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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Même s'il faut patienter la moitié du livre avant qu'un crime ne soit commis, Håkan Nesser a, pour la neuvième fois, réussi à me séduire avec cette fois-ci son récit du jeune Erik Wassman dans "Un été avec Kim Novak". Cette séduction provient du charme qu'inspire son jeune héros, qui donne à l'ensemble du livre un air de mélancolie attachante.

En 1962, Erik a 14 ans et sa vie n'est guère folichonne : sa mère réside à l'hôpital où elle est en train de mourir d'un cancer, son père est un geôlier qui cuisine mal en remplaçant son Ellen aux fourneaux, et son frère, Henry, 8 ans plus âgé que lui et son héros, est la plupart du temps absent. À l'école ce n'est pas non plus la joie. du moins, jusqu'à l'arrivée d'une enseignante remplaçante d'une telle beauté qu'Erik et ses potes la comparent à l'égérie d'Alfred Hitchcock, la belle blonde Kim Novak. L'actrice d'origine tchèque, née en 1933 à Chicago, restera immortelle pour sa performance dans "Sueurs froides" ("Vertigo") de sir Alfred de 1958, d'après le roman de Boileau-Narcejac, initialement paru sous le titre "D'entre les morts", et à côté du brillant James Stewart.
Quoi qu'il en soit, l'arrivée de cette Ewa Kaludis bouleverse les us et coutumes à la petite école provinciale, surtout ceux des galopins, les 2 derniers mois avant les vacances d'été. Lorsque Kim-Ewa frôle (par mégarde ?) l'épaule d'Éric avec un sein, celui-ci se croit au paradis !

Finalement les grandes vacances arrivent et pour Erik c'est le départ pour Gennesaret, près d'Åsbro à 200 km ouest de la capitale Stockholm, à bord de la Volkswagen, surnommée "Killer" (tueur) de son frère, et en compagnie d'Edmund. Ce garçon de son âge est le fils d'un maton, collègue de son père, et dont la mère est alcoolique. La situation familiale des 2 gamins les rapproche évidemment, bien qu' Edmund soit un peu étrange et s'exprime d'une façon encore plus étrange : en proverbes d'origine laponne, en phrases du cinéma noir américain et formules de sagesse digne d'un grand-père. Les échanges de vues entre les 2 garnements sont particulièrement réussis et font énormément pour le charme de ce roman.

En fait, à l'arrivée à la cabane primitive près du lac à Gennesaret (un nom biblique), il ne manque bizarrement qu'une autre beauté : la fiancée, Emmy, d'Henry.
Sur place, c'est Henry, qui a décidé d'y écrire un bouquin très sérieux, qui distribue rôle et tâches à chacun pour faire les courses, préparer la cuisine etc. Lui occupe le rez-de-chaussée, les gosses se partagent une chambre au premier. Beaucoup de courses sont effectuées au magasin Laxman, où la fille du propriétaire, Britt, de 16 ans, émerveille les 2 chenapans, malheureusement ils ne l'impressionnent point.

Au cours d'une sortie à un festival, Erik et Edmund rencontrent Kim-Ewa Novak-Kaludis en compagnie de son fiancé, le terrible champion de handball, Berra Allertsson, surnommé Canon-Berra pour sa vitesse et force dans le stade sportif. Un peu plus tard, ils observent Canon-Berra administrer une raclée mémorable à un gros rustre qui a osé le narguer pour la Novak locale.

Peu de temps après, les gosses, au lieu d'entendre Henry tapoter sur sa machine à écrire, assistent cachés aux ébats amoureux d'Henry avec....Kim-Ewa ! Edmund résume la situation inquiétante à sa façon habituelle et laconique, en remarquant à Erik que l'été sera dur !
Et il a raison, car quelques jours après le corps de Canon-Berra est trouvé sur un parking près de leur cabane. Ce meurtre violent signifie pour moi, bien entendu, la fin de mon synopsis.

Ce thriller, qui est plus qu'une simple histoire à suspense, appartient probablement aux meilleurs romans de cet écrivain suédois prolifique.
À mon avis, par son évocation superbe du monde et expériences du petit Erik, "Un été avec Kim Novak", si situe au même niveau que "Homme sans chien" et "Le vingt et unième cas" d'Håkan Nesser, sinon même au-dessus.

