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EAN : 9782246534716
323 pages
Grasset (30/11/-1)
3.11/5   33 notes
Résumé :
Ce roman d'amour très particulier s'ouvre sur un accident de voiture au cours duquel le narrateur perd ses deux enfants. La voiture était conduite par son épouse Elise. Celle-ci devient pour lui une criminelle. Il lui voue désormais une haine sans pareille. Pendant deux cents pages, le roman détaille, avec un lyrisme tragique et désopilant, les tortures morales qu'il lui inflige. Elise, désespérée, finira par se suicider. Soit... Mais avant de mettre un terme à sa p... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Ce roman du jeune Yann Moix de 29 ans, le deuxième paru, est superbement écrit ; mais d'une cruauté insoutenable (pour moi) : une femme occasionne la mort de ses deux enfants dans un accident de voiture. Son mari imagine un moyen pervers pour la punir : la pousser au suicide en utilisant à son égard deux armes odieuses, l'indifférence et un silence accusateur. Y parviendra-t-il ? Je n'en sais rien car je ne terminerai pas ce livre dans lequel un homme sans merci s'octroie le rôle du Dieu Vengeur. Il y développe l'histoire d'une mise à mort jubilatoire et hideuse, d'une constance inhumaine.
Il m'est devenu évident au fil des pages que la haine du narrateur pour sa femme préexistait à la mort des enfants, et qu'elle avait trouvé là un prétexte commode pour s'épanouir, parée du manteau vertueux de l'amour paternel.
Je crois cette oeuvre excellente, mais je n'ai pas supporté sa désespérance. Evidemment, comme j'ai pu m'en rendre compte en parcourant le livre en diagonale, j'ai raté l'argument principal de l'auteur, qui est le revirement des sentiments du narrateur à l'égard de sa femme.
Tant pis !
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De l'amour à la haine, il n'y a qu'un pas. La disparition de l'être aimé est impossible à accepter. Alors on hurle sa tristesse, sa tendresse, son manque, sa détestation de l'autre qui vous laisse brutalement pour un ailleurs pas forcément meilleur. Magnifique, le meilleur Moix.
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Ce bouquin parvient à faire correspondre des passions contraires, des styles diamétralement opposés. D'un coté, on a une prose horrible, dans une description très charnelle des corps qui fait intervenir des pensées sexuelles au-delà des scènes érotiques, dans des scènes de mort, de tristesse. D'un autre coté on a une histoire d'amour invraissemblable, qui fonctionne à double vitesse. C'est probablement parce que les personnages sont irréalistes que le livre est bon. J'ai personnellement tendance à apprécier les histoires d'amour impossibles comme celle de Gilbert et Elise. Pour autant, le personnage de Gilbert est tellement détestable qu'on a du mal à lui pardonner. C'est un livre profondément triste, pour Elise surtout, qui retrace la tentative de rédemption de Gilbert qui ne mérite pas le salut. Au niveau du style, Moix écrit très bien sauf les dialogues qui sonnent faux à mon goût.
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Gilbert et Elise, un couple comme tant d'autres à tout pour être heureux, deux jumeaux de sept ans. Ce bonheur ne devait pas durer. Elise lors d'un accident de voiture a fait perdre la vie à ses enfants.
Le mari ne s'en remettra jamais de ce drame et considère dés lors sa femme comme une assassine, ne lui parlera plus jamais, se vengera de ce drame, souhaitera sa mort.
Ames sensibles, lisez d'autres romans.
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On ne peut que se sentir mal après avoir lu ce roman. On peut comprendre la douleur du mari, mais après cela va trop loin, trop dur à supporter... La haine est présente partout dans le comportement du mari et il ne faut attendre que la démolition pour qu'il se rendre compte de son erreur. En fait, ce roman est juste effrayant...
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Parlons d'amour. L'amour le vrai : le fruit des galipettes.L'amour qui procure les enfants qui vivent. Contemplons les résultas de l'amour fait. Observez les stades, ô mamans et papas, ils sont remplis de milliers de types, de gens, de nanas, d'êtres humains qui sont tous, un à un, résultat d'un toit, d'une histoire d'amour. La foule est le résultat de milliers d'histoires d'amour. Milliers et milliers de rencontres, d'hésitations, de roses et de taxis, de déhanchements en boite de nuit, de mots dissimulés, de bégaiements, de petites poésies légères comme est légère la bise humide sur les plateaux ariégeois. Vous voyez le gros à casquette là, qui agite son fanion du PSG? La possibilité de sa présence aujourd'hui, vendredi 22 mai, au Parc des Princes a nécessité des heures de regards complices, des litres de salive amoureuse, des chuchotements grivois, des aveux doux comme une venelle sous la lune, la lune bien rousse, comme toi, ô ma chérie, des sourires maladroits, des crises de jalousie et des bouquets réparateurs. Sans oublier le voyage en Sicile de l'été 66 et le week end à Venise payé par les beaux parents
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On parla de l'accident dans les journaux connus. Toujours la même photo à la une : Éléonore et Julien vivants qui rient devant la balançoire du jardin. C'était il y a trois ans, le 17 juillet 1971. Aujourd'hui, seuls les souvenirs se balancent, le vent le sait. Et les plaines fleuries des cimetières sont recouvertes d'une cendre où les chardons toujours pousseront. Terrains en friche, champs moissonnés : des ombres de sept ans s'y salissent dans les ris, elles roulent sur les talus boueux, elles sont frère et sœur.

