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EAN : 9782283035641
240 pages
Buchet-Chastel (03/03/2022)
4.46/5   24 notes
Résumé :
« Tu ne ressembles pas du tout au bébé dont j’avais rêvé. Le soir, lorsque je m’endormais en caressant mon ventre, j’imaginais un autre enfant. En bonne santé, dodu, joufflu et avec des cuisses potelées. […] »

Héloïse et Pierre ont tout pour être heureux. Mais quand leur premier enfant naît grand prématuré, à 600 kilomètres de chez eux, leur quotidien bascule.

Peau à peau raconte un long combat pour la vie, où chaque jour qui passe est ... >Voir plus
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« Tu ne ressembles pas du tout au bébé dont j'avais rêvé.
Le soir, lorsque je m'endormais en caressant mon ventre, j'imaginais un autre enfant. En bonne santé, dodu, joufflu et avec des cuisses potelées. »

C'est cette phrase en quatrième de couverture qui m'a décidée à accepter la lecture du livre d'Héloïse des Monstiers lors d'une masse critique privilégiée. Je me suis sentie immédiatement touchée en tant que maman. Je remercie l'auteure, les éditions Buchet-Chastel et Babelio pour leur proposition de lecture et leur confiance.

Le livre-objet est tout simplement parfait, j'ai adoré la sobriété de la couverture, la douceur des couleurs, cette main adulte enserrant les pieds d'un bébé, formant ainsi deux coeurs enchâssés.

*
Quand on devient maman, surtout la première fois, on se pose beaucoup de questions sur la grossesse, l'accouchement, le retour de la maternité. On a beau s'être préparé, la naissance d'un premier enfant est un grand saut dans l'inconnu.
Comme toutes les futures mamans, je pense, j'ai imaginé mon enfant, son petit corps tout rond, sa jolie bouille. Je me suis naturellement posée beaucoup de questions, j'ai eu des appréhensions, mais je n'ai jamais pensé que mon enfant pourrait naître prématuré.

*
Héloïse des Monstiers nous raconte dans ce livre, le jour où sa vie a basculé.

« Je suis sidérée par la vitesse à laquelle le malheur s'abat. »

Héloïse et Pierre avaient tout pour être heureux, mais le 28 décembre 2011, le rêve de ce couple d'avoir un beau bébé bien portant va se fracasser.

« On ne peut concevoir que la vie puisse avoir le goût de la mort. »

Alors qu'ils sont en vacances en Savoie, loin de chez eux, leur vie va être profondément bouleversée par l'arrivée de leur premier enfant avec trois mois d'avance.

« … je fais face à un corps immobile emprisonné dans une boîte en plexiglas, qui ne fonctionne que grâce à un ensemble de machines, de fils et d'apports minutieusement calculés… Et puis, je te regarde et je t'aime déjà, toi qui luttes chaque seconde depuis ce matin pour faire battre ton coeur. »

*
Garance est aujourd'hui une petite fille de dix ans en bonne santé, mais, elle est née dans un état critique. Entre la vie et la mort pendant de nombreuses semaines, cette petite puce de 1,4 kilo va lutter pour survivre, heure après heure, jour après jour, semaine après semaine.

« Chaque jour qui passe est un jour de gagné. »

Grâce à de belles rencontres, le couple s'est senti accompagné, soutenu dans ce long combat.
L'auteure raconte le professionnalisme du personnel de santé, ces hommes et ses femmes qui se vouent au quotidien à aider les autres, et qui, pendant toutes ces semaines d'incertitude et d'angoisse, les ont aidés à surmonter cette épreuve.

*
J'ai trouvé le témoignage d'Héloïse des Monstiers particulièrement émouvant. Elle exprime avec beaucoup de sincérité et de justesse, leur combat pour la vie de leur enfant, leur parcours, les moments de détresse, d'angoisse, de doutes, de tristesse.
Le lecteur ne peut rester insensible à son histoire.
Je pensais que cette lecture serait éprouvante mais, l'auteure avec des mots simples, pertinents et délicats, a su retranscrire les premiers jours de la vie de Garance. Sa franchise, sa simplicité m'ont touchée.

