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EAN : 9782377314812
240 pages
Sarbacane (04/11/2020)
3.75/5   55 notes
Résumé :
Elle a vingt ans, elle s'appelle Noémie.
Vibrante de vie et d'humour, elle tourbillonne entre ses amis et sa famille - car au Liban, la famille, c'est toute une affaire!
Rien n'empêchera Noémie d'être heureuse : ni ses amours compliquées, ni les méandres d'une société parfois labyrinbique ... ni son cancer ...
Parce que oui, il y a ça aussi.

Mais comment fait Noémie pour nous parler d’un sujet aussi grave –son cancer – avec autant... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Ode au courage et à la résilience
*
Voici un roman graphique qui m'a réconcilié avec les autobiographies/témoignages parfois trop mélodramatiques et larmoyants.
Cette bande dessinée raconte l'histoire d'une jeune femme au Liban dont le cancer - maladie anxiogène s'il en est - a gangrené une partie de sa vie de jeune adulte. Cela m'a interpellé grandement puisque moi-même je l'ai vécu.
Ce qui ajoute encore une dimension émotionnelle importante.
Le titre décalé n'est pas évocateur de la noirceur et donne plutot une touche humoristique. Mais le mot "importance" a là une signification intéressante puisqu'il aborde cette notion de famille soudée, l'amitié et la solidarité bien présente dans la vie de cette jeune femme.
*
Le graphisme est vif, dynamique. Il est présenté avec divers formats et non classique. Sous forme de journal intime/carnet de croquis qui n'ennuie pas le lecteur.
Les couleurs sont joyeuses. L'orange, ici saturé, représente le coté délétère et toxique de la chimiothérapie. Je n'aime pas particulièrement l'esquisse des visages mais elle apporte cette "patte" de l'auteure qui au final se démarque avec originalité.
*
Pour conclure, je dirais que ce récit cathartique avec ses émotions à fleur de peau m'a séduit complètement et même durablement.
C'est une leçon de vie qui est traitée avec délicatesse et aussi avec humour (voire d'auto-dérision) ainsi qu'avec une forte valeur familiale.
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Le titre décalé est à l'image du livre tout entier : en apparence drôle mais aussi révélateur d'une réalité assez crue dispensée sans tabou et toujours signifiante : le poil de nez c'est une métaphore de toutes ces choses dont on ne connaît l'importance que lorsqu'on les perd… Et Noémie qui a vingt ans au début du récit, fait des études d'art, vit à 200 à l'heure et croque la vie à pleines dents, va apprendre à ses dépens la valeur des choses qu'on tenait pour acquises quand elle découvre qu'elle a un cancer. Certes, il est « bénin » et curable mais les traitements et ses effets psychologiques n'en seront pas moins lourds pour elle et sa famille….

L'histoire s'ouvre sur les parents inquiets de Noémie assis dans leur cuisine attendant les résultats médicaux que leur fille doit leur communiquer et se clôt deux ans et demi plus tard avec ces mêmes parents dansant enlacés sur leur balcon devant les montagnes libanaises. On passe de l'inquiétude à la joie retrouvée dans cette structure en écho. On retrouve également une symétrie dans les pages d'ouverture et de clôture. Sur la page de titre : trois petites silhouettes montrent le déclin physique progressif de l'héroïne et sur la page finale, trois nouvelles silhouettes y répondent dans lesquelles on reconnait à nouveau Noémie qui retrouve sa féminité petit à petit mais apparaît changée.

Entre les deux, neuf chapitres, chacun séparés par une page de titre avec un dessin en médaillon traitant d'un parcours assez classique allant de la « révélation » (I) , en passant par l' »invasion »(II) et la maladie (III) mais donnant surtout à voir les montagnes russes émotionnelles de la narratrice durant cette épreuve : « nuages » (IV), « euphorie » (V), « mal-être » (VI) pour finir par évoquer ce que l'on fait rarement : la gestion de l'après cancer et de ses retombées dans « dépression » (VII), « thérapie » (VIII) et « bien-être » (IX). On a parfois l'impression d'être dans son journal intime : elle en retranscrit d'ailleurs des passages et le grammage du papier apparente aussi parfois l'oeuvre à un carnet de croquis cathartique.

Pourtant ce livre n'est jamais égocentrique ni larmoyant. Il est clair et pédagogique et recense les étapes et les effets secondaires de la maladie. Vous ne verrez d'ailleurs plus la couleur orange de la même façon après cette lecture car les pages qui décrivent les chimios en sont saturées pour provoquer visuellement l'équivalent de l'écoeurement qui assaille la narratrice ! Les dessins sont colorés et foisonnants ; les pages sont de véritables explosions de couleur - elle utilise des boites de 120 polychromos - qui contrastent parfois avec la noirceur du propos ! La mise en page est très inventive, dynamique et toujours surprenante.