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Sweet Little Sixteen, comme chantait le très regretté Chuck Berry ! Epoque bénie où, l'été venu, les « Suédoises libérées » attiraient, y compris dans la France du Grand Charles, des regards aussi étonnés que ravis suivis parfois de remarques acerbes voire furibondes. Où les cinémas mettaient à l'affiche Sueurs Froides (en anglais Vertigo) d'Alfred Hitchcock avec la sublime Kim Novak. A ce sujet, saviez-vous que Marylin Novak, son vrai nom, n'entendait pas en changer, même pour faire plaisir à Harry Cohn le patron de la Columbia. Elle bouda, il la mit en demeure et elle accepta seulement de troquer Marylin pour Kim qu'elle choisit elle-même. Il faut dire qu'il lui expliqua qu'il y avait déjà une Marylin qui faisait, elle aussi, une petite carrière. Je m'égare un peu ? Vous avez raison, mais c'est pour faire comprendre aux gamins d'aujourd'hui qui me liraient qui était Kim Novak et comment Erik, quatorze ans et toutes ses facultés, n'en croit pas ses yeux lorsque… Je lui laisse la parole, bien qu'il n'en abuse pas :
« J'étais sûr que c'était moi qui l'avait vue en premier mais Benny et Enok étaient tout aussi sûrs que c'était eux et, dans le fond, ça n'avait pas d'importance. Seule sa présence comptait.
_ Bordel de merde ! s'est exclamé Benny, la bouche grande ouverte comme s'il était chez le dentiste et qu'il attendait la fraise.
_ Oh, putain ! a dit Enok au Gros Cul. C'est Kim Novak ou quoi !?
Moi je n'ai rien dit. D'une part parce que je ne parlais jamais pour ne rien dire, d'autre part parce que j'étais abasourdi. On se serait cru au cinéma. Mais en mieux. La nana sur la mobylette qui fonçait droit dans la cour de l'école avait vraiment la tête de Kim Novak.
_ Quelle beauté, nom de Dieu ! s'est écrié Balthazar Lindblom.
_ C'est une Puch, a constaté Enok au Gros Cul. Oh, putain ! Kim Novak débarque dans notre école en Puch. Je rêve !
Sur quoi Enok au Gros Cul s'est évanoui. Il était épileptique et il lui arrivait de tourner de l'oeil. J'aurais d'ailleurs trouvé étonnant qu'il résiste à cette scène.
Kim Novak a arrêté sa Puch. Elle est restée un instant assise sur la selle, un sourire aux lèvres et les pieds dans le gravier, à regarder les cent huit personnes pétrifiées dans la cour. Puis...d'un pas rapide, elle s'est frayé un chemin à travers l'attroupement de personnages en cire.
Je l'ai regardée disparaître derrière les portes puis j'ai tourné la tête et j'ai découvert Edmund tout près de moi. Epaule contre épaule. Enfin, si on peut dire, étant donné la différence de taille.
_ Alors là, a-t-il dit d'une voix épaisse, voilà ce que j'appelle une femme mûre !
J'ai acquiescé en pensant aux pin-up des revues de son père. C'était forcément un connaisseur. »
Le ton est donné, pour un roman policier décalé qui sort vraiment de l'ordinaire, prenez le vraiment pour un compliment. On est en Suède et on se moque de savoir si l'inspecteur s'entend ou pas avec sa femme, est dépressif ou pas, aime l'opéra ou pas. Tout est centré sur les deux gamins et c'est parfait. le narrateur a donc quatorze ans, son père est gardien de prison et passe l'essentiel de ses loisirs à l'hôpital au chevet de sa femme qui va bientôt mourir d'un cancer. On comprend que ce narrateur soit un taciturne qui a appris à se taire. de plus, son grand frère Henry dit Rick parce qu'il est aussi beau gosse que Ricky Nelson (n'oubliez surtout pas, en commençant la lecture, de vous préparer une bande son fabuleuse tirée des morceaux qui ponctuent l'été des adolescents avec Ricky donc, les Drifters, Eddie Cochran et des « standards » comme Cotton Fields, Twilight Time, Long Hot Summer, The House of the Rising Sun (les portes du pénitencier)), s'avère vite être le principal suspect. Il a un mobile et pas d'alibi. Chut !
Le ton est surprenant, les dialogues sont savoureux, les gamins livrés à eux-mêmes dans une cabane au fond des bois vont profiter au jour le jour de leur liberté : « la vie doit être pour nous comme un jour d'été pour un papillon », avec toutes les audaces : « Eva, j'ai dit. Tant pis si je n'ai que quatorze ans. Tu es la plus belle femme de la terre et je t'aime. »
Des vacances somme toute réussies : « Edmund s'est assis. Ils vont venir nous chercher, tu ne penses pas ? Si. A mon avis, ils ne vont pas tarder. Un dernier tour en bateau, a-t-il dit. C'est trop triste. Il a été vachement bien cet été. Un été du tonnerre ! »
Un auteur inconnu, un roman acheté sur une impulsion sans rien en attendre de particulier (Kim Novak, bien sûr !) et une très, très bonne surprise. Un roman du tonnerre !
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Vous avez aimé "Un été 42" vous allez adorer "Un été avec Kim Novak ".
Au mitan des années soixante, deux jeunes adolescents et un grand frère passent leurs vacances près d'un lac au centre de la Suède. Loin d'un quotidien familial douloureux, Eric et son ami Edmund savourent un été du tonnerre. Leurs exploits se résument à piller les distributeurs de chewing-gums, à fumer des Lucky Strike et à se livrer à des dialogues à deux mots. Insouciant été mais chargé de menaces, on le sait dès la deuxième page" L'été sera dur".
En butte à leurs pulsions hormonales ils retrouvent une créature de rêve qui polarisera toute leur attention, la splendide Eva, aussi magnétique que Kim Novak.
Jusqu'au jour où la Catastrophe tant redoutée survient, le boy-friend d'Eva, un colosse bellâtre, est assassiné.
Qui est l'auteur? Enquête de police, journalistes en embuscade, voisinage méfiant, suspect incarcéré... On bascule dans un thriller et la vie ne sera plus exactement comme avant. "Cinq secondes se sont écoulées. J'ai vieilli de 10 ans". Au-delà de l'intrigue c'est un roman d'apprentissage.
À la recherche d'un sens à la vie les deux garçons se gargarisent de dictons puisés dans le monde des adultes du bref «c'est comme ça »ou «ça aurait pu être pire » aux plus complexes «Il y a quelque chose de pourri dans le royaume du Danemark" » ou « Les voies du Seigneur sont impénétrables ».
On sourit souvent, l'analyse de la psychologie et les interrogations d'un adolescent trop imaginatif sont irrésistibles. On ne décroche pas une seconde. Beaucoup de non-dits, de retenue. Les ados tentent de repousser leurs angoisses omniprésentes par des phrases incantatoires, des postures d'évitement, des fanfaronnades ou un langage parfois cru.
Subtil également le regard distancié de l'adolescent devenu adulte racontant l'histoire de la Catastrophe trente ans plus tard.
Un délicieux petit thriller au goût du Pommac, pétillante boisson suédoise.

