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EAN : 9782264027450
282 pages
10-18 (19/05/1999)
3.29/5   14 notes
Résumé :
En jurant de soigner les maux, Florent Bonnevy, médecin d'une trentaine d'années, s'est aussi voué à combattre les injustices. Familier du Régent, des seigneurs et des humbles, également surpris par ses méthodes novatrices et son franc-parler, il ausculte l'âme des puissants comme les corps, traquant le mal, les vices, les crimes, des alcôves aux couvents, des palais aux faubourgs, des provinces aux colonies. A l'image du duc d'Orléans, la Régence lui tend un visage... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Même s'il soigne les riches et exerce son art jusque chez le duc d'Orléans dont il est un ami, Florent Bonnevy est surtout le médecin des pauvres et des miséreux. Dans les bas-fonds de Paris, on l'appelle Sauve-du-Mal et on sait que sa porte est toujours ouverte en cas de problème. Aussi n'est-il pas surpris quand, un soir de septembre 1715, une prostituée frappe à sa porte et le guide dans les rues sombres jusqu'à une maison close où un homme est au plus mal. Sur place, Sauve-du-Mal ne peut que constater le décès de l'homme qu'il reconnaît comme Maximin Larive, l'époux d'Aude-Marie, la meilleure amie de sa femme Justine. Pour éviter un scandale, il reconduit la dépouille jusqu'à son domicile, arguant d'un décès lors du transport. La famille, soucieuse elle aussi de préserver les apparences, reste discrète et s'empresse d'organiser un enterrement loin de Paris, sur ses terres de Lorraine. Mais le médecin n'est pas homme à fermer les yeux sur un crime et pour lui, il n'y a aucun doute, Larive a été empoisonné. Au grand dam de Justine qui préférerait que son mari soit plus souvent auprès d'elle, le médecin se lance dans une enquête qui le fera côtoyer des hommes peu scrupuleux, des escrocs prêts à tout pour faire main basse sur la fortune d'autrui.

Premier tome des enquêtes de Florent Bonnevy, médecin parisien, né aux Pays-Bas dans une famille juive, ce qu'il cache à tous, même à sa femme, la délicieuse et piquante Justine. Cartésien, féru de sciences, il est très dévoué à ses patients, surtout les plus pauvres, mais a aussi ses entrées chez Philippe d'Orléans, appelé à devenir Régent suite au décès de Louis XIV. Epris de justice, il n'hésite pas à donner de sa personne pour démasquer une bande de malfrats, allant jusqu'à fréquenter une maison close, ce que lui reproche vertement son épouse. Mais Justine est amoureuse et pardonne tout à son mari qui le lui rend bien, la laissant libre de s'immiscer elle aussi dans ses enquêtes.
Ce qui fait le charme de ce polar historique, c'est d'abord l'écriture de Dominique Muller, fluide et bien ancrée dans l'époque, et aussi le contexte historique. Cette première enquête se situe quelques jours après la mort du Roi Soleil et on assiste au combat de coqs que se livrent ses potentiels successeurs. Mal aimé, entouré d'une réputation sulfureuse, c'est le duc d'Orléans qui remporte la palme en devenant Régent. Lucide, voire cynique, il s'entoure d'individus pas toujours recommandables mais suffisamment riches pour l'aider à assainir les finances de l'Etat.
Une bonne entrée en matière, divertissante et instructive. le couple Florent/Justine est sympathique et attachant et on aura plaisir à les suivre dans d'autres aventures.
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Florent Bonnevy jeune médecin, affectueusement surnommé Sauve-du-mal par entre autre Justine, sa femme parce qu'il soigne aussi bien les nantis que les plus pauvres, est appelé un soir, dans une maison de galanterie. Il y découvre le corps sans vie de Maximin Larive un avocat dont le corps noirci évoque un empoisonnement. Pour éviter le scandale, le médecin ramène le corps dans sa famille, expliquant que la victime est décédée lors du transport mais curieusement son beau père Mr Chamalbert, Président à mortier (parlementaire) - rapidement prévenu - le fait transporter dans ses terres de Lorraine, pour l'inhumer à la sauvette et éviter ainsi une enquête de police. Aude-Marie, la jeune veuve et meilleure amie de Justine, semble inconsolable, tout comme sa sœur Diane qui semblait bien connaître son beau-frère... Au cours de son enquête, Sauve-du-mal, bien décidé à faire la lumière sur cette mort suspecte, découvre les opérations malhonnêtes auxquelles se livrait l'avocat, cherchant notamment à écouler bijoux et tableaux qu'il arrivait à se faire remettre par sa belle-mère. Cette première piste le met sur la trace de receleurs qui fréquentaient la maison de galanterie où Larive a été retrouvé mort...

