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EAN : 9782848761152
142 pages
Philippe Rey (22/05/2008)
3.86/5   11 notes
Résumé :
• De la prison où, sous prétexte d’assurer sa protection, le gouvernement indien la tint enfermée entre novembre 2007 et mars 2008, Taslima Nasreen écrit. Elle écrit, jour après jour, à ses proches ou pour elle-même. Ces textes sonnent comme un long cri de détresse et de rébellion contre l’intolérance et les fanatismes religieux qui tentent de priver les femmes de leurs droits.

• Née en 1962 dans l'actuel Bangladesh, Taslima Nasreen, médecin de forma... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Voici un livre bouleversant. Il est composé de plusieurs textes courts écrits par Taslima Nasreen alors qu'elle est assignée à résidence en Inde sous prétexte de sa sécurité. Mais devant son obstination à ne pas vouloir quitter le pays, le gouvernement n'hésite pas à user de la violence psychologique pour la contraindre à accepter l'exil en Occident.
Ce livre jette un éclairage troublant sur les manoeuvres politiques de l'Inde qui cède aux menaces de fondamentalistes musulmans pour satisfaire une partie de leur électorat.
On ne peut que compatir à la situation de l'auteure et admirer son courage pour défendre ses idées et ses droits.
J'ai particulièrement appréciés les poèmes de ce livre qui traduisent bien la détresse de Taslima Nasreen pendant cette période d'isolement et d'enfermement forcé.
Avec cet ouvrage, j'ai découvert une femme courageuse aux idées progressistes qui se bat pour les droits des femmes et contre toutes les formes d'injustice et d'intolérance. Cela m'a donné envie de découvrir la bibliographie de cette auteure et notamment ses romans à cause desquels elle ne peut retourner dans son pays d'origine, le Bangladesh.
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Quel tragique destin que celui de Taslima Nasreen, des années de prison à cause d'extrémistes religieux, obligée de fuir le Bangladesh pour l'Inde, ce dernier ne sera pas plus tendre avec elle. de sa prison, elle écrit pour se souvenir, pour mettre des mots sur ses souffrances, pour garder le contact avec ses proches et la réalité mais surtout pour poursuivre son combat en dénonçant le traitement fait aux minorités. La détresse et la solitude de l'auteure sont fortes de la première à la dernière page, ce n'est pas une histoire qui se finie très bien, il y a également diverses pressions des gouvernements qui se ressentent. Toutes les bassesses et la couardise des politiques en un livre.
Le récit est particulièrement difficile à lire, on y partage l'intimité de l'auteure et toutes ses difficultés, j'ai eu besoin d'un moment de pause après ma lecture pour me remettre de mes émotions.
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Ce recueil de textes courts écrits alors que Taslima Nasreen était en résidence surveillée en Inde est un long cri, oscillant entre force et fragilité.

Un cri d'amour pour la culture bengalie.

Un cri d'étonnement presque naïf et de désillusion face au dévoiement de la démocratie indienne qui cède aux fondamentalismes et utilise l'auteur comme un pion à des fins politiques et électorales.

Un cri déchirant d'appel au secours contre l'oubli et la solitude.

Un cri qui témoigne de toutes les inégalités et injustices faites aux femmes de par le monde.

Un cri de combat militant pour un droit unique et laïc, seul garant de la justice pour tous.

Un cri de résistance malgré l'absurdité de la situation de Taslima qui rendrait fou n'importe qui.

Un cri qui met en garde contre les compromis accordés à ceux qui utilisent la violence contre les libertés fondamentales.

Un cri courageux qui démontre une force de caractère incroyable basée sur la conviction de la justesse de son combat.

Un cri de vie et pour la vie.

Vite, allons lire ses autres livres !!!
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Ces pages, tissées d'angoisse et de solitude, sont aussi un long cri d'étonnement : pourquoi cette grande démocratie laïque qu'est l'Inde, où elle avait cru trouver enfin refuge et justice, lui a-t-elle infligé cette ultime punition? de quel péché Taslima s'est-elle rendue coupable ? Celui d'avoir dit la vérité ?

Un recueil de lettres et de poèmes solaires, qui font aimer la femme après avoir admiré le courage de la militante.
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Ce livre est un recueil de textes/messages et de petits poèmes écrits par Taslima Nasreen pour ses proches et pour elle-même. Tout d'abord depuis Kolkata (Calcutta) où elle est en résidence surveillée et qui a débuté en novembre 2007 puis depuis son exil forcé (plutôt une sorte d'internement) quelque part à Delhi. Ces dispositions ont été prises par le gouvernement.
Je conseille vivement de lire ce témoignage poignant.
On y découvre son combat pour les femmes, l'amour qu'elle épouvrait pour son pays d'origine et l'Inde, les fanatismes religieux qui amputent les âmes, son incompréhension à l'intolérence et aux trahisons, son combat pour survivre et ne pas sombrer dans la folie de cette isolement incompréhensible, ... Sa grande question restera surtout pourquoi cette grande démocratie laïque qu'est l'Inde, où elle avait cru trouver enfin refuge et justice, lui a-t-elle infligé cette ultime punition ?