« Je suis si fière d'elle, Garance s'est battue comme une lionne et elle a gagné. »

Le lecteur ressent pleinement toute l'émotion de l'auteure qui a su exprimer ses sentiments, sa colère, ses peurs, sa souffrance en choisissant souvent l'humour. Ainsi, le récit ne sombre pas dans une tristesse excessive, même si les moments évoqués sont forts.

*
Dans ce récit très personnel, intimiste, Héloïse des Monstiers nous livre un témoignage poignant, qui vient du coeur et touche le notre. Un témoignage très intéressant, porté par une écriture franche, directe et émouvante.

Pour finir, je laisse la place à l'auteure :
« Les grandes victoires sont les plus petites. Celles qui se gagnent au jour le jour avec beaucoup d'amour et de patience. Celles qui réchauffent le coeur et sèchent les larmes. Celles auxquelles on a bien souvent tort de ne pas croire. Celles qui donnent envie de crier : « Merci la vie ! »
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Je remercie les éditions Buchet-Chastel et Babelio pour leur confiance. Ces remerciements, tout à fait sincères, soulignent que j'ai accepté de lire cet ouvrage parce qu'il m'a été proposé, sans rien en connaître ni rien chercher à en connaître avant de l'ouvrir.

Héloïse des Monstiers y témoigne de ce que sont le choc d'un accouchement très prématuré et le quotidien des premières semaines de parents, elle et son mari, avec leur petite Garance en réanimation néonatale à Chambéry.

On ne peut que saluer le courage des parents qui sont confrontés à une telle angoisse, loin, bien loin des idées ripolinées pastel jaune, rose ou bleu qu'on se fait de l'accueil d'un bébé attendu depuis longtemps (lesquelles idées ripolinées pouvant être elles-mêmes bien loin de la réalité brute et sans guimauve d'un bouleversement définitif plus ou moins bien vécu).

Je ne peux donc, et le fais bien volontiers, que saluer le courage d'Héloïse des Monstiers qui aura traversé trois fois cette épreuve, ses trois enfants étant nés prématurément.
Je comprends fort bien qu'elle ait souhaité partager l'expérience vécue il y a dix ans avec son aînée, Garance, et espéré que cela soit utile à d'autres traversant de telles difficultés.

Malheureusement, un bon témoignage ne fait pas obligatoirement un bon livre.

Je devais à Héloïse des Monstiers de lire son ouvrage jusqu'au bout, puisque c'est ce à quoi je m'engageais. J'ai essayé d'y rester sensible jusqu'aux dernières lignes à la détresse affleurant forcément derrière les raccourcis à propos des autres bébés dont on n'a jamais besoin de s'inquiéter, les réflexions concernant les autres futures mamans baignant, elles, évidemment dans une joyeuse inconscience, l'égoïsme supposé de parents d'enfants hospitalisés qui ne pensent qu'à eux, ou ce monde qui continue à fonctionner son petit bonhomme de chemin sans égard pour les malheurs des uns et des autres…

Il nous est tous arrivé au moins une fois d'être assommés par une tragédie et d'être heurtés par le rire de passants dans la rue qui n'y sont pour rien.

Mais c'est un manque de recul qui a été rédhibitoire pour moi, une plongée dans un désarroi intime qui, faute d'être dépassé, m'a donné le sentiment d'être indiscrète et d'accéder à de ces pensées qu'on ne confierait pas même à ses meilleurs amis.

Mais je suppose que ce désarroi a été dépassé, et que ce livre n'avait pas été écrit dans ce but. Il semble vraiment avoir été écrit dans un souci de partage d'expérience.

