Anima

“Cet homme parlait pour moi qui ne savait pas parler : ses sons étaient mes sons, sa voix était ma voix et sa langue, dépliée comme jamais, faisait vibrer ma raison en lui ouvrant la fenêtre du souvenir.”

🤹Je ne sais même pas par où commencer pour vous parler de ce livre. J'ai mis un temps fou à commencer cette critique, par crainte de ne pas réussir à honorer Wajdi Mouawad, le comédien, dramaturge, cinéaste, écrivain le plus inspirant que je connaisse.

🔥Vous avez probablement entendu parler du film “Incendies” de Denis Villeneuve, issu de la pièce de théâtre de Wajdi Mouawad. Mais s'il y a un livre avec lequel commencer pour découvrir ce virtuose, c'est Anima.

🩸Wahhch Debch, un canadien d'origine libanaise, découvre un jour sa femme assassinée. Brisé, Wahhch traque le meurtrier lors d'un long périple qui ouvre la boîte de pandore des souffrances accumulées dans son enfance. Wahhch doute de tout, jusqu'à ne plus être certain qu'il n'est pas lui-même l'assassin. Il part en quête d'identité, à la recherche de son Anima, et y laisse une partie de son âme.

🐭 Son errance est racontée du point de vue des animaux qui observent Wahhch dans sa chasse à l'homme. La narration est extrêmement riche, c'est poétique sans être pédant, c'est brutal tout en étant subtil, bref, c'est magistral. le dénouement m'a littéralement coupé le souffle, je n'ai pas réussi à lever les yeux du livre une seule seconde.

✍️ Anima, c'est un putain de livre de malade. Je ne vois pas comment le formuler autrement. Alors oui c'est violent, c'est gore, c'est triste, c'est dur. Mais c'est aussi probablement la meilleure fiction que j'ai lue. Alors merci Wajdi !

Et bien sûr, ça se lit avec Radiohead : https://www.youtube.com/watch?v=QQnc-hM80UQ
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Quel étrange roman… Il m'avait été conseillé par une libraire du Grenier d'Abondance, et était passé à la trappe… Il faut dire que la couverture n'est guère attrayante. Il m'a été remis en mémoire par une amie, qui l'avait trouvé fabuleux. A juste titre.
Tout commence par le meurtre d'une jeune femme. Meurtre épouvantable dont je vous épargnerai les détails. (Vous les lirez bien, si toutefois vous vous lancez dans cet étrange roman). le mari de la victime, Wahhch Debch dévasté, décide de retrouver le meurtrier de sa femme, et va parcourir l'Amérique dans une terrible chasse à l'homme.
Ce qui fait la force de ce livre : chaque chapitre, parfois très court, est raconté par un animal, spectateur des agissements de Wahhch. Chaque animal est désigné par son nom latin, du serinius cataria (le canari) à la musca domestica (la mouche) en passant par le felis sylvestris catus (le chat). Au rythme des rencontres, il va également découvrir des morceaux de son passé et savoir vraiment qui il est.
Un livre terrifiant qu'on ne peut pas lâcher malgré la violence des écrits.
« Anima » est son deuxième roman.

Je l'ai a-do-ré ! Cela faisait bien longtemps que je n'étais pas tombé sur une pépite pareille !

Donné entre deux cours par l'une de mes amies sur un petit bout de papier (merci Elsa), j'ai attendu les vacances pour le lire tranquille et il n'aura pas fait long feu !

En quelques mots Wahhch Debch va être jeté dans une chasse à l'homme éprouvante après la découverte du corps de sa femme sauvagement mutilé. Mais on va vite se rendre compte que cette chasse à l'homme est étonnante à bien des égards.
D'abord parce qu'elle est racontée par des âmes avant que cela soit des hommes et parce que chaque rebondissement nous amène vers d'autres paysages à la fois extrêmement sanglants et pourtant tout à fait bouleversants pour finir par une chasse aux hommes ... et pas forcément ceux qu'on croit !:

Je l'ai lu d'une traite, avide de connaître la suite et émerveillée d'un tel art littéraire. J'ai été emportée par tout, l'histoire, les personnages, les paysages, l'ambiance, les retournements de situation. Tout était savamment pensé, savamment pesé, posé là au bon moment.

Une lecture que je ne peux que recommander !!

En bref, un roman hors norme qui ne laissera personne indifférent ! Narration originale, propos pertinent et scènes chocs, si vous vous lancez, vous n'en ressortirez pas indemne.

Le gros point fort de ce roman, celui qui marque et qui apporte cet effet de surprise dès les premières lignes tient au choix narratif de l'auteur : l'histoire est racontée par les animaux qui entourent le personnage principal. Que ce soit son chat lors de la découverte du corps de sa femme ou l'araignée au-dessus de la caméra de surveillance d'un bar qu'il va fréquenter, chaque être vivant prête sa voix à l'action, avec ses propres ressentis, ses propres concepts. Et c'est là que tout le talent de Wajdi Mouawad se révèle tant la crédibilité des différents chapitres est exceptionnelle, la fidélité sans nom d'un chien ou la frénésie d'une fourmi sont parfaitement retranscrites.