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"L'été sera rude" avait promis le père d'Erik qui, à quatorze ans voit sa mère mourir doucement d'un cancer. Alors son père, friand comme son fils de formules toutes faites pour faire face aux difficultés, propose à son fils de séjourner durant les vacances dans leur maison d'été, au bord d'un lac. Il y aura le grand frère d'Erik, Henry; à 22 ans il a déjà parcouru le monde et travaille comme journaliste mais veut profiter de cet été pour écrire un livre, sa devise "la vie doit être pour nous comme un jour d'été pour un papillon". Il y aura aussi Edmund un camarade de classe qu'Erik connaît peu - leurs pères travaillent ensemble comme gardiens de prison - mais dont il vient très vite proche : les deux adolescents vivent une situation difficile, la mère d'Edmund est une alcoolique hospitalisée pour une cure, son père biologique les battait avant de disparaître… Il y a peu de paroles, peu de confidences, il y a surtout la liberté, les plongeons dans le lac, les longues soirées d'été suédois, les promenades à vélo, les bonbons volés au distributeur, les virées lors de la St-Jean… et puis Henry revient un soir accompagnée d'Eva, la plus belle de toutes les femmes, celle que les élèves appelaient Kim Novak quand ils l'ont vue arriver sur sa mobylette quelques semaines avant la fin de l'année scolaire pour faire un remplacement. Eric et Edmund sont tous les deux secrètement amoureux de leur ancienne prof mais ils savent qu'elle est la petite amie de Berra, un sportif prétentieux et violent comme le prouvent les traces de coup qu'Erik voit un jour sur le corps de la femme de leurs fantasmes. Ils sentent arriver la Catastrophe, ils savent que l'été de rêve sera bientôt celui va les marquer à jamais… effectivement le corps de Berra est retrouvé près de leur maison hors du temps.
30 ans après "cet été du tonnerre" Erik raconte comment il a vécu les évènements de 196..., il raconte que le meurtrier n'a jamais été retrouvé malgré les interrogatoires et les soupçons de la police (peut-être pas sur les bonnes personnes).
La description de l'adolescente, des sentiments qui ne se disent pas, des bonheurs tout simples est particulièrement réussie. S'agit-il d'un roman policier ? Finalement, le meurtre et l'enquête policière ne sont pas au premier plan, l'accent est mis sur la narration des semaines qui ont précédé la "Catastrophe" avec, et ceci est assez rare, un style et des mots qui pourraient vraiment être ceux d'Erik revenu à ses quatorze ans.

