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Thierry Arson (Traducteur)
EAN : 9782290050903
381 pages
J'ai lu (22/01/1999)
3.66/5   74 notes
Résumé :

1918. L'Europe est aux mains des vampires. Commandant en chef des armées allemandes, le comte Dracula a juré d'anéantir l'Angleterre, tandis qu'Edgar Poe rédige les mémoires du Baron Rouge. On croise aussi Mata Hari, Kafka et même un petit caporal au front barré d'une mèche brune, qui salue en tendant le bras... " L'auteur pratique l'intertextualité en virtuose et apporte au mythe vampirique une grande goul... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (27) Voir plus Ajouter une critique
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Après un premier roman mettant en scène une Angleterre victorienne tombée sous la coupe de Dracula et de ses congénères, Kim Newman remet le couvert mais dans un tout autre décor. Nous voici donc transportés au coeur d'une Première Guerre mondiale légèrement revisitée où cette fois encore le terrible Vlad Tepes fait des siennes. le vieux vampire n'a en effet par renoncé à ses désirs de conquête puisqu'après avoir été évincé du trône d'Angleterre c'est par le biais de l'Allemagne qu'il entend désormais mettre la main sur l'ensemble des nations d'Europe. L'idée est au moins aussi séduisante que celle d'« Anno Dracula » et il y avait matière à faire une belle uchronie, seulement ce « Baron rouge sang » est loin d'atteindre le niveau de son prédécesseur. La faute d'abord à une intrigue peu captivante car plutôt mince. Celle-ci repose en effet uniquement sur les tentatives répétées des Alliés de découvrir le plan diabolique fomenté au château de Malenbois par l'unité d'élite constituée d'aviateurs-vampires allemands menée par le célèbre baron Richtofen. Sauf que le lecteur parvient très rapidement à deviner en quoi consiste ce plan, ce qui limite évidemment drastiquement l'intérêt pour l'intrigue. Même déception en ce qui concerne les personnages car, quant bien même les amateurs du premier roman seront probablement ravis de retrouver Charles Beauregard ainsi que certains personnages secondaires d'« Anno Dracula », la personnalité des protagonistes semble dans l'ensemble moins travaillée et donc plus fade que dans le précédent volume.

L'auteur fait également intervenir des personnages emblématiques de l'époque comme la belle espionne Mata Hari ou encore l'écrivain Edgard Allan Poe mais là encore la reconstitution historique peine à attendre le niveau du premier tome. La faute, entre-autre, aux trop rares descriptions des combats et des conditions de vie des soldats qui proviennent bien souvent d'observateurs extérieurs et donc forcément moins concernés ou moins touchés par ces tragiques réalités. Fort heureusement, l'ouvrage comprend en supplément du « Baron rouge sang » un autre texte de Kim Newman qui, lui, est un peu plus réussi. On y retrouve l'un des personnages phares d'« Anno Dracula », la vampire Geneviève, qui se retrouve mêlée à une étrange conspiration impliquant plusieurs de ses congénères. L'intrigue est cette fois mieux construite et fait même penser, dans une certaine mesure, au célèbre roman « Les dix petits nègres » d'Agatha Christie. le récit met en effet en scène plusieurs vampires ne s'appréciant guère réunis pour quelques jours dans une même demeure où ils sont mystérieusement assassinés les uns après les autres. le reproche concernant la prévisibilité de certains événements qu'on avait déjà pu faire au « Baron rouge sang » s'applique encore une fois ici même si les petites touches d'humour dont l'auteur a parsemé son récit rendent celui-ci plus agréable (les histoires d'amour à l'eau de rose façon bit-litt en prennent notamment pour leur grade...). On appréciera également les quelques petits rappels anecdotiques à l'histoire médiévale de l'Angleterre.

Un second tome globalement moins réussi que le précédent en raison du manque de charisme des personnages et de l'absence de véritables rebondissements. On peut également regretter que les deux personnages emblématiques d' « Anno Dracula » soient mis en scène séparément puisque leur relation était ce qui faisait une grande partie du charme du premier volume. A noter qu'un nouvel opus se déroulant cette fois à Rome à la fin des années 1960 et intitulé « Dracula Cha Cha Cha » vient tout juste de paraître aux éditions Bragelonne.
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Encore une réussite pour cette "suite". Finalement la suite n'est que relative puisque ça se passe 30 ans plus tard !

