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C'est l'histoire d'un fils et d'un père.
La mère était déjà là.
Le père est venu d'on ne sait où ; prince ou bandit ? On ne sait : « un de ces divins escrocs qui savent souffler le vent que les gogos achètent ».
Le père aime très beaucoup la maman du fils. L'inverse aussi. « Elle l'a dans la peau dit-elle ». Mais le père aime parfois d'autres femmes. C'est comme ça, le père est un éternel amoureux de la vie.
Le fils est conçu ‘'une nuit, en plein vent, sur une grève déserte de l'Adriatique''.
Dans cette histoire, il y a aussi un homme, manchot avec une mitraillette sous le manteau qui «…… je pas te voir grandir, j'être très triste à cause de ça, mais c'être la vie et la vie seule gouverne la vie » et si le fils n'avait pas déjà un père il aurait voulu cet homme comme père.
On nomme le fils du nom de cet homme, mais le fils n'est toujours pas né.
La mère meurt et le fils se réfugie dans ses Dinky -Toys. Dans ces cas-là on fait ce que l'on peut mais le fils n'est toujours pas né.
Le père a pris les dinky- toys et a dit : où est-ce qu'on les range ?dans mon fourbi, a répondu le fils et ils se sont donnés la main .Mais le fils n'est toujours pas né.
Il y a d'autres personnage : des indiens, des américains, des oncles
… mais on ne sait pas quand ils disparaissent.
La grand-mère meurt : elle, on savait.
Une histoire où on dit : tu te rappelles quand ……? Et on rêve de hier.
Le père se remet à boire et le fils prie beaucoup ; mais ça ne marche pas.
Vers la fin, très près de la fin, le père est seul avec le fils, il lui parle comme à un adulte alors le fils nait et parle comme un fils.
Le père décide de mourir, il ne pouvait plus vivre sans être le prince de la mère.
Le petit garçon cherchera toujours son père. C'est comme ça.
C'est une histoire simple, sans héros, sans Grande Révolution, qui ne cherche pas à traverser les siècles comme un chef d'oeuvre éternel.
Une chouette histoire, au ton juste, qui, sans pathos, met l'accent sur la lumière.
Parfois, on peut pleurer ; ça fait du bien.
Faut pas trop raconter cette histoire, pour ne pas l'abîmer.
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Voici un roman bien agréable à lire, qui emmène le lecteur dans des trous de souris de l'Histoire, avec une posture originale du narrateur, que l'on a du mal à placer pendant une bonne partie du livre et qui s'épanouit lorsque son temps arrive ...
On s'attache un peu malgré nous à ces personnages louches et magouilleurs du marché noir de la Seconde Guerre Mondiale, en lisant leurs motivations et leurs mécanismes, souvent moins calculateurs que prévu.
Le point de vue "enfantin" du narrateur fonctionne à mon sens très bien, et est révélateur de la psychologie de ces enfants nés et grandis en temps de guerre et de privations, et qui se sont adaptés à tout, malgré tout, presque tout.
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Il est rare qu'un bouquin vous déplaise au début, puis vous happe par la suite. Je n'ai pas du tout aimé la première partie, celle qui se passe pendant la guerre. Je n'ai pas pu m'empêcher de la comparer à ce qu'Ysabelle Lacamp a réussi avec "L'homme sans fusil", sur le même thème, et dans un décor similaire, le maquis.

Dans cette première partie donc, j'ai trouvé le ton de Richard Morgiève plutôt racoleur, et j'oserais même l'écrire, putassier. Personnages-clichés décrits à gros traits, à la psychologie inexistante. Scènes dignes des clichés rebattus: émigrés au grand coeur, champagne bu dans un escarpin, trafiquants de marché noir menant la grande vie, amants bravant le couvre-feu pour aller danser, et j'en passe.

Et puis la guerre se termine, et une petite musique déchirante a commencé à se faire entendre. le malheur, l'adversité se sont décidés à frapper cette petite famille, comme pour les punir d'avoir été trop heureux avant. Cette seconde partie dessine à touches pointillistes le vécu, les souvenirs d'un enfant, d'une manière extrêmement touchante. le style qui alterne phrases très courtes et descriptions cinématographiques, joue ici sa partition impeccable.

Alors j'ai relu la première partie, celle qu'initialement, je n'avais pas aimée. Et je me suis rendue compte que j'avais tort.
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Le livre que j'ai le plus offert, en sachant qu'il émouvrait, plairait, ferait rire et pleurer.
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métiers : brocanteur, garagiste ou videur de caves, mais c'est dans l'écriture qu'il se sent le mieux. L'écriture de romans, de scénarios ou de pièces de théâtre. Son roman Un petit homme de dos m'avait été chaudement recommandé par mon amie Mélanie, depuis devenue libraire à Saint-Malo. Comme certaines de ses recommandations se sont révélées être des coups de coeur, je me suis plongée dans ce roman avec la quasi-certitude qu'il allait me plaire.

