La fille de Brooklyn

Je n'aime pas poser aux autres les questions que je n'aimerais pas qu'ils me posent.

Ceux qui s'imaginent au -dessus d'un peuple infantilisé qui serait incapable de choisir lui-même son destin. Dans un État de droit, même la politique obéit à des règles.
L’État de droit est une chimère. Depuis la nuit des temps, le seul droit qui existe, c'est le droit du plus fort.

Les innocents ça n’existe pas . Par contre il existe différents degrés de responsabilité.
L'homme est son pire prédateur. l'homme est en guerre contre lui-même. Au plus profond de lui, l'homme est habité par la violence, l’agressivité, la pulsion de mort, la volonté de dominer son semblable et de l'asservir un l'humiliant.

C'était aussi pour cette raison que j'avais adoré devenir père. Avoir un enfant est un antidote à cette nostalgie et à cette fraîcheur fanée. Avoir un enfant vous oblige à vous délester d'un passé trop lourd, seule condition pour vous projeter vers demain. Avoir un enfant, c'est être certain que le passé ne triomphera plus jamais sur l'avenir.

Chaque fois qu'on évoquait le sujet devant lui, il avait envie de citer la phrase d'Hemingway : " Paris valait toujours la peine, et vous receviez toujours quelque chose en retour de ce que vous lui donniez."

L'émotion me prit à la gorge. C'était troublant et poignant de voir la femme que j'aimais à l'âge de six ou sept ans. Je pensais à la vie qui s'ébauchait dans son ventre. Peut-être une petite fille qui lui ressemblerait. Si je parvenais à la retrouver.

 Toutes fructueuses qu’elles avaient été, nos investigations n’avaient réussi qu’à esquisser le portrait d’une jeune femme évanescente dont ni lui ni moi ne savions plus si elle était victime ou coupable. 

La fiction était une échappatoire. Le billet d'avion le moins cher pour fuir la morosité du quotidien.

Je suis la pluie qui me trempe, je suis la forêt qui me protège et qui m’avale, je suis le sang qui pulse dans mon coeur. Je cours. Je suis l’effort qui m’épuise, le gibier blessé qui refuse l’hallali.