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EAN : 9782843986109
336 pages
Apogée (19/02/2020)
3.75/5   2 notes
Résumé :
Nombre d'affirmations scientifiques défient l'entendement, heurtent le bon sens, contredisent l'expérience vécue. Abondamment relayées par les médias, riches d'enseignement sur les aspirations du monde actuel, elles semblent cependant soumises à caution quasi-religieuse. Cet ouvrage propose une critique de l'approche neurologique, biologique, physiologique et éthologique de l'amour. La théorie de l'évolution peine à rendre compte de l'accession à la culture et de la... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
L'amour ne serait-il qu'un prétexte pour écrire ce brûlot contre la science? C'est parfois l'impression que j'ai eu. Mais elle ne résiste pas à la relecture de mes notes.
Brûlot? oui. le psychologue David Monnier y prend position dans le débat de fond qu'il résume ainsi: " la science postule que le corps agit sur la pensée. Elle prend le contrepied de la psychologie qui estime que la pensée prime sur le corps et l'affecte."
Avec beaucoup d'humour, de dérision, une plume alerte et avec une argumentation que n'auraient pas reniée certains sophistes:
- "On ne revient pas sur le plaisir toujours renouvelé d'être assimilé à un mulot des plaines" .... pour contester l'identification de l'homme à un animal
- " Les médecins, avec leurs gros sabots, du moins leurs crocs, font irruption dans le magasin de porcelaine qu'est l'amour".

Et c'est bien la vanité des tentatives de la science à appréhender l'amour à coups de biologie et de d'études aux échantillons peu convaincants, publiées néanmoins avec des titres racoleurs pour répondre à l'obligation de publications (je ne suis pas sûr que les psychologues échappent à cette pression..!) S'ajoutent à cela les déterminismes sociaux dont les scientifiques ne sont pas exemptés, tant dans le choix des sujets que l'interprétation des résultats.
Toutefois, afin de bien marquer son rejet, David Monnier force le trait. Personnellement, l'exagération me gêne et me met vis à vis de ses propos dans la position de doute....qu'il recommande...  vis à vis des scientifiques!

La première partie, consacrée à des extraits d'études scientifiques ou pseudo scientifiques, que l'auteur étrille, est celle qui m'a le plus intéressée. Comme l'indique avec humour David Monnier, elle peut être prise comme un "readers digest" des publications scientifiques sur le thème de l'amour!

Je suis resté sur ma faim quant à la seconde partie. J'espérais y lire des positions de David Monnier quant à sa vision de l'amour. Malheureusement quelques phrases peu développées (mais souvent répétées) sont restées décevantes. En fait, j'aurais dû sélectionner sa thèse de doctorat invitant à une approche lacanienne des "mécanismes de l'amour", d'ailleurs dirigée par l'auteur de la préface de ce livre.
Notons toutefois quelques pistes:
- "l'amour est une action, construction psychique, une abstraction langagière, un acte de parole", et non une émotion (réponse à un stimulus)
- désir: "en réalité le sujet n'est pas attiré par l'autre. Il se mobilise vers l'autre"
- amour: "il change la perspective sur les choses de la vie. Il n'a pas de but. La réalité de l'amour est variable et évolutive"
- son rôle?: "D'ordinaire le sujet cherche à écraser les autres...Mais l'amour pondère cela et fait s'arrêter à l'autre"
- amour contre raison: "jamais la raison ne vous dira qui aimer, ne vous en persuadera ou ne vous y forcera
- tous les amours sont différents: "les problématiques sont personnelles et les solutions sont individuelles". Invitation (méritant pour le moins discussion!) à dénier tout intérêt à l'étude scientifique ou non de l'amour?

Merci à Babelio et aux éditions Apogée de m'avoir permis de découvrir cet essai.
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Kevin, votre fils, n'est pas très sociable et vous voyez bien qu'avec les filles, il se prend souvent des râteaux. Ses camarades vivent cinq aventures quand lui, péniblement, n'en vit qu'une. Pourquoi cela ? L'odorat. Si, si. Ce sont les conséquences d'une absence d'odorat.

