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sur 1370 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le goût de la lecture je l'ai depuis que je sais lire. Nous n'avions pas à la maison une grande bibliothèque mais nous en avions une. J'ai toujours adorer lire et le plaisir est toujours là à cinquante ans passé. le goût de lire c'est le thème que développe Amelie Nothomb dans son dernier livre. Ange, une jeune femme de 19 ans suivant des cours de philologie, est chargée de soigner Pie un jeune adolescent de 16 ans qui est dyslexique. Seul remède, la lecture de grandes oeuvres, de beaux textes. le problème c'est qu'il n'aime pas lire et n'en a pas l'envie. Mais Ange n'a pas dit son dernier mot. Elle le fait lire à voix haute et très vite sa dyslexie s'enfuit. Un peu fort de café, mais le style du livre permet de ne pas vraiment être dans la réalité. Bien que dans le texte, je m'y suis plongée allègrement, j'ai pris beaucoup de plaisir à le lire (auparavant j'avais lu deux romans assez rudes et violents) et j'y ai trouvé une certaine légèreté du moins au début. le thème de la lecture m'intéresse beaucoup mais c'est un de ses romans que j'oublierai assez vite peut-être parce que léger et fantasque à la fois. Mais je ne boude pas mon plaisir à l'avoir parcouru. Mis à part "Soif" et "Acide sulfurique", j'ai toujours fini ses livres. Mon préféré reste toujours l'inégalable "Les catillinaires" roman absurde et drôle. Bonne lecture !
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À quelques jours de la rentrée ou plutôt des rentrées, je perpétue une règle que je me suis fixée il y a cinq ans, lire le nouveau Nothomb avant tout autre bouquin de la rentrée littéraire.

Ainsi, j'ai mis en attente la salve des sorties littéraires, afin de retrouver la plume d'Amélie, avec un plaisir comparable à celui que l'on peut ressentir lorsque l'on passe quelques heures avec une personne que l'on estime et qui nous avait manqué.

Comme à son habitude, l'autrice nous livre un roman court et riche en dialogues avec des personnages forts de caractère, et une histoire dont une part d'autobiographie semble manifeste.

Le personnage principal s'appelle Ange. Étudiante de 19 ans, qui partage une collocation avec Donate, une jeune de 22 ans (qui parle et agit comme si elle en avait le double). Au départ, méprisante à l'égard de sa colocataire, elle fini par se rapprocher d'elle car cette dernière lui confie des informations sur son job d'étudiante. Ce job n'a rien d'un petit boulot sous payé mais plutôt celui d'une coach auprès de Pie Roussaire, un adolescent de 16 ans, dyslexique et malheureux dans sa vie sociale. Ange met en place une méthode basée sur le dialogue avec Pie pour le pousser à s'exprimer à haute voix et contrôler sa dyslexie. En l'aidant à passer son épreuve de bac français, Ange va susciter en lui, une passion pour des auteurs classiques et un amour pour la littérature en général...

Ange est prise d'affection pour son "élève" dont le mal être se fait criant au fur et à mesure que l'histoire avance. Elle va tenir tête au père de l'adolescent, qui n'apprécie pas sa méthode de pédagogie.

À noter qu'ils sont plusieurs personnages à trainer
une solitude dans cette histoire, ce qui les fait se sentir différents des autres et sont aussi perçu comme sans intérêt par leur entourage. de cette solitude découle une fragilité, élément qui pousse le lecteur à s'attacher aux différents protagonistes de l'histoire.

Seul reproche, la fin arrive un peu trop brutalement à mon goût. Elle semble un peu tirée par les cheveux et aurait pu bénéficier d'un meilleur développement.
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Amélie Nothomb revisite, à travers sa narratrice Ange, ses années estudiantines.Trouver à se loger sur place à Bruxelles est une des priorités. L'étudiante en philologie a renoncé au logement universitaire( « thurne bruyante ») après une expérience peu concluante, privilégiant «  une chambre à soi ». Un luxe, certes, mais en contrepartie des règles strictes à respecter.

