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Une femme du nom d'Etsuko, encore jeune je suppose malgré son récent veuvage, habite chez son beau-père, Yakichi. Étrange cohabitation, où ils logent au premier étage, le fils ainé et sa femme au second, idem pour le fils cadet qui doit être sur une autre aile de cette maison bourgeoise entourée de vignes à l'abandon, de serres à l'abandon, des fleurs, des champs, un jardinier homme à tout faire, une femme jeune et servante.

S'est-elle réjouie de la mort de son mari ? Un mari qui allait voir ailleurs quand bon lui semblait. Etsuko, l'amante passive de son beau-père, qui écrit sur son journal faussement intime une attirance physique pour S. qui n'est autre qu'un domestique de la maison.

Les histoires d'un autre temps, l'opposition ville campagne et la hiérarchie sociale dans un Japon d'après-guerre qui panse ses pénuries. Les aristos sont devenus risibles auprès des paysans, la stature des hommes a changé. L'homme n'est plus un samouraï, il est déchu de son titre de noblesse et presque de respect. Mais la jalousie reste. Etsuko, la femme déchue et la femme jalouse tour à tour des maitresses de son mari puis de Miyo, l'autre domestique enceinte de S. Mais point n'en faut, je m'arrête là, ne te racontant pas toute l'histoire comme le fait le 4ème de couverture de cette vieille édition que je découvre à postériori (heureusement d'ailleurs que je ne l'ai pas lu ; mon avis : tu veux connaitre l'histoire sans lire le livre, plonge direct sur ce quatrième, tout est dit, en quatre phrases, du premier chapitre au dernier).

Ce roman est l'histoire de cette jalousie disséquée et analysée. de ses prémices à ses dernières secousses, finement, lentement, irrémédiablement, l'histoire Etsuko avance entraînant dans sa chute, celle de son mari, de son beau-père, du domestique...
Lien : https://memoiresdebison.blog..
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J'avis une soif de bonne littérature. Comme ça tombe bien, j'avais Une soif d'amour dans mon sac ! Mishima est mon écrivain préféré : l'assurance d'un bon moment !

Etsuko, jeune veuve vit chez son beau père Yoshiki avec lequel elle a une liaison, par commodité matérielle et sans passion de son côté. Mais le coeur de la jeune femme va s'éveiller à l'amour au contact du jeune domestique Saburo....

Ce roman commence lentement, par la vie quotidienne de Etsuko et de sa famille, mais on ne s'ennuie pas, bien au contraire. Il y a quelque chose d'indéfinissable qui tient en haleine, un vague pressentiment, une tension quasi imperceptible. D'habitude, Mishima organise ainsi ses livres, à travers une tension psychologique qui monte entre les personnages, cependant, Une soif d'amour est différent, car la montée de tension est ici à sens unique : il n'y a qu'Etsuko qui est prise dans l'étau de plus en plus oppressant de sa passion. Saburo, lui ne ressent rien. Il semble être l'incarnation de ces personnages que Mishima voue à être des objets esthétiques pour le lecteur, les autres personnages et lui même. Sauf que Yuichi dans Les amours interdites, Senkitchi dans L'école de la chair pour ne citer que ces deux livres se révèlent de redoutables manipulateurs, ou des héros dans le tumulte des flots... Rien de cela chez Saburo, placide paysan de bout en bout.
Et juste au moment où le lecteur sent poindre l'impatiente, parce que les deux se tournent autour depuis deux cents pages, la scène de fin, vingt pages, dénoue la situation. Brillant pendant violent à la quiétude du reste du récit, il déchire cet équilibre qu'on sentait condamné depuis le début et dénoue l'intrigue par l'explosion de la passion chez une Etsuko qui en perd tout contrôle d'elle même et en devient le jouet, et par la manifestation chez Saburo d'un instinct animal primaire. Je n'en dirait pas plus pour vous mettre l'eau à la bouche ....
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Etsuko est la jeune veuve de feu Ryosuké, le fils cadet de Yakichi Sugimoto
Yakichi, rustre propriétaire d'un lopin de terre dans la région d'Osaka est lui aussi veuf depuis peu et abrite sous son toit outre sa belle-fille Etsuko, ses deux autres fils avec femme et enfants, ainsi que les deux domestiques Saburo et Miyo.

La présence de la belle Etsuko au sein d'une telle promiscuité, chez un beau-père aux mains baladeuses, à de quoi surprendre ; à moins que secrètement elle ne soit amoureuse du beau Saburo.
Mais le domestique ne brille pas par son intelligence et privilégie le plus court chemin, c'est-à-dire la chambre de Miyo située en face de la sienne. Cette dernière tombe bien sûr enceinte et rend Etsuko jalouse comme une tigresse. Une soif d'amour inextinguible transformera peu à peu cette jalousie en démence incontrôlable et finalement tragique.

