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EAN : 9782021156034
304 pages
Seuil (12/03/2015)
3.79/5   21 notes
Résumé :
La vieille Taki rédige pour son neveu les souvenirs de ses années de service, avant guerre, dans la petite maison de style occidental de M Hirai, sous-directeur d'une entreprise de jouets florissante, à Tokyo. Taki se souvient avec ferveur de son quotidien dans le foyer de sa patronne Tokiko, de l'intimité qui se noue entre elles, pendant ce qui fut pour Taki, un long moment de bonheur. Elle évoque l'amour platonique entre les époux Hirai puis les sentiments de Tok... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
J'avais repéré "La maison au toit rouge" à sa sortie au cinéma mais quand j'ai découvert que le film (que je n'ai toujours pas vu d'ailleurs) était tiré d'un roman, j'ai de suite eu envie de le lire.
Alors, ne vous attendez pas a une histoire d'amour, a une romance, les japonais sont pudiques et ne montre pas facilement leur sentiment.

Le livre est plutôt une chronique des années 30-40 au Japon, on y découvre la vie avant et pendant la guerre au travers des confessions de Taki, qui est aujourd'hui une vieille femme. A l'époque, elle était bonne chez une famille. On découvre son quotidien. Autant vous dire, il y a très peu d'action, les mois et les années défilent sous nos yeux et pourtant on sent que la tension monte avec l'arrivée de la guerre. L'écriture de l'auteur est belle et Taki est vraiment attachante.

C'est une belle découverte et je suis curieuse de découvrir ce que peu donner cette histoire sur grand écran.

Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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Nakajima Kyoko est intéressée par le récit historique. La preuve en est qu'elle vient de sortir un nouveau récit (non traduit en français pour le moment) dans lequel elle fait revivre dans une longue fresque une période historique du Japon. Et c'est effectivement la peinture d'une époque qui à mon avis fait la valeur essentielle de la Maison au toit rouge.
Décrivant le coeur de la vie quotidienne de la bourgeoisie tokyoïte dans les années de la 2ème guerre mondiale au Japon, Nakajima Kyoko nous montre ce qu'elle fut en s'appuyant sur des détails et anecdotes qui frappent. On découvre par exemple comment se déroulaient les fêtes du Nouvel An… J'ai surtout retenu ce qui concernait l'omniprésence du nationalisme, de l'exaltation du sentiment national. Imaginez qu'à partir de septembre 39, chaque premier du mois, y compris le dimanche, les enfants devaient aller à l'école pour y célébrer la journée de la mobilisation nationale. Ce jour-là, pour montrer toute la frugalité des temps de guerre et le nationalisme qu'on attendait d'eux, leur boite-repas devait consister uniquement en un tapis de riz blanc, avec au milieu une prune rouge séchée au sel, pour figurer le drapeau du pays. Au-delà des faits ponctuellement rapportés, c'est le climat général qui est rendu avec soin. Les moeurs de l'époque sont également visitées. Et comme le discours de la narratrice est confronté à ce que pense maintenant son petit-neveu, la mise en regard entre le Japon d'autrefois et le Japon d'aujourd'hui est également intéressante.
Mais c'est précisément ce procédé littéraire qui, me semble-t-il, finit par faire la faiblesse principale du roman. A force de vouloir mettre en scène le lien dans le présent avec les acteurs du passé, le récit s'alourdit, et les dernières pages m'ont même paru ennuyeuses. Dommage.
Mais je conseille tout de même la lecture de ce roman, surtout à tous ceux et celles qui sont curieux de connaître le Japon et de saisir le Japon présent à partir de la connaissance de son passé proche.
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Une dame d'âge respectable, Taki, rédige pour son neveu, les souvenirs de ses années de service passées chez dans la famille Hirai, un foyer de la bourgeoisie tokyoïte .Le maître de maison est sous-directeur d'une entreprise de jouets, passablement prospère .Il a fait construire récemment une maison à Tokyo pour son épouse, Tokiko, et le fils de celle-ci. Tout le récit du roman de Kyoko Nakajima est articulé autour du basculement incessant entre deux époques, celle des années 30 du Japon de l'entre deux-guerres, conquérant, impérialiste, mais où il fait bon vivre, où les moeurs sont stables, confinent à l'immobilité ; et le Japon des années soixante, celui de la croissance économique, d'une entrée dans le monde occidental, au moins en apparence …

