Nathan del Amico est un brillant avocat new-yorkais. Mais sa réussite professionnelle l'a conduit à perdre l'amour de sa vie Mallory. Pourtant, Mallory et lui étaient faits l'un pour l'autre, faits pour rester unis à jamais depuis cet accident, lorsqu'ils avaient huit ans, où Nathan a sauvé la fillette de la noyade. Accident pendant lequel Nathan a cliniquement perdu la vie quelques minutes. Des minutes interminables qui décideront du cours de sa vie...
Un jour, Nathan rencontre Garrett Goodrich, un médecin bien mystérieux qui le met face à une dure réalité.
J'ai été très déçue. J'attendais beaucoup plus de ce Musso, cet auteur français contemporain qui vend des millions d'exemplaires à travers le monde. Avec un tel CV, j'étais en droit d'attendre un best-seller digne de ce nom, tel un film de Shyamalan tellement bien mené que personne ne s'attend à la fin. Eh bien non.
Le style est banal. L'idée principale développée, à savoir un jeune garçon qui frôle la mort et qui a quelque chose de spécial à accomplir, est plutôt bonne. le début de l'histoire d'ailleurs, avec le mystérieux Garrett, m'avait au premier abord convaincue. Sauf que le thème de la mort est développé lui aussi de façon banale, j'ai eu le sentiment que n'importe qui aurait pu écrire ces phrases, puisqu'elles sont dénuées de toute sensibilité littéraire : ni figure de style, ni rythmique haletante, ni vocabulaire original et choisi. Bref, c'est un pur roman de gare (d'ailleurs j'ai croisé lors de certains de mes voyages de nombreux passagers avec ce bouquin entre les mains). Et que dire de la forme ?
Guillaume Musso est visiblement connu pour faire des romans qui ressemblent à des scénari de films, sauf que ce style est imbuvable. Ce roman est blindé de clichés : tout d'abord, chaque chapitre s'ouvre sur une citation plus ou moins en rapport avec l'action. Sauf que si Musso cite parfois des grands tels que
Sénèque, Démocrite,
Aragon ou
Shakespeare, il fait également référence à des citations cent fois moins philosophes, provenant de paroles des Rolling Stones ou de répliques de films (comme HAL, dans "2001, l'Odyssée de l'espace", avouez que ça arrive comme un cheveu sur la soupe...) qui font totalement taches au milieu de
Mark Twain ou
Kundera !
Ensuite, Musso conserve la forme d'un scénario, à savoir ouvre certains de ses paragraphes avec des "24 décembre, chambre de l'hôpital, 4h du matin". On se croirait franchement dans un épisode de "Plus Belle la Vie", c'est-à-dire quelque chose de pas très très bien. Il aurait gagné à enlever ces "didascalies" qui coupent franchement le récit et décrédibilisent le style.
Enfin, la présentation des personnages secondaires, ainsi que leur arrivée dans le récit, reprend un standard des comiques lorsqu'ils veulent se moquer d'une bande annonce de film (imaginez la grosse voix française bien connue qui double toutes les bandes-annonces et qui dit : "Andy avait tout pour plaire. Mais un jour, sa vie bascula quand..." tada, suspense !!!). le problème, c'est que Musso ne se veut absolument pas comique sur ce coup. Oui, là c'est un vrai problème.
Ce qui me chagrine, c'est que c'est ce genre de littérature qui est véhiculé à travers le monde, alors que nombre d'auteurs aux styles novateurs et aux sujets pas forcément plus profonds mais mieux abordés peinent à se faire une place dans le monde de l'édition.
En bref, passez votre chemin.
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