Ce roman graphique présente aussi une famille soudée et aimante avec des portraits de femmes fortes et drôles dignes d'Almodovar ! On rit souvent de leurs disputes et de leurs outrances. L'autrice nous amuse également grâce à ses reprises parodiques de chef d'oeuvres picturaux que sont « la création d'Adam » de Michel-Ange, « La liberté guidant le peuple » de Delacroix ou encore « la naissance de Vénus » de Botticelli qui désamorcent ainsi le trop plein d'émotions.

Mais ces citations permettent également une réflexion sur l'art. L'autrice montre comment elle a pu mieux exprimer ce qu'elle ressentait grâce à des chansons comme « le mal de vivre » de Barbara ou « les feuilles mortes » de Montand et les troublantes similitudes entre un épisode de son vécu et celui relaté dans « Mon Roi » de Maïwenn. Ainsi la poésie, la chanson, le cinéma et même la bande dessinée (d'où le long passage sur Angoulême qu'on pourrait a priori prendre pour une digression) ont pu servir de médiateur à ses émotions. Et nous lecteurs, nous ne pouvons nous empêcher de faire le rapprochement avec le roman graphique que nous tenons entre les mains : « de l'importance du poil de nez » est un livre important qui nous permet de mieux comprendre la maladie ainsi que le ressenti des malades et de leur famille. A la manière d‘un arc en ciel qui naît de la pluie et du soleil, ce livre chatoyant nous fait rire, pleurer et nous interroger. C'est une véritable leçon de vie à la valeur universelle et salutaire.
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De l'importance du poil de nez nous plonge dans le quotidien de Noémie, une jeune libanaise de vingt-ans, étudiante en illustration. C'est une jeune femme qui garde le sourire malgré la découverte de sa maladie.

Derrière ce titre plutôt léger et décalé, Noémie parle de son cancer. Elle raconte sa réaction face à la maladie mais également le comportement de son entourage ainsi que les répercussions sur les relations humaines.

Sans filtre et sans tabou, Noémie nous livre son histoire.
La maladie est extrêmement bien décrite. Les différentes étapes de la maladie sont relatées : la découverte, les traitements, les changements physiques, la colère, la tristesse, la culpabilité, mais aussi le déni, la présence primordiale des proches, la dépression post-traumatique. Sans honte, Noémie témoigne des maux de l'âme et des maux du corps loin d'être épargnés avec les effets secondaires de la chimiothérapie, les nausées, la perte de cheveux, la perte de poils... J'ai adoré chaque minutieux détail. C'est percutant.

Noémie est pétillante et courageuse. La force intérieure de Noémie est admirable. Elle est bluffante dans sa façon d'être.
Ses proches sont omniprésents. Ils vont la soutenir énormément. Ainsi, on voit combien la présence de l'entourage aide à surmonter les épreuves de la vie.
Face à la maladie, chacun réagit différemment et Noémie en parle avec beaucoup de sincérité.

Des touches d'humour apportent beaucoup de légèreté à l'histoire.
C'est une lecture qui met autant les larmes aux yeux que le sourire aux lèvres.

Noémie est une illustratrice qui a du talent. Elle nous propose des dessins sublimes réalisés aux crayons de couleur. C'est très coloré et dynamique.
L'écriture, moins présente que dans un roman classique, n'est pas en reste. C'est très bien écrit.
Le graphisme et l'écriture renvoient des émotions fortes. Incroyablement fortes. C'est un récit autobiographique et cela se ressent, c'est criant de vérité ! Cette lecture a fait écho en moi et m'a énormément touchée.

J'ai adoré en apprendre un peu plus sur la culture, les traditions et le système de santé libanais. Un exemple ? Pour appeler un serveur au Liban, on dit "maître".

La morale est superbe et très émouvante. Il est question de renaissance, se redécouvrir, s'aimer à nouveau, aimer son corps. C'est tellement beau, et si intense.

Le titre « de l'importance du poil de nez » est remarquablement bien trouvé et on en comprend tout le sens au cours de la lecture.

Je lis peu de roman graphique, mais je remarque que sortir de ma zone de confort me permet de découvrir de jolies pépites.
Gros coup de cœur pour cet album grandiose. Je le recommande à tous !

Je remercie énormément Babelio et son opération masse critique de décembre ainsi que les éditions Sarbacane pour cette merveilleuse découverte.
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Le titre m'avait fait sourire et j'avais donc plébiscité ce livre lors d'un concours . Mais, une fois n'est pas coutume, je n'accroche pas au dessin, et du coup, j'ai du mal à entrer dans l'histoire. L'auteure fait preuve d'humour et de second degré pour parler d'un sujet grave. D'habitude j'y suis sensible mais là, non... Je vais donc abandonner ma lecture et offrir le livre .
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Humour, émotions et talent !

Le titre « de l'importance du poil de nez » pourrait nous laisser penser que cette BD traite de sujet léger et humoristique, mais c'est tout le contraire, Noémie nous raconte avec cette BD autobiographique comment elle a vécu avec ce foutu cancer. A travers des planches exclusivement réalisées aux crayons de couleur, on suit Noémie du moment où on lui diagnostique la maladie à sa rémission complète. Elle n'est pas seule, c'est au Liban accompagné de sa famille qu'elle vivra ces étapes. On en apprend beaucoup sur la vie au Liban, la culture et les traditions.