Le chapitre d'ouverture a un côté théâtral avec les chamailleries entre Donate et sa colocataire, Ange, qui porte un prénom épicène ! Afin de se constituer un petit pécule, Ange décide de passer une annonce pour donner des cours.En citant Nietzsche( 1), la future répétitrice de 19 ans impressionne Grégoire Roussaire , cambiste, qui l'embauche derechef pour aider son fils, en prévision du bac de français.
L'heureux élu sera Pie, qui aurait préféré s'appeler Pi, ayant une attirance pour les mathématiques. Spécialiste de l'onomastique, l'écrivaine décrypte ce prénom Pie, qui « signifie pieux », faisant référence à Pie XII.

Le titre a dû en interpeller plus d'un, il correspond au centre d'intérêt du lycéen.
On assiste avec délectation aux séances censées corriger la dyslexie qui sont en fait une initiation approfondie à la littérature. Les réparties du jeune homme sont savoureuses. « En Amérique, de l'Iliade, on dirait : It's bigger than life ! »
Pie,( dont l'impertinence insupporte le père), prend de l'assurance, n'hésitant pas à contrer Ange quand il donne son avis sur les ouvrages classiques qu'elle lui a imposés. Un large éventail/un vaste panel de textes : Stendhal, Homère, Radiguet, Kafka, Dostoïesvki …. La leçon sur Rousseau en forêt l'émerveille. Mais aura-t-il l'aval du père pour la rendre quotidienne , comme il le souhaiterait?
On participe à d'autres sorties mémorables qui suscitent la réprobation du père : la visite du musée de l'air et la foire du Midi.(Cette dernière rappelle une émission d'Augustin Trapenard, 21 cm, tournée avec l'écrivaine à Disneyland !)

Ange tente de décrypter la personnalité de son élève mais aussi de ses parents,intriguée par cette scolarité faite aux îles Caïmans, et maintenant au Lycée français de Bruxelles. Elle sonde la relation de Pie avec sa famille et nous fait entendre ses réactions. Elle s'étonne que cet ado de 16 ans soit resté si longtemps sans lire.
Les parents seraient-ils démissionnaires ? Une bien étrange famille. Un fils cloîtré dans sa chambre, des parents qui ne communiquent pas. Un paternel qui fait conduire son fils à l'école en Ferrari !
Un père certainement atteint du syndrome du «  tsundoku », au vu de sa bibliothèque. Une bibliothèque pour l'esbroufe, pour épater, quand les parents reçoivent !
La confrontation avec le géniteur est de nouveau très théâtrale. On devine sa présence en coulisses à tout épier.
Toute aussi ubuesque l'entrée de Carole, la mère… . Si elle est atteinte comme Emmanuel Pierrat de collectionnite (2), sa passion est très particulière. Motus !

Quand Pie fait remarquer de façon impromptue à sa répétitrice qu'elle est son aînée de trois ans seulement, que veut-il insinuer là? Ne lui avoue-t-il pas ne plus pouvoir se passer d'elle ? Et elle, qu'éprouve-t-elle à son encontre ?

Quant au professeur d'Ange, il cherche à se rapprocher d'elle pour lui déclarer sa flamme . Déstabilisée, elle finit par accepter ses rendez-vous, le champagne à la clé !
Comme l'a déclaré PPDA : « Le champagne c'est du chic, mais pas du luxe ».
A travers ses deux personnages masculins, l'auteure explore à la fois les liens de l'amitié, de l'amour et du désir. Elle pointe aussi le mal de l'adolescence : «  Avant Kafka, personne n'avait osé dire que la puberté est un carnage. ».


En filigrane de l'autoportrait de la narratrice, on devine l'académicienne belge elle-même, si on a en mémoire ses confidences lors d'interviews sur la période de son arrivée en Belgique. Elles ont en commun leur solitude, leur transparence… leur boulimie de lecture.
De nombreuses références littéraires ( les souvenirs de lectures d'enfance d'Amélie Nothomb) , cinématographiques ( Rohmer) et musicales ( Skrillex, Infected Mushroom) jalonnent le roman.
D'ailleurs David Foenkinos glisse , à juste titre, cette remarque dans son dernier livre La famille Martin : «  sa référence à Amélie Nothomb lors de notre premier dîner m'avait laissé penser que j'avais affaire à un littéraire ».
Quant à l'épilogue, la romancière connaît le pouvoir des mots et ne se prive pas de manipuler la nitroglycérine contenue dans le langage pour tuer.
Précisons que l'auteure belge imprime sa marque de fabrique et se fait un plaisir infini à glisser le mot pneu dans ses récits, sachant que les aficionados vont le traquer !
Amélie Nothomb décline une puissante ode à la littérature, un hymne à la lecture ainsi qu'un plaidoyer en faveur des classiques . Espérons que ce roman donnera le déclic à ceux qui boudent la lecture. Un récit sous l'oeil du « Big father » qui montre l'emprise délétère d'un père sur son fils. Un fils qui, dès l'âge de 8 ans, avait catalogué ses parents ; «  un sale type » pour le père, « une idiote » pour la mère.
L'écrivaine glisse habilement du registre de la comédie à la tragédie grecque et laisse le lecteur sidéré par ce conte cruel qu'est ce vingt-neuvième roman.
En situant le roman à Bruxelles, l'académicienne rend hommage à sa ville d'adoption et son poumon vert : la forêt de Soignes, aux Ardennes belges et aux citoyens belges en citant Jules César :«  Ominium Gallorum fortissimi sunt Belgae. » (3)

