Petite pièce en un acte et en prose,
L'impromptu de Versailles est la réponse de
Molière au Portrait du peintre de Boursault.
On y voit
Molière et sa troupe, dans leurs propres rôles, se préparer à une représentation en présence du Roi, d'une pièce qu'il leur a commandée. Dans une mise en abyme, les spectateurs assistent à la dernière répétition des acteurs.
Après qu'il ait rappelé à ses comédiens comment ils doivent aborder leur rôle, selon qu'il doit être affecté (le Marquis, la précieuse) ou naturel (l'honnête homme), un dialogue s'engage entre
Molière et les acteurs où l'on évoque une possible réponse de l'auteur à la pièce de Boursault. C'est l'occasion pour
Molière de parodier ses rivaux de l'Hôtel de Bourgogne, et leur diction emphatique, ce qui lui vaudra une nouvelle réponse du fils de l'un des acteurs moqués, Montfleury.
Molière, en bon courtisan, sait aussi flatter le Roi, aussi bien la fonction, que
Louis XIV précisément.
L'impression de vivre une vraie répétition est grande.
Je crois que plus je lis, ou relis,
Molière plus je l'estime.
J'aurais aimé finir cette découverte de
L'école des femmes et de ses suites par la lecture de L'impromptu de l'Hôtel de Condé, je n'ai malheureusement pas trouvé le texte. Je sais cependant que l'on y moquait
Molière pour ce qui était tenu pour un piètre talent d'acteur de tragédie (il avait auparavant joué le rôle de
Pompée dans une pièce de
Pierre Corneille). Mais
Molière prônant systématiquement le naturel dans le jeu, et se moquant lui-même de la façon de jouer outrée des acteurs de l'Hôtel de Bourgogne, on peut se demander s'il était si mauvais acteur dans les rôles autres que comiques (où il excellait) ou s'il n'était pas en avance sur son temps.