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Le sang des promesses tome 3 sur 4
EAN : 9782742762491
108 pages
Actes Sud (08/09/2006)
4.09/5   172 notes
Résumé :
En remontant le fil de ses origines, Loup ouvre une porte qui
la conduira au fond d'un gouffre, car là se trouve la mémoire
de son sang : une séquence douloureuse d'amours impossibles,
qui va d'Odette à Hélène, puis à Léonie, à Ludivine, à Sarah, à
Luce, et enfin à Aimée, sa mère... On dirait bien qu'un
mauvais sort a décimé cette famille, l'a lancée dans le train des
malheurs et l'hallali des grands soirs, au coeur de... >Voir plus
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J'ai comme d'habitude lu la préface de Forêts qu'avait écrite Mouawad après avoir lu la pièce. Et j'ai eu la réponse à tout ce qui m'avait troublé dans cette pièce et tout ce qui m'avait un peu déçu dans Incendies (surtout par rapport à Littoral).

Alors oui Forêts est totalement différent des deux premières pièces de la "saga" du sang des promesses. La trop grande proximité des deux premiers tomes m'avait un peu troublé... et elle a aussi troublé l'auteur. Il s'éloigne donc ici un peu de ses thèmes et contextes fétiches pour s'atteler au sujet des guerres franco-allemandes, mais toujours sous l'angle de la recherche des origines, de la nécessité qu'a chacun de retracer son histoire.

Il y a comme toujours de l'humour, comme toujours de l'émotion forte, débordante. Il y a de la poésie et des trouvailles littéraires. Et comme souvent chez Mouawad, de la folie, de l'inconcevable, de l'inavouable, de l'insupportable. Parce que l'homme est fait de tout ça et que c'est la recherche continuelle de Mouawad, comprendre l'homme dans sa globalité, sans chercher à mettre sous l'éteignoir ce qui pourrait nous déranger. C'est un théâtre exigeant, éprouvant, en perpétuelle construction. Et c'est pour ça que je l'aime.
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J'ai découvert Wajdi Mouawad avec Incendies, le deuxième tome sur les quatre du cycle « le Sang des promesses ». Ça m'avait percutée, ébranlée. J'avais trouvé l'histoire de cette pièce de théâtre magistrale et inoubliable. Terrible, tragique, mais inoubliable.
C'est donc avec le souvenir de cette lecture que je me suis lancée, avec enthousiasme et un peu d'angoisse aussi au vu des sujets abordés, dans Forêts, qui constitue le troisième tome de cette quadrilogie.

Loup, jeune adolescente rebelle québécoise de 16 ans, doit démêler l'énigme de son passé familial pour arriver à vivre. « Démêler » est un faible mot dans le cas présent, parce que ledit passé familial est ici bien lourd et terrible.

Loup est la septième et dernière génération d'une famille qu'on découvre au fur et à mesure de la lecture. Chaque protagoniste de l'histoire est présent dans la pièce, et tous parlent et s'adressent les uns aux autres, selon les périodes évoquées. La narration est un peu perturbée et donc perturbante, puisque le récit s'étale sur plusieurs générations et temporalités, le tout s'entremêlant.

Tout comme « Incendies », c'est une histoire terriblement sombre. Loup accompagné d'un paléontologue explore le passé de sa famille et découvre abandons, inceste, guerres, assassinats. Mais dans toute cette noirceur, elle découvre également la vérité, et la preuve qu'il n'y a pas dans sa famille que des abandons mais au contraire des enfants qui ont été sauvés.

Parmi les thèmes abordés par Wajdi Mouawad, le poids du passé sur le présent, l'importance de la mémoire, l'amour et la haine. Et la fatalité (présences d'oracles dans la pièce), mais qui va de façon assez intéressante à l'inverse de la tragédie grecque : on va plutôt vers la rédemption au lieu de la mort.

Voilà donc une pièce de théâtre intéressante. Mais bien compliquée à comprendre. Il y a beaucoup de personnages qui s'entremêlent, entre présent et passé, plusieurs générations, et ça perturbe la lecture parce qu'on ne sait plus qui est qui, qui a fait quoi. J'ai même dû prendre des notes, un peu comme un arbre généalogique, pour arriver à me souvenir de chaque personnage. Mais c'est une pièce de théâtre, davantage destinée à être vue qu'à être lue. Je suppose qu'à la vue des personnages, l'histoire se met en place plus aisément.

