Avant tout, je tiens à remercier les éditions Odile Jacob et Babelio pour ce livre que j'ai reçu dans le cadre de masse critique.
J'ai choisi ce livre car j'étudie la psychologie et que je souhaite enrichir ma culture de ce point de vue. Par ailleurs, je connais bien les éditions Odile Jacob pour avoir lu un certains nombre de livres de cette édition.
C'est donc en confiance que j'ai choisi ce livre. Fatale erreur. Je m'en veux d'avoir été aussi naïve quant au contenu éventuel de ce livre.
En toute sincérité je pensais que l'auteur traiterait d'un point psychologique le thème évoqué par le titre, à savoir la relation à l'argent dans un couple. Je pensais qu'il s'appuierait sur des études de psychologie sociale, entre autre, ou encore de ses observations lors de nombreuses consultations cliniques. Un livre dont les propos seraient donc fondés et qui pourraient m'intéresser dans le cadre d'une future pratique professionnelle.
Je m'en veux d'avoir été naïve, mais j'en veux encore plus aux éditions Odile Jacob sur ce coup là.
Elle nous vend l'auteur comme un pédiatre, donc une personne spécialiste de la médecine, soit une discipline scientifique. Une personne dont les propos seraient donc fondés sur l'observation, l'expérience, la logique, la vérité, etc… Or, s'il s'avère que, si Naouri est effectivement pédiatre, son livre est avant tout un livre de… psychanalyse!!!
Je rappelle que la psychanalyse n'est autre qu'une discipline fondée sur rien d'autre que l'observation de quelques cas, crée de toutes pièces par Freud, au début du xxème siècle, soit il y a plus d'un siècle. La psychanalyse est tout sauf scientifique…
Le terme « psychanalyste » n'apparait nulle part lorsqu'on décrit l'auteur sur la quatrième de couverture et je trouve personnellement que c'est vraiment se moquer du lecteur.
On nous vend l'auteur avec un titre scientifique, or nous savons tous que lorsqu'on justifie les propos de quelqu'un par ce terme « sciences » les propos en deviennent plus facilement crédibles, plus vendeurs. Il n'y a qu'à voir les publicités qui font toutes références au mérite « prouvée scientifiquement »…
Mais ce qui est d'autant plus gênant c'est qu'une édition qui publie aussi bien des livres de psychanalyse que des livres de psychologie sur les thérapies comportementalistes et cognitivistes ignore que bien souvent les professionnels qui travaillent avec un courant spécifique rejettent l'autre banc.
Ne pas spécifier qu'il s'agit d'un livre de psychanalyse avant tout c'est prendre le risque de décevoir des lecteurs, voir de les irriter.
Ainsi donc, le livre de Naouri n'est qu'un livre fait d'anecdotes personnelles, de références historiques-religieuses et d'analyses, celles-ci étant toutes des analyses de couples qui paraissent sortir directement des années 60-70. Au-delà du contenu qui m'a fait rire jaune, le style d'écriture de Naouri m'a horripilé. Il m'a donné l‘impression d'être un homme machiste et égocentrique, un homme resté bloqué dans le passé. Franchement, son livre ne m'a absolument rien apporté. Il est inintéressant. J'ai même dû lutter pour le finir, ce que je tenais vraiment à faire pour pouvoir écrire cette critique de manière fondée. C'est chose faite.
Finalement, mon plus grand plaisir a été de tourner la dernière page.
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p.218-9.
C’était une fin de journée d’été en rase campagne. Elle était seule et elle regagnait la maison qu’elle avait louée pour les vacances. Pour ce faire, elle a pris un chemin par lequel elle n’était jamais passée. Elle s’est trouvée avoir à traverser un pont de bois relativement étroit qui enjambait une petite rivière. Elle a alors remarqué que deux hommes à l’allure louche venaient à sa rencontre. Elle a tout de suite craint une agression et compris qu’elle ne pourrait compter sur aucun secours. Elle a tout de même continué d’avancer. Quand ils ont été à quelques mètres à peine d’elle, les deux hommes l’ont interpellée dans des termes qui ne laissaient aucun doute sur leurs intentions. Elle a cependant continué d’avancer jusqu’à les croiser. Alors qu’ils entreprenaient brutalement l’un de lui toucher les seins, l’autre de lui toucher les fesses, elle a eu l’idée de coller ses mains ouvertes sur leurs braguettes. Ils se sont arrêtés aussitôt, la regardant, stupéfaits, avant de prendre leurs jambes à leur cou. Qu’avait-elle fait ? D’une manière aussi grossière que celles de ses agresseurs, elle avait masqué sa désirabilité derrière l’expression violente d’une désirance rendant ridicule celle de ces hommes, les effrayant de surcroît parce qu’elle renvoie instantanément à la frayeur qu’ils avaient conçue de leur mère dans le petit âge. Cette peur refoulée qui fait qu’il n’en ait pas un qui n’ait pas peur des femmes¹¹. Tout comme leurs compagnes au demeurant, car les femmes aussi ont peur des femmes.
