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Vincent Noce (Autre)
EAN : 9782283034040
300 pages
Buchet-Chastel (11/02/2021)
3.94/5   16 notes
Résumé :
La saisie en 2016 d’une Vénus au voile attribuée au maître de la Renaissance Lucas Cranach, de la collection du prince de Liechtenstein, révèle un scandale comme le monde de l’art n’en a jamais connu. L’un après l’autre, des tableaux passent sous le microscope de laboratoires américains et européens. Brillantes contrefaçons d’un maître faussaire ? Authentiques chefs-d’œuvre du passé ? Ou tout simplement honorables copies d’époque ?

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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Sans être pour autant « le plus grand mystère du monde de l'art », il faut raison garder, selon l'expression à la mode actuellement, cette affaire de faux tableaux n'en est pas moins impressionnante à bien des égards.

D'abord parce qu'il s'agit d'oeuvres attribués à des maîtres anciens renommés, Lucas Cranach l'Ancien, Frans Hals, Gentileschi, le Parmigianino, Le Greco… achetés par des collectionneurs d'importance, tel le prince du Lichtenstein ou des musées de réputation internationale, Louvre, Metropolitan Museum…) ou vendu par des commissaires ou des marchands de grande renommée, tels Sotheby's, Christie's.

Mais aussi que cette affaire a démarré par la réception d'une lettre anonyme adressée à la justice (le dépositaire n'a pas été identifié), que le magistrat nommé en charge de l'affaire n'est autre que Aude Buresi connue pour avoir instruit l'affaire Fillon et démêlé la question du financement de la campagne 2007 de Sarkozy. Laquelle Aude commence avec fracas, dès le début de cette affaire en saisissant la première oeuvre incriminée, la Vénus au voile signée Cranach, alors en pleine exposition à Aix en Provence, pour la placer sous séquestre. Non mais !

Alors Vincent Noce, journaliste d'investigation, qui a eu très tôt, vent de cette affaire, a infiltré les coulisses du marché et mené sa propre enquête, recueilli de très nombreux témoignages, y compris celui de Ruffini, le collectionneur vendeur que l'on retrouve derrière la plupart des affaires en cause. Pour lui sa défense ne variera pas « «Ce n'est pas moi qui ai décrété qu'ils étaient l'oeuvre de grands maîtres. Ce sont les experts, les marchands, les conservateurs… Moi, je ne suis pas expert. À eux de prendre leurs responsabilités». Un travail de fourmis, un formidable jeu de piste qui, tableau après tableau, marchand après marchand, de rapport d'experts en rapport d'expert, sans négliger un petit tour via les paradis fiscaux, aboutit à ce livre-enquête d'une très grande richesse d'informations sur le marché de l'art et ses arcanes, sur les questions que posent l'expertise et les subtilités d'appréciations des experts et leurs responsabilités, mais aussi sur les acheteurs et sur les transactions bancaires y afférentes.

C'est du lourd, parfois un peu roboratif, disons que ça manque un peu de respiration, mais bon il vaut bien un petit effort. Et puis c'est un ouvrage qui nous incite à surfer pour compléter les informations fournies, c'est ainsi que j'ai beaucoup appris au passage sur Lucas Cranach l'Ancien, ami de Martin Luther dont il fut le témoin de mariage et parrain de son premier fils, qu'il fut maître de cour, ça ok, mais aussi engagé en politique (maire), et propriétaire d'une imprimerie….

C'est ainsi que j'ai repéré aussi une petite coquille page 206, qui indique qu'on peut admirer la Lamentation du Bronzino à Grenoble, alors qu'elle fait partie du fonds du musée de Besançon depuis 1799.
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Un tout grand merci aux éditions Libretto et Babelio pour ce livre reçu dans le cadre d'une masse critique.

Le monde de l'art, le monde du commerce de l'art, le monde des collectionneurs privés, le monde des musées, la valeur atteinte au fil des siècles par tel ou tel tableau, tout ces éléments expliquent le prix actuel atteint par certains tableaux fort convoités.

L'auteur nous entraîne dans une longue enquête dont le principal "suspect" est un marchand d'art renommé, rusé, d'apparence fort sympathique.

Les sommes mentionnées sont ahurissantes et compliquées à comprendre pour le simple mortel.
Le milieu artistique semble être bien tordu, manipulateur, cachotier, fier, .... Personne n'a envie de reconnaître s'être trompé. Personne n'a envie de perdre de l'argent.

Vincent Noce s'est attelé à une tâche ardue, s'est livré à un travail de fourmi pour remonter la piste de ce présumé escroc, pour expliquer la difficulté à se mettre d'accord sur l'authenticité d'un tableau.
Experts en peinture, techniques scientifiques mêlant les types de peintures et le support utilisés se joignent pour tenter de comprendre et d'expliquer.


Le récit est très complet, ne manque pas d'humour même si certaines parties sont parfois un peu longues.

Les faussaires ont tendance à attirer la sympathie pour ceux qui sont spectateurs de ce monde très fermé de l'art avec un grand A.

Conseil à retenir : toujours se méfier d'un tableau bien préservé surgissant de nulle part.













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Passionnée d'histoire de l'art et intriguée par cette affaire (dont je n'avais jamais entendu parler avant de voir ce livre en librairie), j'ai acheté L'Affaire Ruffini qui s'est révélé digne des meilleurs romans policiers !