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Ce livre nous fait partager les souvenirs d'un dernier été dans une maison de vacances en Suède, avant la Catastrophe. La Catastrophe, c'est un assassinat dans le voisinage, la fin de l'enfance, la mort de la mère.
C'est beau, bien écrit, le rythme est lent, qui s'étire dans la langueur de l'été au bord du lac.
J'ai adoré chaque mot jusqu'à la dernière ligne, un très beau roman.
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Hakan Nesser, né en 1950 en Suède, est l'un de ces nombreux écrivains nordiques qui ont enrichis le rayon « polar » depuis pas mal d'années maintenant. Il est extrêmement célèbre en Scandinavie et a écrit de nombreux ouvrages traduits dans le monde entier. le roman policier a maintenant de multiples facettes et on est là plutôt dans un roman d'initiation avec le côté exotique de la Suède mais il y a bien un meurtre à élucider... Classer par genre devient de plus en plus difficile mais policier ou autre, le principal est que ce soit un bon roman.

J'ai trouvé ce texte vraiment intéressant, bien écrit et plaisant à lire. Notamment par le choix de l'auteur de faire raconter l'histoire par un garçon de 14 ans. C'est un récit initiatique qui raconte comment un été a conditionné toute la vie de ce garçon.

On est dans les années soixante en Suède… J'aime bien la première phrase du texte, amorce, "phrase-seuil" ou encore "incipit", ouvrant tout grand la porte à l'imaginaire. « L'histoire que je vais vous raconter est celle de la Catastrophe. Mais pas seulement. » Simple mais efficace pour donner envie de savoir quelle est cette catastrophe !

Les pages entre Erik et son père sont fabuleuses de drôlerie, et de précision sur les regards au combien différents entre le garçon de 14 ans et son père confronté à la maladie de sa femme, mourante à l'hôpital. le père d'Erik tout comme la mère de son copain Benny s'exprime beaucoup par des phrases toutes faites et le jeune garçon s'en amuse.
« -Eh oui ! Qui vivra verra, a-t-elle fait.
C'est à cette époque que j'ai commencé à comprendre que c'était la manière dont les adultes s'exprimaient. Mon père n'était pas le seul. Il fallait utiliser ce genre de formules pour montrer qu'on avait acquis une certaine maturité. »
Le regard que porte Erik sur son entourage est très drôle : « Bien que j'aie un pied dans le monde des adultes, je trouvais toujours étonnant que les gens qui n'avaient rien à dire n'arrivent pas à se taire. » Pas mal ! Et des comme ça il y en a plein le récit.

Erik et son copain Edmund vont devoir passer les vacances ensemble dans la maison secondaire de Tibériade près d'un lac avec Henri, le grand frère d'Erik, dont la nouvelle copine est Eva Kaludis (c'est la Kim Novak des ados, ils l'ont eu comme prof remplaçante et en étaient amoureux fous, ils la retrouvent dans le lit d'Henri, le grand frère). Eva est au coeur du meurtre puisque son fiancé, Berra Albertsson, sportif violent et possessif, a été assassiné juste à côté de la maison du lac ou séjournent les trois garçons.
« Elle était trop belle, tout simplement. On aurait dit une déesse, ou une Kim Novak. Tous ceux qui l'ont vue ce soir-là se sont rendu compte qu'il ne faut pas voler trop près du Soleil. »

J'ai bien aimé le côté aventure de jeunesse car cela permet à chacun de se replonger dans son enfance et ses rêves d'alors. Un écrivain suédois vraiment à sa meilleure forme dans ce roman, que ce soit au niveau scénario, écriture, personnages, humour en prime et dénouement bien amené et crédible. Les dernières pages sont hallucinantes d'inventivité mais là on ne peut pas en dévoiler plus. Il faut lire. du grand art ! Un bon bouquin pour les vacances.

