Ce texte poétique et peu connu fut initialement publié en russe dans la revue Rul, à Berlin, le 7 janvier 1921 sous le pseudonyme de Sirine. En 1990 bien après la mort de
Nabokov (1899-1977), son fils Dmitri la publia en anglais. Traduit en français, il figure dans le recueil « La Vénitienne et autres contes ».
le narrateur trace distraitement le contour de l'ombre ronde et frémissante de son encrier à la lueur d'une bougie « imbibée de larmes ». Soudain une horloge sonne, il lui semble que quelqu'un frappe à la porte, douze fois. La porte grince et il émerge de l'ombre « rectangulaire » le narrateur croit l'avoir déjà vu...Il se saluent amicalement, ses lèvres rouges, ses oreilles pointues...il lui semble revoir sa forêt de pins sombres et de bouleaux blancs…
Dans cette nouvelle poétique aux allures de conte fantastique,
Nabokov évoque avec lyrisme le monde perdu de son enfance et l'horreur bien réelle de la guerre civile. Même le Génie des forêts a eu peur, même lui le bel esprit moqueur a dû fuir. L'imagination s'en est allée avec lui, bannie. Sa douleur est incommensurable. le lutin est devenu un pauvre homme ordinaire, un exilé qui attend la mort. le jeune narrateur à l'encrier lui prend la main...