C'est une histoire qu'il faut assimiler, voire relire pour en percevoir toute la force, avec une écriture très poétique malgré la noirceur.
Incendies m'avait, dès le départ, happée, et captivée. Je dirais que Forêts est moins percutant, moins enthousiasmant, moins surprenant et moins poétique qu'Incendies, dans lequel l'émotion était à son comble. Peut-être aussi parce que j'ai été perturbée par le nombre de personnages et de temporalités qui s'entremêlent, laissant moins la place à l'émotion. Mais cela reste une très bonne lecture, très intéressante. Je pense surtout que la performance théâtrale doit être passionnante à voir.
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Quel bonheur et en même temps quel effroi de se plonger dans l'univers sombre de Wajdi Mouawad. Ici un chant choral de femmes tenues au secret, portées par les mêmes manques, leurs mères, leurs histoires et leurs familles. Sur 6 générations, couvrant tout le 20 ème siècle et ses atrocités nous suivons le décorticage des secrets les plus noirs dans des familles étouffées par leur silence.
Loup, jeune femme de 17 ans, canadienne, voit mourir Aimée d'un tumeur non soignée, créé par un jumeau perdu. Elle-même fruit d'un abandon de Luce, elle même perdue dans les mensonges et non dits de Ludivine. Savoir pour pardonner, affronter le noir pour aller vers la lumière.
Magnifique et brutal.
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Tome 3.

Wajdi Mouawad continue son exploration de l'amour familial, du deuil, de la fraterie, de la guerre et tant d'autres choses !! Les deux premiers tomes ont étés de véritables coups de coeur ... Même si cet opus m'a plu, je trouve qu'il est un peu en dessous des deux précédents. Moins profond, moins percutant et un peu trop alambiqué mais ce n'est que mon avis ! A très vite pour le tome 4
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« avec toute la solitude et toute la tristesse qu'il y a ici, qui font pousser les arbres de plus en plus haut et de plus en plus nombreux, je ne pouvais même pas me figurer un jour que je ressentirais ce que je ressens » - Léonie, scène 7.
Toujours une histoire d'oxygène, de mots dont le problème n'est pas qu'ils soient pas assez forts, mais pas assez rapides ; ce besoin ardent de la ligne de fuite, une construction familiale qui n'est plus l'énigme à découvrir mais qui est la clé d'obstruction d'une énigme plus grande, du dépassement à la Kafka, les lignes brisées, l'amitié. L'amitié qui place, via Sarah, Ludivine «au midi de [sa] vie et de toute [son] histoire ».

Plaisir de voir Mouawad s'échapper des thèmes de Littoral et d'Incendies, justifiant désormais les quatre livres ; bien que j'ai aimé les deux premiers volets. Forêts s'achève encore sur une scène de déclaration familiale mais Loup à sa mère dit avoir cru être liée par son sang alors qu'elle l'est par les promesses - la promesse n'est plus liée qu'au sang comme dans un Incendies.

Il apparaît évident maintenant que je préfère Forêts à Incendies ou Littoral, aussi grâce au fait que Mouawad décime l'histoire contemporaine de mon pays, toute bataille confondue.

