Citations sur Le combat d'hiver (106)
Helen sentit que les griffes du chagrin se desserraient un peu autour de son cœur.
On découvre le paradis quand on le perd, et le nid quand on en tombe.
Dans mon panier,
Dans mon panier, il n'y a pas de cerises,
Mon prince…
Il n'y a pas de mouchoirs,
Pas de mouchoirs brodés,
Ni de perles, non.
Non plus de peine, mon amour,
Non plus de peine et de chagrin…
Dans mon panier, il n'y a pas de poule,
Mon père,
Pas de poule qu'on plume,
Ni de cane, non.
Il n'y a pas de gants de velours,
Pas de gants bien cousus, non.
Non plus de peine et de chagrin, mon amour,
Non plus de peine et de chagrin.
Il y a dans la voix humaine quelque chose qui, émanant de l'âme, touche la nôtre au plus profond.
Janet Baker, mezzo-soprano britannique, à propos de la voix de Kathleen Ferrier.
Dès les premières notes, l'espace autour d'elle sembla transfiguré. Sa voix pure tendait entre le ciel et la terre des fils invisibles.
- Tu attendais dans le cimetière ? s'étonna Milena.
- Oui, répondit le garçon en s'avançant, tu connais un endroit plus sûr et plus tranquille ?
- Ça ne te fait pas peur, les morts ? demanda Helen, impressionnée.
- Non. Les morts ne font pas d'histoires. Je me méfie davantage des vivants.
Je viens de me promener entre les tombes. C'est idiot, mais j'aime ça. Même la nuit. À l'internat, au lieu d'aller en ville ou chez ma consoleuse, il m'arrivait de monter au cimetière. Milos me traitait de fou. Il disait qu'il valait mieux profiter autrement de nos heures de liberté. Mais moi, ça me plaît. Je ne trouve pas ça triste. Au contraire. Ça oblige à penser vraiment à sa propre vie, et à ce qu'on en fait.
Dans mon panier, il n'y a pas de cerises,
Mon prince,
Pas de cerises merveilles,
Ni d'amandes, non.
Il n'y a pas de mouchoirs,
Pas de mouchoirs brodés,non.
Ni de perles, non.
Non plus peine et chagrin ...
Dans mon panier, il n'y a pas de poule,
Mon père,
Pas de poule qu'on plume,
Ni de cane, non.
Il n'y a pas de gants de velours,
Pas de gants bien cousus, non.
Non plus peine et chagrin, mon amour,
Non plus peine et chagrin.
Un peu plus tard, un car rugissant en provenance du nord doubla le convoi qui progressait à faible allure. Quand il arriva à la hauteur du deuxième fourgon, les deux véhicules se côtoyèrent pendant quelques dizaines de mètres. Au fon du car somnolait Paula, les mains abandonnées sur les genoux. Son large postérieur occupait deux places entières. Derrière elle, Helen essayait de lire un roman. Elle leva les yeux et regarda distraitement le fourgon dans lequel Milos était enfermé, les menottes aux poignets et le coeur lourd.
Pendant quelques secondes, il n'y eut pas plus de trois mètres entre les deux amoureux, puis le car accéléra et les éloigna l'un de l'autre.
"On ne me prend jamais, moi !" disait-il de sa voix joyeuse.
Oui, mais s'ils te prennent quand même ? Dis-moi, Milos ? S'ils te prennent ?