Page 102 "Désormais écrire ce serait voler, je ne suggère pas que me lire soit un exercice d'altitude je sais que quand j'atteins mon écriture je vole"
Mais c'est bien ce que j'avais compris, je ne me sens pas obligé d'être au sommet et admiratif à la lire. Tout
Amélie Nothomb me paraît résumé dans cette phrase.
Dans
Psychopompe elle nous parle de sa reconstruction par l'écriture et comment celle-ci lui est devenue vitale après une effroyable jeunesse du côté psychique (page 99) car pour le côté matériel, rien ne semblait manquer. Tout me porte à la croire mais cela peut il de droit présenter un intérêt pour le lecteur ? Pour accrocher à sa prose il aurait fallu que celle-ci soit moins bâclée, et non ce style simpliste, voire brouillon comment elle le revendique elle-même, page 103 où une rature est présentée comme un échec (je la pressens s'auto attribuer une filiation à l'écriture automatique des suréalistes) et régulièrement ponctué de savantes citations. Ces digressions mythologiques restent obscures et fumeuses (j'ai un ami qui, parlant de quelqu'un se perdant dans d'abscons propos dit qu'il travaille du chapeau. Voilà une expression prédestinée à
Amélie Nothomb). J'ai eu l'impression d'une gamine qui aligne des phrases avec si possible des mots compliqués, sûr de son succès devant des parents béats (page 154 "au faciès terébrant pour des raisons plus graves que ses couleurs", terébrant veut dire qui perce, comprenne qui pourra ). Mais elle le dit elle même, être publié, et donc plaire, n'est pas l'important seul écrire compte, " le privilège absolu c'est d'écrire. Il n'y a pas de grâce plus élevée " (page112).
Pourquoi diable
Amélie Nothomb ne s'est elle donc pas contentée de publier "Stupeurs et tremblements" dont le souvenir me pousse régulièrement, plein d'espoirs et de curiosités, à lire un de ses livres pour être tout aussi régulièrement déçu ? Il est clair que l'écriture lui est un exercice salvateur, mais en aucune manière cela n'est gage de qualité, comme "qualité allemande" ou "vu à la télé", la meilleure façon de faire passer des vessies pour des lanternes.
PS: vous noterez dans la citation de la page 102 le très vilain "que quand" alors que "que lorsque" aurait été bien plus agréable, comme quoi une rature parfois n'est pas inutile.