Encore : l'illustration.
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Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
Écoute : dans notre situation, dans notre époque qui assomme toute beauté, toute voix, toute aspiration, il faut aller en ligne droite, et sans dévier, vers la cible pour l'atteindre à la fine pointe acérée de la flèche et ainsi frapper en plein coeur le chagrin. Si tu refuses, Sarah, si tu refuses l'évidence, tout sera inversé ! Celle qui peut donner la vie sacrifierait la sienne pour sauver celle qui ne peut pas la donner ? Tu réalises l'aveuglement ? Sarah, j'ai tout vécu avec toi, et par toi, et grâce à toi, ma vie aura été, malgré tout, une flamme, une vague, une plage, un souffle. J'ai tout pleuré par toi, j'ai tout aimé par toi, j'ai tout ri par toi, j'ai tout compris par toi et j'ai tout appris par toi et je t'en prie, ne crains pas car je vivrai tout ce qui m'attend avec force puisque je me dirai à chaque instant "ce que je vis je l'épargne à Sarah, ce que je souffre je l'épargne à Sarah", alors rien ne me fera trembler, je te jure, te le promets !
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Aimée. Je porte un enfant dans ma tête ?
Freedman. Pour être plus exact, vous portez votre jumeau.
Aimée. Quel jumeau ?
Freedman. Le vôtre. Vous étiez deux dans le ventre de votre mère. Mais vous l'avez intégré, le forçant à conserver un état embryonnaire. Un genre de cannibalisme fœtal qui se produit parfois au tout premier stade de la vie. Le jumeau avalé poursuit tout de même son évolution microscopique et se niche, au hasard, dans le corps de son frère qui, sans le savoir, le portera sa vie durant dans la poitrine, le sexe, la colonne vertébrale, le cerveau... Oui, ça peut surprendre mais ça n'a rien d'exceptionnel. Ce qui est unique dans votre cas, hormis sa taille, c'est la manière avec laquelle il s'est greffé autour de votre système nerveux, comme si, pour assurer sa survie, il s'était placé là intentionnellement.
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DOUGLAS DUPONTEL. De quoi avez-vous si peur, Loup?

LOUP. J'ai peur de ne pas trouver ma place dans le monde ! C'est important ça de trouver sa place dans le monde quand on a seize ans, non ?

DOUGLAS DUPONTEL. Vous avez le temps, vous êtes jeune !

LOUP. Non, je n'ai pas le temps, et je ne suis pas jeune !Y a rien de plus niaiseux de plus épais de plus cave qu'un jeune qui dit de lui qu'il est jeune ! Ça, ça veut dire qu'il est déjà mort ! Moi je veux tout, tout de suite et que ça soit beau, et grand et magnifique et bouleversant et clair, et évident comme de l'eau qui tombe ! Vous rendez-vous compte, Douglas, que vous êtes la personne avec qui j'aurai le plus parlé dans ma vie ? Qu'est-ce que vous croyez ? Moi aussi si j'avais été beaucoup plus vieille je serais tombée amoureuse de vous, mais je ne suis pas plus vieille et vous n'êtes pas plus jeune, comme quoi je perpétue le malheur à mon tour : amour impossible sur malheur impossible ! Est-ce que vous avez déjà aimé quelqu'un, vous, Douglas ? C'est comment ? C'est quoi le remède contre le malheur? Je veux dire qu'est-ce qui va nous sauver des horreurs de l'amour, Douglas ?
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Samuel : Sarah Cohen ! Je t’aime ! Tu vois l’horizon là-bas. Je t’aime encore plus loin. Plus je t’aime, plus je t’aime. Tu comprends ! Aimer, c’est aimer plus. Te dire mon amour pour toi est impossible puisqu’au moment même où je veux te dire « je t’aime » déjà je t’aime encore plus et il me faudrait le redire pour être à la hauteur de cette enivrante addition. C’est peut-être ça quand on dit que les mots ne sont pas assez forts. En fait ce n’est pas qu’ils ne sont pas assez forts, ils ne sont tout simplement pas tout à fait rapides.
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Ce ne sont pas les gens raisonnables qui apportent le bonheur, Edgar, mais les rêveurs car les rêveurs agissent en fonction de leurs rêves et non pas en vertu de leurs intêrets.
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Vidéo de Wajdi Mouawad
Wadji Mouawad est dramaturge, romancier, metteur en scène, Grand prix du théâtre de l'Académie française et il dirige actuellement le Théâtre national de la Colline depuis 2016. Cet homme d'origine libanaise est venu donner son point de vue sur la question "Que faire de notre héritage culturel?". "On a semé en moi la graine de la détestation, qui consistait au fond à détester tout ce qui n'était pas de mon camp et mon clan", a expliqué Wadji Mouawad, qui a grandi au Liban pendant la guerre civile, dans une "culture de la détestation". Aujourd'hui, il a choisi de réfléchir à la manière dont son héritage personnel l'encombre dans la situation que nous vivons actuellement, et notamment le conflit israélo-palestinien, et plus particulièrement depuis les attentats du 7 octobre 2023. Selon lui, il n'est pas possible d'être neutre du fait de notre héritage. Après ce constat, il en vient à se poser la question suivante : "Est-ce que notre héritage ne devient pas un obstacle à notre capacité à l'empathie?".
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