Jamais rien lu de
Yann Moix jusqu'à maintenant. Je ne connaissais cet auteur que de nom et de réputation. Dont un livre sur son enfance évoquant des maltraitances de la part de sa famille, assertions contestées par d'autres membres de sa famille.
Je lis quelques critiques Babélio et je vois à plusieurs reprises le mot narcissique et en filigrane, une prétention démesurée.
Enfin, je lis je ne sais plus où, les deux premiers éléments d'une triade,
Haï ( par sa famille )
intégration de cette haine, en haine de lui même.
Je complète, pour s'en sortir, haine de l'autre.
Je commence le livre. Première impression, bonne, belle écriture, un style et on est loin de ces étoiles plein les yeux suivant la mode des lieux communs actuels.
Avançons en lecture jusqu'à la page 126 et un oeil sur la fin.
Moix raconte son service militaire en tant que futur officier de réserve. Vu le personnage, je m'attendais à une attaque en règle de l'institution militaire. Que non. Bien sûr il y a des adjudants formateurs à la
Clint Eastwood pas piqués des hannetons. Non, nous avons des descriptions de compagnons de route, photographie d'un panel du genre humain masculin aux alentours de 20 ans, allant des cul-terreux de service jusqu'aux polytechniciens fraîchement reçus au concours élitiste.
Poursuivons.
Sa formation d'élève officier terminée,
Moix arrive à
Verdun et se retrouve à la tête d'un petite troupe. Prolongeant ce qui a été écrit précédemment, de nouveau une série d'anecdotes et une galerie d'énergumènes sympathiques ou non mais dont des éléments de vie nous les ferons comprendre et moins mal accepter les plus retors d'entre eux.
Verdun. Troisième livre d'une tétralogie le premier
Orléans racontant une enfance maltraitée, le second
Reims les années estudiantines ratées, ici nous avons le service militaire on ne peut plus positif pour
Moix.
Hypothèse, n'ayant pas eu une famille aimante et structurante, y a t il recherche d'un substitut familial via l'armée, ses règles, son paternalisme, ses exigences et ses retours positifs si on accepte le système.
Dans un même ordre d'idée. Ecrire. Est ce pour
Moix un moyen d'exister socialement, à défaut d'avoir existé en tant qu'individu aux yeux de sa famille et de son père en particulier.
Verdun. Une oeuvre d'écrivain assurément.
Un extrait : J'étais mieux ici avec ma section de pieds nickelés, tous des braves types,, loin de mes géniteurs, nulle histoire d'amour ne pouvait me cribler de ses flèches, délivré des études, des obligations sociales, soulagé des précautions financières, épargné des tracas du quotidien, de la paperasse administrative……………..n'était ce pas là la véritable définition du bonheur.
Substitut, vous disai je.
Verdun. Un mot me vient à l'esprit, pas terrible : gentillet.
Moix mérite mieux, je le sais.
Attendons le quatrième volume, Paris. L'auteur aura dans les 25 ans. L'âge où on commence à faire après avoir appris à être, c'est à dire être suffisamment armé ou pas pour se lancer dans la vie.
Ne jetons pas la pierre à un écorché vif qui a déjà suffisamment mal reçu sous réserve qu'il ne soit pas trop virulent.