Dans ce huis-clos lancinant Mishima réussit avec brio à mettre en évidence les travers de la nature humaine au moyen de personnages pour la plupart frustes.
Heureusement avec Mishima la poésie n'est jamais loin ! Celle-ci permet une lecture agréable de ce court roman et contrebalance la noirceur des protagonistes.
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Je t'imagine, Etsuko, sur la colline, épiant le retour du jeune serviteur à travers les rizières, bouillonnante de désir.

Je t'imagine, Etsuko, frémissante de dégoût sous les caresses de ton beau-père, ce vieillard squelettique et égoïste.

Je t'imagine, Etsuko, ignorant les sarcasmes de ton beau-frère et les attaques de ta belle-soeur, tous les deux unis dans leur impossibilité d'aimer, de vivre.

Estuko, rongée par la jalousie. Oui, rongée, c'est le mot, car on ne peut s'empêcher de penser à des petits rongeurs malfaisants qui sans répit te consomment, te consument.

Etsuko, héroïne malgré elle, ou victime, d'une tragédie universelle, avec la mort comme seule libération.

Ecriture à l'économie, rêche, ce qui rend le drame encore plus poignant, encore plus puissant. Car comme le dit Mishima, à la toute fin de son roman, depuis les grandes tragédies grecques, « …. Rien n'avait changé ». Pauvre humanité !
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Plus qu'une ou des histoires d'amour ce roman est plutôt le roman de la jalousie.
Etsuko est une femme de la ville, peu chagrinée à la mort de son mari elle s'installe chez Yakichi son beau-père dont elle devient rapidement la maîtresse.
Yakichi, le patriarche, ancien industriel à la retraite, attaché à ses racines paysannes règne sur sa maisonnée auprès de ses fils, belles-filles et domestiques.
Peu à peu Etsuko va tomber éperdument amoureuse de Saburo, le beau jardinier et sera prête à tour pour arriver à ses fins.
Dans une langue somptueuse Mishima brosse une peinture sans concession de la société rurale d'après-guerre.
Toute la beauté de ce roman réside dans la description minutieuse des personnages, Mishima réussi là une galerie de portraits saisissants de réalisme.


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Ayant beaucoup aimé "le marin rejeté par la mer", j'ai voulu poursuivre avec Mishima en me plongeant dans "les amours interdites"...Aie, je n'ai pas accroché, et malgré une belle écriture, je me suis arrêtée à la moitié du livre. Etant un peu obstinée quand même, j'ai poursuivi avec "une soif d'amour".
Et là, très belle surprise !
Ce roman psychologique raconte l'histoire d'Etsuko, une jeune veuve qui vit à la campagne, chez son beau-père, Yakichi dont elle est la maîtresse. Mais Etsuko est amoureuse, sans retour, de Saburo, un domestique.
L'auteur brosse des portraits très réalistes des personnages.
Au fil du récit, on assiste à la montée en puissance de la jalousie de la jeune femme, tantôt passionnée, tantôt froide, un brin manipulatrice. Une description précise de sa folle passion, de ses contradictions et de son désarroi.
Le jeu pervers de Yakichi est dérangeant et la simplicité de Saburo qui lui évite bien des souffrances, va, cette fois, le conduire à sa perte.
Bien qu' Etsuko soit glaçante et artificielle, j'ai ressenti de la compassion pour cette femme tourmentée, qui confond amour et possession et qui est en grande souffrance mentale.
"A n'en juger que par le résultat, sa passion était un terrible et authentique témoignage de la passion humaine illimitée de se torturer soi-même."(p 124).

Mishima décortique l'âme humaine et ses travers et peint une société japonaise très bridée au lendemain de la seconde guerre mondiale.
C'est un roman fort et troublant.
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Quel étrange livre...
J'avais déjà lu un livre de cet auteur et j'étais aussi restée dubitative.

Ce livre raconte l'histoire d'une femme qui perd son mari qui n'a pas toujours été fidèle.
Etsuko en a beaucoup souffert et a rendu ses sentiments envers les autres très compliqués.
Après la mort de Ryosuke, le fameux mari, Etsuko part vivre chez son beau-père à la campagne. Elle vit dans une grande maison avec son beau-frère, ses deux belles-soeurs et les enfants de l'une d'entre elles.
S'ajoutent en plus deux domestiques : Miyo et Saburo.
Etsuko va tomber amoureux de Saburo et là se tisse toute l'histoire de ce livre.

