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4,06

sur 5520 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'ai passé un excellent moment avec ce premier polar d'Olivier Norek.

L'auteur maîtrise son sujet, lui-même policier dans le 93 les intrigues et idées de romans doivent foisonner, mais c'est une chose d'imaginer une histoire s'en est une autre de la coucher sur papier, on peut dire que le pari de Norek est une réussite.La réalité est souvent bien plus «intéressante» que la fiction...

Les personnages sont attachants, en particulier le capitaine Coste en flic charismatique.

Des dialogues percutants, ponctués d'humour malgré le contexte, font de ce code 93 une lecture addictive.
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Prendre le RER, le froid t'étripe, le périphérique s'éloigne derrière toi, le paysage se grisaille. Des barres de béton, couleur gris sale, gris sombre, gris pénombre. And the sky is grey, California Dreamin' mais « C'est pas Hollywood, ici, c'est la Seine-Saint-Denis. » et le 93 n'a rien pour faire rêver, violence dans la rue, drogue à tous les étages, tournantes dans les caves. L'univers est glauque et pesant. Des gyrophares tournoient dans la nuit, des cordons de sécurité étirent un périmètre, la police scientifique se vêt d'une combinaison blanche. Un premier cadavre, un black sans couilles. Mais il reviendra du monde des morts. Un second mort, combustion spontanée de l'âme et de la chair. Étonnante entrée en matière, Coste, un vieux flic qui a fait toutes ses gammes dans cette banlieue, est chargé de l'affaire. Première entrée en matière d'une PJ à suivre sur plusieurs épisodes, comme dans une série télévisée. Normal… Olivier Norek est aussi à l'origine de la sixième saison de la série « Engrenages ». Ce « Code 93 » a les mêmes codes.

Au milieu de ces sombres histoires de morts et de sauvagerie barbare, je perçois quelques notes de poésie. Certes, il faut bien les chercher, mais la poésie permet de tenir le coup, sous une pluie de coups, coup dur pour les survivants, les autres, les morts jonchent sur une table métallique de la légiste ou s'enterrent dans le carré des inconnu(e)s sans nom connu. « Faire l'amour, c'est offrir son corps et son esprit. » Voilà une phrase qui me parle mais qui veut de mon esprit ? Coste voit un de ses fidèles lieutenants quittés les lieux, trop pourrissants pour vivre décemment. Une nouvelle venue, un peu de féminité dans l'équipe ne va pas nuire à l'histoire. Mais l'histoire ne s'arrête pas là, le passé a ses cadavres qui vont resurgir de dossiers enterrés ou oubliés.

Très classique dans sa construction, dans ses thèmes, dans son ambiance, pourtant je suis activement le déroulement de l'enquête, ses méandres nauséabondes dans la luxure bourgeoise et politicienne. de quoi en faire une version cinématographique ou le décliner en série télé d'une chaîne payante. Ce « Code 93 » c'est un polar en béton armé. Solide et sans espoir, une terre d'abandon à l'heure du Grand Paris où l'ultra barbarie de l'âme humaine côtoie la tristesse d'une âme. « La tristesse c'est personnel, ça ne se partage pas. » Voilà une autre phrase qui me parle...
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Stratégiquement, avec Norek, j'ai décidé de faire une Casusbelli pour l'approcher. Non, ce n'est pas une ouverture aux échecs comme nous pourrions le penser lorsque nous parlons d'Eric (alias @Casusbelli) mais d'une façon de procéder avec un auteur que nous voulons découvrir : en prenant ses livres par ordre chronologique. N'ayant jamais lu cet auteur de polar, je me suis tournée ainsi vers Code 93, son premier roman.

« Longer les couloirs d'une PJ, c'est faire face à ce que l'homme recèle de pire en lui ».

Les romans policiers ne sont pas franchement ma tasse de thé. A chaque fois, si je suis happée par l'histoire, je l'oublie rapidement plusieurs semaines après, tant les livres souvent se ressemblent. Mais au vu des critiques sur cet auteur, j'ai décidé de faire une exception (exception que je réitérerai avec Franck Thilliez). Ce fut une bonne découverte. La plume de l'auteur, l'ambiance distillée, la tension lors des découvertes macabres, la façon de camper les personnages, tous ces éléments m'ont vraiment plu, l'intrigue, dont on devine assez rapidement le dénouement, moins.