On retrouve Beauregard et Kate Reed, les vampires Ruthven et Croft côté anglais, Dracula et Orlok côté Allemand.
Tous les autres personnages importants sont nouveaux dans l'histoire (Mais bien connus dans "l'Histoire" !!!), Poe, le baron rouge et ses "aigles", et les Condors côté alliés (si l'escadrille réelle n'avait pas ce nom là (N37), son emblème était un condor !), parmi lesquels certains personnages sont "vrais", d'autres pas. Une chose est sûre, Manfred von Richtofen et son frère Lothar, ainsi qu'Udet et Goering ont tous à un moment ou un autre fait partie de l'escadrille allemande... le château de Malenbois n'existe pas, mais le Schloss Adler vient d'un film, "Quand les aigles attaquent"...

Tous les faits narrés dans ce remake de la guerre de 14 sont vrais, j'ai vérifié, à part bien sûr les circonstances et le côté vampirique de l'affaire.


Comme dans le premier tome, l'humour noir est omniprésent, c'est un vrai régal. Après un chapitre de mise en place qui rappelle les circonstances du début de la guerre (en y ajoutant le piment "draculesque"...), un peu aride, l'histoire prend son envol et ne s'arrête plus.
Les personnages sont tous attachants, même les monstres affreux, c'est assez curieux comme effet...

Les descriptions sont éprouvantes, surtout les scènes de guerre dans les tranchées, je vous jure qu'on n'a pas du tout envie d'y être... Je ne suis pas fan normalement, mais là, je trouve que c'est un bel hommage aux morts iniques de cette guerre dont les têtes se trouvaient bien à l'abri. Les guerres du 20ème siècle, ou les guerres des lâches planqués "en haut lieu". Exit les "têtes pensantes" des champs de bataille, hein, c'est tellement plus facile d'y envoyer la chair à canon...

Bref, c'est un bouquin que j'ai eu du mal à lâcher, en droite ligne du premier. Si vous avez aimé celui-là, vous aimerez ce second volet.

Juste un petit frein à mon enthousiasme :


Ma note : 4,5 (5 sur Babelio)
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Le premier tome d'Anno Dracula était un véritable coup de tonnerre. Avec cette suite qui n'est pas vraiment une suite, Kim Newman tente d'apporter beaucoup d'éléments, de la nouveauté, un scénario plutôt inattendu... sans vraiment parvenir à convaincre.

Une ellipse qui ne trouve pas d'explication nous plonge en 1918, à la fin de la Grande Guerre. Il faut bien reconnaître que malgré la présence de vampires, l'auteur a bien travaillé son sujet. Les allusions historiques, aux tranchées, à la reprise imminente de la guerre de mouvement sont plutôt convaincantes. Il intègre également des thèmes tels que la guerre totale, les conflits entre front et arrière, rivalités entre fantassins et autre armes qui étonnent par leur actualité historiographique.

Pourtant, les références continuelles à la Grande Terreur, ou l'absence de Dracula à l'exception de ce qui est peut-être, ou peut-être pas, un caméo assez court déçoivent. Pourquoi avoir tenté une telle rupture temporelle pour nous gaver de références aussi fréquentes à un si mystérieux passé ?

La présence d'Edgar Allan Poe en vampire, ou la petite participation de Sherlock Holmes ne parviennent pas à rattraper un livre qui dans l'ensemble met beaucoup de temps à démarrer pour ne proposer qu'un scénario principal assez convenu et décevant. Tout ça pour ça... Il faudra aimer les combats aériens pour être à l'aise dans ce roman, car dans le cas contraire l'ennui est au rendez-vous.

Les personnages peinent à nous tenir en haleine. Malgré quelques apparitions, Charles Beauregard est remplacé par un petit jeune, Edwin Winthrop. Son évolution est désespérément prévisible et convenue. Les apparitions de Miss Reed viennent apporter un peu de grain à moudre, tout comme certains personnages secondaires (ainsi Ball) mais ces moments-là restent rares.

Il faut toutefois reconnaître que le style de Kim Newman est efficace. Malgré un ensemble laborieux, il nous réserve une montée en intensité progressive qui s'achève assez brusquement. Quelle ne sera pas la surprise du lecteur de découvrir une autre histoire intégrée à la suite de la première !