(1) Retrouver Nietzsche dans l'ouvrage de Marianne Chaillon : Ainsi philosophait Amélie Nothomb. Albin Michel.

(2) La collectionnite d'Emmanuel Pierrat

(3) «  de tous les Gaulois, les plus courageux/ les plus braves, ce sont les Belges. »
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On ne présente plus Amélie Nothomb. Les Aérostats est un encas qui se mange sans faim. Il se lit d'une traite en fondant sous la bouche et en libérant un goût sucré qui rappelle l'adolescence, le sujet de cette prose parsemée d'explications de textes fameux...C'est agréable sans déclencher toutefois l'enthousiasme de certains opus de son oeuvre.
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Pour mon 1er Amélie Nothomb je ne suis pas déçue. J'ai vu que beaucoup reprochent que ce roman soit court, ça ne m'a pas gênée, peut-être parce que j'avais moins de temps pour lire à ce moment de l'été et partant de là, cela m'arrangeait ;-) Certes l'auteure a l'air d'en avoir sous la pédale et elle aurait pu développer davantage mais était-ce bien nécessaire ?
J'ai bien aimé quant à moi ce thème : donner le goût de la lecture à un adolescent dyslexique, à moins qu'il ne soit juste un peu paresseux ou en manque de motivation ?
Ses parents sont quand-même particuliers et un peu de rébellion de sa part n'est pas exclue.
La plume est agréable en tout cas et peut-être que lorsque j'aurai lu plusieurs de ses romans, j'en demanderai plus moi aussi mais j'ai passé un moment sympathique où la lecture est mise à l'honneur, c'est déjà bien.
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« J'ai beaucoup de mal à avoir envie de vivre ».
C'est malheureux quand un adolescent vous assène cette phrase désespérante.
L'héroïne du roman d'Amélie Nothomb, Ange, se l'entend dire par son élève particulier qu'elle est censée guérir de sa dyslexie et de son dégoût de la littérature. C'est qu'il est allergique au réel, Pie. Il n'a que seize ans et est déjà vieux.

Comme d'habitude dans les romans de cette auteure, on rencontre des personnages complètement décalés. Des prénoms décalés, aussi, qui donc aurait envie d'appeler son enfant Pie ou Ange ?
La réflexion, elle, n'est pas à proprement parler décalée, elle s'intéresse aux classiques de la littérature, comme « le Rouge et le Noir », « L'Iliade », « L'Odyssée », « le diable au corps », « le bal du comte d'Orgel »… et elle nous donne l'avis direct et sans concession d'un adolescent.
Ange (qui a 19 ans, est étudiante en philologie, solitaire et spéciale) me fait penser à Socrate, toutes proportions gardées : sous forme de questions, elle fait accoucher Pie de la vérité recherchée.

J'ai donc bien aimé ce roman, très intellectuel, qu'on pourrait mettre en scène de façon très libre vu qu'il n'y a aucune indication d'émotions ou de gestes, et qu'il est composé presqu'uniquement de dialogues aux phrases assez courtes.
Ici, c'est le cerveau qui travaille. J'aime bien ça.

Je terminerai par une réflexion de l'héroïne sur la littérature : « Tout grand texte contient une expiation et des meurtres »…
A votre tour de vous poser des questions !
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Comme chaque année, Amélie Nothomb nous offre un nouveau roman pour la rentrée littéraire et comme toujours je suis au rendez-vous avec une légère crainte. En effet, ses romans et moi, c'est un peu compliqué : soit j'adore, soit je déteste, ça passe ou ça casse. Et belle surprise car cette année, je suis contente de ma lecture même si ce n'est clairement pas son meilleur roman.