« Séries sur les flics, films sur les flics, reportages sur les flics. Il n'avait jamais compris pourquoi les gens les détestaient autant en vrai qu'ils les adoraient en fiction ».

J'ai découvert le fameux commissaire Coste « discret, avec son regard bleu un peu triste » et son équipe au sein de la police judiciaire du département très chaud du 93, la Seine Saint-Denis. J'ai entraperçu les failles du bonhomme, ses mystères, sa façon d'enquêter. Impossible de ne pas penser à la série Engrenages et sous les traits de Coste, je voyais un Thierry Godard usé et taiseux…Ce parallèle a même quelque peu gêné ma lecture tant je visualisais les films dans ma tête.
Les cas qui préoccupent Coste ne sont pas anodins et lui font présager le pire : un cadavre émasculé qui se réveille sur la table d'autopsie, un toxico mort de brûlures inexplicables dont la cage thoracique comporte un portable qui sonne toutes les trois heures, et parallèlement à ces découvertes macabres totalement théâtralisées, des lettres anonymes qui guide Coste vers un mystérieux dossier, le « Code 93 ». Je n'en dirais pas plus pour ne pas gâcher la découverte de cette intrigue certes intéressante mais pas assez subtile je trouve, du moins de facture très classique. Il s'agit du premier livre de Norek et malgré ce bémol, je vais poursuivre ma découverte, il m'est d'avis que la façon de ficeler ses intrigues va gagner en qualité.

Et puis, cette envie de continuer ma découverte se justifie par plusieurs raisons.
Ce livre, au-delà de l'intrigue dont on devine les tenants et les aboutissants (trop ?) rapidement, c'est surtout une ambiance, celle d'un territoire de banlieue avec ses quartiers, ses tours, sa délinquance, sa misère sociale, ses drames entre trafic de drogues, règlements de comptes, tournantes dans les caves. Un territoire où la grisaille le dispute à l'absence de rêves des habitants.

« Quatre voies grises et sans fin s'enfonçant comme une lance dans le coeur de la banlieue. Au fur et à mesure, voir les maisons devenir immeubles et les immeubles devenir tours. Détourner les yeux devant les camps de Roms. Caravanes à perte de vue, collées les unes aux autres à proximité des lignes du RER. Linge mis à sécher sur les grillages qui contiennent cette partie de la population qu'on ne sait aimer ni détester. Fermer sa vitre en passant devant la déchetterie intermunicipale et ses effluves, à seulement quelques encablures des premières habitations. C'est de cette manière que l'on respecte le 93 et ses citoyens : au point de leur foutre sous le nez des montagnes de poubelles ».

Ce roman, c'est une analyse des rapports entre le monde politique et ce département au taux de criminalité élevé et dont on aimerait bien diminuer les statistiques quitte à les maquiller, quitte à les tronquer…

Ce livre ce sont des personnages bien campés, réalistes, authentiques qui montre à quel point l'auteur sait de quoi il parle. Ça sent le vécu, l'auteur a été lui-même policier dans le 93, et, en imaginant qu'il se soit inspiré de faits réels, ça fait froid dans le dos.

Ce livre enfin, c'est une plume qui sait manier descriptions, dialogues, humour et gravité avec un agréable équilibre rendant la lecture immersive. Des pointes de poésie se font même sentir, ici et là, comme des rayons de soleil au milieu de toute cette grisaille. Et la façon de décrire les personnages est par moment incroyable, notamment ces personnages des banlieues comme englués dans une misère crasse, voyez plutôt :

« Une dame sans âge était profondément enfoncée dans un fauteuil élimé. Une large tache de gras auréolait le repose-tête. Engoncée dans une blouse à fleurs, elle portait les cheveux courts et teintés de ce bleu improbable que seuls les coiffeurs d'octogénaires se permettent. Elle quitta à peine du regard l'écran de télé. Devant elle, sur la table du salon, étaient disposés huit baby-phones grésillant chacun avec sa sonorité propre et couvrant quasiment le bruit du présentateur du journal télévisé.
-Toujours à l'écoute, mes enfants. Sept fenêtres et une porte, huit takiouakis pour tout entendre. Comme ça je sais si qu'on rentre chez moi ou si qu'on rôde. Mieux qu'une alarme de magasin.
-Ouais mamie, sauf que les alarmes sont directement reliées au commissariat et que vous, si quelqu'un entre, vous serez la seule à la savoir. Probablement la dernière aussi ».


