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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Une femme du nom d'Etsuko, encore jeune je suppose malgré son récent veuvage, habite chez son beau-père, Yakichi. Étrange cohabitation, où ils logent au premier étage, le fils ainé et sa femme au second, idem pour le fils cadet qui doit être sur une autre aile de cette maison bourgeoise entourée de vignes à l'abandon, de serres à l'abandon, des fleurs, des champs, un jardinier homme à tout faire, une femme jeune et servante.

S'est-elle réjouie de la mort de son mari ? Un mari qui allait voir ailleurs quand bon lui semblait. Etsuko, l'amante passive de son beau-père, qui écrit sur son journal faussement intime une attirance physique pour S. qui n'est autre qu'un domestique de la maison.

Les histoires d'un autre temps, l'opposition ville campagne et la hiérarchie sociale dans un Japon d'après-guerre qui panse ses pénuries. Les aristos sont devenus risibles auprès des paysans, la stature des hommes a changé. L'homme n'est plus un samouraï, il est déchu de son titre de noblesse et presque de respect. Mais la jalousie reste. Etsuko, la femme déchue et la femme jalouse tour à tour des maitresses de son mari puis de Miyo, l'autre domestique enceinte de S. Mais point n'en faut, je m'arrête là, ne te racontant pas toute l'histoire comme le fait le 4ème de couverture de cette vieille édition que je découvre à postériori (heureusement d'ailleurs que je ne l'ai pas lu ; mon avis : tu veux connaitre l'histoire sans lire le livre, plonge direct sur ce quatrième, tout est dit, en quatre phrases, du premier chapitre au dernier).

Ce roman est l'histoire de cette jalousie disséquée et analysée. de ses prémices à ses dernières secousses, finement, lentement, irrémédiablement, l'histoire Etsuko avance entraînant dans sa chute, celle de son mari, de son beau-père, du domestique...
Lien : https://memoiresdebison.blog..
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J'avis une soif de bonne littérature. Comme ça tombe bien, j'avais Une soif d'amour dans mon sac ! Mishima est mon écrivain préféré : l'assurance d'un bon moment !

Etsuko, jeune veuve vit chez son beau père Yoshiki avec lequel elle a une liaison, par commodité matérielle et sans passion de son côté. Mais le coeur de la jeune femme va s'éveiller à l'amour au contact du jeune domestique Saburo....

Ce roman commence lentement, par la vie quotidienne de Etsuko et de sa famille, mais on ne s'ennuie pas, bien au contraire. Il y a quelque chose d'indéfinissable qui tient en haleine, un vague pressentiment, une tension quasi imperceptible. D'habitude, Mishima organise ainsi ses livres, à travers une tension psychologique qui monte entre les personnages, cependant, Une soif d'amour est différent, car la montée de tension est ici à sens unique : il n'y a qu'Etsuko qui est prise dans l'étau de plus en plus oppressant de sa passion. Saburo, lui ne ressent rien. Il semble être l'incarnation de ces personnages que Mishima voue à être des objets esthétiques pour le lecteur, les autres personnages et lui même. Sauf que Yuichi dans Les amours interdites, Senkitchi dans L'école de la chair pour ne citer que ces deux livres se révèlent de redoutables manipulateurs, ou des héros dans le tumulte des flots... Rien de cela chez Saburo, placide paysan de bout en bout.
Et juste au moment où le lecteur sent poindre l'impatiente, parce que les deux se tournent autour depuis deux cents pages, la scène de fin, vingt pages, dénoue la situation. Brillant pendant violent à la quiétude du reste du récit, il déchire cet équilibre qu'on sentait condamné depuis le début et dénoue l'intrigue par l'explosion de la passion chez une Etsuko qui en perd tout contrôle d'elle même et en devient le jouet, et par la manifestation chez Saburo d'un instinct animal primaire. Je n'en dirait pas plus pour vous mettre l'eau à la bouche ....
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Etsuko est la jeune veuve de feu Ryosuké, le fils cadet de Yakichi Sugimoto
Yakichi, rustre propriétaire d'un lopin de terre dans la région d'Osaka est lui aussi veuf depuis peu et abrite sous son toit outre sa belle-fille Etsuko, ses deux autres fils avec femme et enfants, ainsi que les deux domestiques Saburo et Miyo.