J'ai donc sûrement mauvais esprit à m'être retrouvée face à un témoignage qui ne m'aura pas touchée.
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Peau à peau d'Héloïse des Monstiers
Je viens de lire carrément d'une traite, le livre d'Héloïse des Monstiers, Peau à Peau, que j'ai reçu des Edition Buchet Chastel, après avoir été sélectionné par Babelio Masse-critique. Ce livre est le témoignage d'un jeune couple Pierre et Héloïse « qui se sont rencontrés par hasard » dit-elle à Paris un soir dans un café : « Pierre fêtait ses trente ans. On se connaît ? Enchantée, moi c'est Garance ; En vérité je m'appelle Héloïse mais à cet instant j'avais décidé de m'appeler Garance cette femme libre et audacieuse qui fait tourner la tête à tous les hommes dans les enfants du Paradis. J'ai toujours aimé séduire. » Après cette soirée tout est allé très vite. le oui, le mariage, « deux cent cinquante invités, un château médiéval en guise de décor et une voiture de collection flamboyante à la sortie de l'église. » Mais, Héloïse ne tombe pas enceinte alors qu'autour d'elle Rachel une de ses amies s'illumine de bonheur en lui annonçant lors d'une soirée entre filles, quelle attend comme l'on dit un heureux évènement. Héloïse est une battante. « J'avais décidé qu'au lieu de haïr ce corps, j'allais l'aider. le parcours du combattant commençait. » Un parcours semé d'embuches comme l'écrit Héloïse en juillet 2011 mais pas seulement dû aux traitements, comme vous allez le lire : « Vous êtes stérile. Je plains votre mari. Une femme même pas bonne à faire des enfants, pauvre homme ! C'est ce que m'avait balancé le gynéco, pendant que j'étais à poil, les jambes écartées, et les pieds dans les étriers. » Mais la nature a des ressources insoupçonnées et alors « que nous essayons depuis seulement dix-huit mois » un test révèle qu'Héloïse est enceinte. « Je n'ai même pas eu besoin de fécondation in vitro pour y arriver. » Novembre 2011, « Cela faisait quatre mois que notre petite Garance existait dans mon ventre. le ventre badigeonnait sur l'écran on pouvait voir notre bébé, 20 cm de vie et déjà 700 grammes. » le 28 décembre à 3 heures du matin Héloïse est réveillé par des coups violents. « C'était mon corps qui tonnait de l'intérieur ». Quelques heures après les pompiers débarquent. Héloïse après un long trajet sur les routes de montagne arrive à l'hôpital de Thonon les Bains. Un médecin entre : « le coeur de votre bébé bat. Nous allons passer à la salle d'accouchement. Comment cela je ne suis qu'à six mois de grossesse. le verdict tombe : Vous êtes à trente semaines d'aménorrhée. Nous allons ranimer le bébé, pas sûr qu'il survive. Il va falloir être courageuse et efficace, votre enfant est trop faible pour supporter un accouchement difficile. » Un pédiatre arrivera par la suite : « naissance au terme de 30 semaines d'aménorrhée, par voie basse non instrumentale. Présentation par le sommet, liquide amniotique clair, 1400 grammes. Apgar à 1 minute : 4. » 6 heures du matin, le véhicule du Samu roule vite sur la bande d'arrêt d'urgence, sirènes hurlantes. A l'intérieur le docteur Michel Taber, pédiatre-réanimateur et Cécile, infirmière puéricultrice chevronnée. Plusieurs chapitres vous mettrons sans nul les larmes aux yeux lorsque vous vivrez jour après jour avec Héloïse et Pierre, le combat héroïque de Garance au Centre hospitalier de Chambéry dans ce service de réanimation néonatale, ou la vie de Garance, passera par des hauts et des bas. Vous découvrirez l'extraordinaire dévouement des médecins, des infirmières qui font tout ce qui est possible pour qu'un bébé de grande prématurité, se fortifie, puisse respirer par lui-même et se nourrir de lait maternisé. Vous découvrirez cette chaine humaine, ou l'on donne quelques millilitres de lait provenant de mères qui l'ont précautionneusement conditionné avant de l'apporter au lactarium . Peau à peau, « c'est une pratique née en 1978 en Colombie. Dans le service de néonatalogie