Au final, Code 93 est un roman policier efficace car prenant et haletant, à l'intrigue de facture trop classique certes mais dont les qualités d'écriture permettent de savourer une ambiance, de s'attacher aux personnages et notamment au commissaire Coste qu'il me tarde de retrouver, de lever un peu le voile sur la façon dont le monde politique traite les problématiques d'un territoire à la criminalité galopante. Un auteur dont je vais poursuivre la découverte assurément, à la façon Casusbellienne !

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C'est en 2013 que j'entends parler pour la première fois d'Olivier Norek. Son livre "Code 93" avait, à l'époque reçu un accueil très positif des médias et autres critiques littéraires.

Il se distingue d'autres auteurs de thrillers comme Grangé, Chattam ou Thilliez par sa profession. Olivier Norek est un flic de terrain très expérimenté. Son territoire c'est le 93; aussi, son premier roman est criant d'une vérité du quotidien, que ce soit lorsqu'il aborde les difficultés des policiers pour exécuter leurs missions (sous effectifs, manque de moyens matériels, défiance d'une partie de la population...) ou bien en traitant de la grande précarité d'un département qui semble coupé de ses voisins, notamment de Paris.

De Paris il sera aussi question dans ce roman. Plus précisément du grand Paris (regroupement de la ville de Paris et 130 communes, comprenant l'intégralité des communes des départements de la petite couronne dont le 93 ainsi que quelques communes de la grande couronne), projet ambitieux, audacieux et parallèlement périlleux, prétexte à des tentatives de corruptions.

Nous suivons donc le quotidien de Victor Coste, capitaine de police au groupe crime du SDPJ 93. Son équipe et lui seront confrontés à plusieurs meurtres violents et assez intrigants pour que la presse s'en mêle. Entre la pression des médias qui veulent savoir si un serial killer sévit en Seine Saint Denis et une hiérarchie distante mais qui se fait exigeante en matière de résultats, une course contre la montre est engagée afin d'identifier et de neutraliser le ou les responsables de ce bain de sang.

Cette affaire, l'une des plus complexe de sa carrière, mettra en difficulté Coste qui devra choisir entre convictions personnelles et professionnelles. En effet, des éléments apportés par un mystérieux corbeau pointeront du doigts le traitement de vieux dossiers criminels entachés d'irrégularités et annotés "Code 93".

Ce livre se lit d'une traite. Il se dévore même! Les chapitres courts donnent du dynamisme à l'histoire et poussent le suspens à son degré maximal.

Brutalité, magouilles, pouvoir, sexe, fatalité mais aussi amitié, cohésion de groupe, amour et espoir... autant d'éléments qui font de Code 93, un livre passionnant et authentique.
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Qui est mieux placé qu'un lieutenant de la PJ de la Seine-Saint-Denis pour écrire un thriller sur le 93 ?

Dans ce premier roman, Olivier Norek nous entraîne dans une enquête plutôt surprenante sur fond de drogue, de prostitution et de règlements de compte. On est à la fois basculés entre l'atmosphère pesante de la banlieue et celle de la haute société.
L'auteur nous livre avec une grande perspicacité les fonctionnements de certains rouages au sein de la police. de nombreuses informations concernant les procédures sont expliquées, alors que certaines difficultés rencontrées dans le métier sont dénoncées. On sent les années de carrière derrière cette écriture dynamique.
Victor Coste est un personnage charismatique. Son équipe d'enquêteurs est à la fois efficace et plutôt amusante: avec Ronan le motard taquin et dragueur, Sam le geek et Johanna qui m'a drôlement rappelé le personnage de Brienne de Torth dans Game of Thrones avec sa carrure impressionnante. Les petits traits d'humour entre ces collègues m'ont très souvent fait sourire.
L'enquête est plutôt bien menée et assez prenante. On passe également par quelques passages de torture qui m'ont fait grimacer, mais l'auteur ne s'y attarde pas.
Olivier Norek greffe la toile de son histoire à travers les grands bouleversements liés aux projets urbains qui relient la capitale à sa banlieue. Il ouvre la porte à une réflexion sur l'évolution à long terme du 93, notamment sur la place que ce département peut avoir dans un projet si colossal... sans oublier bien sûr, ses enjeux économiques.