[…]

Dans les yeux de leur mère vivante, il y a cette question qui m'observe sans cesse :

- Qu'avons-nous fait ?

Ce qui veut dire, pêle-mêle, que nous n'aurions jamais dû : avoir d'enfants, nous marier, nous fiancer, nous bécoter, nous rencontrer. Ni même venir au monde. Naître était déjà une outrance pour un destin comme le nôtre. Nous sommes pauvres et gisants, dans la multitude. Nous sommes des vaincus. Des tout-petits dans un coin, digérant, gloussant. Ma vie s'en est allée pourrir sur un rebord d'autoroute, au milieu des orties. Il faut être solidaire des innocences incendiées.



J'ai épousé un lance-flammes. Dans la vitesse, l'assassine ne pensait à rien. La radio diffusait un sketch. Je suis le seul homme sur la terre à avoir perdu ses enfants à cause de Fernand Raynaud. L'assassine riait. Dans une minute, trente-huit secondes et douze centièmes, femme, tu vas donner la mort. En attendant, tu souris, le paysage défile, allure, bitume. Freine, putain, freine. Tu n'as pas freiné. Alors tout a tourné, tout à brûlé. Sur la banquette arrière, deux bambins jouaient au jeu des sept familles. Ils avaient du jeu. Je n'ai plus de famille.

Et toi tu es là. Avec tes cheveux, avec tes lèvres. Tu es là avec tes yeux qui regardent. Tu n'es pas morte, et tu te nourris pour rester vivante. Car il ne te suffit pas de ne pas être partie avec eux : tu fais tout pour rester. Tu t'accroches à la vie. Mais tu ne mérites plus la terre, ses fruits, son vin.
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Aussi loin que je remonte en mon enfance, je vois des amoureuses. En voiture, à la montagne, sur la plage, dans mon lit parmi les peluches. Elles déambulaient sans seins, chaussées de sandalette nu-pieds, la peau brune et les dents blanches. Elles avaient des parents de chaque côté pour sauter par dessus les flaques, les gouffres et les ravins.
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Angelika se souvient des plages glaciales de la mer du Nord, elle se rappelle de ses orteils. Ils s'enfonçaient. C'était humide, le soir était humide.
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L'être humain passe 99% de son existence à régler le 1% de quotidien qui le gangrène.
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