Dans ce roman autobiographique,
Amélie Nothomb nous livre le récit de sa vie par le prisme de son amour pour les oiseaux. Elle survole donc les différentes étapes qui l'ont menée à l'écriture. Les nombreux pays dans lesquels elle a vécu, suivant son père dans ses missions diplomatiques: le Japon tant adoré et magnifiquement décrit dans «
Stupeur et tremblements », mais aussi la Chine, la Birmanie et le Bangladesh.
Dans ces pays elle a pu admirer les oiseaux au point de se confondre avec eux. Elle y a également connu une souffrance indicible, entrainant une anorexie longue de plusieurs années. Sa sincérité, indirecte et métaphorique, m'a touchée.
Pour la suite du roman, je suis plus dubitative. Au cours de ses pensées morbides,
Amélie Nothomb se découvre une mission sacrée: devenir
psychopompe, comme Hermès ailé qui conduit les morts vers leur dernière demeure. le livre prend alors une nouvelle dimension, mystique, où elle nous expose sa vocation quasi divine, écrivant «
Soif » presque sous la dictée de
Jésus Christ, et «
Premier sang » suite à une discussion avec son père tout juste décédé. Tous deux des récits
psychopompes. S'en suivent des conseils pour parler efficacement avec nos morts.
On comprend par-là que c'est finalement l'écriture qui l'a sauvée, et qui lui a permis de s'envoler. À défaut de le faire avec son corps, c'est son âme qui s'élève dans la spiritualité. Dans ce livre
Amélie Nothomb se livre comme jamais, mais tout en distance et retenue, se cachant derrière des métaphores, se confondant avec le merle. Malgré quelques sentiments contradictoires, j'ai trouvé la lecture agréable, même si j'avoue avoir plus apprécié l'entendre parler de son livre que de l'avoir lu.