António de Vieira : L'incroyable histoire du favori juif portugais de Pierre le Grand

Je tiens à remercier les Éditions Le Poisson Volant ainsi que l'opération Masse critique pour l'envoi de de ce livre.

C'est une intéressante biographie d'António de Vieira, juif portugais de basse extraction remarqué par le tsar Pierre le Grand qui connaîtra en Russie une ascension fulgurante se distinguant dans les combats militaires, dans sa position de chef de la police et sa participation à la construction de Saint-Petersburg, dans la construction d'un port en Estonie, comme précepteur des enfants du tsar et dans tant d'autres réalisations.

Ascension suivie de sa chute et son exil en Sibérie après la mort de son protecteur. Il continuera même dans son exil à rendre des services à sa patrie d'adoption.

Ce livre nous relate sa vie avec les doutes quant à la date et le lieu de sa naissance ainsi que les circonstances exactes de sa rencontre avec Pierre le Grand.

Mais il va plus loin qu'une simple biographie, il la situe très bien dans son contexte historique, s'attardant sur les ambitions du tsar, sa succession et les querelles qu'elle entraîna, le sort des Juifs en Russie, la Sibérie, des approfondissements sur certains personnages importants liés à de Vieira tels son beau-frère Alexandre Menchikov qui connut également une carrière au sommet de l'Etat, ou encore d'autres Portugais liés à la Russie.

Enfin José. Milhazes nous présente la descendance d'António de Vieira jusqu'à nos jours et nous constatons que nombre de ses descendants ont joué un rôle important en Russie.

La lecture de ce petit livre - mais au contenu dense - est facile et intéressante.

Un grand merci à Babélio pour cet intéressant ouvrage remporté lors de la dernière MC non fiction, je connais très mal la Russie et ce livre m'a permis de découvrir une partie de son histoire.

José Vieira est un juif portugais qui travaillait dans les ports comme marin et charpentier de marine. Il rencontre le tsar Pierre le Grand par hasard sur un port en Hollande ou au Brésil, on ne sait pas trop. le souverain a voyagé car il voulait que son pays s'ouvre sur le monde et désirait engager des personnes compétentes pour ses grands projets, il s'est installé anonymement mais a vite été démasqué par son caractère vif. Antonio le suit en Russie où il connaîtra une brillante carrière militaire, mais pas que. Il dirigera aussi la police de St Petersbourg lors de la construction de la ville, ce qui revient à la gérer. Après la mort de son protecteur, son beau-frère qui le déteste parviendra à la faire exiler en Sibérie, mais il continuera à oeuvrer pour sa patrie d'adoption.

Le dernier tiers du livre est consacré à la descendance D Antonio, très nombreuse. La majorité s'est illustré de manière positive dans l'armée ou dans l'art, mais trois de ses petits fils plutôt dans le domaine du crime. A l'heure actuelle, il est difficile de retrouver tous les descendants du grand homme, car après la révolution, ils ont dû cacher leur origine noble pour ne pas être persécutés.

L'intérêt principal du livre, outre de nous faire découvrir un héros largement inconnu des francophones, est qu'il traite de nombreux aspects de l'histoire russe du 18ème siècle principalement, intrigues de cour, rivalités politiques souvent féroces et mortelles pour le perdant, architecture etc. On voit que la Russie, déjà à l'époque balançait sans cesse entre repli et ouverture sur l'Europe. Pierre le Grand était à la fois un souverain éclairé et une brute qui n'a pas hésité à faire tuer son fils en qui il voyait un rival.