Cette surprise est assez inattendue mais fait long feu. Nous voici cette fois-ci en 1923 en Angleterre. L'histoire est les personnages sont franchement caricaturaux. le retour de Geneviève ne parvient pas à faire oublier le manque d'intérêt général de ce récit qui se complaît dans le ridicule. Des prix pourraient être distribués à Lydia et à Liam... Les adeptes de Arthur Conan Doyle trouveront toutefois ici quelques références au canon holmesien. Mais vont-ils apprécier ce manque de respect ?

Le Baron rouge sang nous laisse donc avec un sentiment de déception assez cuisant et regrettable. Difficile d'enchaîner immédiatement avec le troisième tome de la saga...
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Un très bon livre! Je crois même que je l'ai trouvé meilleur que le premier. L'histoire uchronique de la première guerre mondiale avec des vampires et le conte Dracula. C'était original et intéressant, j'avais de la difficulté à arrêter de lire.

J'ai eu le bonheur de retrouver les personnages du premier volet même si l'histoire se déroule 30 ans plus tard. On en découvre aussi de nouveaux qui ont toujours aussi bien décrit. Je trouve que la crédibilité des personnages est vraiment le point fort de l'auteur.

La base historique est vraiment bien respectée même si c'est une uchronie. J'étais sceptique de lire un roman se déroulant pendant la première guerre mondiale. Je ne suis vraiment pas une grande fan de roman de guerre. Cependant, c'est si bien écrit que j'ai vraiment dévorer ces quelques 800 pages (format poche).

J'ai vraiment hâte de lire le troisième tome!
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"Anno Dracula" m'avait séduit au delà de mes espérances : le style de Kim Newman, son imagination débordante, l'univers Steampunk qu'il avait inséré dans un roman fantastique plutôt classique, tout cela faisait en sorte qu'on plongeait au coeur d'une aventure peu ordinaire et palpitante.

Qu'en est-il de cette suite?
Franchement, c'est une réussite à mes yeux!

Alors que le premier opus se déroulait en 1888 à Londres en pleine période Victorienne, "Le Baron Rouge Sang" se passe en 1918 durant la Première Guerre Mondiale en France, sur les lignes du front de l'Ouest.
On y retrouve Charles Beauregard, agent des services secrets du Diogene's Club, Kate Reed la ténébreuse journaliste vampire et bien évidemment Dracula, devenu Graf von Dracula, conseiller personnel du Kaizer.

Ici, Newman nous plonge véritablement au coeur de l'horreur de la Grande Guerre : ça pue la mort, la peur, la boue et que l'on soit sang-chaud (humain) ou vampire, la seule perspective est de finir déchiqueté par les balles ou les obus allemands.
Mais il nous fait découvrir également un pan de l'histoire militaire qui pris naissance durant ce conflit : l'aviation militaire. En effet, avec l'avancé de l'industrialisation et les progrès techniques, les merveilleuses machines créés pour le bien -être de l'humanité furent très vite réappropriées et détournées par l'armée afin de s'assurer la suprématie des mers, des terres ou des airs.
Nous découvrons donc l'escadrille alliée des Condors et du côté allemand la compagnie JG1, le cirque volant du légendaire Baron Rouge, Manfred von Richtofen.
J'avoue ne pas être calé en militaria mais les recherches de Newman sont tellement pointues que je découvris avec fascination les fameux biplans de ce cruel conflit, leur maniement et les conditions de vols extrêmes des pilotes.
Les descriptions des combats aériens sont prenantes et j'avoue m'être laissé embarquer avec les pilotes malgré le fait que je ne suis pas grand fan de romans de guerre.
Et puis,le fait de transformer le Baron Rouge et son escadrille en Monstres volants, en véritables machines de guerre vivantes est une idée qui m'a de suite emballé. Honnêtement, je donnerais cher pour voir ces monstres ailés se battre contre des biplans sur grand écran!