Notes avis bibliofeel juin 2019, Hakan Nesser, Un été avec Kim Novak

Lien : https://clesbibliofeel.blog/
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Tout d'abord je remercie chaleureusement les éditions Seuil et la Masse Critique de Babelio de m'avoir permis de découvrir cet ouvrage.
Un été avec Kim Novak est le récit d'un jeune adolescent suédois, Erik. Sa mère souffre d'un cancer et est alitée à l'hôpital. Son père, inquiet, le confie à son frère de huit ans plus vieux pour un été au bord d'un lac. Son camarade de classe, Edmund, sera aussi du voyage à la demande de leurs pères. Les vacances commencent de manière fantastique : entre balades, discussions, complicité et lectures. Elles continueront de façon encore plus alléchante lorsque le frère d'Erik, Henry, ramènera une nouvelle petite amie, qui est également la professeure remplaçante des garçons et actrice-mannequin. Les garçons laisseront alors libre cours à leurs fantasmes. Jusqu'à ce que le fiancé de la demoiselle soit retrouvé mort, tué d'un coup de masse en pleine tête, sur le parking de leur cabane. le grand frère Henry et Eva, la fiancée, sont tous deux suspectés, puis libérés de tout soupçon faute de preuve.
La vie continue alors ; les amis se perdent de vue, les frères construisent leurs vies loin l'un de l'autre. Mais c'est lorsqu'on s'y attend le moins que le passé ressurgit : Erik recroise Eva, et une nouvelle histoire se crée, même si l'ancienne n'est jamais loin. Mais au final, qui a tué le fiancé ?
Un été avec Kim Novak est un roman d'initiation pour ce jeune homme, quelque peu proche des romans policiers puisqu'on essaie de comprendre qui est le véritable assassin, et quels seraient ses motifs. Il est parfois compliqué de comprendre les références propres aux années 1960 (par exemple, la référence à Kim Novak m'était inconnue). Mais ce roman se lit malgré cela extrêmement bien et nous embarque dans un été suédois chaud et haut en couleurs. Håkan Nesser sait varier les styles d'écriture pour ne pas lasser son lecteur et l'empêcher de lâcher son livre !
Excellent roman à dévorer.
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J'ai beaucoup aimé la construction de ce roman, on ne s'ennuie pas une seconde. le meurtre et l'enquête arrivent très tard dans l'histoire et ça n'a pas vraiment d'importance.
Un « été avec Kim Novak » n'est pas un roman policier mais plutôt un roman d'apprentissage, un livre sur la fin de l'enfance et le début de l'âge adulte.
On passe un très bon moment durant cet été suédois.
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La narration est à la première personne. Erik annonce dès le début du récit qu'il va raconter ses souvenirs, l'histoire de ce qu'il appelle la catastrophe, survenue dans les années soixante en Suède. Il a 14 ans à l'époque. Sa mère souffrant d'un cancer étant hospitalisée, il vit avec son père. Les échanges sont en général brefs, se limitant souvent à des dictons, comme des remèdes contre toutes les difficultés de l'existence. Une de ces courtes phrases, «l'été sera rude», interpelle Erik qui y voit un mauvais présage.
Ce fameux été c'est celui que va passer Erik dans une maison de campagne au bord d'un lac en compagnie de son frère Henri, de huit ans son aîné, et d'Edmund un garçon de son âge.
C'est l'occasion pour les deux adolescents, au travers de cette liberté nouvelle, d'une sorte de parcours initiatique allant de découvertes en expériences existentielles, dont l'une et non des moindres, celle des premiers émois amoureux éveillés par la belle Eva, professeure surnommée Kim Novak.
Mais c'est également par elle que la catastrophe annoncée, qui sert de repère chronologique au narrateur, va se préciser.
Dans une seconde partie le récit prend une tournure plus policière après le meurtre de Berra, star de handball et violent fiancé de la belle, sonnant pour les deux adolescents la fin de ce qui restera pour eux «un été du tonnerre».
Un récit fascinant, subtil, drôle, plein d'émotion, de malice, de tendresse. Et une très belle histoire d'amour
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