Plus qu'une enquête policière, Sauve du mal est une recherche de vérité et de justice qui motive le jeune médecin. C'est l'occasion d'explorer les rapports des membres de la famille Chamalbert, un notable dont la conduite exacerbe les dissensions dans la famille et de dénoncer les manipulations, escroqueries qui sévissent dans cette famille.
Dominique Muller-Wakhevitch évoque également avec cette première enquête, la période délicate du changement politique survenant en 1715, à la mort de Louis XIV et qui fait naître de lourdes batailles autour de son testament contesté par Philippe d'Orléans, son neveu. Le contexte historique est un des grands intérêts de ce premier tome tout comme cette première rencontre avec Sauve-du-Mal, un jeune médecin idéaliste et altruiste, un héros solaire secondé par une épouse qui n'a pas sa langue dans sa poche, qui nous entraîne dans les milieux de la noblesse ou ceux du peuple avec la même aisance.
L'écriture est fluide mais j'ai un petit bémol sur la difficulté de suivre ces personnages, notamment dans les nombreux dialogues, où les mêmes personnages utilisent à la fois leur nom et leur pseudonyme, conduisant à quelques confusions dans ma lecture.
Mais cette première aventure donne envie d'en connaître un peu plus sur ce héros solaire.
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L'introduction des "Sauve-du-Mal" est une petite merveille d'Histoire du quotidien au XVIIIe siècle, dans un Paris ou dans une France des lointains (Lorraine, Antilles, Louisiane...) que Watteau, Marivaux et tant d'autres n'auront de cesse de dépeindre, celle qui aujourd'hui subsiste en ses Castes... Ecartelés entre le trop trop riche et le miséreux indéterminé de la survie...le pays et ses voisins voient s'éloigner les 30 dites "glorieuses", pour un retour au temps de Hugo ou de Zola, l'hyper information en sus...
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Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
Encore enfant, Jean Perchin avait saisi qu'on ne progressait pas dans le monde en faisant le dégoûté, à plus forte raison quand on n'était pas né. Il avait acquis le goût du chantage en constatant avec quelle aisance il était devenu le chef des enfants de chœur, après avoir surpris Monsieur le curé en très délicate posture avec le petit Jacquet.
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Les eaux épaisses de la Seine charriaient des carcasses de bœufs, les restes des tanneries et mégisseries aux relents pestilentiels, les teintures des Gobelins écoulées par la Bièvre. On glissait sur le savon gras à l'abord des lavoirs, où les lavandières frottaient le beau linge dans la tourbe et la cendre.
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Florent aimait ces parcours nocturnes dans Paris, cet espace de la rue qui le ramenait vers son enfance, à Amsterdam, dans la ville-refuge où Réformés et Juifs vivaient en bonne entente.
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Florent Bonnevy n’était pas un époux ordinaire, ne le deviendrait jamais. C’était une singularité dont il avait averti Justine dès leur première rencontre, il y avait de cela deux ans et six mois. Si elle ne lui en avait que rarement fait grief depuis lors, elle en éprouvait ce soir-là un furieux picotement.
S’en plaindre ? Et à qui ? Aux boiseries, à la cheminée, au miroir de la coiffeuse, à leur portrait ? Avoir convolé avec un courant d’air ne lui offrait d’autre ressource que de lancer ses mules, et d’une, et de deux, contre une image peu ressemblante. Avait-elle le sourire niais, sur cette peinture, ainsi piquée à son clavecin, en parfaite épouse docile ! Et lui, penché sur elle, à l’étroit dans l’habit de velours émeraude que Largillière l’avait forcé à revêtir ! Il s’ennuyait à poser, c’était manifeste, nullement flatté qu’un portraitiste de si grand renom lui fît l’honneur de le peindre. Même figé sous le vernis, il semblait sur le point de s’envoler, happé hors du tableau par quelque souffreteux à panser, quelque étrangeté à comprendre. Que pouvaient la gorge ronde, la peau tiède et rose, l’aimable babil d’une jeune femme en bonne santé contre la curiosité insatiable d’un pareil homme, si friand des pustules, des malheurs, des discours de ses malades ?
À quoi bon les avoir lancées, ces mules ? Si irritée fût-elle, la petite Mme Bonnevy ne pouvait s’empêcher de le trouver beau, son maudit fuyard, et non seulement par le talent du peintre.
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Elle, si coquette, n’avait pas accordé un regard à son cadeau, la poupée de porcelaine habillée du modèle de sa robe neuve, preuve de la gravité de son mal. Mme de Monthaut, après avoir en vain attendu ses deux médecins attitrés, d’épouvantables bons-hommes à clystères et sangsues, par bonheur sortis de chez eux, s’était résolue à envoyer chercher ce Bonnevy, qui passait pour guérir les malades en dépit de ses extravagances. Justine s’était enfouie sous le drap quand s’était approché une sorte de géant, encore un méchant pour lui tirer le sang. Mais celui-ci n’était pas comme les autres. Il avait d’abord demandé une bassine d’eau bouillie et un linge propre pour se laver les mains. Mme de Monthaut avait haussé les épaules, les sourcils et tout ce que son embonpoint lui permettait de bouger, mais n’en avait pas moins quitté la chambre pour obéir à ce caprice. Pendant son absence, le médecin avait soulevé dentelles et courtepointes, avait contemplé sans gêne le corps immobile, si longtemps que Justine avait fermé les yeux très fort, la figure plus rouge de pudeur que de fièvre. Le plus calmement du monde, il avait alors dit à sa malade :
— C’est vous que j’épouserai, mademoiselle. Sachez toutefois que je ferai un mari contrariant, car je suis avant tout médecin.
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Video de Dominique Muller-Wakhevitch (3) Voir plusAjouter une vidéo

L'antépénultième
Cette avant-avant dernière émission est placée sous le thème "Sur terre et sur mer"; en introduction B Pivot présente quelques photos tirées du "Grand livre des animaux disparus". - DOMINIQUE MULLER, auteur d'une biographie de la du Barry ("Une trainée de poudre"), retrace le parcours de la maîtresse du roi jusqu'à l'échaffaud. - ROBERT PARIENTE, auteur d"André Suarez...
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