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3,28

sur 446 notes
J'avoue, j'ai craqué, j'ai lu de la littérature érotique. Mais l'air du temps n'aura pas de prise complète sur moi : la qualité avant tout que diable ! Anaïs Nin prouve que l'on peut accepter des travaux alimentaires, avec les consignes qui vont avec ("moins de poésie", plus de sexe), écrire de l'érotique quand on est une femme et réussir à produire de "beaux" textes de bonne facture. Oui c'est cru, certaines nouvelles sont un peu limite parfois (pédophilie, inceste), mais parfois l'amour est là (le sexe fait partie de l'amour, non ?), la poésie aussi.
Conclusion : n'en déplaise aux éditeurs, il existe depuis longtemps (ces textes datent des années 1940. Bon, ils ont fait scandale) une littérature érotique de qualité. Heureusement qu'il n'a pas fallut attendre 2012 pour le découvrir (bon de qualité, hum hum) Mesdames Messieurs les éditeurs, va falloir faire un peu de mise en avant de vos catalogues, y a du lourd !
E. L. James au vestiaire !
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Chaleur, été, pensées tendres, libido, soleil et littérature érotique, et pas n'importe laquelle. « Venus Erotica » regroupe des nouvelles écrites par la troublante américaine Anaïs Nin, pour satisfaire un riche mécène en 1940. On ne peut qu'apprécier la qualité du style et l'imagination de l'auteure en matière de jeu sexuel. La transgression est une de ses spécialités , ainsi que sa liberté à évoquer le plaisir féminin à une époque où il était difficile d'en parler. Les émois de l'hermaphrodite Mafouka sont également d'une grande modernité, mais il est classique d'évoquer l'univers des artistes et de leurs modèles, des prostituées plus ou moins idéalisées, du sexe en groupe dans une totale décontraction et absence de culpabilité. Les interdits religieux sont épinglés avec espièglerie. Il est vrai que l'abstinence obligatoire des religieux catholiques, suscite doutes, hypocrisie et provocations. Toutefois quelque chose me gêne dans cette lecture... Pas le plaisir librement consenti loin de là, même si celui-ci s'accompagne de la consommation de quelques drogues, dont je doute quand même de l'efficacité ; pas même les petits combats pour de rire, où l'on fait semblant de se refuser, mais dans son souci de diversifier les pratiques, il est parfois question de viol, ou même d'inceste, et là c'est insupportable, pour mon éthique personnelle, et je crois que c'est le cas pour la majorité de mes contemporains. j'apprécie le style d'Anaïs Nin qui lui fait parler avec élégance de pénis, d'anus, de vagin, de caresses et de pénétrations de toutes sortes. J'aime sa compréhension du désir qui augmente avec la frustration et la satisfaction différée, j'aime aussi sa mise en scène de l'excitation qui monte, les robes déchirées, les chambres dévastées, les amants épuisés. Mais je déteste les scènes violentes dans lesquelles les hommes imposent et blessent et les innocents subissent, même s'il s'agit d'une minorité d'évocations, sur l'ensemble des textes rassemblés là. La manière de faire l'amour signe quand même un état de la civilisation, et il est heureux que depuis le milieu du XXÈME siècle, nous ayons évolué vers plus de douceur et de plaisir partagé .
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La relecture de ce livre, plus de quinze ans après, me laisse perplexe... c'est évident que les temps ont changé en très peu de temps, et que ce qu'on acceptait encore dans les années 90 (quand je l'avais lu une première fois) est aujourd'hui à la limite de la censure morale.