La présence de la belle Etsuko au sein d'une telle promiscuité, chez un beau-père aux mains baladeuses, à de quoi surprendre ; à moins que secrètement elle ne soit amoureuse du beau Saburo.
Mais le domestique ne brille pas par son intelligence et privilégie le plus court chemin, c'est-à-dire la chambre de Miyo située en face de la sienne. Cette dernière tombe bien sûr enceinte et rend Etsuko jalouse comme une tigresse. Une soif d'amour inextinguible transformera peu à peu cette jalousie en démence incontrôlable et finalement tragique.

Dans ce huis-clos lancinant Mishima réussit avec brio à mettre en évidence les travers de la nature humaine au moyen de personnages pour la plupart frustes.
Heureusement avec Mishima la poésie n'est jamais loin ! Celle-ci permet une lecture agréable de ce court roman et contrebalance la noirceur des protagonistes.
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Je t'imagine, Etsuko, sur la colline, épiant le retour du jeune serviteur à travers les rizières, bouillonnante de désir.

Je t'imagine, Etsuko, frémissante de dégoût sous les caresses de ton beau-père, ce vieillard squelettique et égoïste.

Je t'imagine, Etsuko, ignorant les sarcasmes de ton beau-frère et les attaques de ta belle-soeur, tous les deux unis dans leur impossibilité d'aimer, de vivre.

Estuko, rongée par la jalousie. Oui, rongée, c'est le mot, car on ne peut s'empêcher de penser à des petits rongeurs malfaisants qui sans répit te consomment, te consument.

Etsuko, héroïne malgré elle, ou victime, d'une tragédie universelle, avec la mort comme seule libération.

Ecriture à l'économie, rêche, ce qui rend le drame encore plus poignant, encore plus puissant. Car comme le dit Mishima, à la toute fin de son roman, depuis les grandes tragédies grecques, « …. Rien n'avait changé ». Pauvre humanité !
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Plus qu'une ou des histoires d'amour ce roman est plutôt le roman de la jalousie.
Etsuko est une femme de la ville, peu chagrinée à la mort de son mari elle s'installe chez Yakichi son beau-père dont elle devient rapidement la maîtresse.
Yakichi, le patriarche, ancien industriel à la retraite, attaché à ses racines paysannes règne sur sa maisonnée auprès de ses fils, belles-filles et domestiques.
Peu à peu Etsuko va tomber éperdument amoureuse de Saburo, le beau jardinier et sera prête à tour pour arriver à ses fins.
Dans une langue somptueuse Mishima brosse une peinture sans concession de la société rurale d'après-guerre.
Toute la beauté de ce roman réside dans la description minutieuse des personnages, Mishima réussi là une galerie de portraits saisissants de réalisme.


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Ayant beaucoup aimé "le marin rejeté par la mer", j'ai voulu poursuivre avec Mishima en me plongeant dans "les amours interdites"...Aie, je n'ai pas accroché, et malgré une belle écriture, je me suis arrêtée à la moitié du livre. Etant un peu obstinée quand même, j'ai poursuivi avec "une soif d'amour".
Et là, très belle surprise !
Ce roman psychologique raconte l'histoire d'Etsuko, une jeune veuve qui vit à la campagne, chez son beau-père, Yakichi dont elle est la maîtresse. Mais Etsuko est amoureuse, sans retour, de Saburo, un domestique.
L'auteur brosse des portraits très réalistes des personnages.
Au fil du récit, on assiste à la montée en puissance de la jalousie de la jeune femme, tantôt passionnée, tantôt froide, un brin manipulatrice. Une description précise de sa folle passion, de ses contradictions et de son désarroi.
Le jeu pervers de Yakichi est dérangeant et la simplicité de Saburo qui lui évite bien des souffrances, va, cette fois, le conduire à sa perte.
Bien qu' Etsuko soit glaçante et artificielle, j'ai ressenti de la compassion pour cette femme tourmentée, qui confond amour et possession et qui est en grande souffrance mentale.
"A n'en juger que par le résultat, sa passion était un terrible et authentique témoignage de la passion humaine illimitée de se torturer soi-même."(p 124).

