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EAN : 9782253941637
240 pages
Le Livre de Poche (23/08/2023)
3.66/5   19 notes
Résumé :
Après Orléans, qui racontait l'enfance martyrisée du narrateur, puis Reims, où l'on suivait ses pérégrinations lamentables en école de commerce dans la ville des sacres, voici Verdun. Car c'est à Verdun que nous retrouvons cet "immobile enfant" de vingt-cinq ans, cette fois comme aspirant dans l'armée de terre.
Après des classes à Angers puis à Draguignan où on lui enseigne le métier des armes, le jeune Moix, désormais officier d'artillerie, va connaître, par... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Troisième volume sur quatre : le temps du service militaire. La bonne moitié de ce livre est peu intéressante (certainement parce que l'armée pour sujet), ni dans les faits, ni dans les réflexions. Néanmoins, il nous montre, à juste titre ce qu'étaient ces mois de conscription : la débilité des journées, les heures longues, les activités inutiles, et les habitudes prises par les "petits chefs" à nous faire sentir comme des moins que rien. C'est du vécu ! Dans ce contexte vide, le jeune Moix prend enfin du gallon (!). Étonnamment, il semble s'y faire Il continue de nous présenter ses camarades croisés et ceux partis : ne dites pas de secret a cet auteur, ça peut finir dans un livre. Il explique aussi pourquoi l'armée est, pour certains, un bon moment, loin des obligations civiles et familiales, loin du brouhaha de la société, loin de la solitude. C'est en arrivant à la seconde moitié de ce récit, que l'on retrouve le Moix provoc, et ses réflexions si peu communes : sur Verdun, sur la foi et le Christ, sur le ressort.
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Jamais rien lu de Yann Moix jusqu'à maintenant. Je ne connaissais cet auteur que de nom et de réputation. Dont un livre sur son enfance évoquant des maltraitances de la part de sa famille, assertions contestées par d'autres membres de sa famille.
Je lis quelques critiques Babélio et je vois à plusieurs reprises le mot narcissique et en filigrane, une prétention démesurée.
Enfin, je lis je ne sais plus où, les deux premiers éléments d'une triade,
Haï ( par sa famille )
intégration de cette haine, en haine de lui même.
Je complète, pour s'en sortir, haine de l'autre.

Je commence le livre. Première impression, bonne, belle écriture, un style et on est loin de ces étoiles plein les yeux suivant la mode des lieux communs actuels.

Avançons en lecture jusqu'à la page 126 et un oeil sur la fin.
Moix raconte son service militaire en tant que futur officier de réserve. Vu le personnage, je m'attendais à une attaque en règle de l'institution militaire. Que non. Bien sûr il y a des adjudants formateurs à la Clint Eastwood pas piqués des hannetons. Non, nous avons des descriptions de compagnons de route, photographie d'un panel du genre humain masculin aux alentours de 20 ans, allant des cul-terreux de service jusqu'aux polytechniciens fraîchement reçus au concours élitiste.

Poursuivons.

Sa formation d'élève officier terminée, Moix arrive à Verdun et se retrouve à la tête d'un petite troupe. Prolongeant ce qui a été écrit précédemment, de nouveau une série d'anecdotes et une galerie d'énergumènes sympathiques ou non mais dont des éléments de vie nous les ferons comprendre et moins mal accepter les plus retors d'entre eux.

Verdun. Troisième livre d'une tétralogie le premier Orléans racontant une enfance maltraitée, le second Reims les années estudiantines ratées, ici nous avons le service militaire on ne peut plus positif pour Moix.
Hypothèse, n'ayant pas eu une famille aimante et structurante, y a t il recherche d'un substitut familial via l'armée, ses règles, son paternalisme, ses exigences et ses retours positifs si on accepte le système.
Dans un même ordre d'idée. Ecrire. Est ce pour Moix un moyen d'exister socialement, à défaut d'avoir existé en tant qu'individu aux yeux de sa famille et de son père en particulier.

