie est à la mode ! Après l'excellent « Queenie, la marraine de Harlem » d'Aurélie Lévy, en noir et blanc, c'est au tour de Mikaël de nous proposer sa vision de cette reine de la petite pègre noire de Harlem. Comparaison n'étant pas raison, je vous ferai grâce de commentaires destinés à mettre en évidence un album plutôt qu'un autre. Leurs styles étant diamétralement opposés, la lecture des deux s'impose pour tout amateur de BD aimant les ambiances noires (entendez par là ce que vous voulez, ce mot dans ce cadre-ci étant très riche de signifiants).

L'histoire se déroule en plein pendant la grande dépression aux Etats-Unis. Un des pires moments de l'histoire du pays. Une époque où le racisme n'a nulle raison de se cacher. C'est aussi naturel que de respirer. La plupart des flics sont donc racistes et franchement corrompus au point que l'on éprouve plus de sympathie pour une petite reine de la pègre que pour un officier de police.

Le dessin est sombre ! Très sombre ! Tout comme les couleurs. le lecteur n'est pas là pour rigoler. Dans cet univers, la joie n'a pas sa place même si le sexe est très présent. le métissage non plus n'est pas à l'ordre du jour. Que chacun reste bien dans sa communauté : les noirs avec les noirs, les juifs avec les juifs, les ritals avec les ritals, les Irlandais avec les Irlandais… Bien entendu, tout en bas de ces communautés, il y a celle des nègres et des négresses. Ils n'ont de cadeaux à attendre de personne. Pourtant Queenie s'obstine à être une femme extrêmement riche, réussissant à naviguer au milieu de cet univers dominé par les mafieux. Mais d'où lui vient cette richesse ? D'une loterie très simple où il est pratiquement impossible de tricher. Plus la crise se fait sentir et plus les gens misent, seul espoir de s'en sortir.

Les flics sont corrompus ? Où est le problème puisque le maire lui-même donne l'exemple ! La loi du plus fort s'applique et c'est cela que traduit le trait de Mikaël. Un trait dur comme s'il était tracé à coups de couteau dans les chairs. Les couleurs et le trait ne plairont pas à ceux qui ne voient pas à quel point ils servent le dessein de l'auteur d'immerger le lecteur dans un univers de désolation même si une Stéphanie St.Clair refuse d'abdiquer devant ses nombreux ennemis qui rêvent de la voir rouler à leurs pieds.

Queenie a réellement existé et a connu un destin exceptionnel. Mikaël s'empare de son personnage, de son passé, mais décide de prendre quelques libertés. Il n'y a plus qu'à patienter jusqu'à la sortie du second album pour connaître la suite des péripéties de Mrs. St.Clair.
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Après Giant et Bootblack, je me suis enfin plongée dans le nouveau diptyque de Mikaël, auteur franco-canadien qui consacre une série de BDs au New York des années 1930, de la Grande Dépression et de la Prohibition, et que j'ai découvert totalement par hasard il y a deux ans.

Le hasard a en tout cas bien fait les choses, ce que me confirme encore une fois ce premier tome dévolu à Harlem. Pas de protagoniste masculin ici, mais une femme, Stéphanie St. Clair, alias Queenie, et quelle femme ! de son arrivée de Martinique 20 ans plus tôt, dans des circonstances troubles, à sa création d'une loterie clandestine qui lui a fait mettre la main sur le quartier noir, qui lui permet de s'exprimer contre la ségrégation, qui lui fait gagner 250 000 dollars par an, elle a de quoi faire tourner les têtes, celle qui résiste encore et toujours, avec panache et sang-froid, à la mafia blanche, malgré les risques de plus en plus nombreux encourus au fil de l'intrigue.