C'est en effet une histoire assez incroyable qui nous est présenté dans cette Affaire Ruffini : celle de dizaines de tableaux de grands artistes de l'histoire de l'art (Cranach, Gentileschi, Hals...) apparus modestement dans des galeries d'art et dont la cote explose très vite, suscitant parfois l'intérêt de grands musées internationaux comme Le Louvre ou le Metropolitan museum of art, avant que des analyses ne révèlent qu'il s'agit en réalité de faux très habiles. On suit ici au fil des pages l'enquête que l'auteur a mené pendant plusieurs années sur ce scandale, rencontrant les différents protagonistes, recueillant leurs témoignages et accédant aux différents rapports, articles... que tout cela a généré. C'est vraiment passionnant et on a l'impression de lire un roman policier (voire d'enquêter aux côtés de l'auteur). le propos est cependant parfois très technique, notamment lorsqu'on nous explique les méthodes d'analyses des tableaux et de leurs composants ou les différentes tractations entre galéristes, salles des ventes, musées...

On découvre avec cette Affaire Ruffini un monde assez incroyable et quelque part fascinant, celui du marché de l'art, où la cote d'un tableau peut doubler (voire quadrupler ou plus) en fonction de son attribution à tel ou tel artiste et perdre toute sa valeur en l'espace de quelques secondes quand on s'aperçoit qu'il s'agit d'une mystification. C'est assez hallucinant de voir les salles des ventes et les galéristes s'échanger des milliers (voire des millions) d'euros ou de dollars pour un "simple" tableau sans broncher, mais aussi fascinant de découvrir l'ingéniosité des faussaires pour produire des oeuvres capables de tromper les conservateurs des plus grands musées du monde ou les spécialistes de tel ou tel artiste. Même chose pour ce qui concerne les méthodes d'analyses des oeuvres, digne des laboratoires d'analyses policières de séries télés américaines.

On referme ce livre avec l'envie de faire quelques recherches supplémentaires sur les artistes mentionnés mais aussi sur ce scandale, toujours pas tranché par la justice à l'heure actuelle.
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Je remercie tout d'abord les éditions Libretto et Babelio pour ce livre reçu dans le cadre d'une masse critique.

Vincent Noce a enquêté pendant 5 ans sur « L'affaire Ruffini », du nom de ce marchand d'art mis en examen en France pour escroquerie. Il s'agit d'une affaire de ventes de présumés faux tableaux de Lucas Cranach l'ancien, Frans Hals, Orazio Gentileschi ou encore Parmigianino.
En avant-propos, l'auteur nous rappelle que l'instruction est toujours en cours et qu'à ce titre les responsabilités restent encore à définir.

L'enquête est particulièrement fouillée et riche en détails sur le marché de l'art et ses zones d'ombre.
On en apprend beaucoup sur la peinture en général et plus particulièrement sur le siècle d'or hollandais et sur la renaissance italienne. Les techniques de peinture, les matériaux utilisés, les datations des oeuvres sont aussi très documentés, permettant de mieux comprendre la complexité de l'identification d'un « faux ».

L'auteur a réalisé un immense travail de recherche pour reconstituer le réseau de toutes les personnes qui sont intervenues de près ou de loin dans cette affaire : historiens de l'art, conservateurs de musées, marchands d'art, experts, restaurateurs, intermédiaires, acheteurs, propriétaires ou encore maisons de vente aux enchères. Je me suis par moment égarée dans cette foule de personnages. le travail d'enquête est très détaillé et très technique, et même s'il est parfois difficile à suivre, il est indispensable à la bonne compréhension des évènements.

On ne peut être qu'effaré par les sommes faramineuses échangées pour des oeuvres d'art à l'origine douteuse dont l'authenticité est à peine vérifiée.
Une légèreté scandaleuse qui soutient l'intérêt du livre.
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Ce livre passionnant s'ouvre par la saisie, au cours d'une exposition, d'un tableau de Lucas Cranach, acquis par le prince du Liechtenstein pour 7 millions d'euros.
Cette peinture proviendrait de la collection de Giuliano Ruffini, marchand d'art soupçonné d'avoir vendu, directement ou non, plusieurs faux tableaux de maîtres anciens.

L'auteur nous emmène dans une enquête foisonnante : comment ce personnage a-t-il pu tromper pendant une vingtaine d'années musées et maisons de ventes ? Parmi les victimes et les responsables (parfois les mêmes), personne n'est épargné, ni les institutions comme Le Louvre ou le Metropolitan Museum, ni les maisons de vente, ni les experts.

Plusieurs questions sont posées sur les limites du marché de l'art : comment certifier l'authenticité d'une peinture ? Peut-on faire confiance aux experts ? Un excellent copiste est-il un artiste ?
Quelques données techniques nous sont décrites pour répondre à la première question : on observe des craquelures incohérentes ne correspondant pas au support sur lequel elles ont été peintes, on découvre l'utilisation du blanc de titane dont le brevet date de 1916, ou celle d'un produit industriel qui permet de rehausser les tonalités.

Un livre qui se dévore, parfois un peu complexe pour la béotienne que je suis, mais qui nous emmène avec brio dans les coulisses du marché de l'art.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Le prix indécent de 450 millions de dollars atteint par le Salvator Mundi, tableau en fort mauvais état dont l'attribution à Léonard de Vinci demeure discutée, en dit long sur la folie qui a gagné le commerce de l'art.
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La Bella Maniera est un concept développé au XVIe siècle en Italie pour qualifier les artistes modernes. Il a été porté par le peintre et historien de l'art Giorgio Vasari à l'état d'idéal de la beauté.
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N'oublions pas que les premiers catalogues raisonnés dignes de ce nom sont apparus au XIXe siècle, quand l'histoire de l'art a commencé à s'établir comme discipline à part entière.
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Mais après tout, qu'est-ce qu'un expert ou un spécialiste, et qui dans ce vaste monde peut répondre à ces critères ?
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