Verdun. Une oeuvre d'écrivain assurément.
Un extrait : J'étais mieux ici avec ma section de pieds nickelés, tous des braves types,, loin de mes géniteurs, nulle histoire d'amour ne pouvait me cribler de ses flèches, délivré des études, des obligations sociales, soulagé des précautions financières, épargné des tracas du quotidien, de la paperasse administrative……………..n'était ce pas là la véritable définition du bonheur.
Substitut, vous disai je.

Verdun. Un mot me vient à l'esprit, pas terrible : gentillet. Moix mérite mieux, je le sais.

Attendons le quatrième volume, Paris. L'auteur aura dans les 25 ans. L'âge où on commence à faire après avoir appris à être, c'est à dire être suffisamment armé ou pas pour se lancer dans la vie.

Ne jetons pas la pierre à un écorché vif qui a déjà suffisamment mal reçu sous réserve qu'il ne soit pas trop virulent.
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Après un « Orléans » troublant sur son enfance martyrisée et un « Reims » plus anodin, consacré à ses études fastidieuses, Yann Moix propose un troisième épisode de la quadrilogie autobiographique « Au pays de l'enfance immobile ».

Cette fois-ci, le narrateur se retrouve à Angers puis Verdun. Il participe, contre son gré, aux dernières sessions du service militaire avant que celui-ci ne disparaisse définitivement. On comprend très vite qu'il n'est pas vraiment compatible avec ce genre d'institution et qu'il va devoir s'adapter.

Cet opus est beaucoup moins autocentré que les précédents. Durant cette période, il brosse le portrait de plusieurs de ses camarades d'infortune et offre un éventail des personnalités qui sont passées par ces épreuves. Il peut ainsi donner une idée de l'impact de cette expérience humaine sur les différents caractères.

A la lecture des premiers chapitres, j'ai craint que ce roman ne soit qu'une accumulation de situations grotesques qui servirait une critique acerbe du système. Mais finalement, l'auteur, toujours aussi inflexible dans ses opinions, devient de plus en plus malléable au fil du texte. La mécanique répétitive du quotidien militaire engendre une accoutumance aux règles. En s'éloignant du l'incertitude de la réalité, il se sent presque en sécurité au sein de l'institution et trouve une forme de plaisir à ce microcosme.

Après un deuxième volume qui m'avait beaucoup moins convaincu et qui n'avait pas marqué mes esprits, l'écrivain reprend un peu du poil de la bête. Son personnage égoïste et hautain montre même une part d'humanité dans l'univers rigide et aseptisé de l'armée de terre. Grâce à son écriture toujours de haut niveau (même si certains la trouveront peut-être trop littéraire), Yann Moix continue de nous narrer les époques de sa vie avec sagacité. Je serai bien sûr présent pour son arrivée à Paris dans la prochaine aventure !
Lien : https://leslivresdek79.wordp..
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Yann Moix a rassemblé dans ce court roman des souvenirs du service militaire, une époque aujourd'hui révolue.
On suit donc le parcours du narrateur, un étudiant, qui, plutôt que de passer douze mois comme simple "militaire du rang", c'est-à-dire sans grade, opte pour le PPEOR, le Peloton Préparatoire aux Écoles d'Officiers de Réserve. Il en suit la formation pendant un mois à Angers, ce qui lui permet ensuite d'intégrer, au camp militaire de Canjuers, près de Draguignan, l'École d'Application de l'Artillerie, avant d'être nommé aspirant au 3ème régiment d'artillerie de marine, à Verdun.
J'ai trouvé le récit un peu délayé ; plus court m'aurait semblé plus percutant. Des portraits d'appelés du contingent y côtoient des anecdotes illustrées du jargon propre à l'institution militaire, et quelques considérations philosophico-religieuses, qui m'ont paru artificielles. Un livre qui ne laissera pas de trace dans ma mémoire.
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critiques presse (1)
LeFigaro
22 avril 2022
Le futur écrivain raconte les souvenirs de son service militaire à Verdun.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Le roman, me dis-je cette nuit-là, était encore trop scientifique ; il s’encombrait de logique et de déductions ; il n’était pas réalisable sans architecture. Il s’établissait sur le froid. Il exigeait des plans, sous-entendait des calculs. Il réclamait des échafaudages, des lignes, des fortifications ; il était gourmand d’efficacité. On ne pouvait l’appréhender sans règles. Le roman était l’ennemi des disproportions, de la folie fondamentale. Il n’était jamais complètement exempt de procédés – le roman était indirect, la poésie était directe. Il me limiterait ; j’étais friand de maladie, de
précipitation – d’excitation. Me réfréner, c’était mourir – écrire un roman
revêtait les apparats d’un exercice synthétique.