Intrigue toujours aussi bien ficelée, menée à la baguette pour maintenir le suspense dans les dernières planches, accompagnée d'une magnifique alternance de couleurs qui dépeignent toute la force, en sépia - le présent - et la fragilité, en bleu clair - le passé - de Queenie, qui se mêlent aussi parfois en certains détails, éléments vestimentaires..., et de graphismes toujours aussi léchés, dynamiques, réalistes, les plus à même de raconter cette période tortueuse des États-Unis, tout comme les diptyques précédents.

Une superbe BD, comme je les aime, qui s'inspire qui plus est de la vie d'une femme peu connue, mais qui a su imposer sa marque, envers et contre tous, pendant de nombreuses années, à Harlem. Je lirai avec plaisir le deuxième tome quand je me le serai procuré, et ce sera sous peu, indubitablement !
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Une BD captivante de part ses dessins principalement en noir et blanc, nous plongeant dans l'atmosphère sombre de Harlem sous la prohibition, mais également par la figure historique présentée : Stephanie StClair, ou Queenie, reine de la petit pègre locale et organisatrice d'une loterie clandestine qui finance des associations du quartier.
Je ne connaissais pas cette femme qui tentait, de manière illicite, d'améliorer le sort des harlémites mais qui faisait face à une misère grandissante dans ce quartier abandonné des autorités (corrompues et racistes).
L'auteur a réussi à introduire toutes les thématiques de l'époque : la difficulté des noirs à faire entendre leur voix, l'exode rural, le mouvement Harlem Renaissance et WEB Dubois, la volonté de retour à la terre africaine, ou encore le développement de la mafia de Lucky Luciano.
Un excellent moment de lecture.
#NetGalleyFrance
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Stéphanie St. Clair, alias Queenie, est une femme comme on en voit peu. Partie de rien, elle va se retrouver à la tête d'un florissant business de paris, business qui va évidemment attirer la convoitise des mafias locales. Queenie est une femme forte, indépendante et têtue avec des idées très précises sur la façon de mener ses affaires. Alors l'idée de devoir composer avec les nouveaux arrivants la révolte. Elle est secondée par Bumpy, personnage plus mesuré.
J'ai vraiment apprécié cette plongée dans le Harlem de la Grande Dépression, à l'air des gangsters de légende. Appuyé par des dessins superbes qui par leur sécheresse créent une ambiance de film noir, le récit alterne entre le présent et le passé de Queenie pour mieux nous expliquer le destin de cette femme hors norme.
Un vrai réussite dont j'attends la suite avec impatience.
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Une BD historique en deux tomes.
New York 1931, la prohibition fait encore rage et la grande dépression touche tout particulièrement la population noire de Harlem.
Stéphanie Saint-Clair alias Queenie ou Ze Frenchy, reine de la loterie illégale, lady gangster, femme noire dans un monde de blancs. Un monde de flics ripous, de mafieux et de porte-flingues.
Un trait fin et précis, une ville et une époque bien reconstituée, des couleurs un peu fanées. le graphisme m'a vraiment emballée.
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1931, cheffe de gang, femme d'affaires, la satanée frenchy à peau d'ébène règne sur Harlem. Elle est la Queen.

Magnifique bande dessinée que j'ai dévoré d'une traite !

Sans me douter que ce tome faisait partie d'une trilogie New-yorkaise, je me suis lancée tête baissée dans cette lecture. Toutefois cette mini série sur Harlem peut se lire séparément du reste; le projet de l'auteur étant de faire découvrir New York à travers la vie de différents personnages. Ici, ce sera la Queen !

Il est précisé en préambule que le récit est une fiction à caractère historique librement inspirée de lieux, événements, personnages entremêlés d'éléments purement imaginaires. Il n'empêche que Stéphanie St Clair, surnommée la Queen, a bien dirigé d'une main de fer Harlem dans les années 30. A la tête d'un véritable empire, elle est banquière d'une loterie rapportant des sommes vertigineuses. Empire que Dutch Schulz, dit le Hollandais, chef de Gang blanc, soutenu par la police locale complètement corrompue, va essayer de s'accaparer. Ainsi débute ce récit ...
J'ai très hâte de lire le tome 2.