Cette BD, c'est une grosse claque ! Les dessins sont splendides. J'ai pris plaisir à regarder chaque vignette en détail. J'ai trouvé intéressant de parler d'un sujet sombre en utilisant des couleurs pétillantes et lumineuses. Avec ses dessins, elle arrive à capter le lecteur et à nous faire passer des émotions fortes.

Puis, elle réussit à parler du cancer à la fois avec force et avec légèreté. Je suis littéralement passée du rire aux larmes. Noémie nous fait rire tout en nous montrant les difficultés des moments qu'elle a dû vivre. Il n'y a aucun tabou, elle nous dit tout de ce qu'elle a vécu en passant par sa libido, ses poils, ses humeurs et bien plus encore.

La force de cette BD ce sont les personnages ! On s'attache énormément à Noémie et sa famille. Ils ont chacun leur personnalité et leur rôle dans sa guérison. J'ai vraiment aimé suivre leur vie pendant ces quelques années particulières.

C'est ému que je referme cette BD. D'ailleurs c'est bien plus qu'une simple BD, c'est vraiment un beau livre épais et magnifiquement relié. Noémie m'a aidé à mieux comprendre le cancer et ses conséquences. C'est vrai que lorsqu'on a la chance de ne pas l'avoir vécu autour de soi, on n'y connait pas grand-chose. Je pense vraiment que l'histoire de Noémie peut aider beaucoup de personnes. On a envie de croquer la vie à pleine dents après cette lecture.

Un gros coup de coeur pour Noémie et sa famille ! (En le lisant, vous saurez pourquoi l'importance du poil de nez !)
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critiques presse (1)
Bedeo
17 novembre 2020
Ne vous fiez pas à son titre et son aspect décontractés, De l’importance du poil de nez a bien son « importance » et sa valeur comme roman graphique exemplaire, à la fois porte-parole d’un quotidien d’un cancer méconnu et ode poétique et graphique à la vie.
Lire la critique sur le site : Bedeo
Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
- Je me demandais... Tu les trouves vraiment gentils ? Même les gens de qui tu n'étais pas proche et qui sont juste là depuis que tu es malade ?
- C'est vrai qu'il y en a qui sont là, juste pour dire qu'ils sont là. A poster des selfies avec moi sur les réseaux sociaux... comme si j'étais une attraction de zoo. Regardez-moi ! J'ai une amie qui a le Cancer !
- Ça vaut 100 likes en plus ! (...)
- Franchement, le pire... c'est ceux qui ont juste disparu ! Et là j'ai envie de leur dire : j'ai le cancer pas la peste ! N'ayez pas peur, j'vais pas vous le refiler...
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Mon cancer, je l'avais cherché, j'en étais persuadée. Il n'était ni familial, ni héréditaire. Ce sont mes propres cellules blanches qui se sont rebellées contre moi. Le système dans lequel elles vivaient ne leur plaisait pas et elles ont décidé de l'attaquer. C'est la politique de mon intérieur contre laquelle elles se sont mutinées.
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(...) on aurait dit qu'il [un mendiant] acceptait paisiblement les ronces et les épines avec lesquelles la vie le malmenait.
On s'est regardés et je ne sais plus qui a souri en premier, mais on s'est échangé un sourire, dénué de toute intention. Puis il m'a fait un signe de la main, un petit coucou.
J'ai continué ma route heureuse, mais triste, pleine d'émotions contradictoires. Il avait planté en moi un bonheur piégé, qui laissait ressortir ma sensibilité.
Il y avait une générosité dans son acte gratuit. Alors je me suis dit que, peut-être, tout ce qu'il cherchait, c'était un peu d'amour et de reconnaissance.
Peut-être qu'il s'en foutait des petits sous qu'il réclamait, peut-être qu'il s'en foutait de survivre mais qu'il espérait exister.
On partageait le même combat lui et moi. Je me suis longtemps battue pour survivre et depuis quelques temps, j'essaie d'exister.
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Ce n'était pas facile de m'émanciper de ma famille et de retrouver mon indépendance sans faire de mal à personne. Au début, ils confondaient la distance avec du rejet.
Ils n'arrivaient pas à comprendre que je m'éloignais d'eux pour mieux les aimer. Et puis je m'éloignais d'eux pour être plus proche de moi, aussi ; me redécouvrir, apprendre à me connaître, à m'aimer, à aimer ce corps qui avait été si maltraité. Je me disais souvent : Etre bien en soi, c'est être bien dans sa nudité.
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Je me réveille chaque matin avec la même question qui me hante : comment ai-je bien pu tenir aussi longtemps sans réaliser que j'étais malade ?
Ce n'est pas comme si j'avais du mal à l'accepter...
J'ai l'impression que ma priorité était de protéger ma famille, de guérir, de me remettre sur pied avant d'enlever mes œillères et de tout affronter
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Video de Noémie (II) (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de  Noémie (II)
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