C'est un roman que j'ai pris plaisir à lire mais qui ne sera pas non plus inoubliable je pense. J'ai cependant grandement envie de découvrir le reste de la trilogie afin de retrouver les personnages que j'ai apprécié.
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Code 93 se lit à 93 pages à l'heure tant il est efficace et haletant ! Meurtres bien sanguinolents, magouilles et perversions, aucun des classiques du genre ne nous est épargné... et pourtant ça fonctionne !

Peut-être parce qu'Olivier Norek a été un de ces flics du 93 qui souffrent de leur impuissance dans certaines zones de non-droit, du manque de moyens et de l'atrocité des crimes commis. Et qu'il le raconte à merveille.

Peut-être aussi parce qu'il y a un message derrière le suspense, certes moins prégnant que dans 'Entre deux mondes', mais présent tout de même : une forme d'alerte face à la situation terrible des banlieues, un appel à la tolérance et à la lutte contre les préjugés (y compris au sein de la police) et surtout le rappel que le pouvoir corrompt souvent...

Paradoxalement, ce roman sombre et glauque m'a détendue et apporté beaucoup de plaisir. Je ne sais pas ce que ça dit sur moi... mais cela indique à mon sens que c'est un livre qui vaut le coup !
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Il y a presque un an, j 'assistais en excellente compagnie (;-) , lors d'un salon littéraire à une rencontre avec Olivier Norek. Assis à côté du juge Trévidic, ils formaient un joyeux duo d'invités . Sympas, passionnants, sincères , on les sentait un peu désabusés par tout ce à quoi ils avaient étés confrontés, mais debout, et combatifs.
Et drôles , très drôles ...
Je m'étais promis de lire un Norek, il m' a fallu un an , mais qu'est ce que j'ai foutu !!!
Code 93 est le premier tome des aventures du capitaine de police, Victor Coste, un excellent flic, qui protège son équipe à la vie à la mort, tout en étant très exigeante avec elle , comme avec lui- même . Il enquête dans le 93, une banlieue chaude...
Confronté à un mort qui "ressuscite ", à des mots anonymes, à un ami et collègue qui choisit de quitter la banlieue pour se mettre au vert à Annecy, à une nouvelle recrue, à des bourgeois qui s'encanaillent, à une toxico dont personne ne réclame le corps, Victor et son équipe, auront du boulot...
Ce qui frappe dans cette histoire , ce n'est pas tant l'intrigue , mais les mille et une anecdotes, les détails, les descriptions qui sentent tellement le vécu de l'auteur. C'est extrêmement vivant , instructif et riche . On s'y croirait...
Et on admire la ténacité de ces flics qui ne lâchent rien, alors qu'il y a tellement à faire... Chaque enquête n'est qu'une goutte d'eau dans un océan de problèmes, de dysfonctionnements du système, de choses que les puissants, les décideurs balaient sous le tapis pour que nous, les " gentils citoyens", continuions à croire que la vie n'est qu'un long fleuve tranquille.
Une série extrêmement réaliste, musclée, tendre, tonique et sympa.
J'ai retrouvé dans ce roman, toute la personnalité d'Olivier Norek.
Alors total respect pour l'homme/l'auteur, pour son parcours ...et toute mes excuses pour avoir tardé à rencontrer son capitaine Victor Coste . Maintenant que les présentations sont faites, je le suivrai jusqu'au dernier tome ;-)

Challenge Mauvais Genres.
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Je mets 3,5 parce que c'est le premier de la trilogie, que je pense que la suite ira crescendo et parce que deux mois après je n'en conserve pas un souvenir extraordinairement marquant ; Pourtant en lisant ce livre j'ai compris pourquoi Olivier Norek est adulé dans la littérature policière française. J'avais beaucoup aimé son dernier roman Dans les brumes de Capelans, avec son personnage du capitaine Coste déchu. J'ai donc décidé de faire sa connaissance à ses débuts, avec son premier roman : Code 93.