de la maternité de Bogota, les incubateurs manquaient. Les soignants ont proposé aux parents d'installer leur nourrisson contre eux afin de les réchauffer. La température des touts petits s'est alors stabilisée à 37 degrés. En répétant ce geste (qui peut être effectué aussi bien par la mère que le père) le constat était sans appel : les bébés se développaient mieux et surtout sans stress. La machine n'est pas toujours l'avenir de l'homme. » Peau à peau raconte ce long combat pour la vie ou chaque jour est un jour gagné. Je vous invite à lire ce livre, ce document de ce couple dans la tourmente. Vous serez au coeur de leurs joies, leurs peines, vivrez des moments de tension, lirez les réflexions de l'auteure ancienne journaliste, sur la politique de santé, la sécurité sociale (avec le coût exorbitant des semaines en réanimation avec du personnel ultraspécialisé et des machines dernier cri.) Mais surtout vous découvrirez beaucoup d'amour, de passion, de professionnalisme ; des lettres touchantes des personnels de ce réanimation néonatale de Chambéry, lors du départ de Garance vers un hôpital Parisien en service de néonatologie, avant de retrouver la chaleur du domicile parental. « Voulant découvrir nos montagnes, tu as décidé d'arriver un peu trop en avance. Ta plus belle chance, avoir un papa et une maman qui étaient prêt à devenir parents pour t'accompagner…Deviens une charmante jeune femme pleine de vie et de projets. Bonne route petite princesse et prends soin aussi de tes parents. Cécile. » Après quarante jours ici, c'est le départ. « La réa, on pleure quand on y arrive. On pleure quand on la quitte. Ce petit mot placardé par un parent dans le service de réanimation, sonne si juste ! Notre fille est prête à partir elle a franchi la barre des 2 kg et a tenu plus de vingt-quatre heures sans aucune aide respiratoire et a goûté au lait en poudre industriel. « Après sept semaine et demie d'hospitalisation Garance va rejoindre sa maison. « C'est plus qu'une seconde naissance, le 18 février restera le jour de la renaissance de Garance. 28 décembre, 18 février quel enfant ne rêve pas de fêter deux fois son anniversaire ? En me donnant les papiers de sortie le pédiatre m'explique le plus sérieusement du monde que ma fille à deux âges : un âge réel, celui de l'état civil et un âge dit corrigé, qui est l'âge théorique qu'elle aurait si elle était née à terme. Rapportez vous toujours à l'âge corrigé jusqu'à ses sept ans. » Un an plus tard, jour pour jour Garance sera de retour à Chambéry pour fêter son premier anniversaire. Trois ans plus tard, à l'Hôpital Foch, Héloïse le 12 octobre 2014, donnera naissance à trente-quatre semaines de grossesse à Théo « qui pèse déjà plus de 2 kilos ». La porte de la chambre s'ouvre : « Maman, câlin maman ! Garance se précipite dans mes bras. Pierre lui présente Théo qui dort sur le ventre. Elle fait glisser ses petites mains à l'intérieur de la couveuse et caresse le dos de son petit frère : « B'jour Tho, m'appelle Garance. » Chaque naissance est unique, chaque histoire aussi, celle d'Héloïse, de Pierre de Garance ne vous laissera pas indifférent, croyez-moi sur parole. Peau à Peau d'Héloïse des Monstiers, un livre dédié à tous les pédiatres, à toutes les femmes qui donnent leur lait, à celles qui confectionnent des couvertures occultantes pour les couveuses, de minuscules bonnets, chaussons, moufles, introuvables dans le commerce, aux parents d'enfants prématurés, à l'association SOS Préma. Un livre que vous devez lire ! Bien à vous.
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Mars 2006 au 28 décembre 2011.
Pierre et Héloïse se rencontrent dans un café.
On se connaît ?
Ce n'est pas une agression me too mais une approche. Elle y répond, ils se marièrent et eurent…, non.
La grossesse tarde à venir. En 2011, le 28 décembre, enceinte de 6 mois, elle ressent comme un coup de poignard, puis deux, elle est en vacances à la montagne, mauvaise idée, elle accouche.