Visuel

Les planches sont magnifiques.
Elles offrent de très belles vues de Harlem. Visuellement, c'est très réussi. On est bien dans l'ambiance , une ambiance film de gangsters, en plein coeur de Harlem, ses rues, ses clubs, un rendu très réussi grâce aux dessins réalistes et à la colorisation exceptionnelle de l'auteur .
On alterne entre le brun et le vert pour la majorité des planches , et le bleu et jaune pour les retours en arrière expliquant la vie de Stéphanie St clair avant qu'elle ne devienne Queen.

Scénario

L'histoire de Stéphanie St Clair est évidemment très intriguante et on ne peut pas décrocher sans connaître la suite. Ce premier tome est un hors d'oeuvre qui nous présente surtout la Queen . Même si nous avons bien l'ambiance d'un film de gangsters, nous n'en n' avons pas forcément la puissance de l'action pour l'instant... car la colère gronde et une guerre de gang s'annonce...
La suite au prochain épisode...

Très belle bande dessinée, qui se lit comme on regarde un film, atmosphère polar, et personnage principal, intriguant, envoûtant, une Queen, au caractère bien trempé qui va devoir se battre pour conserver son territoire.


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Mikael s'est lancé dans une biographie déconstruite de Stéphanie St Clair alias Queenie , devenue une figure de la mafia new yorkaise en tenant une loterie clandestine très rentable. Sur une trame principale qui suit Queenie en 1931, au faite de son pouvoir, elle fait des envieux dont le hollandais Schulz, célèbre responsable des jeux clandestins (ou pas), qui cherche à lui prendre le marché, et les responsables de la mafia dont Lucky Luciano qui veut qu'elle leur fasse allégeance. Intelligente, elle contre attaque en cherchant à se faire connaitre par les médias de l'époque, les journaux. En parallèle on la suit de ses débuts de jeune servante dans les Antilles françaises. Ce premier tome nous présente les personnages et lses difficultés rencontrées par la jeune femme, son caractère fort et sans compromis. Ce qu'elle veut c'est l'argent et le pouvoir, ce n'est pas une altruiste mais une personnalité forte et rude, qui ne cherche pas forcément à séduire mais sait très bien utiliser ses atouts pour réussir. Pas foncièrement sympathique, elle reste une criminelle, mais le portrait est nuancé du moins dans cette première partie.
Une évocation élégante et réaliste, les clairs obscurs de Mikael, son sens des décors (New York est magnifié) ajoutent au charme de ce premier tome. A lire§
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Cet album de Mikaël, comme l'indique son titre, nous plonge dans le Harlem des années trente. C'est une fiction à caractère historique, librement inspirée de personnages, lieux et évènements réels entremêlés d'éléments imaginaires.
C'est vingt ans plus tôt que Stéphanie St. Claire, jeune servante antillaise a débarqué à New York et s'est affranchie de la servilité ancestrale. Depuis une dizaine d'années elle règne sur la loterie clandestine d'Harlem. Elle est devenue la femme la plus riche des Etats-Unis mais cette ascension d'une femme, qui plus est noire, fait grincer les dents tant de la police locale corrompue que de la mafia blanche. Dutch Schultz, dit le « Hollandais », mafieux sans scrupule a bien l'intention de faire main basse sur son royaume. Mais Stéphanie St.Claire, « Queenie » « La Frenchy » n'a nullement d'intention de céder aux menaces ni de se laisser déposséder. Avec la Grande dépression et la prohibition, la mafia blanche a vu ses profits considérablement diminuer, avec la fin de la prohibition elle voit Harlem comme une zone à conquérir pour renflouer ses caisses. Queenie qui s'entête à refuser de se mettre sous la protection de Lucky Luciano va donc devoir se défense seule en utilisant les mêmes armes que ses agresseurs.
Cet album qui fait partie d'un diptyque nous transporte au coeur du quartier noir de Harlem dans les années 1930 durant la Grande dépression et la prohibition. On y rencontre une femme forte et énigmatique engagée pour la défense de la communauté Afro-Américaine. On découvre son passé par petites touches avec des planches en noir et gris sans aucune bulle qui contrastent avec le clair-obscur en camaïeu de marron, jaune et noir du reste de l'album. Cette ambiance graphique sombre et froide colle parfaitement bien à l'atmosphère de corruption, de misère, de violence, de guerre des gangs qui règne dans ce quartier abandonné de tous mais dans lequel les plus hautes personnalités viennent s'encanailler à la nuit tombée dans les nombreux clubs de jazz .
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Stéphanie St. Clair, Alias Queenie organise une loterie populaire dans le quartier de Harlem. Une sorte d'organisation pyramidale dans laquelle trône au sommet de chaque loterie de Harlem, un banquier. Sous chacun de ceux-ci, se trouve une équipe de contrôleurs qui gère de nombreux coursiers qui récoltent les paris dans la rue et dans certains commerces. Elle brasse donc des milliers de dollars que lui envient ses ennemis ou les policiers du coin qui sont corrompus jusqu'à la moelle.

