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3,2

sur 2245 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
La Passion selon Amélie. J'ai failli écrire "selon Sainte-Amélie" parce que je pense que l'auteur a tout compris.

A. Nothomb nous présente un Jésus très humain, qui a connu la tentation, à l'instar du Jésus de Scorsese dans son film de 1988 "La dernière tentation du Christ"; Jésus aurait pu tout arrêter et vivre sa vie avec Marie-Madeleine. Et pourquoi pas, après tout ??
De toutes façons, ni dans le film de Scorsese, ni dans ce roman Jésus ne cède à la tentation. le destin de Jésus en est d'autant plus mystérieux. Pourquoi lui ? Pourquoi ces choix ? (Celui de Dieu et de faire sienne cette souffrance)

Dans "Soif", Jésus se résigne et accepte la décision de son Père, décision qu'il trouve quand même un peu ... discutable .

Comme Anouilh qui, en 1944, remet au goût du jour Antigone, Nothomb fait vivre, dans ce récit à la 1ère personne, un Jésus proche du lecteur, accessible au lecteur moderne (dans le vocabulaire, par exemple) un Jésus qui médite sur ses émotions passées, sur le bien, le mal, la souffrance.

Un Jésus qui dit:
"La condition humaine entière se résume ainsi: ça pourrait être pire."
Ce qui est tout-à-fait vrai. Combien de fois devons-nous nous répéter cette phrase au cours de notre vie, afin de trouver la force de continuer ? Une phrase tellement et uniquement humaine.

J'avais lu les premiers romans d'Amélie Nothomb il y a de nombreuses années. Ils ne m'avaient pas laissé un souvenir impérissable. Je trouvais cela bavard pour un résultat très maigre d'une centaine de pages. Bavard et un peu prétentieux.
Soit que l'auteur a fait des progrès (ce qui me semble l'hypothèse la plus crédible) soit que ce roman ait fait vibrer une corde sensible en moi (hypothèse tout aussi vraisemblable) , j'ai beaucoup aimé ce roman "Soif". Je le trouve très réussi, très beau - il m'aura même fait verser quelques larmes, c'est dire.
Tous comptes faits, je crois que je vais m'intéresser à la production récente d'Amélie Nothomb, d'autant plus que le personnage médiatique m'a toujours beaucoup plu (je la trouve très intéressante et réellement très cultivée).

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Contrairement à beaucoup de lecteurs babeliotes, j'ai adoré ce récit. En fait, dès que l'on me parle de la vie de Jésus d'une manière différente des sacro-saints évangiles, je suis preneur. Cette vision d'un Christ plus humain, ancré dans une vie humaine quotidienne me réjouit pleinement. Amélie Nothomb donne la parole à un Jésus un peu désabusé, colérique, se dissociant de la volonté de Dieu son père. Car il reste tout de même d'ascendance divine. Il applique les directives divines bien que n'étant pas d'accord et trouvant sa Passion inutile. Trouve stupide et indécent que l'on garde de lui l'image d'un crucifié pour sauver les hommes. Il n'y croit tout simplement pas. Les derniers chapitres sur la résurrection m'ont également beaucoup plus. Au fond, qu'est-ce que la mort ? L'auteur fait survivre l'esprit du Christ à travers un discours plus philosophique.
Je n'ai pas lu beaucoup de livres d'Amélie Nothomb, mais j'ai à chaque fois beaucoup aimé. Celui-ci de même.
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J'ai découvert Amélie Nothomb avec ce livre fortement recommandé par ma mère. Non pas que je dévalorise ses lectures, mais je m'y suis mise à contre coeur, redoutant le tant attendu effet perverti d'une presse jubilatoire à son sujet. Mais ma mère, ainsi que la presse avaient raison ! Toutes mes plates excuses au sujet de mes préjugés quant à la talentueuse Amélie Nothomb. Je me suis inclinée face à la Soif. J'ai pris littéralement une claque ! Je perçois les derniers moment de Jésus différemment maintenant, même si tout ceci n'est que fiction. J'ai été prise par ce livre. Je l'ai vécu à la manière dont l'autrice l'a écrit. Bravo!
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Je croyais que Biographie de la faim était mon préféré.
Il y a duel au sommet.
Ce "soif" est un pur délice. À l'instar d'ailleurs, et elle le dit si bien, de ces quelques premières petites gouttes qui viennent soulager, un temps seulement, et encore très partiellement, notre soif.
Quoi de mieux que d'être assoiffé ? Ne pas crever de soif, certes oui.
C'est vrai, ce qu'elle dit. C'est toujours vrai soit dit en passant. J'ai eu soif, une nuit. Aux portes de la mort, la soif de ma vie. Et effectivement, j'ai peut-être rencontré une forme de divinité, ressenti un élan vers quelque chose de plus grand quand on a daigné me poser une éponge, une toute petite, une si petite éponge, sur mes lèvres gercées.
La faim, je crois, peut mener à une élévation du corps et de l'esprit.
La soif, c'est les pires tourments de l'âme. Et probablement ce qui peut lui arriver de mieux.
Sus à l'étanchement ! Donc bon, voilà, pour vous en dire un peu quand mê-me, Jésus va être crucifié. Et il crève de soif.
Il fallait oser. Non, il n'est pas mort crucifié. Il est mort de soif. Tu m'étonnes qu'il est ressucité ! La soif, c'est la vie.
Il est mort certes, mais en vie. Assoiffé de vie. N'est-ce pas joli ?
C'est qu'elle sait nous en raconter des histoires, Amélie.
Et puis, ce texte est truffé de petites perles, pour certains. D'épines, pour d'autres. Allez, trinquons !
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Il a soif, ce Christ cloué sur la croix. Soif de quoi, en somme? de la vie? de la vérité? Aucun mot ne signifie qu'on n'a plus soif, comme si on ne se rassasiait jamais de ce besoin primaire. Amélie Nothomb réussit à nous emmener très loin grâce à cette simple constatation: le Christ a soif.
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Je n'ai même pas les mots... Rien qu'en lisant je suis plongée dans une émotion intense et un chouia dérangeante. Peut-on toucher ainsi le sacré?
Cependant, je ne peux qu'imaginer alors dans qeulles émotions Amélie Nothomb s'est plongée pour écrire ce roman. de grandes remises en questions, de belles réalités sur l'humain, et si ... En effet , cela s'est bien passé ainsi, et cela put être ses pensées.

