Dans cette pièce de théâtre à l'humour acide, l'auteur nous dépeint un manipulateur de haut vol, habile à contrefaire le thérapeute des âmes et le Grand Initié : Comédien assumé, Armand-Apis a pris son parti : puisque la vérité pourrait être déplaisante, ne vaut-il pas mieux fournir aux gens ce qu'ils désirent, – une agréable illusion qui les distraie du spectacle de leur mort prochaine comme de leur insignifiance ?
C'est un Knock modernisé, en accord avec notre époque. Les médecins n'en imposent plus ; leur ancienne autorité aujourd'hui en berne, s'est reportée sur les gourous, chamanes et autres experts du « développement personnel ».
Mais peut-être que les véritables héros de la pièce, ce sont les « malades », Alice et Rita, Paul et Duncan, avec leur difficulté de vivre, leur soif de percer le mystère de la vie, leur tragique désir de faire confiance à un homme...
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Le potager de Nietzsche est une pièce de théâtre philosophique à l'aspect décalée et absurde.
Le personnage principal est Apis, un Maître qui se présente comme un guide pour aider ses patients à se rapprocher de la Vérité et d'eux-mêmes.
Nous suivons donc le déroulement de la thérapie aux côtés de Rita, Alice, Paul et Duncan.
Chaque personnage a des personnalités bien différentes.
L'idée est originale et intéressante. Mais selon moi, elle aurait méritée d'être davantage exploitée.
La pièce est courte, tout s'enchaîne très rapidement. Certains passages sont peu compréhensible, cela m'a parfois un peu perturbée.
Je pense que la pièce pourrait avoir plus d'échos et serait plus pertinente et agréable à regarder jouée sur scène plutôt que simplement lue.
Je n'ai pas réussi à saisir vraiment le message et l'intention de la pièce, c'est dommage.
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C'est une pièce de théâtre plutôt courte et rapide a lire.
Au début de ma lecture je dois avouer que je me suis demandé a quoi carburait l'auteur. Puis, avec le recul on comprend ce qu'il nous démontre.
Aujourd'hui, dans une époque ou le mal être a pris le dessus, le coach personnel en tout genre est devenu la grande mode voir comme dans la pièce un dieu qu'on écoute aveuglement.
On se retrouve là avec une sorte de gourou ou de coach de vie qui arrive a faire faire n'importe quoi a des gens un peu paumé et ça en devient drôle mais même un peu malaisant. Malgré ma difficulté a rentrer dans l'histoire j'ai bien aimé car ça nous fait réfléchir sur ce monde dans lequel on est.. Après les sectes, les gourous, les mediums etc.. les coachs de vie, comme si l'humain ne savait pas réfléchir et vivre par lui-même a toute époque finalement.
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(Duncan, Paul, Rita et Alice, face au public, tiennent les deux lettres à la main. Chacun en lit un passage selon les indications.)
TOUS : « Chères conjonctions, »
RITA : « Une méditation de trois mois au cœur de l’océan indien… »
PAUL : (reprend) « de l’océan indien… »
ALICE : « a conduit mon esprit vers des pensées… »
TOUS : « essentielles. »
DUNCAN : « Et parmi celles-ci, je voulais vous confier la Reine de toutes. »
TOUS : « La Reine de toutes ! »
RITA : « Elle m’est apparue un matin, sur les bords de Tafatafa Beach, sous la forme d’une vision… »
DUNCAN : (Dubitatif ) A vision…
ALICE : « Il était midi, je marchais au milieu d’un grand champ de tournesols… »
RITA : «lorsque j’aperçus une horloge suspendue à une fleur. »
PAUL : « Suspendue à une fleur !… »
DUNCAN (dramatique) « J’allais la saisir… »
TOUS : (criant) Il allait la saisir !...
PAUL : « lorsqu’une voix venue forte retentit du ciel. »
TOUS : (à voix basse) « Du ciel… »
RITA : « Alors, l’horloge se fendit en deux… »
TOUS : Tchac !
RITA : « Une mygale en sortit, et se mit…
PAUL : « à manger…
ALICE : « plusieurs fleurs de tournesols… »
DUNCAN : « tout en déféquant des lettres vivantes sur la terre »`
RITA : « Puis, des ailes poussèrent sur son dos, et elle s’envola…
DUNCAN : « telle un faucon. »
RITA : « Lorsque je m’approchai des lettres, elles s’agitaient et formaient des mots et des phrases mais si rapidement, que je ne parvins pas à les saisir… »
ALICE : « mais si rapidement, que je ne parvins pas à les saisir… »
PAUL : « des ailes poussèrent sur son dos, et elle s’envola… »
DUNCAN : « Telle un faucon… »
PAUL : « Longtemps, j’ai cherché la clé de cette vision, mais enfin… »
TOUS : Enfin !...
DUNCAN : « Enfin je l’ai trouvée… »
TOUS : Il l’a trouvée !
ALICE : Et je puis vous affirmer ceci : parmi tous ceux qui m’ont connu… »
(Un temps de stupéfaction, puis tous).
TOUS : … la vision vous a élus !
RITA : «Lundi, mes très chères conjonctions, après le coucher du soleil. »
TOUS : mes très chères conjonctions !
DUNCAN : « venez manger à l’Atelier, je vous confierai ce que j’ai appris. »
TOUS : Ce qu’il a appris !
(Un temps)
PAUL : (ravi)
Pour fêter le retour de cette âme parfaite
Je m’en vais préparer un soufflet aux courgettes !
DUNCAN : Si je peux me permettre, je ne sais pas comment s’appelle vos… votre… méthode.
APIS : Il n’y a pas de méthode, pas de livre, pas d’école… (Il se lève ; de plus en plus lyrique) Il n’y a que la Vie, et tout ce qu’elle contient. Les autres ne saisissent qu’une feuille du grand Arbre, et ignorent le reste du feuillage. La terre, le ciel, les nuages, les étoiles, les sons, les odeurs, toute la grande mélodie du monde ! Il n’existe pas une thérapie, comme il n’existerait qu’un visage. Pourquoi s’enfermer dans un cercle unique? La vie est profusion, et chaque être réclame une réponse unique. Il suffit d’ouvrir les yeux pour comprendre, mais qui les garde ouverts ?
DUNCAN : En fait, vous seriez une sorte de… omnithérapeute ?