Un goûter festif

Voici un membre de la petite famille Salto, de la maison belge Alice, sorte de collection de "premiers romans".


Au 13 Rue des Murmures vivent des monstres un peu moches et effroyables en colocation. Chacun y a sa place et ils fonctionnent très bien en groupe. Ce jour-là, ils reçoivent une invitation du 1, où vivent les Bien-Comme-Il-Faut, qui invite la rue à une collation de 17h. Ravis, chacun se voit confier une mission de préparatifs: Il ne faudrait pas arriver les mains vides, quand même! Quand la maisonnée arrive chez les Bien-Comme-Il-Faut, ils sont reçus avec..disons...perplexité? C'est pas tous les jours qu'on reçoit une bande de joyeux monstres, surtout quand ceux-ci font des grimaces face aux sucreries. Comment tout cela va-t-il finir?


Dans la veine des romans que j'appelle affectueusement "les ténébreux Sympathiques", comme Amélia Fang, Magique Péri ou encore Fingus Malister, "Un goûter festif" propose de gentils et avenants monstres de toute sorte: kraken, loup-garou, sorcière, vampire, troll, yéti et autres monstres typiques. J'aime beaucoup leur petit groupe, qui fonctionne très bien et où chacun a sa tâche. Les fantômes sont adorables, surtout quand ils jouent à cache-cache dans les tiroirs; le vampire est un dandy très coquet qui monopolise la salle de bain trop longtemps; le pauvre troll des marais qui vit de l'anxiété face au canapé immaculé de ses invités ( olala, de quoi salir facilement),etc. C'est très vivant tout ça!


Quand aux humains, on a une belle brochette de diversité: une femme en fauteuil, une femme avec un hidjab, plusieurs couleurs de peau et âges variés. J'apprécie toujours la sensibilité des illustrateurs et illustratrices de mettre en scène la diversité des personnes.


Fait cocasse de ce petit livre sur le thème de la collation ( les européens appellent ça un "goûter", qui se tient à 16-17h, plutôt que 15h), on traite de la nutrition. On observe que les monstres, une fois intégrés aux humains des autres maisons de la rue, sont dégoûtés des beignes, bonbons et autres sucreries bourrées de "colorants, sucre et gras", comme le scande les fantômes. Bon, en réalité, ils font semblant, comme ça ils rapportent les sucreries chez eux, mais reste qu'ils ont apportés des fruits et un clafoutis aux cerises, plus nutritifs.


Aussi, nous avons le thème de la tolérance, toujours pertinent, alors que deux mondes se rencontrent, fort différents. Heureusement, tout se déroule très bien, les monstres se montent courtois autant que les humains. Comme quoi il ne faut pas juger les autres avant de les connaitre.


Les illustrations sont vraiment sympathiques et met en scène des monstres vraiment mignons ( je peux vous emprunter un fantôme pour la librairie?).


Concernant le lectorat, je patauge un peu. Dans les romans débutants, j'observe souvent un décalage de niveau entre l'Europe et l'Amérique du Nord. On a ici un "premier roman" , mais je pense que ce sera convenable pour la 3e année primaire du système québecois ( 8-9 ans) ou une classe de 2e année forte (7-8 ans). Il est possible toutefois que ce soit adapté aux CP et CE1 de côté européens ( 6-8 ans) le texte est adapté à la dyslexie.


Un beau petit livre sucré et halloweenesque!


Pour un lectorat du 2e cycle primaire, 8-9 ans.

Au fin fond de la rue des Murmures se trouve une vieille maison qui grince. Elle abrite une colocation improbable, composée de créatures moches, de montres et autres bestioles peu ragoutantes.. Alors que l'ogre poilu a prévu un petit déjeuner de fête, les habitants reçoivent une invitation. Ils sont conviés à un goûter festif par leurs nouveaux voisins, la famille "Bien-comme-il-faut"... Ravis, les colocataires se renseignent sur les règles de bienséance et organisent une réunion pour tout préparer. Sauront-ils se comporter en société et se faire accepter, survivront-ils au "choc glycémique" et surtout parviendront-ils à intégrer le groupe dédié sur "copainsvoisins.com" ? C'est ce que vous découvrirez en lisant ce petit roman farfelu.