Et votre vieille amie Mariette qui pleure à longueur de temps dans vos bras ? Son mari est un infidèle notoire et son couple au bord de l'explosion. Rassurez-la : son Jojo est sûrement porteur d'une copie de l'allèle 334. Ce n'est pas vraiment de sa faute. C'est génétique...

Bon, votre fille ne ressent pas d'attirance pour les mauvais garçons ? C'est déjà un bon point parce que certaines femmes, pendant leur ovulation, n'ont d'yeux que pour les bad boys. La faute aux hormones. Ces fichues hormones qui modifient les perceptions. de ces goujats charmeurs, elles pensent bien à tort qu'elles en feront d'honnêtes compagnons et de bons pères de famille.

Les femmes aiment les mâles dominants, les chefs. On sait qu'Alpha a la mâchoire carrée, la voix grave et qu'il aime aussi sûrement la compétition. Pour procréer, c'est mieux. Femelles, ne vous battez pas et poètes, ne rêvez plus, il n'y a pas d'amour désintéressé.
La nature fait évoluer l'homme. On le sait depuis Darwin. La loi de l'amour, c'est la loi du plus fort.
Là où ça se corse, c'est que pour un mâle dominant, avoir des enfants, c'est compliqué. Chef de bande, OK. Chef de famille, ça ne le fait plus, on y perd en crédibilité. Mais si Alpha ne veut pas s'encombrer de ses obligations parentales, ne l'accablez pas. Ce n'est pas de sa faute. C'est sa nature. Femme, fais avec !
On l'a bien compris, la vision scientifique de l'amour est machiste. Entre autres.

Et tout ce florilège d'inepties cité plus haut (il y en a beaucoup d'autres) est tiré de différentes études dites « sérieuses » - hormones et gènes brandis en étendard comme « le poumon » ou le « voilà pourquoi votre fille est muette » de Molière - parce que SCIENTIFIQUES. Ce sont des scientifiques qui cherchent à nous expliquer l'amour.

@David Monnier est très fort. Avec un humour dévastateur et une plume rigoureuse, il nous met sous les yeux ce que, dans les médias, nous absorbons sans réflexion (pour ma part, c'est certain) : les affirmations ridicules de ces études aux protocoles souvent douteux et de surcroît, se contredisant régulièrement ; le tout pour nous faire croire que l'amour est réductible à la biologie. Et il s'insurge, @David Monnier. Non seulement, @L'amour est une science très dure nous permet de réaliser que ce n'est pas parce qu'une étude est menée par des chercheurs du CNRS ou équivalent que ses résultats sont à prendre pour argent comptant (de même que les articles les relayant dans les revues ne sont pas systématiquement fiables) mais aussi, il réussit à nous faire comprendre quel est là l'intérêt de la science. Les raisons sont multiples. Elles sont ce que la société veut nous renvoyer comme image de l'amour. Elles représentent le machisme ou le paternalisme qu'on voudrait tant pouvoir oublier. Elles représentent la religion. Elles représentent le mercantilisme. Elles représentent les dérives du capitalisme. Elles représentent le monde dans lequel nous vivons. Elles représentent ce à quoi notre société tend à devenir. Elles ne sont pas anodines du tout.

À aucun moment – et il le répète souvent - @David Monnier nie l'intérêt et la nécessité de la science. Mais il lui redonne sa juste place et argumente le fait qu'elle ne peut prétendre comprendre l'amour. L'ennemi des scientifiques qui prennent l'amour comme domaine d'étude - et @David Monnier le répète également très souvent – est LE LANGAGE. La parole, le langage, la subjectivité, l'unicité, l'affectivité, la culture... voilà ce que cherche à oublier cette science. Et c'est juste impossible.
@L'amour est une science très dure est un essai très structuré qui remet les pendules à l'heure, avec un plan très clair, beaucoup de pédagogie et toujours cet humour qui nous fait avancer.

Une lecture saine et nécessaire.
« Ce n'est pas un signe de bonne santé mentale d'être bien adapté à une société malade. » (Jiddu Krishnamurti)

Merci infiniment, @David Monnier, pour votre ouvrage si salutaire, merci @NicolasBabelio de m'avoir permis de le lire et merci aux Éditions Apogée de me l'avoir envoyé.












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