Les aérostats

Mon autrice fétiche, fidèle à elle-même quant à la qualité de l'écriture mais un peu fainéante à mon goût, une petite demi-journée et l'histoire d'Ange, étudiante en philologie qui vit en collocation avec une chieuse, a une aventure avec un de ses profs de fac et est embauchée par une huile de la finance afin de s'occuper du fils, soi-disant dyslexique mais dont les penchants se révéleront, in fine bien funeste.

Du bon mais fort court Nothomb.

Lorsque deux personnes en marge de la société se rencontrent, lorsque les livres permettent d'analyser le monde qui nous entoure, lorsque sortir du cocon familial aboutit à une certaine forme de liberté, on obtient Les Aérostats.

Un très bon cru. Comme à son habitude, Amélie Nothomb ne tourne pas autour du pot. En une centaine de pages, elle nous livre une histoire loufoque qui se lit d'une traite mais qui, une une fois terminée, donne bien matière à réflexions.

Le duo que forment les protagonistes est captivant. Une jeune femme de dix-neuf ans, étudiante, est engagée comme professeur par un père de famille aussi riche que despotique. Et même…bien plus que cela. L'élève : un lycéen de seize ans qui doit…apprendre à lire.

Enseigner la lecture à son disciple sans que celui-ci ne bute sur les mots sera le point de départ de ce pari professionnel et littéraire que doit remporter la jeune femme. Mais, il ne s'agit que d'un début. Un prétexte(?)

De livre en livre, de conversation en conversation, le monde du jeune homme va se trouver transformé. Il sortira peu à peu de cette solitude dans laquelle il a été enfermé depuis toujours. Les dommages collatéraux seront irréversibles.

Les effets pernicieux de la solitude, le pouvoir des livres et des rencontres sont, à mes yeux, les thèmes centraux de cette oeuvre que j'ai lue avec grand plaisir ! J'ai retrouvé le style de l'autrice qui me plaisait tant à une époque et que je ne percevais plus dans ses derniers titres.
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Ange, étudiante en philologie et lectrice assidue de 19 ans, rencontre Pie, 16 ans, dans le cadre de cours particuliers. Initialement embauchée afin de l'aider à guérir sa dyslexie (elle y parvient d'ailleurs en une journée...), elle va finalement réussir à l'éveiller à la littérature.

J'ai beaucoup apprécié leurs échanges concernant les grands classiques. D'Homère à Madame de la Fayette, en passant par Kafka et Stendhal, leurs débats sont passionnés et passionnants. Mais courts. Vraiment trop courts. Ils auraient mérité un peu plus de profondeur, sans pour autant virer étude de texte.

Les personnages sont relativement attachants, mais encore une fois j'émets une réserve. J'aurais aimé qu'ils soient un peu plus développés. Leurs descriptions sont trop succinctes, je les oublierais rapidement...

La fin ne m'a pas convaincue. Ayant lu tous ses livres je me doutais de l'issue, pourtant j'ai eu l'impression qu'elle était sortie de nulle part. Trop rapide, mal amenée. Comme si on venait de me raccrocher au nez.

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Un bon Amélie Nothomb, mais une expérience de lecture qui laisse peu de traces