Ces deux
poèmes d'
Alexandre Pouchkine ont un point commun, le tsar Pierre le Grand de Russie.
1. Poltava
Le premier, Poltava, du nom de la bataille décisive de 1709 qui vit le tsar l'emporter sur Charles XII, roi de Suède s'attache principalement au hetman Ivan Zapeta, à la tête des Cosaques alliés à la Suède.
Contrairement à
Victor Hugo, à
Lord Byron, aux peintres Delacroix et Vernet, Zapeta est ici représenté sous un jour peu flatteur : c'est un fourbe, traitre à son tsar, il est pervers car amoureux de Maria, beaucoup trop jeune pour lui, il est le bourreau du père de sa maîtresse. Les seuls traits d'humanité que lui laisse
Pouchkine se trouvent dans son amour pour Maria...
L'on retrouve ici le très ancien antagonisme russo-ukrainien, Zapeta s'étant allié à la Suède pour donner à l'Ukraine son indépendance.
Pouchkine est Russe et ne peut admettre sa trahison.
Pouchkine décrit la bataille de Poltava de manière vivante.
Ce
poème se lit comme de la prose, et une prose dotée de rythme et de musicalité, avec un langage sobre ; on en oublie que ce texte a près de 200 ans..
Je viens de le relire après sept années et son charme opère toujours !
2.
le Cavalier de bronze
Saint-Pétersbourg a été imaginé, voulu et construit par la volonté du tsar
Pierre le Grand.
Le poème débute par un tableau idyllique de la ville. - « la jeune cité, merveille des terres boréales » -
Pouchkine nous fait voir ses palais, ses quais où accostent des vaisseaux du monde entier, ses jardins, ses patineurs, ses bals
Cette quiétude change ensuite : les eaux de la Néva jaillissent et inondent la ville. le jeune Eugène, amoureux de Paracha est pauvre et fait des projets d'avenir. Devant l'inondation, il s'inquiète du sort de sa bien-aimée et part à sa recherche. Il sera trop tard. Sa vie n'a plus de sens, il voit la statue de Pierre le Grand et l'invective puis imaginant celui-ci le poursuivre, perd la raison.
Ce second poème est beaucoup plus court, sa structure est remarquable, un andante pour débuter, un mouvement rapide ensuite pour se terminer par une finale enfiévrée.
C'est ici une critique de l'oeuvre du tsar.
À nouveau, le style est sobre et le rythme très présent.
J'ai adoré !