Pour résumé l'intrigue : une jeune femme de 23 ans va rencontrer un jeune homme et essayer de lui donner le gout de la lecture. Voilà l'idée de départ et je dois dire que l'auteure a réussi son pari car on ressort de ce roman avec une furieuse envie de (re)lire l'Iliade et l'Odyssée entre autres.

On retrouve la même structure de roman que les précédents : beaucoup de dialogues, des personnages avec des prénoms toujours plus improbables et surtout une chute complètement incroyable qui termine le roman en beauté. C'est malheureusement sans surprise mais on ne change pas une recette qui marche je suppose.

Je reste sur ma faim en ce qui concerne les personnages que j'ai trouvé un peu fade. Ils ne sont pas assez travaillés et laisse un sentiment d'inachevé. Dommage.
Lien : https://missmolko1.blogspot...
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Cours de Littéraire façon Nothomb.
Ou comment donner des cours particuliers à un insolent adolescent.

La fantaisie d'Amélie ne lâche rien dans ce petit traité d'amour de la lecture. Elle a même réussi à y placer son amour du champagne!
Les dialogues percutent, en boomerang savoureux. Les personnages sont toujours aussi décalés, entre la colocataire paranoïaque de l'ordre, le vieux professeur amoureux, et le petit élève insupportable et dépressif, à l'intelligence pointue et passionné par les Zeppelins.

Rapide, concis, et comme souvent avec Amélie, une chute finale en live. Est-ce une tentative de réflexion sur le mal-être de l'adolescence sans se prendre au sérieux?
De toute façon, il faut lire l'auteur sans se poser de questions. Ses livres peuvent apparaître un brin frappadingue, mais ils mettent le doigt sur les failles de la psychologie humaine, traitent bien souvent de cruauté avec une plume légère. On sent toujours l'érudition et l'intelligence derrière ses productions atypiques, et son décryptage très personnel d'Homère inciterait presque à une relecture.

Ça plane en effet au-dessus du réel (heureusement!) et on passe un très agréable moment.
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Courte envolée dans le ciel d'Amélie Nothomb.

Avec des héros qui sont des personnages plutôt que des personnes, tant leurs caractéristiques sont exacerbées : une colocataire maniaque de la propreté, un jeune qualifié de dyslexique qui lit l'Illiade en un seul jour, un père hyper contrôlant, une mère collectionneuse de porcelaines, etc.

Un roman de l'adolescence, de la famille et de l'impact de la lecture dans la vie.

Une brève lecture plutôt agréable, mais c'est quand même particulier que le visage de l'auteur soit tellement en évidence sur la jaquette. Est-ce que dans ce cas on lit davantage un auteur qu'une oeuvre ?…
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J'ai découvert Amélie Nothomb grâce à une amie enseignante qui me disait qu'elle proposait ses livres à lire aux adolescents qui n'aimaient pas lire. le format court, l'absence de descriptions, ... incitaient les jeunes à se tourner vers la littérature francophone hors bande dessinée.

Personnellement, je ne suis pas une inconditionnelle et il y avait même longtemps que je n'avais plus lu de roman d'Amélie Nothomb. Je m'y suis remise avec le livre audio. J'avais déjà vu certaines adaptations théâtrales de ses livres et je dois dire que c'est également très agréable à écouter.

Après Soif, qui parlait des dernières heures du Christ, Les aérostats nous amènent à Bruxelles auprès d'Ange, une étudiante en philologie romane qui trouve un petit boulot d'enseignante auprès de Pie, un jeune Suisse qui n'aime pas la littérature et se retrouve confronté à la lecture du livre De Stendhal, le rouge et le noir à 16 ans. Personnellement, je l'avais dû le lire et le présenter à 17 ans et ... j'avais détesté...

Les livres imposés font rarement de bons souvenirs de lecture (voir la liste "votre pire lecture scolaire" de Gwen21, le Rouge et le Noir y figure en bonne position !

Je cherchais un livre court à proposer pour mon club de lecture, qui devrait reprendre en septembre, Les aérostats me semble être justement un livre à débat, qui ne mettra certainement pas tout le monde d'accord, ce qui est le mieux pour avoir un débat animé.
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