Première partie du livre. Que va t il se passer ?

Peau à peau est donc l'histoire d'une prématurité de six mois. Racontée à la manière d'un reportage vécu de l'intérieur presque heure par heure du moins pour l'accouchement et le transfert dans un centre de réanimation néonatal, ici de Thonons les bains à Chambery.

La suite.

Nous sommes à Chambéry, Héloïse a pu avoir une chambre à l'hôpital et y restera 12 jours. Pierre a dû reprendre le travail, il faut bien vivre, d'autant qu'il est en période d'essai.
Héloïse raconte.
Nous partageons joies, émotions, craintes, appréhensions, abattements, angoisses, kilos perdus et gagnés, dépressions et autre colère envers tout et rien.
Nous découvrons un univers douloureux fait pour ne citer qu'eux, de tuyaux, canules en tout genre, pauses respiratoires et redémarrage cardiaque. Univers inconnu comme il en existe tant et passé sous silence faute de pouvoir suffisamment les supporter. du moins jusqu'à maintenant.

Héloïse nous fait part aussi et sans retenue de ses pensées. La famille ses amis qui ne savent que faire. Des propos qui tombent à plat et enfoncent plutôt qu'ils ne rassurent. Pierre qui fait face comme il le peut, essaie de jouer l'homme fort et sert de punching ball lorsque Héloïse n'en peut plus. Pauvre Pierre, qui craquera aussi, l'espace d'un instant, une fois tout réglé. Cela rassure.

Peau à peau est donc un beau récit.
Quelques remarques néanmoins. Un style manquant de littérature à l'instar de quelques phrases
Le regard plongé dans le mien, Pierre m'avait embrassée tendrement. J'étais fasciné par ses yeux verts. La cérémonie était merveilleuse. Je le regardais avec des étoiles plein les yeux. Ils me répétaient ( mes parents ) que rien n'est impossible du moment qu'on en a furieusement envie.
Notons aussi et à contrario, qu' Héloïse ne cède pas à la mode du moment où héros, guerriers et autres warriors font florès à chaque coin de rue. Quoique
Et enfin lorsqu'elle traite je ne sais plus qui de je ne sais plus quoi ( connasse ), est ce de l'humour qui exagère les traits ou le pense t elle vraiment ce qui serait plus discutable.

Bref, passées ces quelques réserves, un livre qui nous apprend ce que nous n'aimerions ne pas savoir.
Merci pour ces quelques pages de fin qui nous éclairent un peu plus sur la grande prématurité et les problèmes qui en découlent.

Les enfants d'aujourd'hui seront les adultes de demain et tout comme ceux d'aujourd'hui, il y aura de tout. Souhaitons à Garance puisqu'elle se prénomme ainsi et à ses proches, qu'elle tende vers le meilleur.
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Quelle claque ! Ce récit est poignant et émouvant. Une immersion dans la grande prématurité, j'ai été oppressée dès le départ, heureusement que ma boîte à mouchoirs n'était pas loin.

Héloïse, l'auteure, met une tranche de sa vie entre les mains des lecteurs. Mariée à Pierre, ils vivent à Paris. Pour eux, la venue d'un enfant est compliquée. Après de nombreux tests, le parcours du combattant commence…Notre société est formatée, une femme qui ne donne pas la vie est considérée comme inutile. Lorsqu'enfin Héloïse tombe enceinte, elle croit que le plus dur a été fait…

Les fêtes de fin d'année se passent en Haute Savoie. le 28 décembre, Héloïse accouche en urgence prématurément d'une petite fille à seulement six mois de grossesse, à la maternité de Thonon les Bains, de niveau 1, donc pas équipée pour gérer les préma. le bébé, Garance, pèse 1400 grammes, elle tient dans une main. Transférée d'urgence à Chambéry, les soignants font tout ce qu'ils peuvent pour la sauver. Héloïse, elle, reste à Thonon avant de pouvoir la rejoindre…

« Je m'en veux d'avoir fantasmé sur l'odeur de poupon et la peau laiteuse à embrasser. Pourquoi personne ne dit jamais aux futures mères de ne pas idéaliser la vie de maman et de ne pas commencer à s'attacher dès la première échographie ?