11. Cournut, Jean, Pourquoi les hommes ont peur des femmes, Paris. PUF, 2001.
p.103-4.
Ma mère a donc expliqué très tôt au petit garçon que j’étais qu’à l’instar de ma grande sœur et d’elle-même les femmes ont toujours travaillé, mais que leur travail n’était pas considéré comme tel parce qu’il n’était pas rémunéré.
Elle aurait sans doute été contente d’apprendre qu’un site américain, Salary, tente depuis treize ans d’évaluer le travail d’une mère au foyer¹. En 2013, à partir des réponses aux questions qu’il a posées à 6000 mamans, il a établi qu’une mère passe en moyenne par semaine 94 heures de son temps à se consacrer à ses tâches domestiques. Il a ensuite entrepris d’évaluer ce que représentait cette occupation en termes de montant pécuniaire. Il a ainsi montré que la mère moyenne serait cuisinière pendant 14 heures par semaine payées 9,91 euros de l’heure, qu’elle serait taxi 8 heures par semaine à 9,94 euros, psychologue 7,3 heures par semaine à 27,79 euros, etc. Ce qui a permis à ses experts de calculer que son travail équivaudrait à un revenu annuel de 83 006,85 euros, soit 6 917 euros par mois. Magique ! Encore que, par rapport aux salaires ordinaires, je trouve ridicules pour ma part les salaires horaires utilisés pour le calcul ! Magique, mais si peu valorisant pour une femme au sein d’un monde qui ne pense les chiffres qu’en terme réels et jamais en équivalence !
1. Auproux, Agathe, Le Figaro Madame, 23 Janvier 2014
p.173.
Tout ce qu’on peut supposer, c’est que la blessure narcissique qu’elle a vécue a dû comporter une atteinte à sa dignité ou, pire encore, une atteinte à la dignité¹⁸ de sa mère, atteinte dont un des éléments a probablement été l’argent.
Affronter les autres est impossible si on ne s’aime pas un tant soit peu. Surtout dans l’univers du travail au sein duquel ces fameux autres ne sont là que pour, instinctivement, tirer la couverture à eux.
18. J’aurais pu tout aussi bien parler d’humiliation, la pire agression qu’on puisse produire à l’endroit d’un être humain. Une agression dont a voulu me préserver qu’on s’en souvienne, le meneur des portefaix, en invoquant la hachma, la honte, qu’auraient eu à en souffrir ses agents.
p.61-2.
Outre ce que j’ai dit, à savoir que les histoires enseignent souvent bien plus que tous les discours théoriques, je considère que les parents d’aujourd’hui négligent ou ne savent plus raconter leur histoire ou des épisodes de leur histoire à leurs enfants, alors que pour ces derniers, elle a une importance formatrice et structurante considérable. Le silence observé autour d’elle les condamne à en être coupés, à ne pas comprendre qu’ils en sont le produit, ce qui les amène à croire, avec les conséquence que cela implique, qu’ils sont nés ex nihilo et qu’ils sont les seuls auteurs de leurs opinions ou de leurs choix de vie – une disposition catastrophique.
p.57-8.
5. On sait qu’avant la généralisation de la fiche de paye, qui date de 1969, les ouvriers recevaient leur salaire en espèces. La plupart d’entre eux le remettaient à leur épouse qui à cette époque ne travaillaient souvent pas. Qui dominait qui alors ? Celui qui rapportait l’agent ou celle à qui cet argent était remis ?
Pour quoi vous levez-vous le matin ? Se construire et construire
Pour la première fois, une centaine de personnalités - astronaute, philosophe, biologiste, chef cuisinier, artiste, pilote de ligne, astrophysicien, mathématicien... - dévoilent leur moteur intime. La motivation qui les pousse à agir, créer, travailler, espérer, vivre au mieux chaque jour et à donner du sens à leur existence. Leurs réponses poétique, amusantes, profondes, tragiques ou ludiques sont autant de témoignages de vie. Ces textes courts, illustrés par Hélène Crochemore, offrent tout à la fois connivence, réconfort, plaisir et inspiration.
https://www.belin-editeur.com/pour-quoi-vous-levez-vous-le-matin
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