Que dire ?
Avant tout, je ne comprends pas du tout le résumé de Folio. Il raconte la fin du livre ! Donc surtout ne le lisez pas !!
Du coup, nous attendons pendant toute la lecture, ce fameux moment :

Certes, ce n'est pas le plus important dans ce livre car ce dernier traite surtout de la jalousie qui entraîne la souffrance et la folie.
Car, je peux bien affirmer qu'Etsuko est bien folle avec toute cette jalousie qu'elle n'arrive pas à refouler et qui l'a fait terriblement souffrir !

Elle laisse son mari mourir car elle le préfère voir mourir que le voir s'en aller.
Je la cite : "Jusqu'à son dernier souffle, j'ai contemplé ce corps qui respirait encore, complètement immergé, pour voir s'il gémissait encore. Je savais que si je le ressuscitais, cette épave me quitterait. Elle fuirait sans aucun doute avec la marée vers quelque lointain rivage pour ne plus jamais revenir."

car elle voulait se sauver de cette jalousie intolérable qui la faisait souffrir...

Pour ma part, cette femme m'a bien effrayée.

Ce livre date un peu ; il a été publié en France en 1987 mais il a été écrit en 1950 !
Nous voyons bien l'image de la femme à cette époque qui est souvent perçue comme une personne jalouse prête à toutes les perfidies pour protéger son amour... Nous le voyons bien dans les différents livres de cette époque (Le chat, son maître et ses maîtresses par exemple) ou au théâtre.
Cette image est en plus renforcée par le personnage de Yakichi, qui jaloux également, n'a pas du tout le même comportement qu'Etsuko.

Un bon moment de littérature même s'il a été gâché par la 4ème de couverture de Folio!
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Un beau portrait de femme dévoré par une jalousie pathologique qui la pousse à des extrêmes. Comme souvent chez Mishima, l'engrenage conduit impitoyablement à la tragédie.
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Quelle étrange expérience de lecture que celle de s'attacher aux personnages secondaires plutôt qu'à l'héroïne. Mishima dresse un portait aigre doux de cette femme torturée, très autocentrée. "Une soif d'amour" nous emmène dans un Japon rural, une époque où les codes sociaux traditionnels prévalaient. Les femmes y occupent une place très secondaire, elles sont soumises, dévouées, infantilisees. Etsuko est peut-être la plus moderne d'entre elles. Mais elle n'est pas parvenu à me séduire, c'est Mishima qui m'a conduit au terme du roman par son talent d'écriture, sa subtilité narrative et descriptive.
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Ce livre est un bijou. Une perle de l'écriture, douce, poétique mais surtout juste, ainsi qu'une perle de la nature humaine. Les sentiments décrits dans ces pages sont sur le fil du rasoir, et pourtant les personnalités qui nous sont révélées, au cour d'une situation ou au fil d'une pensée, nous paraissent sans grandes ambiguïtés, ce qui est juste un tour de force.

Futurs lecteurs, dans ce livre vous allez découvrir que du néant, d'un rien, d'une envie, on bascule pour quelque instant dans la folie, la passion, le meurtre... comme cela peut être le cas dans la vie réelle. Certes beaucoup de livre représente cette situation, mais là c'est autre chose je vous assure, puisque l'auteur représente en plus de cela, la contradiction, l'éloignement, le silence, le déchirement des sentiments. C'est une ambiance assez étrange et bien difficile à expliquer je dois dire, mais elle reste franchement magnifique ! Et c'est d'ailleurs là, la beauté de ce livre.

Dans ce livre j'ai aussi particulièrement adoré, Etsuko, le personnage principal qui vit dans la torpeur depuis la mort de son mari. On la croit assez impénétrable et froide mais finalement je l'ai trouvé très vraie et proche de nous. En effet l'auteur nous en dépeint un portrait psychologique très vivant, même si aux yeux des autres personnages elle paraît plutôt comme un arbre en train de se dessécher.

En ce qui me concerne, Etsuko m'a particulièrement touchée par ses sentiments contraires qui l'enchaînent, elle est tout à la fois, passionnée et désintéressée, elle ne sait pas trop où elle en est, et même si la passion l'envahit elle dégage une certaine léthargie aussi. C'est vraiment un personnage qui nous ressemble dans la détresse, assez pur, contradictoire et très fouillé. C'est LE personnage de ce roman et je n'oublierai pas de sitôt Etsuko vous pouvez me croire !

Petite précision avant de finir : le résumé concerne plus la fin du livre, avant cela toute une histoire est racontée et développée pour arriver à ce résumé. Mais peu importe ce détail, un livre d'une rare beauté qu'il faut lire.
Lien : http://voyagelivresque.canal..
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