Une histoire d'amour intense et folle entre un homme et une femme racontée par leur fils – cette manière de résumer ce livre n'est pas sans rappeler En attendant Bojangles d'Olivier Bourdeaut, mais ces deux romans n'ont rien à voir l'un avec l'autre.

Si j'ai trouvé Un petit homme de dos bien écrit, je ne suis pas vraiment entrée dans cette histoire. Peut-être que j'ai lu de plus jolis romans, des romans plus forts, des amours plus incroyables. Peut-être. En tout cas, il n'y a pas eu cette petite étincelle que j'attendais. Que j'espérais.

Je ne veux pas vous dissuader de le lire, parce que ce n'est pas du tout un mauvais roman. Je comprends même pourquoi Mélanie me l'a conseillé. C'est juste que j'espérais peut-être autre chose.
Lien : https://mademoisellemaeve.wo..
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Une jolie découverte même si j'émets quelques réserves. L'histoire est racontée par le fils de Stéphane, Mietta. Il me semble que Mietta est R. Morgiève qui se réinvente une enfance. J'ai pensé au cinéma de Tim Burton et à notre Arsène Lupin national pendant ma lecture. J'ai beaucoup aimé la liberté de ton de l'auteur.

Stéphane est polonais, débarqué au Havre en 1938. Il veut être roi et comme tout roi, il fait fi des règles, des convenances et des autres même s'il possède « sa cour ». Il a une âme slave, celle décrite communément et la folie des grandeurs, mais c'est avant tout un commerçant de génie qui fait feu de tout bois, allemands, maquisards, résistants…

J'ai lu ce roman d'une traite emportée par une langue vivante, mais parfois un peu difficile à suivre et déstabilisante. Je n'aimerais pas être à la place d'Andrée, sa femme, qui n'existe que par sa passion pour cet homme. On l'a décrit comme quasiment analphabète, qui réfléchit peu et se laisse entretenir sans poser de questions. Elle est laissée seule des jours entiers sans savoir où se trouve son mari, est trompée, humiliée, battue (c'est l'histoire éternelle du mec qui ramène des fleurs après t'avoir maltraitée). Sa soeur Lily est entretenue également. Les personnages de femme ne sont pas « romanesques » contrairement à Mietta (l'ancien) ou au père et cela m'a chagrinée. Et puis les enfants souffrent, c'est une évidence. Je n'ai pas trop aimé que l'on fasse de cet homme un « héros » alors que pour moi, l'héroïsme réside dans le fait de survivre à la banalité du quotidien et de ne faire souffrir personne même si c'est moins glorieux.
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Un livre qui est venu au hasard d'une brocante ou autre, c'est souvent comme ça, une quatrième qui intrigue, un auteur qu'on ne connait pas et voilà un jour au détour d'un challenge, on ressort ce bouquin. le moins que l'on puisse dire, ça change un peu de lire ce genre de roman que de suivre l'actualité littéraire, les rentrées à gogo qui nous inondent de nouveautés.

Ce petit livre ne paie pas de mine et pourtant il a tout d'un grand.
Pour faire court, imaginez un beau jeu de quilles qui attend bien sagement la boule qui viendrait renverser tout ce petit monde bien campé.

Et bien, cette boule, c'est Stéphane venu de nulle part, percutant ce jeu de quilles, mettant une belle pagaille dans le coeur d'Andrée. S'en suit une folle histoire d'un amour intense, d'une montée vers les sphères puis comme les montagnes russes, il faut bien redescendre.

L'écriture est particulière, tant tôt poétique, tant tôt comme hachée.

La construction également m'a semblé à la fois originale et bizarre, le narrateur parle comme si il était en retrait de cette famille, même en parlant de lui, ce n'est que dans les 2 dernières pages, que le "il" devient "je".
Un beau portrait d'un père par le fils, d'un amour intense d'une femme pour un petit homme qui ne paie pas de mine et pourtant !

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Un petit homme de dos, c'est Belle du seigneur, en version populaire et dans les années quarante, mais avec autant de magnétisme, de passion, et avec la même idée de construction qui fait monter les personnages très haut avant de redescendre très bas. Ce n'est pas un pavé : il se lit beaucoup plus vite que le livre d'Albert Cohen, mais il donne la même impression d'avoir vécu par procuration une histoire d'amour fou.