Lien : http://atasi.over-blog.com/2..
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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Depuis ma plus tendre enfance, j’ai considéré l’Inde comme un grand pays, une nation pleine d’audace. Le pays de mes rêves : un pays éclairé, fort, progressiste et tolérant. Cette Inde-là, je veux en être fière. Je mourrai heureuse le jour où je saurai que l’Inde a renoncé aux ténèbres pour la lumière, à la bigoterie pour la tolérance. Ce jour, je l’attends. J’ignore si je survivrai, mais il faut que l’Inde et ce qu’elle représente survive à tout prix.
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Oser dire la vérité est-il un péché si épouvantable dans cette époque de mensonge et de tromperie ? Est-ce parce que je suis une femme ?

Je sais que je n’ai pas été condamnée par le peuple. Si on lui avait demandé son avis, je suis certaine que la majorité aurait voulu que je reste au Bengale. Mais depuis quand une démocratie reflète-t-elle la voix des masses ? Une démocratie est dirigée par ceux qui tiennent les rênes du pouvoir et qui agissent comme bon leur semble.
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Les gens éduqués, civilisés, cultivés et laïques de la communauté musulmane ne sont pas considérés comme représentatifs de celle-ci. Peut-on concevoir plus grande tragédie ?

Plus grande tragédie, ce serait sans doute que je doive endurer dans l’Inde progressiste, et au Bengale-Occidental, ce que j’ai dû endurer au Bangladesh. Je vis quasiment en résidence surveillée. Plus aucun lieu public n’est, paraît-il, assez sûr pour moi. Même les maisons de mes amis ne sont pas exemptes de soupçon – rien n’est exempt de soupçon. La moindre promenade est déclarée dangereuse. C’est comme si je devais passer ma vie dans une pièce mal éclairée à lutter contre les ombres.
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L’intolérance, le fanatisme et la bigoterie des fondamentalistes islamistes m’ont obligée à quitter le Bangladesh, lui-même victime de l’histoire du sous-continent. J’ai été contrainte de partir en exil ; les portes de mon propre pays se sont refermées devant moi. Depuis, j’ai cherché refuge en Inde. Lorsque j’ai finalement été autorisée à y entrer, j’ai eu, je le répète, l’impression de revenir chez moi. Pour quelle raison, alors que tous les autres pays d’Asie, d’Europe et d’Amérique m’ont toujours paru étrangers et que, au bout de douze années passées en Europe, je n’ai jamais pu m’y sentir totalement à l’aise ?
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Je me demande : quel crime odieux ai-je commis ? Quel genre de vie est cette vie où je ne peux ni sortir de chez moi ni connaître les joies de la compagnie des autres êtres humains ? Quel crime ai-je donc commis pour être obligée de passer ma vie cachée, reléguée dans l’obscurité ? De quel crime me punit cette société, ce pays ? J’ai écrit ce qu’il en est de mes croyances et de mes convictions. Je me sers des mots, et non de la violence, pour exprimer mes idées. Jamais je n’ai jeté de pierres ni n’ai versé le sang pour faire part de mon opinion. Pourtant, on me considère comme une criminelle.
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Videos de Taslima Nasreen (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Taslima Nasreen
Milan Kundera, Une vie d?écrivain Jean-Dominique Brierre
En librairie le 13 mars 2019 336 pages ? 20 ?
Le 1er avril 2019, Milan Kundera fête ses 90 ans !
Évoquant les personnages de la Guerre et la Paix, Milan Kundera remarque que leur vie est « un voyage dont les phases successives sont non seulement différentes, mais repre?sentent souvent la ne?gation totale des phases pre?ce?dentes ».
Ce parcours en ligne brise?e est aussi celui de l?auteur de la Plaisanterie. Son ?uvre est faite des me?mes contradictions. Ne? le 1er avril 1929, destine? a? une carrie?re de musicien, il devient poe?te communiste, puis romancier critique a? l?e?gard du re?gime. Exclu du Parti, mis a? l?index apre?s l?e?crasement du Printemps de Prague (1968), il quitte la Tche?coslovaquie sept ans plus tard pour s?installer en France. Ni dissident ni exile?, il continue toutefois a? e?crire en tche?que (L?Insoutenable Le?ge?rete? de l?e?tre), avant de choisir le franc?ais comme langue unique d?e?criture et d?« exploration de l?existence ».
Paradoxal, secret, absent des me?dias, Kundera est conside?re? comme un des e?crivains majeurs du dernier demi-sie?cle. Succe?s qu?il attribue, non sans ironie, « au fait d?e?tre mal compris ». Avec ou sans re?serves, des auteurs aussi divers que Jonathan Coe, Orhan Pamuk, Salman Rushdie ou Taslima Nasreen le regardent comme un mai?tre, dont les re?flexions sur l?« art du roman » questionnent leur me?tier en profondeur.
Ce parcours artistique, intellectuel, politique et litte?raire, Jean- Dominique Brierre l?a reconstitue? en l?inse?rant dans son contexte historique, du « coup de Prague » (1948) a? la « re?volution de Velours » (1989), s?appuyant notamment sur ses e?crits, ses entretiens et sur des te?moignages ine?dits, notamment ceux de son ami Alain Finkielkraut et de son traducteur Franc?ois Ke?rel.
http://www.editionsecriture.com/livre/milan-kundera-une-vie/ --------------------
Écrivain, journaliste, musicologue, Jean-Dominique Brierre est notamment l?auteur d?essais biographiques consacrés à Leonard Cohen (Le cherche midi, 2014) et Bob Dylan (L?Archipel, 2016).
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