Bilan : 350 pages qui se tournent toutes seules ! Des personnages de flics extrêmement bien campés prennent corps au fil du roman : qu'ils soient féminins ou masculins, l'auteur en brosse des portraits respectueux et alertes, tous attachants. On touche pourtant du doigt l'envers du décor d'un milieu que l'on voudrait protecteur et exemplaire, celui d'un commissariat où tous les flics, quelle que soit leur place dans la hiérarchie, ne sont pas toujours aussi intègres qu'on le voudrait. Pour autant, Olivier Norek ne tombe pas dans l'excès inverse, il sait parfaitement, pour l'avoir vécu de l'intérieur, nous faire ressentir l'ambivalence dans chaque personne, dans chaque action. Les amitiés sont bien dosées. On sent même naître une idylle tout en finesse entre Coste et la légiste - il me tarde d'attaquer les tomes suivants pour savoir ce qui va se passer entre eux, puisque je sais ce qu'est devenue cette relation plusieurs années plus tard, Dans les Brumes de Capelans. L'auteur est d'ailleurs cohérent avec ses personnages, parce que ce que j'ai entrevu de Coste dans ce premier roman, et ce que j'en ai lu dans Les Brumes me semble être une évolution parfaitement possible, humaine, logique. On retrouve même des réactions du personnage qui se répondent d'un livre à l'autre. « Sa faiblesse c'était l'Autre, il le savait. »


Qui dit légiste, dit corps. Mort. Enfin normalement ! Mais pas cette fois, car le corps qu'amène Coste à la légiste… Se réveille soudainement sur la table d'autopsie sous les coups de bistouri ! Il s'était pourtant fait charcuter - pardon, amputé de ses attributs masculins - et trois impacts de balles étaient clairement visibles sur le pull ensanglanté qu'il portait. Mais là encore, surprise - ou pas, vu qu'il n'est pas mort, il ne s'est pas fait tirer dessus… Quelqu'un lui a donc enfilé le pull d'un - là, on en doute pas - macchabée, très probablement pour qu'on le retrouve, ce que l'enquête ne tardera pas à faire. Qui se donne autant de mal pour que la police retrouve ces cadavres, et surtout pourquoi ? L'identité des victimes nous donnera des premières pistes à suivre ; Mais c'est un corbeau écrivant des lettres anonymes à Coste, à propos d'un mystérieux « Code 93 », qui l'aidera à faire définitivement la lumière sur toute cette affaire.


C'est somme toute une enquête classique mais qu'on ne peut plus lâcher car bien rythmée, avec des flics réalistes, des répliques qui m'ont fait rire, et beaucoup d'humanité dans les relations. C'est peut-être ça qui nous donne l'impression de côtoyer des vrais gens et rend cette lecture attachante. Comme dans La Cour des Mirages, sublime polar de Benjamin DIERSTEN à la plume virtuose, on entrevoit les liens malheureusement étroits entre la politique et la police, qui demeure un instrument de l'Etat même si elle est censée être au service de la population. La comparaison s'arrête là car l'écriture de Norek reste plus classique et plus sage que celle schizophrène et brillante de Benjamin DIERSTEN.


« Le sexe et le pouvoir ont toujours été liés. Il n'est pas de politicien sans désir de pouvoir. Et le sexe n'est jamais qu'une prise de pouvoir sur l'autre. S'ajoute, pour ces hommes politiques, des années de frustrations, du lycée aux grandes écoles, sans jamais être populaire. Ils ont rarement séduit, préférant bouquiner que courtiser. Une fois les sommets atteints, dans les habitudes d'un mariage de confort, tout ce temps perdu leur revient au visage et ce n'est pas leur femme qu'ils vont fesser ou traiter de salope. Ici entre en jeu le club. »


Pour un premier roman l'ensemble est donc assez bluffant d'équilibre et de justesse. Mes deux bémols sont la temporalité (on découvre au milieu de l'enquête le récit du commencement des tueries alors que, par définition, elles ont eu lieu avant - ou j'ai loupé une transition quelque part mais bon, ça ne m'a pas empêché de raccrocher les wagons), et la personnalité du coupable, qu'on a tendance à croire trop mou et effacé pour commettre ces actes et mises en scène barbares avec autant de force, de détermination et de précision. Mais d'un autre côté, c'est bien connu, les meilleurs coupables sont ceux qu'on ne soupçonnerait pas si on les croisait, n'est-ce pas ? Je poursuis donc avec l'opus suivant : Territoires, et j'ai déjà Surtension pour enchaîner.