Mikaël explore à nouveau le New York des années 30-40. Après les excellents Bootblack et Giant, l'auteur s'attaque à la reine d'Harlem surnommée Queenie. Les dessins et les nombreux détails de la ville sont comme dans les précédents albums. En effet, ceux-ci sont superbes. À noter tout de même, une nouveauté lors des flash-back lorsque la jeune Stéphanie fuyait son pays pour se rendre aux USA. Des séquences sans texte sur fonds bleus avec une touche jaune pour mettre en valeur les éléments importants des cases. À voir aussi les différents croquis après cette première partie qui montrent que Mikaël s'est documenté pour la moindre parcelle de rue pour mettre en images son récit. Celui-ci parle de racisme, de la place des Afro-Americains dans une Amérique qui évolue à grande vitesse,de la pauvreté et de la guerre de gangs à la fin de la prohibition. 

Mikaël termine cette première partie sur un cliffhanger des plus explosifs qui donne immédiatement envie de connaître la suite !

Lu et commenté sur izneo
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Un magnifique album qui relate la vie de Stéphanie St Clair, alias "Queenie", la reine de Harlem.

En 1931 à New York, le moins que l'on puisse dire, c'est que la vie n'est pas facile, alors quand on est une jeune immigrée française et qu'on vit à Harlem, ça n'aide pas beaucoup non plus.

Mais dans ces temps compliqués, marqués par la prohibition, la corruption et la Mafia, c'est aussi une certaine heure de gloire pour la culture afro-américaine et sa musique, le jazz.

On ne compte plus les club, tous plus glauques les uns que les autres parfois, mais où on se sent bien, tellement bien que même les personnalités les plus influentes, bien que "blanches" ont également leurs lieux de rassemblement de prédilection où finalement les noirs n'y entre que pour assurer le service ou ke spectacle.

L'argent coule à flot, l'alcool de contrebande aussi, et dans ce microcosme bien rodé, il suffit d'un petit grain de sable pour que toute la machine s'enraye...

En s'attaquant au business de paris de rue de Queenie, "Dutch Schutlz" va rompre cet équilibre et attirer l'attention d'un nouveau venu dans le paysage, Lucky Luciano, dont la spécialité est plus dans le domaine des drogues dures.

Un nouveau venu, pour un nouveau business, et qui n'aspire qu'à une chose, faire son business dans une certaine tranquillité. Et ce petit maffieux hollandais ne semble pas vouloir l'apprendre par la manière douce. Une chance pour Queenie qui pourrait ainsi obtenir un allié de choix avec ce Lucky Luciano ?

Les loups peuvent-ils arriver à s'entendre entre eux...

En tout cas, cet album sent la poudre, les effluves d'alcool et de rhum à plein nez, et le son du jazz quasi permanent dans nos oreilles...
Une excellente partition de Mikael, une de plus j'ai envie de dire...
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