A l'origine, ces nouvelles érotiques sont une commande faite par un particulier qu'Anaïs Nin, Henry Miller et quelques autres écrivains ont accepté, histoire d'arrondir leurs fins de mois. L'exercice dégoûte vite Anaïs Nin car le destinataire refuse toute psychologie ou intrigue, ce qu'elle ne respectera pas. Des années plus tard, dans son journal, elle constatera que ses écrits érotiques ont une forte empreinte féminine.
C'est vrai, chaque nouvelle est empreinte d'une douceur et d'une sensualité qu'on ne retrouve pas forcément dans d'autres écrits érotiques masculins. On suit, de nouvelle en nouvelle, des personnages récurrents comme Bijou ou le Basque dans des contextes inventifs où les femmes sont au coeur du fantasme masculin ou féminin. Ce sont aussi leurs sensations à elles qu'on découvre de près plutôt que celles des hommes.
Ce qui m'a plus interpellée en revanche, c'est une première nouvelle nettement pédophile, et d'autres qu'on qualifierait aujourd'hui de viols mais qui ne sont pas tournés de cette façon dans le texte.
Il n'en reste pas moins que les nouvelles sont celles d'un vrai écrivain et qu'on peut aussi les apprécier telles quelles.
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Ces textes sont le fruit d'une commande faite par un collectionneur anonyme qui souhaitait que l'auteur s'en tienne au sexe et rien qu'au sexe. Au départ c'est Henry Miller qui devait se charger de ce travail alimentaire. Force est de constater qu'au vu des contraintes imposées par le commanditaire, Anaïs Nin s'en sort plutôt très bien. Elle n'évite pas les thèmes les plus discutables (pédophilie, inceste, nécrophilie) et réussit fort bien à éviter le sordide, sans compter qu'un peu de poésie (ce que ne voulait absolument pas le commanditaire) trouve sa place. En tout cas elle arrive à être très suggestive avec beaucoup de délicatesse. Mais, même en lisant ces textes au compte-goutte, j'ai été très vite saturée par quelque chose dans la structure de ces récits, dans les procédés narratifs choisis, très première moitié du 19ème siècle (et d'ailleurs les personnages et leur environnement sont assez peu modernes). J'ai trouvé que cela avait un côté vieillot, d'autant plus pénible que cela se répétait de nouvelle en nouvelle. Mais peut-être que cela faisait aussi partie de ce qui pouvait permettre aux textes de satisfaire le commanditaire. Pour moi ce fut une relecture (pour le challenge Multi-Défis) assez décevante, car j'avais gardé une meilleure impression de ma première lecture.
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54 chroniques pour ce livre d'Anaïs Nin!

15 nouvelles .

Ma préférée , restera
"Elena"
Incandescente !

Anaïs Nin a un talent certain pour transgresser tous les "tabous" ; mais sait évoquer le plaisir féminin dans une totale absence de culpabilité, avec des subtilités qui vous font monter des bouffées de désir voluptueux.

Son art de la suggestion et son imagination fertile, suffiraient cependant, à un érotisme fugace et intense.



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La littérature érotique est une chose subtile. comme une bulle de savon, elle doit savoir attirer votre regard, vous faire retenir votre souffle, vous donner envie de la toucher et de participer à son développement et pour tant vous la savez fragile et éphémère.
Anaïs Nin a cette gràce de la bulle de savon. Elle arrive, par une langue sûre et aleete, mais jamais vulgaire ou grossière, à vous promener le long des corps des femmes et des hommes, sans vous faire rougir, mais en faisant monter des bouffées de désir voluptueux.
A lire accompagné si vous souhaitez lire par épisodes. A lire seul pour embrasser la classe littéraire d'Anaïs et apprendre ce qui fait la grandeur de l'érotisme et sa justesse.
Tournons le dos aux puritains. Ils savent ce qu'ils perdent et c'est bien fait pour eux.
Les corps d'Anaïs sont à aimer sans retenue.
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Sur la quatrième de couverture, je lis : "Anaïs a su inventer une gamme infinie de gestes, de mouvements, de caresses issus tout droit des rêves des femmes et n'a jamais compromis sa sensibilité féminine...". Je ne suis pas de cet avis et je crois qu'un homme aurait pu écrire sensiblement les mêmes textes. 15 textes, où les protagonistes se croisent, vivent ensemble des histoires érotiques. Nous n'allons pas en faire tout un fromage, lorsqu'on lit de l'érotisme on sait à quoi s'attendre... J'ai lu, j'ai vu! Mais toutefois, je n'ai pas été trompée par le livre, pas comme certaines fois où sous couvert d'un titre anodin on peut lire les pires cochonneries, et qu'en plus l'auteur ne fait même pas un effort de rédaction. Anaïs Nin, au moins rédige! Naturellement, en découvrant 15 nouvelles érotiques on peut découvrir quelques répétitions dans les comportements. le livre aurait été moins épais, cela m'aurait suffi pour que je comprenne... Il y a parfois de belles descriptions, née d'une recherche dans l'écriture. Et puis dans l'ensemble ce sont des histoires qui se déroulent entre adultes consentants, donc rien à dire... sauf ce bémol qui est quand même de taille dans le premier texte où le héros est à la fois un pédophile et un père incestueux, ceci dépasse largement les frontières de l'érotisme!
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Un livre resté sur ma table de chevet pendant de longs mois car les premières nouvelles lues, il y a une.certaine lassitude qui s'installe.