C'est Belle du seigneur, mais c'est aussi le livre de ma mère (il faudrait ajouter « et de mon père... », mais je force le trait pour rester chez Albert Cohen), car le narrateur est le fils des protagonistes, qui leur a écrit une ode d'amour filial. le fils, c'est Mietta (et ce prénom est lourd de sens), qui parle de sa naissance et de son enfance à la troisième personne ; mais il dit aussi « je », « mon » père, « ma » mère, lorsque c'est le narrateur adulte qui partage son interprétation de l'histoire de ses parents. Je crois que je n'ai jamais rencontré ce choix narratif dédoublé pour mêler immersion dans les souvenirs et distance adulte ; mais je crois aussi que cela participe à l'impression enthousiasmante que produit le livre : en effet, on comprend qu'il est très difficile de trouver la juste distance pour parler d'événements qui, même une fois la vie passée, restent terriblement douloureux tout en suscitant une folle envie de les faire revivre et de les fixer.

Sans doute ce choix narratif est-il aussi la traduction de l'ambivalence que ressent le fils envers ses parents. Car le roman est aussi traversé par sa quête des origines. Au sortir de la seconde guerre mondiale, la population était partagée entre ceux qui avaient été du bon côté et les autres. le père du narrateur n'a peut-être pas été du bon côté... à moins que si, il l'ait été ; peut-être même que ce sont avec des origines juives polonaises qu'il a dû composer pour survivre pendant le troisième Reich. Ces origines, il les a toujours niées, mais ce sont elles que le fils interroge et recherche en reconstituant l'histoire de ses parents même bien avant sa naissance.

La dernière phrase du livre est en quatrième de couverture, et c'est bien dommage car c'est aussi la plus belle et la plus bouleversante. Mais pour l'apprécier pleinement et sentir les larmes monter en la lisant, il faut avoir lu toute l'histoire, avoir vibré avec les personnages et vécu avec le fils. Lisez-la !
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Comment un propos qui pourrait passer pour une fresque historique devient une fresque hystérique dans le sens positif du terme. Alors chez Morgiève (comme toujours) point de repos, la langue est rapide jamais dans la poche ciselée et décomplexée. On parle de la guerre, de l'occupation, mais on se permet tout, du riche au pauvre c'est la cours des miracles. Certes la vélocité narrative n'aide pas toujours à se représenter l'histoire de manière classique mais tel n'est pas le propos, on fonce à toute berzingue, on brûle les étapes, on défonce les préjugés, on explose toute forme de planification (surtout familiale). Les personnages ont le pouvoir, ils nous surprennent tout le temps. On passe de 42 aux années 80 comme pour rire, de la richesse à la précarité comme dans une mauvaise blague. Personne n'est épargné, on fusille tout le monde, même de dos et pourtant quelle vie dans ce roman !
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Février 1942, Stéphane Eugerwicz arrive en France et plus précisément en Ardèche. Ce petit polonais d'1m68 débarque fait la connaissance d'Andrée. Jeune veuve et mère d'un petit garçon, elle tombe sous le charme de Stéphane. Pourtant, il n'est pas spécialement beau plutôt d'un genre quelconque. Mais voilà, elle l'aime d'un amour inconditionnel. Concernant son passé, il varie les versions : traducteur, commerçant. Personne ne sait vraiment mais Stéphane très vite se lance dans des occupations lucratives. Avec un cercle d'amis restreint, il fait du marché noir. Il s'enrichit et il voit grand. Il profite de toutes les situations et retourne sa veste quand il le faut. Andrée découvre les fêtes où Stéphane dépense sans compter car rien n'est trop pour elle ni pour leurs enfants. Politique de l'autruche sur les activités de son mari? Peut-être. Mais qu'il soit pauvre ou riche, son amour pour lui est immense. Sauf que la pauvreté dans laquelle ils tombent, Stéphane ne la supporte pas.
L'auteur est le fils de ce couple et utilise le personnage de Mietta pour raconter cette histoire. Stéphane Eugerwicz est un menteur, un arriviste, un profiteur mais on ne peut pas s'empêcher d'éprouver une forme de sympathie pour lui. Car derrière les apparences, c'est un homme aimant sa famille et généreux.
Dans une écriture unique, un mélange de verve piquante (quand il parle des fêtes sur fond de jazz, c'est dansant et entraînant), de poésie mais aussi de pudeur, Richard Morgiève nous décrit cette histoire d'amour unique malgré l'alcool, les dettes, la maladie de sa mère et la dépression.
Une vie comme des montagnes russes avec ses hauts et ses bas. Et dans toutes les dernières pages, il s'autorise enfin à parler en tant que fils.

Dans ce roman, il rend hommage à son père et il nous parle également d'amour fou. C'est tendre , pas forcément politiquement correct et avec une folie passionnée, extravagante mais Richard Morgiève nous fait sourire, nous serre la gorge et nous bouleverse.
Une très belle découverte !

Lien : http://claraetlesmots.blogsp..
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