Le chapitre sur Tolstoï est très intéressant, je connais peu cet auteur, mais j'ai envie de le découvrir. L'actualité récente nous montre que la Russie n'est pas plus tranquille aujourd'hui qu'à cette époque, la violence politique semble faire partie de son ADN. J'ai beaucoup aimé ce livre concis et passionnant sur un sujet que je connaissais bien peu.
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Remarquable biographie sur celui dont Pierre le Grand a fait un de ses favoris lors d'une ambassade, que j'ai eu la joie de recevoir grâce à l'opération Masse Critique du site Babelio...
Pourquoi lire ce livre, : tout simplement parce que c'est l'ascension incroyable d'un simple marin d'origine portugaise qui rencontre un Tsar qui veux des ports (et oui déjà!) pour la Russie et sillonne l'Europe pour embaucher des ouvriers qualifiés pour ses bateaux.... Mais là on nous parle d'un port de Suède que viserait Pierre le Grand.... et comme le personnage est obscur, évidement, il y a plusieurs versions de sa rencontre avec le Tsar, et il est bien difficile de faire la part entre la réalité et la légende... et pourtant, l'écriture de l'ouvrage en parle simplement... avec une écriture simple et fluide.... on arrive à suivre... et l'on décrit un Pierre le Grand un peu enfantin, répondant vite à la bagarre, dispensant de l'argent sans compté... et je ne connais pas bien Pierre le Grand, mais on doit bien l'admettre, c'est un peu comme cela qu'on voit Pierre le Grand, quelqu'un qui nous donne tout si on est son ami.... mais violent, y compris envers son propre fils.... à la moindre dispute.... un des grands Russes qui ont ouverts la Russie vers l'Occident, avec Catherine II de Russie... et d'autres.... et Catherine II de Russie n'est pas non plus connue pour sa gentillesse... mais pour ses amants et sa dureté.... comme si pour se tourner vers l'occident, un Russe devait être un personnage imposant, plus ou moins violent... C'est une biographie sur l'ascension bien plus fulgurante que notre D Artagnan nationale qui oui, n'est pas un personnage sorti de l'imagination de Dumas, mais bel et bien lui aussi un personnage historique... à l'ascension bien moins fulgurante... même si proche de Louis XIV... Malgré les inventions de Dumas, il y a une réalité, d'Artagnan Homme proche du pouvoir.... n'a pas eut une ascension aussi fulgurante...
Cela prouve bien que la fulgurante ascension se fait en grande partie à cause des circonstances, bien plus qu'à cause du talent révélé plus ou moins tôt.... comment un simple marin étranger devient un proche du Tsar... et se voit confier des missions importantes... environ une décennie après la rencontre avec le Tsar, il est élevé au titre de Capitaine de la garde, bataille contre les Suédois, commandant de de la sécurité du Prince Menchikov un an après sa nomination de Capitaine.... une histoire vraiment intéressante d'une ascension dans un système russe encore peu structuré ui permet encore les ascensions fulgurantes, moins possible à la même époque en France. On devrait en faire un roman, un film....
Une vie étonnante du début à la fin digne d'un roman d'Alexandre Dumas, avec un esprit que l'on a retrouvé dernièrement dans l'actualité russe.... On voit que les relations entre Mr Poutine et Mr Prigogine ne sont pas inspirées uniquement par le pour passé de FSB et de mafieux, il y a aussi l'aspect particulier des intrigues de cours de Russie, qui peut exilé en Sibérie...
Et si la première partie est une biographie historique (non romancer mais très facile à lire) la deuxième partie porte sur la généalogie de Antonio de Viera, ( ce qui permet de le replacer dans l'histoire de la famille, de ce grand héro de la Russie bien que juif portugais!) et un petit chapitre sur la réhabilitation de Tolstoi, et la façon dont les membres de sa famille se retrouvent dans les mêmes intrigues que ceux de la famille Viera....
Un étonnant livre à divorcer rapidement, vue qu'il n'y a que 130 pages, et que le style d'écriture est simple et fluide, allant à l'essentiel, évitant les disgressions sur les détails, même quand sur la rencontre avec le tsar il y a différentes versions... on ne se perd pas et on lit d'une traite....

Petite biographie de la plume d'un journaliste, et ça se sent tout de suite ! C'est court, rythmé, direct dans le vif du sujet. Je ne savais absolument pas à quoi m'attendre avec ce livre, et je n'ai pas pu le lâcher. Ce n'est peut-être pas la révélation du siècle, mais l'histoire est intéressante et captivante, et la densité du propos, très claire, réchauffe le coeur dans ces péripéties sibériennes. Il passera aussi par Moscou, Saint-Pétersbourg, la gloire et le pouvoir, mais ce ne serait pas drôle sans un petit exil glacé. Mention spéciale à Tolstoï dans le dernier chapitre. Rien de bouleversant, mais un petit livre très satisfaisant.