La genèse de ces nouvelles est intéressante. Gagner sa vie en écrivant des nouvelles pornographiques, ce n'est pas si courant surtout quand il s'agit d'une autrice célèbre.

Nin dit vouloir le faire de façon à présenter ces nouvelles en prenant le point de vue d'une femme. Je ne sais pas jusqu'à quel point. Par certains côtés, le défi est réussi car la notion de plaisir féminin est présent. Mais dans d'autres cas, il me semble que tout est très convenu (soumission, viol, inceste, ...)

Sachant qu'il s'agissait de commandes et que le client ne voulait pas de poésie et de distraction... Nin a vraiment fait un bon travail.

Dernière remarque on vient de m'offrir "Heloïse, ouille". Je pense que la personne qui me l'a offert ne connaissait pas son contenu. Enfin ceci est un autre débat.

Tout cela pour dire que ce roman de Jean Teulé, érotique, est nettement plus répétitif que la plume de Nin...


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Lorsque j'ai eu connaissance des thèmes concernant la 2ème saison des classiques c'est fantastique j'ai établi une liste avec les livres présents dans ma PAL et pouvant correspondre à chaque mois et pour ceux que je n'avais pas, j'ai opté pour des oeuvres ou auteurs que je ne connaissais pas ou uniquement de noms. J'ai choisi sans hésiter pour le mois des "Bijoux indiscrets" Anaïs Nin (1903-1977) et pour cela j'ai commencé par

lire un roman graphique il y a quelques mois : Sur la mer des mensonges retraçant la vie de cette autrice et surtout sa relation

avec Henry Miller qui fut son amant et son pygmalion ne s'interdisant nullement une folle attirance et liaison avec la femme de celui-ci, June....

Et tant qu'à lire de la littérature érotique j'ai commandé son titre le plus évocateur du sujet.... Vénus Erotica et ai découvert qu'il ne s'agissait pas d'un roman (j'y suis allée à l'aveugle) mais d'un recueil de 15 nouvelles le plus souvent très courtes à part une, Elena, qui fait une soixantaine de pages.

Remède à la morosité ambiante est-il indiqué dans la présentation ! Et bien je vous avoue que pour moi cela fut l'inverse..... Je vais être directe et sans détours : je me suis ennuyée et j'ai abandonné presque à la fin de la nouvelle "Elena" (page 130 sur les 249 que comporte ce recueil) sans même avoir envie d'en connaître le dénouement (s'il y en a un). Allez j'ose .... J'ai trouvé le "plaisir" de lecture finalement triste et sans intérêt mais peut-être suis-je trop prude. Certes l'idée de départ, comme l'indique Anaïs Nin dans son journal en 1940, était d'écrire, contre argent sonnant et trébuchant, des histoires érotiques pour un collectionneur qui précisait qu'il souhaitait n'y voir figurer aucune poésie mais du sexe, du sexe et encore du sexe (un voyeur quoi). Ayant besoin de liquidité Anaïs Nin et son amant, Henry Miller, acceptent le défi et me voici plonger dans une littérature jamais explorée, jamais approchée si ce n'est dans des contes libertins de Jean de la Fontaine mais écrits en vers et moi et les vers et il me semble avoir feuilleté il y plusieurs années un ouvrage du Marquis de Sade dont je ne garde aucun souvenir....

