Quel étrange livre...
J'avais déjà lu un livre de cet auteur et j'étais aussi restée dubitative.
Ce livre raconte l'histoire d'une femme qui perd son mari qui n'a pas toujours été fidèle.
Etsuko en a beaucoup souffert et a rendu ses sentiments envers les autres très compliqués.
Après la mort de Ryosuke, le fameux mari, Etsuko part vivre chez son beau-père à la campagne. Elle vit dans une grande maison avec son beau-frère, ses deux belles-soeurs et les enfants de l'une d'entre elles.
S'ajoutent en plus deux domestiques : Miyo et Saburo.
Etsuko va tomber amoureux de Saburo et là se tisse toute l'histoire de ce livre.
Que dire ?
Avant tout, je ne comprends pas du tout le résumé de Folio. Il raconte la fin du livre ! Donc surtout ne le lisez pas !!
Du coup, nous attendons pendant toute la lecture, ce fameux moment : la mort de Saburo.
Certes, ce n'est pas le plus important dans ce livre car ce dernier traite surtout de la jalousie qui entraîne la souffrance et la folie.
Car, je peux bien affirmer qu'Etsuko est bien folle avec toute cette jalousie qu'elle n'arrive pas à refouler et qui l'a fait terriblement souffrir !
Elle laisse son mari mourir car elle le préfère voir mourir que le voir s'en aller.
Je la cite : "Jusqu'à son dernier souffle, j'ai contemplé ce corps qui respirait encore, complètement immergé, pour voir s'il gémissait encore. Je savais que si je le ressuscitais, cette épave me quitterait. Elle fuirait sans aucun doute avec la marée vers quelque lointain rivage pour ne plus jamais revenir."
Et enfin, elle tue Saburo car elle voulait se sauver de cette jalousie intolérable qui la faisait souffrir...
Pour ma part, cette femme m'a bien effrayée.
Ce livre date un peu ; il a été publié en France en 1987 mais il a été écrit en 1950 !
Nous voyons bien l'image de la femme à cette époque qui est souvent perçue comme une personne jalouse prête à toutes les perfidies pour protéger son amour... Nous le voyons bien dans les différents livres de cette époque (Le chat, son maître et ses maîtresses par exemple) ou au théâtre.
Cette image est en plus renforcée par le personnage de Yakichi, qui jaloux également, n'a pas du tout le même comportement qu'Etsuko.
Un bon moment de littérature même s'il a été gâché par la 4ème de couverture de Folio!
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C'est une très belle écriture, entre réalité et fantasmes, mais je n'ai pas réussi à m'émouvoir de cette passion tellement bridée, tellement au-dehors de la vie. La peinture d'une certaine société japonaise au XXème siècle est très pessimiste.
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Dans la famille Sugimoto, on se dispute la première place pour la mesquinerie. Pas un qui se refuse à concourir : médisance, avarice, cruauté. Et, à ce petit jeu, c'est Etsuko la gagnante. Un personnage de veuve qui « fait pitié ». Une bourgeoise névrosée pour qui je l'avoue, je n'éprouve aucune empathie. Question de classes, les personnages de domestique, Saburo et Miyo, me sont plus sympathiques, car plus honnêtes avec ce qu'ils sont, moins empruntés, et par certains aspects plus libres. Même si l'intensité gagne au fil du récit, je reste peu attiré par ce type de roman psychologique.
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