Je m’endormis sur ces conclusions que la découverte quelques semaines plus tard de Paradiso, de José Lezama Lima, allait faire voler en éclats. Lezama Lima qui, comme Proust, comme Joyce, était parvenu à tordre le roman, à l’extirper de la seule intelligence pour le soumettre à l’orgiaque appétit des sens, ennemi de l’algèbre et de la cohérence, avait concocté une chimie spéciale qui à jamais me soulagea ; moi aussi, un jour, j’écoulerais ma triste mélancolie par jaillissements permanents, dans une œuvre sans bornes et fourre-tout ; moi aussi, demain, ou après-demain, j’exploiterais mes fabuleuses obsessions dans une somme intempestive, et deviendrais à mon tour un illuminé – un illuminé du langage. Un fou.

Ma « vocation » irait se perdre dans l’excès – dans l’excès d’excès. Je pourrais libérer mes impatiences et lâcher mes chiens. J’y placerais mes flottements, m’y livrerais frénétiquement, jusqu’à ce que tout le monde se moque de moi – nul n’aurait suffisamment de patience, ni assez d’oreille, pour se vautrer dans cette débauche de pages musicales, énervées, aberrantes, magnifiques, juteuses, luxuriantes, merveilleuses – fécondes. J’y multiplierais les références, les jeux de mots. Jamais je n’y aurais peur d’être moi-même, c’est-à-dire ridicule. J’y serais ahurissant, définitif, drôle – qui est incapable d’humour est incapable de littérature.
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Il y a des hommes que la lumière insulte ; qui, enveloppés par des ténèbres invisibles à l’œil nu, voués tout entier à l’épuisement d’être, sont absents de la vie. Ils se tiennent là, parmi nous, à côté de nous, ils nous frôlent, nous les effleurons, ils sourient poliment, parlent, se montrent affables mais, abattus, vaincus depuis leur naissance, ils se situent – avec les débris et les spectres – sur le versant funèbre de l’existence. Ils ignorent l’impatience, la frivolité, les cimes ; ils rampent sur les jours, surnagent au milieu des heures, aggravent l’âge venant leur destin de poids morts. Sans volonté véritable, ils acceptent les fatalités et accueillent les accidents avec l’impassibilité d’un caillou que trimballent les courants marins. Ils n’évoluent jamais, se répandent dans l’avenir à la façon d’un gaz parfait remplissant selon la loi de Mariotte le volume qu’on lui octroie. Ils subissent sans se plaindre. Ils souffrent moins que n’importe quel apologue du bonheur ; le bonheur déçoit toujours, la tristesse, jamais.
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Le "brassage républicain" s'avérait une chimère ; c'étaient de pauvres garçons, arrachés à leurs milieux malaisés, qui quittaient leur famille pour se mélanger à eux-mêmes, côtoyer leurs guenilleux pairs ; les autres, les frais diplômés, les enfants de l'avenue Victor Hugo (Paris XVIème), iraient sous les cocotiers servir comme expatriés ou seraient tout simplement remis à l'eau, libres de laisser leurs frères républicains former les abrutis contingents dont l'armée réclamait la ponctualité expresse et les brodequins parfaitement cirés (pages 96-97).
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Les barbelés se dessinaient en ombres chinoises. Aucune porte, ni pour sortir d'ici, ni pour sortir de moi. J'étais foutu.
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Les jours succédaient aux jours par empilement, non par écoulement. Rien ne nous rapprocherait jamais du dehors ; pour que le temps pût faire son travail (passer), il fallait s’en défaire, l’oublier, s’en éloigner, cesser de l’accompagner dans sa progression, de l’appréhender comme un mouvement.
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