« - - On commence par les tours nord et on fera le retour par les sud.
- Tu te la joues pisteur indien ? C'est où, le nord ?
- Lève les yeux et cherche les paraboles sur les fenêtres, elles sont toutes dirigées vers le sud, c'est une constante. Maintenant que tu sais où est le sud, ça va aller pour trouver le nord ?
- A tes ordres, Pocahontas. »
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Un cadavre de jeune fille que ni sa mère, ni son frère ne reconnaissent à l'Institut médico-légal, un autre émasculé qui se réveille sur la table d'autopsie, un troisième qui est retrouvé entièrement brulé...

Le capitaine Victor Coste doit trouver le point commun de ces crimes, mais surtout l'auteur de ce qui ressemble à des mises en scène.

Les lettres anonymes qu'il reçoit par ailleurs sont elles en lien avec ces affaires ? Elles l'attirent vers des affaires anciennes, concernant des filles sans histoire, mais passées entre les mains de son collègue, Mathias Aubin avant que le SDPJ (Service Départemental de Police Judiciaire) où ils travaillent ne s'en dessaisisse rapidement.

La mutation de son vieil ami Aubin dans un autre département, son remplacement par une nouvelle collègue fraîchement sortie de l'école, les vieux démons de Coste contrebalancés par son attirance pour le docteur Léa Marquant mêleront réalisme et enquête policière autour d'enjeux qui pourraient bien concerner beaucoup plus de monde que prévu.

A mon avis :
Avec ce roman policier commence la série des Capitaine Coste, ce flic de la SDPJ que l'on retrouvera ensuite dans "Territoires" et "Surtensions".

Ancien flic à la PJ, Olivier Norek nous plonge dans ce qu'était son quotidien, forcément avec beaucoup de réalisme, entre difficultés administratives et esprit d'équipe, en passant par quelques clichés qui forcent un peu le trait.

J'avais été bluffé par Surtension, parce que son rythme, son intrigue, son ambiance étaient terriblement prenants. Avec Code 93, même si l'on retrouve un peu de tout ça, on a cette impression d'une légère édulcoration. Cela semble logique : Code 93 est le premier et l'expérience de son auteur s'est sans doute développée avec l'écriture des deux suivants.

Du coup, il manque un peu de force et de tension dans ce texte, Coste étant moins incisif dans son enquête, plus passif et finalement peu en cause dans la conclusion du récit.

Par ailleurs, certains personnages servent peu la cause du roman, tel ce Lucien Malbert, que l'on entrevoit comme un personnage qui va donner du fil à retordre à nos héros, mais qui finalement ne joue quasiment aucun rôle.

Heureusement, il reste cette écriture claire aux chapitres courts, qui donnent le rythme du livre, il reste aussi cet esprit d'équipe et la profondeur des personnages, notamment celui de Coste, qui nous fait échapper au sempiternel flic célibataire, isolé et alcoolique.

Il reste aussi cette plongée dans la réalité du terrain de ces flics de banlieue ; et tout cela nous fait admirer le talent d'Olivier Norek et apprécier ce livre à sa juste valeur.


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Code 93, mon premier « vrai polar » de Norek.
Récemment j'avais entamé ma découverte de l'auteur par son « Entre deux mondes », un pas-tout-à-fait-polar qui m'avait bouleversée.

Et ça se confirme : quelque part entre Vargas et Lemaître j'aime beaucoup le ton Norek, son ironie, la construction de ses récits, ses personnages authentiques et attachants, ainsi que sa façon bien personnelle et tout aussi pertinente de régler quelques comptes avec la société, l'air de mine de rien.

Code 93 est également son tout premier roman, le premier d'une trilogie, qui plus outre, que j'ai maintenant très envie de poursuivre, évidemment.


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