Du grand art, du grand Amélie Nothomb : un pur génie.

Ce roman se lit en une heure. Plus si on le ressent profondément : certains passages m'ont obligé a faire une pause avant de reprendre les deux fois où je l'ai lu, moi qui ne relit jamais deux fois le même ouvrage.

Au-delà d'un contexte historique, c'est là une réflection sur notre nature humaine que l'auteure nous propose.

MERCI pour ce travail, encore une fois du pur génie.
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🌿𝓐𝓿𝓲𝓼 EXPRESS 🌿
Je suis sidérée par ce livre. C'était révoltant parfois, captivant toujours. le sujet ne me tentait pas vraiment mais le génie d'A.N a encore frappé et je ressors bouleversée par ce roman, tant il pousse à la réflexion. J'aime toujours autant la plume fracassante de l'autrice. Ce roman est l'un de mes favoris parmi son palmarès. Je recommande chaudement ce titre incroyable !
Lien : https://www.instagram.com/lo..
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«Pour éprouver la soif, il faut être vivant»

Ce n'est pas une surprise que de découvrir le roman annuel d'Amélie Nothomb lors de la rentrée littéraire : il revient chaque année avec une précision de métronome.

Ce qui est plus surprenant, c'est le sujet retenu par l'auteure, du moins la manière de l'aborder, comme une autobiographie.

En effet, Amélie Nothomb nous présente une réécriture de la vie de Jésus. Jésus condamné à la crucifixion opére un retour sur ce qui a fait les grands moment de sa vie. Amélie Nothomb nous donne à voir Jésus plus humain que divin et c'est passionnant.

C'est avec beaucoup d'humour et de causticité que l'iconique Jésus se présente comme un homme mis au ban par les miraculés qu'il a pu aider aussi bien que par Pilate, Marie ou même Marie Madeleine. Il raconte sa vie, nous fait part de ses réflexions et nous offre 152 pages qui invitent à voir les choses sous un autre angle.

L'athée que je suis est sortie un peu bousculée de ce 27 ème opus. Il bousculera également les croyants je pense, et à ce titre, il fera sûrement polémique.

L'écriture est fidèle à elle même, sobre mais terriblement efficace. Bref, j'ai beaucoup beaucoup beaucoup aimé !

Et j'ai trouvé le mot pneu !

Ma note : 10/10 parce que je suis fan
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Pour présenter la passion de Jésus de cette façon, de ce point de vue, il faut oser se libérer complètement du patois de Canaan biblique et éducationnel dont nous sommes tartinés depuis l'enfance, si je puis dire.
Amélie nous présente un Jésus humain, comme nous, qui a faim, soif, peur, mal, très mal, et qui ne comprend pas pourquoi son père a choisi un moyen aussi barbare pour sauver l'humanité.
J'aime beaucoup cette phrase : Dieu est dit un Dieu d'amour, mais Jésus a aimé, lui.
Lecture troublante, surprenante, questionnante, toute Amélie.
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"Soif" d'Amélie Nothomb est un long monologue où Jésus raconte les dernières heures de sa vie. Croupi dans sa cellule dans l'attente de sa crucifixion, il se remémore certains moments de son existence. Il parle d'amour, de trahison, de solitude, de doute et de soif.
Avoir soif dit-il, est la preuve que nous sommes encore vivants.

Jésus l'homme-Dieu, l'omniscient, aurait voulu répandre l'amour à toute l'humanité. Il évoque Pascal le philosophe et son fameux pari. Il entend les chants funéraires et pense au gospel.
Jésus l'homme amoureux garde dans sa chair les souvenirs de la relation passionnelle qui le liait à Marie-Madeleine. "Then I saw her face, now I'm a believer" dit-il, reprenant ainsi à son compte le début d'une chanson des Smash Mouth, groupe de rock américain.
"Soif" est un hymne à l'amour, celui que Jésus avait pour son prochain, et que son Père avait pour lui. Croyant comme beaucoup que seul l'amour nous sauvera, "le" sauvera. Mais non, son sacrifice s'avérera vain. Rien pour nous sauver.

Vous l'avez probablement remarqué, je n'ai pas "lu" ce livre, je l'ai "écouté". La voix de l'acteur Grégori Baquet m'a transportée et à aucun moment mon esprit n'a divagué. Si j'avais eu ce livre entre les mains je suis certaine que je ne l'aurais pas apprécié à sa juste valeur. le sentiment de monotonie que peut engendrer la lecture d'un monologue m'aurait empêchée d'aller au bout.

Pour conclure Jésus déclare: "Je me regarde dans le miroir, ce que je vois dans mon visage personne ne peut le savoir. Cela s'appelle la solitude".

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