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EAN : 9782864320371
96 pages
Verdier (03/10/2002)
5/5   1 notes
Résumé :

Barcelone, juillet 1263: devant le roi d'Aragon, la cour, et devant les personnalités les plus éminentes de l'Église chrétienne, s'engage une Dispute qui va durer quatre jours. Elle oppose Paul Christiani, juif converti au christianisme, à Rabbi Moïse ben Nahman (Nahmanide) de Gérone, l'une des plus hautes autorités du judaïsme espagnol. Quatre jours d'une âpre discussion touchant la venue du Messie et sa ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Le passage du prophète Isaïe (ou Esaïe) cité dans le tire est l'un des textes les plus employés par les missionnaires chrétiens (y compris aujourd'hui en Israël, où ils prêchent leur religion aux Israéliens, mais s'abstiennent prudemment d'en parler aux Arabes). Dès l'origine, les penseurs chrétiens ont vu dans ce passage, dit poème du serviteur souffrant, une prophétie de la Passion du Christ, ce qui leur permettait d'accuser les Juifs de ne pas savoir lire leurs propres Ecritures.

Devant une cour de théologiens catholiques, présidée par le roi d'Aragon, le rabbin Moïse ben Nahman, ou Nah'manide, fut convoqué pour défendre les idées juives sur le Messie et réfuter les affirmations chrétiennes concernant Jésus. Cette sorte de procès, appelé aussi "disputation", laissa une trace écrite, étant donné l'envergure intellectuelle et spirituelle du rabbin, qui dut s'exiler après le débat. Le sujet étant toujours d'actualité, la mission chrétienne toujours active, il est bon de se familiariser avec ses arguments et repérer les constantes de sa propagande. La suite logique de cette lecture sera celle des essais d'Aryeh Kaplan, qui aborda aussi cette question dans l'Amérique protestante contemporaine où le prosélytisme protestant est très actif.

Trop rares sont, dans l'édition en langue française, les réponses juives traditionnelles au christianisme et à sa lecture biaisée des prophéties bibliques (en particulier le texte fondamental d'Isaïe 52-13 sur le Serviteur souffrant, classique de l'apologétique chrétienne). Ces réponses existent, bien sûr, mais quinze siècles de censure ecclésiastique tâtillonne sur les livres juifs, sans parler de l'auto-censure compréhensible des auteurs, font du christianisme vu par les Juifs un sujet rarement abordé. C'est pourquoi il faut saluer la réédition de cette traduction de ce génie de la Tora que fut Moïse ben Nahman, ou Nahmanide, dont le commentaire général sur la Tora est, par ailleurs, édité en hébreu et en traduction anglaise expliquée, aux éditions américaines Artscroll.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
L'homme (frère Paul, l'apostat) se dressa et déclara :
- Je vais, une nouvelle fois, apporter la preuve que le temps (de la venue( du Messie est déjà passé.
- Monseigneur le roi, dis-je, écoute-moi un peu. Ni notre justice, ni notre vérité, ni notre droit n'ont le Messie pour origine. Car tu as plus de valeur et tu es plus précieux pour moi que le Messie. Tu es roi et il est roi. Tu es un roi gentil (non juif) et il est roi d'Israël. Le Messie n'est autre qu'un roi de chair et de sang comme toi. Lorsque je sers mon Créateur sous ton règne, en exil, dans la souffrance et l'asservissement - "le mépris des peuples" (Ezéchiel 36-15) qui nous outragent constamment - mon salaire augmente, car j'offre un holocauste à Dieu de mon corps, méritant ainsi toujours plus la vie du monde à venir. Mais lorsqu' Israël aura un roi qui sera de ma Torah et qu'il régnera sur le monde entier, c'est malgré moi qu'il me faudra m'en tenir à la Torah des Juifs, si bien que mon salaire ne sera pas aussi abondant.

p. 40
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-Crois-tu, reprit le frère Paul, que le Messie est venu ?
- Non, dis-je, je crois et je sais qu'il n'est point venu ... car la prophétie annonce au sujet du Messie : "Il dominera de la mer à la mer et du fleuve aux confins de la terre" (psaume 72:8). Or, Jésus n'eut absolument pas de règne, au contraire, il fut persécuté par ses ennemis et dut se cacher d'eux ; à la fin, il tomba entre leurs mains et ne put même pas préserver sa propre vie. Comment aurait-il pu sauver Israël ? Même après sa mort il n'eut pas de royaume, car Rome ne lui est pas redevable de son règne. Au contraire avant que les Romains ne croient en lui, la cité de Rome régnait sur la majeure partie du monde ; mais après qu'ils eurent adopté sa foi, ils perdirent nombre de royaumes. A l'heure actuelle, les serviteurs de Mohammed, vos ennemis, disposent d'un pouvoir supérieur au vôtre.

p. 41
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