Ainsi, la ,narratrice souligne-t-elle le temps que les maitresses de maison dignes de ce nom devaient passer à préparer le nouvel an, à peaufiner la préparation des mets, à la visite systématique de tous les voisins …Tâches perçues pourtant par Taki comme nobles, valorisantes .Dans le domaine de la perception de l'histoire de son pays , Taki, peut-être à l'instar d'une grande majorité de ses compatriotes revisite l'histoire de son pays d'une manière surprenante , qu'un observateur contemporain pourrait aisément qualifier de révisionniste .Le fils de son neveu,Takeshi, lui fait remarquer que le Japon faisait déjà la guerre en 1936 : »Mais , mémé, le Japon faisait déjà la guerre à cette époque-là, a-t-il rétorqué .J'ai essayé de lui dire que ce n'était pas encore la guerre , mais juste des incidents . »
La perception d'une époque est aussi très bien illustrée par l'auteure .Son héroïne , Taki, aime se rappeler l'enthousiasme qui régnait à Tokyo, provoqué par l'espoir de voir la candidature de Tokyo aux jeux olympiques acceptée .Il n'en fut rien , on le sait, et l'histoire a décalé cette joie de quelques décennies, les jeux étant enfin organisés en 1964 , année de naissance de l'auteure . Autre trait du roman intéressant : la possibilité pour les femmes d'une « troisième voie » , évoquée au cours d'un dialogue entre Tokiko et sa maîtresse de maison .Elle évoque le passage d'un roman d'une certaine Yoshiya Nobuko , une des premières femmes de lettres à avoir dévoiler publiquement son homosexualité .Une façon très indirecte de lui avouer la réalité de ses sentiments pour sa servante …
Roman attachant, centré sur les faits et gestes quotidiens de personnages de classes éloignées, et traversé par le filtre déformant de la nostalgie, ce qui ajoute à son charme.
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J'ai acheté ce livre au peu par hasard, surtout charmée par l'époque où il se déroule (les années Showa principalement c'est à dire toute la période d'avant /après la 2nde guerre mondiale). La 4ème de couverture est trompeuse : ce livre n'a rien d'une histoire d'amour sirupeuse (ouf !).

Au contraire du film sorti il y a peu, qui suit surtout l'adultère de la maîtresse de maison, le livre lui est beaucoup plus en nuances et se concentre sur le récit de la bonne.

C'est un roman doux-amer qui saisit avec nostalgie le Tokyo des années 30-40 sans jamais tomber dans le négationnisme. Nankin et les batailles du Pacifique sont évoquées et les remarques du neveu de l'héroïne apportent un souffle critique sur les événements du passé très appréciable.

J'avais très peur que les deux personnages principaux finissent à un moment ou un autre par se jalouser. Mais il n'en est rien, Nakajima Kyoko écrit avec une grande sensibilité une histoire de respect et d'amitié (voir peut être plus) entre deux femmes très différentes.

Un roman sans prétention mais une belle découverte !
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Un petit livre assez dense.

C'est très beau et intéressant. Une vieille femme écrit ses mémoires enfin ses années passées avant et pendant la guerre. C'est superbe. Il est question de passion mais laquelle? Un aller retour entre le passé et le présent.

Si vous aimez l'écriture Japonaise alors n'hésitez plus
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Quand je suis devenue domestique au début des années trente, le personnel manquait dans les bons quartiers de Tokyo, et personne ne tutoyait les bonnes. Nos employeurs nous vouvoyaient parce que nous étions précieuses à leurs yeux. C’était la règle dans les bonnes familles. Toutes les maîtresses de maison savaient qu'une bonne de qualité était indispensable à un foyer bien tenu.
Il se trouve que je ne me suis jamais mariée, mais à cette époque-là on se préparait au mariage en travaillant comme bonne. Oui, on devenait domestique pour apprendre à être une épouse accomplie. Je n'irai pas jusqu’à dire que c’était comme l'université pour les jeunes filles d'aujourd'hui, mais ce n’était certainement pas une profession méprisée, même si tout le monde a l'air de penser qu’être bonne, c’était presque être esclave. Bien sur, j'ai connu des moments difficiles en faisant ce métier, mais existe-t-il des professions où l'on ne fait que s'amuser ?
Je n'irais pas non plus jusqu’à affirmer que cette occupation était universellement bien considérée et que tout le monde la respectait. Et si quelqu'un me demandait si le Monsieur de la première famille chez qui j'ai servi ne me regardait pas parfois d'un œil coquin, je serais bien obligée de reconnaître que cela lui arrivait , mais n'allez pas le répéter. Il s'agissait d'un écrivain célèbre et il est hors de question que son nom sorte de journal. J'emporterai ce secret dans la tombe.
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Les Secrets de la vieille Taki ou Comment devenir une championne du ménage, le livre sorti il y a deux ans grâce à la demoiselle Watanabe qui travaille dans l’édition, a sans aucun doute été un tournant dans ma vie. Les jeunes d’aujourd’hui ne comprennent apparemment plus rien aux choses de la maison, personne ne leur a jamais appris ; ils sont aussi incapables de choisir les légumes que de les préparer. Ils ne savent pas comment s’y prendre pour le ménage. Je me suis dit que les temps avaient changé en voyant le nombre incroyable de gens qui me demandaient conseil, soi‑ disant parce qu’ils n’avaient personne d’autre vers qui se tourner.
J’ignorais aussi que de nos jours on peut devenir auteur d’un livre sans l’avoir écrit. Cela confirme qu’on fait maintenant tout trop vite et mal. Enfin... je ne serais pas devenue auteur autrement.
Mais mon livre n’est pas mal du tout. Il s’est bien vendu. Grâce à l’argent qu’il m’a rapporté, j’ai pu acheter encore quelques actions.
Il contient cependant toutes les astuces de ménage que je connais et je ne compte pas revenir là‑ dessus. Personne n’a besoin d’avoir la même chose en deux exemplaires. C’est d’ailleurs un des secrets pour vivre sans dépenser trop.
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Mais , mémé, le Japon faisait déjà la guerre à cette époque-là, a-t-il rétorqué .J’ai essayé de lui dire que ce n’était pas encore la guerre , mais juste des incidents
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Je serai donc seule. Cela ne me dérange pas. On peut se sentir seule même entourée de monde.
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