Si cet aspect-là vous séduit, je dois quand même prévenir que le récit est malheureusement ponctué de nombreuses scènes de violences, entre humains, mais le plus souvent entre humain et animal... Et l'auteur met le doigt sur un constat sans appel : la bestialité est belle et bien le propre de l'Homme. Chaque scène tragique et sordide sera orchestrée par un Humain, volontairement ou non. Âmes sensibles s'abstenir donc, car la plume, malgré sa poésie sous-jacente, est la plupart du temps crue et sans détours.

[...]

Wajdi Mouawad nous offre donc un roman coup de poing qui mérite d'être connu malgré les réticences que certains lecteurs pourront légitimement avoir.
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Anima de Wajdi Mouawad est un roman noir, violent, qui va même jusqu'au glauque par moment.
Mais l'auteur a vraiment été très original car on suit l'histoire au travers du regard d'animaux qui croisent la route du héros, du papillon à l'araignée, en passant par le chat et le chien.
Les faits sont ignobles et le fait que ce soit les animaux qui content l'histoire intensifient la violence omniprésence, violence sur les hommes mais également sur les animaux, âmes sensibles s'abstenir !
On suit Wahhch qui part à la recherche de l'assassin de sa femme mais également à la recherche de ce qu'il s'est passé dans son enfance au Liban dont il n'a plus aucun souvenir. C'est passionnant, bouleversant, et le roman est prenant du début à la fin !

Les premières phrases aussi glaçantes qu'intrigantes donnent le ton: un meurtre sanglant et atroce, un homme détruit par la perte de sa femme et des souvenirs qui remontent à la surface.

Un « je » apparaît quelques lignes plus tard mais ce n'est pourtant pas la voix de Wahhch qui sera donnée à lire. Celle qui nous intéresse sera plus bestiale et multiple. Cette narration toute particulière fait la particularité de ce roman dont j'ai quelques difficultés à expliquer la force avec laquelle il m'a totalement retournée, moi, ma tête, mon coeur.
J'ai lu les premières pages en me demandant dans quel monde insensé j'étais tombée. Puis, la violence, les peurs, les drames arrivent et malgré ces mots qui serrent la gorge, tordent le ventre, j'ai continué ma lecture dans les traces que Wahhch laissait derrière lui, à la découverte de sa vérité et de son histoire.


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Pour résumer, Anima est un roman original, inspiré et coup de poing. Il prend aux tripes, n'a aucun tabou. Son langage cru mais bien manié propulse le lecteur en plein cauchemar aux côtés de Wahhch, à travers le regard de multiples animaux dont on oublie trop souvent la voix dans notre quotidien. C'est un coup de coeur, à découvrir absolument !
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Un choc littéraire, voilà ce que je ressens après la lecture de ce livre. Jamais jusqu'à présent je n'avais ressenti une aussi grande émotion à la lecture d'un livre, je ne suis pas prête de l'oublier comme grand nombre de roman lu jusqu'à aujourd'hui.
L'Anima est la femme intérieure que porte tout homme dans ses profondeurs psychiques. Elle ne réfère pas à une image concrète de femme, mais à une énorme accumulation énergétique de "féminin" Carlos Gustavo Jung.
L'énergie, Wahhch Debch la porte en lui pour retrouver l'assassin de sa femme pour le regarder en face et comprendre, comprendre l'horreur de ce crime affreux et se persuader qu'il n'est pas le coupable de ce meurtre.
L'originalité et la force de ce livre résident dans son écriture, l'histoire est racontée par des animaux qui croisent Wahhch, des animaux qui regardent les humains avec empathie, nous révèlent nos faiblesses, nos forces, notre potentiel à vouloir nous détruire.
Wahhch, dans sa quête de vérité, nous relate les histoires de guerre, guerre de Sécession, guerre contre les indiens d'Amérique et la guerre au Liban,.
Les descriptions de ces massacres, de ces injustices sont souvent insoutenables. Nous cheminons ainsi d'animaux en animaux jusqu'au dénouement qui nous laisse un gout amer sur la nature humaine.

Dés le premier chapitre tout est là.

D'abord on est décontenancés par la narration. Qui donc est le narrateur ? Structure narrative ultra originale, portée par des animaux spectateurs, c'est le premier intérêt du livre. Et ça marche très bien.

Et il y a cette scène, le meurtre, horrible, particulièrement horrible. Et c'est tout au long de ce roman magnifique que l'horreur revient, immanquablement, toujours plus trash, toujours plus sanglante, car c'est de l'horreur animale, les animaux tuent, broient, copulent, pas de sentiments, pas de dégoût, ça c'est pour les hommes (et les lecteurs…)

Et il y a lui. Cet homme qui découvre sa femme mutilée et sans vie. Spectateur de l'horreur. Étant donnée la structure narrative, il le sera tout au long du roman, spectateur de sa descente aux enfers.

Roman ultra violent, dérangeant, féroce, jusque dans ses entrailles, enquête d'un homme blessé, brisé , déterminé, et parfois jaillit l'humanité, ou des désirs d'humanité, ça prend aux tripes, c'est le but recherché.
A ne pas mettre entre toutes les mains.
A lire absolument.

Ce roman prend aux tripes dès les premières pages et ne les lâche que bien après qu'on l'ait refermé. le drame de Wahhch, sa quête qui deviendra un véritable voyage au fond des ténèbres, Wajdi Mouawad, en bon homme de théâtre, les mets en scène à travers les regards des multiples animaux qui croisent son chemin. le résultat est fabuleux, la bestialité des hommes n'en prend que plus de relief, un joli morceau de littérature !