Mishima décortique l'âme humaine et ses travers et peint une société japonaise très bridée au lendemain de la seconde guerre mondiale.
C'est un roman fort et troublant.
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UNE SOIF D' AMOUR de YUKIO MISHIMA
Etsuko est encore jeune, veuve et vit chez son beau-père Yakichi. Il est devenu progressivement son amant. Dans la même maison vivent le fils aîné marié et le fils cadet. Un jardinier et une servante complètent l'occupation de cette maison bourgeoise. Etsuko est de ces femmes insatisfaites, jalouses de tout et de tous, qui se traîne toute la journée, oisive et manipule Yakichi pour satisfaire ses instincts. Elle va tomber amoureuse de Saburo le jardinier et une grande partie de roman tourne autour des manoeuvres d'Etsuko pour arriver à ses fins. Tout l'équilibre précaire qui prévaut dans cette maison pleine de rigidités et d'obligations bourgeoises va peu à peu basculer dans une hystérie improbable.
Beaucoup aimé la lente progression de l'intrigue jusqu'à l'explosion finale. Splendide description de cette société corsetée qui ne peut évoluer que dans le drame et la fureur.
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J'ai aimé : L'immersion dans les traditions du Japon, les célébrations, la famille.
L'écriture délicate et très imagée de l'auteur, au lyrisme humble.
Les personnages très sombres et surtout Etsuko, que j'ai personnellement eu beaucoup de mal à cerner et qui reste un des personnages les plus complexes que j'ai pu rencontrer dans les livres.
L'histoire tragique d'un amour contrarié et ses conséquences sur la santé psychologique de ses victimes.
La fin incroyablement glaciale qui m'a fait très forte impression.


J'ai découvert Yukio Mishima avec ce livre et je suis subjuguée. L'atmosphère est aussi bucolique qu'obscure, les personnages géniaux. C'est un roman qui ne peut laisser indifférent, le lecteur traverse de multiples états à la lecture : charmé, troublé, plein d'espoir, déçu, pour finir épouvanté.
Une grande claque, je vous recommande chaleureusement ce livre et j'ai maintenant très envie de découvrir les autres romans de ce grand écrivain japonais.
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C'est au coeur de la campagne, loin des grandes villes comme Tokyo ou Osaka, que se construit ce roman emblématique de l'atmosphère Japonaise.

Etsuko est une jeune femme énigmatique. Veuve, elle a trouvé refuge chez son beau-père, Yakichi, dans une maison de campagne. Son beau-frère, ses belles soeurs et leurs enfants vivent également chacun dans une partie de cette grande bâtisse. Entourée par la famille de son défunt mari, peu à peu, un nouvel équilibre se construit autour d'elle.

Une nuit, Yakichi, franchit la porte de la chambre d'Etsuko et devient son amant. Etsuko vit cette union avec une immense passivité. Elle réserve tout son désir pour Saburo, un domestique. Cet amour interdit s'avère terriblement difficile à cacher lorsque la jalousie qui étreint Estuko, peu à peu, devient incontrôlable...

Ce roman prend au fil des pages son envol. Tout d'abord, l'intrigue se construit lentement et nous plonge, avec une certaine forme de langueur dans l'univers de cette maison de famille japonaise où les relations entre ses membres sont impalpables.

Puis, au fil des pages, une véritable tension monte à travers Etsuko et les affres de sa jalousie. le rythme s'accélère jusqu'à l'apothéose des dernières lignes...

Ce roman, porté par la très belle écriture de Mishima, est tout simplement remarquable.
Lien : https://memoiresdelivres.wor..
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A 25 ans, Mishima, grand admirateur de Mauriac et de Tennessee Williams, écrit ce roman qui raconte de façon à la fois hyperréaliste et subjective le désir d'une jeune veuve très borderline pour le domestique de sa belle-famille. Tension érotique, frustration, jalousie, ennui et échec de la vie conjugale. Un beau portrait de femme tourmentée. Et une description très sensuelle de la danse du lion où elle en profite pour griffer le dos du jeune Saburo à son insu. Quel style déjà pour son 2e roman!
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