Une chose est sûre, la maternité et moi, c'est terminé. »

Je suis une maman, et il est vrai que jamais je n'avais pensé à la prématurité. On n'évoque pas le sujet lors des échographies ou des visites médicales. Héloïse lève le tabou et raconte chaque heure gagnée sur la mort, chaque gramme pris, chaque battement de coeur. Elle décrit comment elle a été envahie par la culpabilité, qu'avait-elle fait de mal pour ne pas arriver à mener cette grossesse à terme ? J'ai vécu son angoisse au fil des pages.

« Personne ne m'informe si le bébé est arrivé, ni où il est, dans un hôpital ou…à la morgue. Je n'ai aucune nouvelle. Trop occupés à soigner les corps les médecins oublient les vagues à l'âme. »

Héloïse souligne la dévotion des professionnels de santé, même si le volet psychologique n'est pas suffisamment pris en considération. La jeune maman restera à Chambéry le temps que Garance puisse quitter le service. Pierre, lui, retournera à Paris pour son travail, les rejoignant les week end. Tout l'équilibre familial s'en trouve bouleversé.

Un témoignage fort, simple, percutant. Lu d'une traite, je n'ai pas pu lâcher cette lecture, j'avais tellement envie d'arriver à la fin, de voir Garance commencer enfin sa vie insouciante de bébé.

J'ai été surprise de tout ce qui est traité en peu de pages : la prématurité est le sujet général, mais tout ce qui gravite autour est mentionné, allant de ces mamans qui donnent leur lait au lactarium afin de nourrir les bébés, le travail des professionnels de santé, les termes médicaux, le bienfait du peau à peau, le coût de ce service de néonatalogie, pris en charge par la CPAM, les statistiques croisées de survie en fonction du nombre de semaines de grossesse, de la taille, du poids du bébé, le protocole sanitaire pour voir son nouveau né en couveuse, etc. Héloïse balaye large. Et ne tombe jamais dans le pathos. La plume de l'auteure s'est révélée légère, juste et surtout très délicate.

Je vous recommande vraiment « Peau à peau », qui, malgré les apparences, délivre un formidable message d'espoir.

« Et puis, tu es là, complètement endormie mais bien vivante. Je te regarde et j'ai l'impression que c'est toi la mère ; c'est toi qui m'enseignes l'amour de la vie et moi, telle une petite fille, qui bois chacune de tes respirations. Tu es la personne la plus courageuse que je connaisse, jamais je n'ai rencontré quelqu'un qui se batte avec autant de force pour vivre. »

Je remercie les Éditions Buchet Chastel et la masse critique Babélio pour cette lecture.

#peauàpeau #HéloïsedesMonstiers #BuchetChastel
Lien : https://soniaboulimiquedesli..
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Personne ne m’informe si le bébé est arrivé, ni où il est, dans un hôpital ou…à la morgue. Je n’ai aucune nouvelle. Trop occupés à soigner les corps les médecins oublient les vagues à l’âme.
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Et puis, tu es là, complètement endormie mais bien vivante. Je te regarde et j’ai l’impression que c’est toi la mère ; c’est toi qui m’enseignes l’amour de la vie et moi, telle une petite fille, qui bois chacune de tes respirations. Tu es la personne la plus courageuse que je connaisse, jamais je n’ai rencontré quelqu’un qui se batte avec autant de force pour vivre.
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Je m’en veux d’avoir fantasmé sur l’odeur de poupon et la peau laiteuse à embrasser. Pourquoi personne ne dit jamais aux futures mères de ne pas idéaliser la vie de maman et de ne pas commencer à s’attacher dès la première échographie ?

Une chose est sûre, la maternité et moi, c’est terminé.
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Vidéo de Héloïse des Monstiers
L'auteure Héloise des Monstiers est passée dans La Maison des Maternelles sur France 2 pour parler de son livre Peau à peau
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