Certains regrettent l'univers du premier roman. Pourtant, tout s'y retrouve dans cette suite : le fantastique est omniprésent et le côté Steampunk est encore renforcé par ces terribles machines volantes qui sentent l'huile chaude et le cambouis. Dans "Anno Dracula" l'ambiance était lourde, grise du fait des décors d'un Londres en pleine révolution industrielle. Ici, tout est rendu plus oppressant par le fait que ces hommes ont existé et se sont réellement battus dans ces conditions épouvantables.
Et que dire des scènes se passant dans le laboratoire des docteurs Caligari et Ten Brincken ou dans l'antre du docteur Moreau, adepte d'expérimentations cruelles et sadiques sur des vampires estropiés aux combats. L'ambiance y est glauque, c'est sale, ça pue la souffrance et la peur, comme dans le repaire d'un certain Leatherface!

En résumé, excellente suite à mes yeux qui tient toutes ses promesses du début à la fin.
J'en viendrais presque à espérer que Newman nous ponde une suite se passant durant la seconde guerre mondiale...
Qui sait.

Note : 8/10
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
- Quand je me suis engagé, c'était pour m'éloigner un peu du monde poétique. Paradoxalement, la guerre menée par le Sud pour son indépendance était une guerre de poètes, de rêveurs et d'idéalistes opposés aux puritains et aux patrons d'usine. Tout comme cette guerre est une guerre de poètes. (Poe)
L'affirmation étonna quelque peu Kretshmar-Schuldorff, qui ne le cacha pas.
- Nous combattons pour l'avenir, Théo. Graf von Dracula incarne la gloire du passé, mais il ne se laisse pas aveugler par elle. Sous sa férule, le monde changera. Etre un vampire représente l'essence même de la modernité.
- Vous êtes un patriote d'une rare qualité, commenta l'Allemand.
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Les deux scientifiques parlaient de lui comme d'un cadavre promis à la dissection. Stalhein était habitué à ce traitement. Par devoir envers le Kaiser, il acceptait d'endurer de tels examens. Aucun pilote du JG-1 n'en était exempté, pas même le baron.
Ten Brincken annonça la fin de la séance en éteignant les lampes éclairant la table. Stalhein se leva. Devant la vivacité de ses mouvements, Caligari eut un geste de recul et parut rapetisser dans son habit élimé. Stalhein se rhabilla, enfila sa culotte d'aviateur, ses bottes et passé une chemise propre. Soudain mielleux comme un valet, Ten Brincken lui tendit sa vareuse. Le vampire la mit et la boutonna jusqu'au col.
- Bien, Lieutenant, susurra Ten Brincken. Parfait.
Nu, Stalhein était un sujet d'étude. En uniforme, il prenait des allures de prince démon.
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Ruthven contempla ses conseillers en se tapotant une incisive de l'index. Tout dans son attitude tendait à prouver une intense réflexion.
- Smith-Cumming, dit-il enfin, que pouvez-vous nous dire au sujet de votre vieil ami Graf von Dracula ?
Le maître-espion consulta un calepin où il consignait toutes les informations sensibles dans un cryptogramme connu de lui seul.
- On l'a vu à Berlin. Il doit rencontrer les bolcheviks le mois prochain, à Brest-Litovsk. Nous pensons que les Russes vont confirmer leur retrait du conflit.
- Dommage. J'ai toujours estimé que nous devions défendre l'Empire Britannique jusqu'à la dernière goutte de sang russe.
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La moindre contrariété mettait l'aimable Hanns Heinz Ewers dans des fureurs quelque peu disproportionnées. Tout comme était exagérée l'opinion qu'il avait de sa propre importance, de même sa rancoeur envers ceux qu'il accusait de négliger cette importance atteignait des extrêmes assez ridicules. S'il avait souscrit aux théories de Sigmund Freud, Poe aurait été obligé de déduire de cette attitude qu'Ewers souffrait d'une atrophie marquée du pénis.
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L'Aîné dérivait doucement vers le second tan. Il devait être très ancien pour posséder une telle maîtrise de son apparence physique. Plus vieux que Dracula ou Geneviève. Prémédiéval. Peut-être préchrétien. Un être terrifiant qui s'était caché au sein de l'humanité pendant des éons. Il avait dû avoir des noms innombrables.
Le lance-flammes releva son tir et cracha un autre jet incandescent qui toucha l'Aîné en pleine poitrine. Il brûla comme un papillon. Des siècles de vie furent anéantis en une fraction de seconde, réduits à néant par une création de la modernité brutale.
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