Cela commença plutôt bien, les nouvelles étaient très courtes et n'étaient que prétextes à décrire les expériences de différents personnages (le plus souvent les nouvelles portent le nom de ceux-ci), hommes ou femmes (mais principalement la gente féminine) et plutôt d'une écriture agréable et quelques fois (rarement) poétique et imagée (d'ailleurs je vous laisse deviner de quelle partie du corps il est question dans l'extrait ci-dessous)

"Le spectacle était un enchantement. La peau était sans défaut, et les lèvres roses et pleines. Cela lui fit penser à la feuille d'un caoutchouc dont il sort un lait secret lorsqu'on la presse avec les doigts, une sécrétion à l'odeur particulière, comme celle des coquillages. Ainsi, de la mer, était née Vénus, portant en elle ce petit noyau de miel salé, que seules les caresses pouvaient extraire des profondeurs cachées (p27)"

même si la première nouvelle évoquant sans détour un Aventurier hongrois amateur de fillettes de dix et douze ans, une évocation sans fard du plaisir d'un homme pour ce genre de relations et laissant à penser que les fillettes prenaient du plaisir et étaient demandeuses peut malgré tout mettre mal à l'aise...

Mais au fil des pages cela c'est transformé en des récits où les descriptions (très détaillées et explicites) des rapports qu'ils soient entre hommes et femmes ou entre femmes, car elle aborde la sexualité et le plaisir sous les deux formes, n'étaient finalement que l'objet et le but comme l'avait demandé le commanditaire. Je tournais les pages comme une sorte de "catalogue" des techniques et positions où rien ne retenait mon intérêt ni mon attention car trop de sexe tue le sexe et à force cela lasse. Certes elle aborde des sujets comme la frigidité, la recherche de plaisir qu'il soit masculin ou féminin mais que c'est finalement ennuyeux, je saturais...

Alors oui c'est osé et je comprends qu'à sa sortie cela est choqué mais outre cela, moi qui fonctionne plus sur la suggestion, l'évocation laissant mon imaginaire faire le reste, à force de lire trop de l'intimité des amant(e)s, moi qui apprécie une écriture non pas forcément élaborée mais fluide, évocatrice voire romantique sous certains aspects, là j'ai eu une overdose comme si j'ingurgitais des images suggestives à gogo.....

Je pense que le client demandeur en a eu pour son argent (1 dollar la page) mais moi j'ai trouvé cela déplaisant, voyeur même et cela me mettait même mal à l'aise, même si je connaissais la réputation de l'autrice et son domaine d'écriture mais je n'imaginais pas qu'elle ait été aussi loin.

Alors non je n'ai pas aimé, oui j'ai abandonné et après quelques semaines je m'aperçois que je n'en garde presque aucun souvenir sauf que je n'aime pas être dans l'alcove et être la voyeuse des ébats amoureux.... Je proposerai un autre ouvrage pas aussi tendancieux mais pour moi beaucoup plus agréable mais je ne sais s'il entrera dans le thème et s'il sera accepté par nos organisatrices....
Lien : https://mumudanslebocage.wor..
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Vénus Erotica est un classique du genre érotique, mais aussi et surtout un classique-tout-court. Constitué d'une quinzaine de courtes nouvelles, Vénus Erotica a été rédigé à la demande d'un mystérieux collectionneur qui souhaitait que l'auteur en vienne aux faits essentiellement sexuels. Pour mon plus grand bonheur, Anaïs Nin a l'imagination et le style un tantinet plus subtils. Plus qu'une description anatomique, crue et froide, elle soigne ses mises en scène et les veut surprenantes et variées. Elle entraîne son lecteur dans des fantasmes improbables pour l'époque, dérangeants parfois, mais toujours excitants au final, il faut bien l'admettre. Elle manie avec délice l'art de la suggestion et le plaisir des lettres, tout en esquivant les délires pervers ou sado-masochistes poussés à l'extrême – parait-il – dans d'autres textes plus gris et moins nuancés.
Lien : https://synchroniciteetseren..
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